Pinocchio
La jaquette
Titre original :
Disney's Pinocchio
Date de sortie USA :
Le 1er novembre 1996
Pegi :
Tout le monde
Langue :
Anglais
Type de jeu :
Aventure
Multijoueur :
Aucun
Développeur :
Disney Interactive Studios
Virgin Interactive Entertainment
Éditeur :
Disney Interactive Studios
Musique :
Allister Brimble
Jeux testé sur :
Super Nintendo
Également disponible sur :
Megadrive
Gameboy

Liste des niveaux

An Actor's Life For Me
Lampside Setting
Puppet Show
Pleasure Island
Pleasure Island II
Escape From Pleasure Island
The Search for Monstro
Fish
Inside Monstro
Escape From Monstro

La critique

rédigée par
Publiée le 25 avril 2017

« Sans aucun lien, je me tiens bien, je ne titube, ni ne chancelle. J'n'ai besoin d'aucune main, qui tire des ficelles ! » Point de ficelles à tirer dans le jeu vidéo Pinocchio effectivement, mais une manette avec laquelle jouer, celle de la Super Nintendo, qui permet au gamer de contrôler le pantin de bois au travers de dix petits niveaux inspirés du chef-d’œuvre éponyme de 1940. Si l'idée d'adapter l'histoire de Pinocchio en jeu vidéo peut sembler curieuse, elle est en réalité tout à fait judicieuse. En 1992, le long-métrage Pinocchio ressort en effet dans les salles obscures, dans la tradition des ressorties au cinéma tous les sept ou huit ans des chefs-d'oeuvres d'animation Disney. De même, si la toute première édition VHS du film remonte à 1985, une nouvelle édition vidéo voit, quant à elle, le jour en 1993, qui plus est, en version remasterisée et entièrement restaurée. De là vient logiquement l'idée à Disney Interactive Studios et Virgin Interactive Entertainment de proposer au public un jeu vidéo centré sur l'histoire du petit pantin de bois, non seulement pour promouvoir la nouvelle version du film, mais également pour profiter du succès des ventes des cassettes VHS du long-métrage, en utilisant un personnage et un univers aimés de tous. Sorti en 1995 sur Megadrive puis l'année suivante dans une version scrupuleusement identique sur Super Nintendo, Pinocchio s'insère tout droit dans la lignée des jeux vidéo adaptés des longs métrages d'animation Disney et Pixar qui prolifèrent durant les années 90. Ainsi, Fantasia, Alice au Pays des Merveilles (au Japon), Le Livre de la Jungle, La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Aladdin, Le Roi Lion, Pocahontas, Une Légende Indienne et Toy Story ont tous eu droit à leur adaptation plus ou moins réussie sur Super Nintendo ou sur Megadrive, les consoles 16-bits concurrentes de la quatrième génération. Il faut encore ajouter à cela les jeux vidéo inspirés des séries animées telles que Super Baloo, La Bande à Picsou, Gargoyles - Les Anges de la Nuit, Bonkers et La Bande à Dingo, sans oublier les innombrables jeux mettant en vedette Mickey et Donald et tout cela, rien que pour la quatrième génération de consoles. Dès lors, le joueur avide de jeux rétro trouvera à coup sûr son bonheur dans les jeux vidéo des années 90, véritable âge d'or des adaptations vidéoludiques Disney.

Dès le lancement du jeu, le gamer est tout de suite plongé dans l'ambiance du long-métrage de 1940 : les crédits s'inspirent, en effet, largement des crédits d'ouverture du film d'origine, tandis que l'écran titre permettant de choisir entre le jeu et les options renvoie, pour sa part, à la toute première scène du long-métrage dans laquelle Jiminy Cricket salue le spectateur avant d'ouvrir le livre racontant les aventures de Pinocchio. Cerise sur le gâteau, le joueur entendra pendant l'ouverture du jeu une très jolie version instrumentale de Quand On Prie la Bonne Étoile. Si les deux versions du jeu Pinocchio, celle de Megadrive et celle de Super Nintendo, sont tout à fait identiques, il est pourtant indéniable que les musiques sont bien plus agréables à écouter sur Super Nintendo. La qualité du son et de la musique est souvent un point déterminant lorsqu'il s'agit de comparer un jeu vidéo sorti sur deux consoles différentes dans les années 90. Ainsi, bien que le jeu Aladdin soit décliné sur pas moins de cinq consoles différentes, les versions sont loin d'être identiques, puisque réalisées par des studios vidéoludiques différents. Le jeu Aladdin sur Megadrive offrait ainsi une expérience beaucoup plus immersive que le titre concurrent sur Super Nintendo, notamment grâce à ses musiques plus nombreuses et de meilleure qualité ainsi que ses animations beaucoup plus fluides. Les deux versions de Pinocchio sont, quant à elles, tout à fait identiques, y compris au niveau des musiques. Cependant, là où les musiques sur le titre de Megadrive semblent quelque peu électroniques et parfois stridentes, celles de Super Nintendo sont, elles, absolument parfaites ! La musique de Nintendo s'en sort donc haut la main, et ce, durant tout le jeu ; à vrai dire, la seule chose qu'il manque à l'écran titre de Pinocchio est une animation de Jiminy Cricket qui vient saluer le joueur avant de l'entraîner avec lui dans les merveilleuses aventures de son petit protégé. Détail intéressant, le gamer pourra choisir entre trois niveaux de difficultés dans le menu des options ; Pinocchio subira ainsi davantage de dégâts lorsqu'il se fera toucher par un ennemi si le gamer décide de monter la difficulté au maximum.

Une fois le jeu débuté, la progression de l'histoire sera expliquée au joueur à mesure que les pages du livre de Jiminy Cricket se tournent. Une bien jolie idée, même si l'ensemble paraît forcément un peu statique, d'autant que des perles comme la trilogie Donkey Kong Country ou encore Mickey Mania : The Timeless Adventures of Mickey Mouse avaient prouvé, deux ans auparavant, que la Super Nintendo était capable de proposer de superbes animations pour l'époque. Le premier niveau propose donc au gamer de guider Pinocchio sur le chemin de l'école. Pinocchio devra alors échapper à des garçonnets qui lancent des briques et des groupes d'oies belliqueuses, sans oublier évidemment Gédéon et Grand-Coquin, toujours prêts à jouer un mauvais tour à la marionnette. Ce premier niveau est l'un des plus longs et des plus agréables, Pinocchio devant se frayer un chemin dans diverses ruelles, sur des toits qui menacent de s'écrouler, en s'élançant parfois dans les airs au moyen de pompes à eau et de panneaux de direction, le tout sur l'instrumentale très réussie de Hi-Diddle Di Di (La Vie d'Artiste). Une fois arrivée à la fin du niveau, Grand-Coquin arrive et s'empare du livre de Pinocchio avant de le mener tout droit au théâtre du terrible Stromboli.

Les deux niveaux suivant ont d'avantage des airs de mini-jeux. Dans le second niveau, le joueur a la surprise d'incarner Jiminy Cricket pendant que se joue l'instrumentale de Sifflez Vite Vite. La conscience de Pinocchio cherche ici à assister au spectacle de son protégé depuis un lampadaire, mais elle en est empêchée par les insectes qui viennent la déranger, attirés par la lumière. Ni une, ni deux, Jiminy mettra K.O. les intrus en les frappant de son parapluie, qui lui servira également de bouclier à l'occasion. Le joueur reprendra ensuite le contrôle de Pinocchio dans le troisième niveau, pour danser aux côtés des marionnettes de Stromboli. Reprenant exactement la scène du théâtre du film d'animation, trois tableaux se succèderont : La Hollande, La France et, finalement, La Russie. Le joueur devra alors mémoriser les mouvements des marionnettes pour les reproduire à l'aide des touches de la manette, tout en profitant de la superbe instrumentale de Je Suis un Affranchi.

Suite à une ellipse, Pinocchio se retrouve alors sur L'Île aux Plaisirs où il fait la connaissance de Crapule. Pour l'occasion, Pinocchio se voit doté d'une nouvelle action, il peut désormais donner des coups de pied en tournant sur lui-même, un mouvement très pratique pour assommer les garnements qui lui lancent des briques. Une fois arrivé au bout de ce (très court) niveau, Pinocchio attrape un ballon et doit refaire le chemin en sens inverse, cette fois-ci en se balançant de ballon en ballon dans un niveau qui ressemble beaucoup à celui d'Aladdin sur Super Nintendo. Pinocchio monte ensuite à bord d'un wagonnet pour poursuivre Crapule. Pour avancer, il lui faudra se baisser et sauter au bon moment pour éviter les obstacles et les trous, avant de retrouver son ami, qui est en train d'allumer des fusées d'artifice !

Malheureusement, tous les petits garnements de L'Île au Plaisirs se sont vus changer en âne, et Pinocchio doit absolument s'enfuir avant qu'il ne lui arrive la même chose ! Pour cela, il lui faut traverser le plus long niveau du jeu, alors que des ombres cherchent à l'attraper ; le joueur se doit ici de maîtriser parfaitement le coup de pied, sous peine de voir lancé sa marionnette par ses ennemis en bas des plateformes. Arrivé au bout de son parcours, Pinocchio se retrouve nez à nez avec le terrible Cocher ! Pour échapper à ses coups de fouets, il devra frapper son ennemi afin de le pousser au bord de la falaise et le faire tomber dans l'eau. Le petit pantin de bois s'élance ensuite dans la mer pour échapper à l'île maudite et trouver la baleine Monstro, qui a avalé son père Geppetto. S'ensuit un niveau sous-marin où Pinocchio doit collecter des coquillages pour inverser la gravité. Marchant tantôt au « plafond », tantôt au fond de l'eau, le petit pantin finira ultimement par trouver la baleine.

Le niveau suivant tient, de nouveau, davantage lieu de mini-jeu que d'un réel niveau. Pinocchio, tombé nez à nez avec Monstro, cherche, en effet, à tout prix à lui échapper en attrapant pour cela les poissons qui nagent dans le même sens que lui : les poissons bleus lui permettent ainsi à s'accrocher, les verts lui offrent un bonus de vitesse et lâchent des objets. Les poissons lions, quant à eux, rugissent sur Pinocchio quand ce dernier essaye de les attraper avant de s'enfuir, laissant le petit pantin sans défense. Le joueur se rendra pourtant bientôt compte qu'il n'a pas d'autre choix que de se faire avaler. Une fois dans l'estomac de Monstro, Pinocchio retrouve son père Geppetto. Pas de temps pour les retrouvailles cependant, puisque Pinocchio doit partir collecter du bois pour allumer un feu et faire éternuer la baleine.

Le dernier niveau met en scène Pinocchio et son père ramant sur un radeau pour échapper à la monstrueuse baleine qui les pourchasse dans le but de les avaler. Tout comme pour le niveau de L'Île aux Plaisirs, Pinocchio doit ici avancer tout en se baissant ou en sautant pour éviter les obstacles. Les deux personnages s'échoueront finalement sur un rocher, terminant par là même le jeu. La transformation de Pinocchio en vrai petit garçon ne sera malheureusement pas montrée, mais simplement illustrée par les pages du livre de Jiminy Cricket. Au fil de son périple, Pinocchio aura ainsi réussi à faire preuve d'honnêteté, de bravoure et d'altruisme, trois qualités symbolisées par des petits écussons que La Fée Bleue lui remet à certains moments de l'histoire. Le jeu se termine sur les crédits qui défilent et Pinocchio qui applaudit le joueur, pour le remercier de l'avoir guidé à travers ses fantastiques aventures.

Pinocchio est un jeu tout à fait curieux. Il n'a, en effet, certainement pas le caractère épique des jeux (Le) Roi Lion et Aladdin. Le joueur suit ainsi l'histoire de Pinocchio au travers de ces dix petits niveaux tout à fait charmants, mais malheureusement très courts. Il faut dire qu'avec trois mini-jeux et deux niveaux où le gamer se contente de sauter et de se baisser, le titre donne un peu le sentiment de manquer de profondeur. Le jeu se rattrape pourtant immanquablement sur tous les autres points, à commencer par ses décors, qui sont absolument magnifiques. Que ce soit le village de Pinocchio, le théâtre de Stromboli ou les fonds marins, le joueur en prend plein les yeux à chaque seconde, et il est facile de voir que les développeurs se sont appliqués à créer un véritable effet de profondeur qui sublime l'expérience. Le seul niveau qui laissera le joueur sur sa faim est ainsi celui de L'Île aux Plaisirs, bien moins travaillé visuellement que les autres. Quel dommage pourtant, puisque L'Île aux Plaisirs aurait indéniablement pu être le niveau le plus impressionnant du jeu, avec les possibilités infinies d'exploiter à fond son côté à la fois enchanteur et effrayant... En plus du peu de soins apportés aux décors de l'île, le niveau est également très court. Le joueur se contentera malheureusement de traverser la fête foraine en sautant de ballon en ballon avant d'embarquer dans un petit wagonnet de montagne russe lancé à vive allure. Et puisque Pinocchio alterne entre les mini-jeux et les niveaux de plateforme, il aurait été tout à fait bienvenu de proposer des petits jeux autour de la grande roue, du billard, des sucreries ou encore de pouvoir jouer avec le testeur de force. Ces petits éléments ajoutés ça et là auraient indéniablement pu allonger un peu l'expérience : ici, le gamer mettra effectivement moins d'une heure à terminer Pinocchio, ce qui est court comparé à Aladdin, (Le) Roi Lion ou encore Mickey Mania : The Timeless Adventures of Mickey Mouse, qui figurent parmi les références des jeux Disney sur consoles 16-bits.

Le joueur ne boudera cependant certainement pas son plaisir avec Pinocchio ! L'alternance entre mini-jeux et niveaux d'exploration permet en effet de ne jamais se lasser, en proposant un gameplay varié et toujours intuitif. À ce titre, laisser au gamer l'opportunité d'incarner Jiminy Cricket est une excellente idée, les développeurs ayant créé des animations et une physique propres à la conscience de Pinocchio pour ce seul niveau ! Les animations sont d'ailleurs, au même titre que les décors, absolument magnifiques. Pinocchio se déplace toujours de manière fluide, et ses sauts comme ses coups de pied sont animés à la perfection. La musique, enfin, est assurément le point fort du jeu. Omniprésente sans jamais se faire agaçante, elle reprend ainsi parfaitement les instrumentales du long-métrage d'animation, et le gamer prendra immanquablement du plaisir à flâner dans certains niveaux pour les écouter encore et encore. Les bruitages sont, eux aussi, globalement réussis, même s'ils auraient gagné à se faire un peu plus discrets, notamment les fusées d'artifice allumées par Crapule à la fin du niveau de L'Île aux Plaisirs. Les développeurs se sont également amusés à glisser, ça et là, des petites animations inattendues et tout à fait comiques ; c'est ainsi que Pinocchio se fait encastrer dans le mur lorsque Gédéon ouvre brutalement une fenêtre dans le premier niveau, et le même Gédéon se fait également poursuivre par Monstro dans le niveau sous-marin ! De jolies trouvailles amusantes.

Pinocchio est au final un bon jeu, qui pèche principalement par son absence de challenge et par sa longueur : moins d'une heure pour en venir à bout, c'est court, très court. Le joueur lui préférera ainsi sans doute Aladdin, Le Roi Lion ou encore l'un des innombrables jeux Mickey s'il veut un minimum de défi. En cela, Pinocchio s'adresse bien plus aux très jeunes gamers qu'aux plus expérimentés. Pour autant, le jeu vaut vraiment pour ses musiques parfaitement reprises et son esthétique absolument magnifique, qui replongeront immanquablement le joueur dans les merveilleuses aventures du plus célèbre des petits pantins de bois.

Les Plus
• Les graphismes et l'animation sont absolument magnifiques.
• Le jeu est très fidèle au film et toutes les grandes scènes sont représentées.
• La musique du jeu rend parfaitement hommage à celle du long-métrage.
Les Moins
• Le jeu est malheureusement trop court.
• Même en mode difficile, le jeu ne propose que peu de challenges.

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