60 Secondes Chrono

60 Secondes Chrono
L'affiche du film
Titre original :
Gone in 60 Seconds
Production :
Touchstone Pictures
Date de sortie USA :
Le 9 juin 2000
Genre :
Action
Réalisation :
Dominic Sena
Musique :
Trevor Rabin
Durée :
118 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Memphis Raines a mis fin à sa carrière de voleur de voitures. Mais quand son petit frère n’honore pas le contrat qui le lie au puissant malfrat Raymond Calitri, il doit reprendre du service. Il a ainsi trois petits jours pour dérober cinquante véhicules. Surveillé de près par la police, il fait pourtant le pari de toutes les voler en une nuit...

La critique

Publiée le 02 septembre 2019

La Volkswagen Coccinelle d’Un Amour de Coccinelle (1968), la Ford Falcon Interceptor de Mad Max (1979), la Cadillac Ecto-1 de SOS Fantômes (1984), la DeLoeran DMC-12 de Retour vers le Futur (1985), la nationale Peugeot 406 de Taxi (1998), les bolides de collection de la saga James Bond et autres joujoux tunés de la saga Fast and Furious, sans oublier l’illustre Flash McQueen de Cars - Quatre Roues des studios Pixar… Voici autant de bijoux qui comblent, chacun à leur façon, les amateurs d’automobiles et de cinéma depuis des décennies.

On the road again… Remake éloigné du film plus ou moins improvisé La Grande Casse de 1974 - dans lequel un voleur à la tête d’un réseau organisé doit dérober quarante-huit véhicules pour un client mexicain en échange de 400 000 dollars - 60 Secondes Chrono est au départ un hommage à Henry Blight Halicki, producteur, scénariste, réalisateur et acteur du film d’origine. Cascadeur également, il tourne son propre reboot en 1989 avec un scénario plus travaillé mais décède brutalement lors d’une cascade si bien que le film ne verra jamais le jour. En 1995, sa femme Denice Shakarian Halicki, décide de collaborer avec Disney pour produire une adaptation de l'opus de 1974. L’occasion est venue pour elle de dépoussiérer le genre avec une carte grise à faire pâlir plus d’un collectionneur.

Du constructeur Touchstone, 60 Secondes Chrono est un produit Jerry Bruckheimer, producteur à succès qui adore « montrer des choses rares à l'écran et qui n'aime pas s'ennuyer au cinéma ».
Né en 1943 dans le Michigan, il débute sa florissante carrière dans les années 80 avant de signer un contrat avec Walt Disney Pictures en 1995. Le bien nommé « Mr. Blockbuster » peut notamment se targuer d’avoir à son actif : Esprits Rebelles (1995) et Rock (1996) pour Hollywood Pictures, Armageddon (1998), Coyote Girls (2000) et Pearl Harbor (2001) pour Touchstone. Pour Disney, il collabore de près avec Johnny Depp pour la saga Pirates des Caraïbes (2003 à 2017) et Lone Ranger : Naissance d’un Héros (2013), retrouve Nicolas Cage pour le diptyque Benjamin Gates (2004 et 2007) et L’Apprenti Sorcier (2010) et produit encore Prince of Persia : Les Sables du Temps (2010). Quand le scénariste Scott Rosenberg - Les Ailes de l'Enfer (1997) et Venom (2018) - lui présente le scénario de 60 Secondes Chrono, Bruckheimer le propose à Dominic Sena. Né en 1949 dans l’Ohio, ce dernier commence par être chef opérateur avant de devenir réalisateur de vidéo-clips et de publicités. Après un premier film discret nommé Kalifornia en 1993 (avec pourtant Brad Pitt et David Duchovny), il doit attendre les années 2000 pour revenir au cinéma avec 60 Secondes Chrono (qui reste son plus grand succès au box-office), Opération Espadon (2001, avec les X-Men Hugh Jackman et Halle Berry), Whiteout (2009) et Le Dernier des Templiers (2011, à nouveau avec Nicolas Cage). Ses désaccords artistiques avec le scénariste lui font claquer la porte si bien qu'il sera vite remplacé lors de la phase de réécriture par un certain J.J. Abrams non crédité (Alias, Star Wars : Le Réveil de la Force).

Memphis doit donc sortir de sa retraite paisible et sans démêlés judiciaires pour sauver la vie de son frère et honorer son contrat s’il veut le revoir vivant. Le permis de conduire est ainsi attribué au premier et seul choix du studio : Nicolas Cage. Né en 1964 à Long Beach (également scène de crime de 60 Secondes Chrono), l’acteur et neveu de Francis Ford Coppola, débute sa longue carrière dans les années 80. Lauréat d’un Oscar et d’un Golden Globe pour Leaving Las Vegas en 1996, également producteur depuis les années 2000, Nicolas Cage est un habitué des productions Bruckheimer et des studios Disney avec les susvisés Rock, Benjamin Gates et L'Apprenti Sorcier, et sans toutefois oublier avec plus ou moins de réussite Volte / Face (1997) pour Touchstone, Ghost Rider (2007) et Ghost Rider : L'Esprit de Vengeance (2012) pour Marvel. Toujours autant motivé, Nicolas Cage déclare à propos de 60 Secondes Chrono que le film a « une aura de film B glorifié des années 70 ».
Son caïd mais inexpérimenté de petit frère est interprété par Giovanni Ribisi. Né en 1974 à Los Angeles, le jeune acteur est surtout connu à l’époque pour être le petit frère de Phoebe Buffay dans la série culte Friends dès 1996. Remarqué dans Il Faut Sauver le Soldat Ryan (1998), Heaven (2002) et Retour à Cold Mountain (2003) pour Miramax et Avatar (2009) pour 20th Century Fox, il partage à nouveau l’affiche avec Angelina Jolie pour Capitaine Sky et le Monde de Demain (2004). Premier choix de la production également, Dominic Sena déclare par la suite que Nicolas Cage et Giovanni Ribisi ressemblaient à des frères avec un sens de l'humour commun, leur permettant de s’approprier les dialogues.

Pour mener à bien sa mission et en quelques heures seulement, une équipe de choc mêlant anciennes connaissances et nouvelle génération d’acteurs doit être formée.
C’est en effet une dizaine de personnages secondaires qui complète le casting. Éclectiques et aussi loufoques les uns que les autres, ils participent à la bonne humeur du long-métrage et ne manquent pas d’arracher quelques sourires au public. Pour ne citer que leurs interprètes les plus connus : l’oscarisé Robert Duvall (Newsies - The News Boys en 1992), Vinnie Jones (X-Men : L’Affrontement Final en 2006) et Will Patton (Haute Voltige en 1999) s'invitent dans le camp des gentils hors-la-loi ; Delroy Lindo (La Rançon en 1996, Là-Haut en 2009) et Timothy Olyphant (Scream 2 en 1997, Numéro Quatre en 2011) dans celui des forces de l’ordre, et enfin Christopher Eccleston (Thor : Le Monde des Ténèbres en 2013) dans la peau du - risible - Raymond Calitri.

60 Secondes Chrono prend ensuite grand soin de mettre en place son intrigue et présenter de manière équilibrée ses personnages durant près d’une heure. Ceux qui restent un peu en retrait durant la première partie du film ont la part belle durant le casse. Le scénariste décide également d'intégrer au groupe une voleuse avec dans le rôle, l'idée d'une actrice bien précise. Le siège passager est en effet réservé à Angelina Jolie. Née en 1975 à Los Angeles, elle débute sa collaboration avec Disney avec Playing God : Au Service du Mal (1997) pour Touchstone et La Carte du Cœur (1998) pour Miramax, avant d’incarner la méchante la plus emblématique de l’univers Disney dans Maléfique (2014) et Maléfique - Le Pouvoir du Mal (2019). Avec notamment à son actif Les Aiguilleurs (1999), 7 Jours et une Vie (2002) et Mr. & Mrs Smith (2005) pour 20th Century Fox, trois Golden Globes et un Oscar pour Une Vie Volée en 2000, Angelina Jolie - également réalisatrice depuis 2012 - est depuis un visage incontournable d’Hollywood. Amatrice de belles voitures dans la vie, elle est ici une spécialiste des Ferrari, au look dur et urbain que l’actrice a elle-même façonné.

Ce sont donc cinquante véhicules à dérober et à livrer, et non des moindres - la production n’étant plus à deux bolides près pour le plus grand bonheur des amateurs de belles carrosseries.
Car le second casting de 60 Secondes Chrono est prêt à faire son entrée. Et il en a sous le capot ! La précieuse liste, présentée sous la forme de prénoms féminins par les voleurs pour ne pas éveiller les soupçons de la police, est composée de voitures de collection ou de luxe aussi diverses que variées. Sont donc présentes une AC, deux Aston Martin, trois Bentley, quatre Cadillac, quatre Chevrolet, une De Tomaso, deux Dodge, cinq Ferrari, une Ford, une GMC, une Hummer, une Infinity, deux Jaguar, deux Lamborghini, une Lexus, une Lincoln, quatre Mercedes, une Mercury, deux Plymouth, une Pontiac, cinq Porsche, une Rolls-Royce, deux Toyota et enfin une Volvo. La très rare McLaren F1 devait être de la partie, mais introuvable, elle s'est vue remplacée par la Jaguar XJ220. De quoi faire tout de même rougir James Bond et Dominic Toretto réunis ! Cela fait donc quarante-neuf…
Car celle qui attire tous les regards, qui obnubile et fait peur à Memphis n’est autre que la Ford Mustang Eleanor, finalement le seul personnage commun à La Grande Casse. Voiture vedette du final de 60 Secondes Chrono, la société Cinema Vehicle spécialisée en location et fabrication de véhicules divers et variés pour les arts visuels reproduit douze exemplaires de ladite Shelby GT500 (des sources affirment l’existence d’un treizième et véritable véhicule). Chaque bolide est conçu pour effectuer une tâche bien précise (accélération, dérapage…) mais tous sont remis au goût du jour pour ne pas dénoter avec ses luxueuses voisines. Sur les sept voitures rescapées du tournage, une est offerte à Nicolas Cage et une autre à Jerry Bruckheimer. Une véritable Shelby GT500, cette fois volontairement vieillie, apparaît cependant dans le film : celle que Kip offre à Memphis à la fin (prêtée par son propriétaire à la condition qu'elle lui soit retournée en parfait état).

Il n’est pas nécessaire de s’étendre plus sur le scénario du film puisque tout est dit dans le synopsis.Il s’avère de plus très éloigné de son original. Mais lui en est-il demandé davantage ?
Archétype des productions Touchstone de la fin des années 90/début 2000, 60 Secondes Chrono est en bonne et due forme un divertissement totalement décomplexé. La recette est toujours la même : budget confortable, action spectaculaire, humour (le film n’en manque pas) et valeurs américaines. Pour donner du rythme au récit, la mission est donc presque impossible et concentrée sur une très courte période. Le traditionnel chronomètre se charge de le rappeler régulièrement aux spectateurs. Une fois que l’action commence, c’est pour ne plus s’arrêter. Le tout avec autant d’authenticité que possible. Si le film est tourné en décors naturels, que cela soit en ville dans de labyrinthiques ruelles propices aux dérapages contrôlés, sur un traditionnel lit de rivière désertique propice à l’accélération ou sur un chantier naval propice à plus d’exubérance, voitures de police, hélicoptère et boule de démolition viennent tout de même pimenter le menu.
Pendant le tournage, Angelina Jolie a pris soin de la moto italienne MV Agusta F4 750 Oro de 1999 produite à 300 exemplaires qu’elle conduit très furtivement : ce n'est pas le cas pour quelques automobiles secondaires qui finissent tout de même en épaves, telle la BMW conduite par Delroy Lindo. Car pas de fond vert ici et presque pas de tricherie si ce ne sont quelques câbles qui orientent certains obstacles de manière bien précise, quand ceux dits incontrôlables sont tout bonnement numérisés (une grosse bonbonne de gaz lâchée à pleine vitesse par exemple). Quelques effets spéciaux sont également requis pour la sécurité de tous lors du grand saut clôturant la scène finale sur le pont Vincent Thomas, même si la cascade est bel et bien réalisée. Menant à Long Beach, il est à l’époque fermé pour la toute première fois durant une journée entière (celles et ceux qui connaissent Los Angeles pouvant imaginer les contraintes engendrées).

Le but de ce genre de film étant de toujours d’en montrer plus, il est bien évident que la mission ne serait pas aussi simple. Une simple balade de routine pour une petite partie du casting ?
Encadrés par une équipe de cascadeurs chevronnés, il est pour une fois demandé aux acteurs - pour les séquences chorégraphiées - de se concentrer sur l’action plutôt que sur leur jeu. Nicolas Cage, passionné d’automobiles et bon conducteur, effectue ainsi la majeure partie de ses cascades au grand dam du studio et des compagnies d'assurances - malgré une visibilité restreinte avec les 100 à 150 kilos de matériel posé sur le véhicule - et assure à lui seul le grand final, qui n’est pas sans rappeler les heures de gloire du jeu vidéo culte Need for Speed (dans lequel le joueur au volant de voitures de luxe à la possibilité de se faire courser par la police). L’acteur s’est préparé avec plaisir à la Bondurant Driving School et à la Bobby Ore Stunt Driving School, si bien que ce nouvel hobby perdure après le tournage. Angelina Jolie, Giovanni Ribisi et Delroy Lindo ont également été formés, mais dans une moindre mesure, à la conduite sportive par le pilote Bobby Ore en personne. Malgré cette préparation, les personnages et le fameux braquage restent au centre de l’histoire.Car tous sont des voleurs, non des pilotes. Pas de courses-poursuites légendaires à la pelle pour alimenter inutilement 60 Secondes Chrono, quand La Grande Casse proposait à l’époque une course de 40 minutes, soit la plus longue l’histoire du cinéma ! Certains spectateurs avides de sensations fortes peuvent donc être déçus. Heureusement, la police veille au grain et permet d’offrir au public une poursuite dans la scène finale, majoritairement improvisée suite aux multiples réécritures de dernière minute. Memphis n’a donc pas d’autre choix que de faire exploser le compteur pour tenir les délais, avec tout de même une petite astuce pour assurer le spectacle sans danger : tourner une séquence en 16 images par seconde avec une voiture roulant à 120 kms/heure, puis accélérer la scène pour atteindre les classiques 24 images par seconde et ainsi doubler la vitesse dudit bolide.

Une bonne voiture et une bonne course ne sont bien évidemment rien sans de bonnes basses. C’est donc la musique de Trevor Rabin qui tourne en boucle dans le poste radio de 60 Secondes Chrono.
Né en 1954 en Afrique du Sud d’un père violoniste, il étudie le piano avant d’apprendre la guitare et divers autres instruments qui le servent tout au long de sa carrière, qu’il débute précocement à l’âge de quatorze ans. Successivement membre des groupes The Conglomeration, Freedom's Children, Rabbitt et Yes en un peu moins de trente ans, il gère également une carrière solo qui le mène aux États-Unis en 1981. Chanteur, technicien, producteur et musicien de studio qui a accompagné les plus grands tels que Michael Jackson et Tina Turner, il commence à délaisser la scène en 1995 pour se lancer dans la composition de musique de films durant vingt ans (il fait son retour sur scène en 2018) et devient vite un allié de Bruckheimer. Il a donc tout naturellement composé ou participé aux bandes originales des précédemment cités Les Ailes de l’Enfer, Armageddon, Coyote Girls, Benjamin Gates, L’Apprenti Sorcier et Numéro Quatre, sans oublier Le Plus Beau des Combats (2000) et La Montagne Ensorcelée (2009) pour Disney. Une nouvelle fois, point de nuance ou de subtilité pour 60 Secondes Chrono. La musique est efficace et rythmée sans pour autant laisser de traces. Ce n’est cependant pas le cas de quelques titres bienvenus qui accompagnent le travail de composition, tels que l’introductif Flower de Moby, Painted on my Heart du groupe rock britannique The Cult et Low Rider du groupe rhythm and blues américain War, qui confèrent à la bande-son funk, rock et rap un ton à la fois vintage et moderne des plus appréciables.

60 Secondes Chrono est donc une histoire de famille, à l’écran comme en coulisse. Le prototype est enfin prêt et bientôt disponible dans toutes les bonnes concessions. Tourné entre mai et octobre 1999 à Los Angeles (dans certains quartiers bien connus comme Beverly Hills), ses alentours (comme la ville de Long Beach) et au Canada pour certaines scènes additionnelles se passant en banlieue, la promotion fait vite son apparition pour une sortie l’été prochain. Malgré son casting viril et son sujet considéré comme typiquement masculin, sa (presque) seule actrice n’oublie pas d’être mise en avant sur les photoshoots et la bande-annonce est l’une des premières d’un grand studio à être présentée par une voix féminine, celle de Melissa Disney, actrice récompensée pour l’occasion d’un Key Art Award (trophée des supports promotionnels) et comme son nom l’indique, parente éloignée de la famille Disney.
60 Secondes Chrono est mis en circulation le 9 juin 2000 aux États-Unis pour une jolie balade estivale. Après quelques kilomètres au compteur et la traditionnelle période de rodage, le film ne prend les routes françaises que le 23 août suivant. Le plein est fait pour la modique somme de 90 millions de dollars et en rapporte plus de 101,6 millions sur le sol américain pour finir sa course à plus de 237,2 millions de recettes mondiales. Bien loin du traditionnel coup de la panne, la bonne affaire toutefois entachée par des critiques qui sont, sans surprise, négatives ou tout juste mitigées, reprochant principalement la présence de trois acteurs oscarisés sous-exploités et de courses-poursuites rares et bien mollassonnes.

60 Secondes Chrono tient toutefois la route malgré ses défauts, totalement pardonnables dès lors que le spectateur veut tout simplement passer un bon moment. Non exempt de micros rayures, telles qu’une histoire simple (bien que suffisante), des personnages stéréotypés (bien que sympathiques) et un antagoniste inintéressant (bien que totalement accessoire), 60 Secondes Chrono réussit presque haut-la-main le test du bon blockbuster hollywoodien. Le spectateur n’est pas pris en traître et le film parvient à trouver son public. À défaut parfois, tel le procès que fait la veuve et productrice Denice Shakarian Halicki - toujours détentrice des droits - à Mustang lors de la commercialisation de Shelby GT500 sous la mention « Gone in Sixty Seconds » qui prend fin en 2008. Ou encore le « Gone in Sixty Seconds Gang » - qui emprunte le titre original du long-métrage - arrêté au Royaume-Uni pour avoir volé 39 voitures en 2012. Quand la réalité rattrape la fiction !
Sur la forme, techniquement parlant, les effets sonores font honneur aux moteurs vrombissants et la photographie, oscillant parfaitement entre les journées arides de la Californie et les nuits obscures éclairées subtilement des rares couleurs vives des voitures et des néons, confèrent au long-métrage un esthétisme certain. Sur le fond, suspense entretenu, rythme effréné, humour décapant, bons sentiments (fraternité de sang et de cœur avant tout... avec tout de même une incontournable petite romance) sont au rendez-vous, servis par des voitures de collection sublimes et un casting des plus savoureux. Parmi les pièces d’origine, Nicolas Cage assure comme à son habitude le job tandis qu’Angelina Jolie, pourtant affublée d’un bleu de travail et de fausses dreadlocks bondes (elle peut tout de même assortir son rouge à lèvres à la carrosserie de la voiture pour les grandes occasions), irradie l’écran dès que l’occasion lui est donnée et remporte pour l’occasion le Blockbuster Entertainment Award de la Meilleure Actrice dans un film d’action.

Éloigné de son modèle d’origine, 60 Secondes Chrono reste un excellent divertissement et le plaisir qu’il procure n’est pas à bouder. Il est à l’image de ses bolides : une bonne occasion à la mécanique bien huilée et qui passe la révision des 100 000 avec brio, à la recherche de secondes mains friandes de belles carrosseries et d’adrénaline, qui préfèrent toutefois les courses contre la montre aux courses-poursuites !

60 Secondes Chrono est à acquérir ou à revoir dès que l’envie se fait sentir, en toute légalité bien-sûr.

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