Pearl Harbor
Le synopsis
Inséparables depuis leur plus tendre enfance, Rafe McCawley et Danny Walker vivent une belle amitié sans nuage. Ils ont d'ailleurs tous deux endossé la même carrière militaire de pilotes de l'armée de l'air américaine. Pourtant, quand ils croisent le chemin de la belle Evelyn Johnson, une rivalité inattendue surgit. Amoureux de la même fille, ils se doivent en effet une franche explication.
Mais, l'histoire avec un grand "H" en décide autrement. Le 7 décembre 1941, près de 200 bombardiers japonais surgissent dans le ciel de Hawaï pour une attaque surprise de leur base de Pearl Harbor...
La critique
Pearl Harbor est assurément une des plus grosses productions jamais réalisées par les
studios Disney. Via son label Touchstone, la firme de Mickey a, en
effet, l'ambition de réaliser un film historique et dramatique dans la droite
lignée de l'exceptionnel Titanic de James Cameron. Le studio se met ainsi à
rêver de reproduire le succès public qui avait accueilli, en son temps, dans
les salles, l'idylle de Léonardo DiCaprio et Kate Winslet sur le navire à la
destinée aussi célèbre que tragique. Pari ambitieux certes, mais pari raté ! Pearl Harbor
a, il est vrai, non seulement du mal à équilibrer son compte d'exploitation,
recettes internationales comprises, mais aussi se voit littéralement étripé
par la critique.
Deux raisons principales à cela. N'est pas James Cameron qui veut et
sûrement pas universelle, une histoire américaine.
Le réalisateur, Michael Bay, est ainsi à l'évidence un homme de talent dans
sa spécialité, le film d'action. Performant dans Armageddon
ou
Rock, il s'embourbe dans Pearl Harbor pour un
pan entier du film qu'il ne maîtrise visiblement pas. Suivre un trio
amoureux ne relève pas assurément de sa compétence. Il accumule les stéréotypes,
lourdeurs et approximations. A aucun moment, il ne parvient à rendre cette
histoire d'amour contrariée crédible. Pire, il frise le ridicule quand il
s'agit de faire transpirer une émotion aussi simple que la sensibilité ou la
détresse d'un énamouré.
L'histoire ensuite est faussement universelle. Prenant pour base un épisode
de la deuxième guerre mondiale, par essence sujet international, elle pense
ravir l'adhésion des spectateurs du monde entier... Sauf que l'angle choisi
est avant tout américano-américain ! Rien n'invite un européen à y adhérer
et encore moins un asiatique.
Le résultat du film est mitigé. Esthétiquement magnifique mais plombé par
une durée insupportable de trois heures, il se morcelle, en effet, en trois
parties très inégales, tour à tour : ratée, brillante et inutile.
Le premier tiers, certes superbement filmé, est, de bout en bout, insipide.
Nul ne parvient une minute à croire au triangle amoureux. Si la relation de
Kate Beckinsale avec Ben Affleck parait, il est vrai, crédible, elle ne
fonctionne pas quand vient le tour de Josh Hartnett. Le pathétique est même
atteint avec le retour du premier. Cette histoire d'amour semble n'avoir
pour seul objet que de lorgner vers le succès de Titanic dont les
scénaristes cherchent visiblement à reprendre, en copier-coller parfait, les
ingrédients.
Le second tiers est, pour sa part, une vraie réussite. La reconstitution de
l'attaque de Pearl Harbor est sans conteste un petit bijou du genre. Les
moyens sont visiblement là et superbement utilisés. Le rendu est magnifique
et saisissant de réalisme. La séquence, qui dure tout de même prés d'une
heure, supporte à elle seule le film tout entier dont on se prend à rêver
qu'il s'y limite.
Le dernier tiers est, quant à lui, parfaitement inutile. Il poursuit
l'unique but de ménager la sensibilité du public américain, en aseptisant
l'échec cuisant que représente à ses yeux l'attaque des japonais. Le film se
décrédibilise ainsi à terminer sur une contre attaque américaine, qui au
regard de l'histoire, est, somme toute, sans aucune mesure sur les
conséquences sur la guerre du désastre de Pearl Harbor.
Pearl Harbor pêche par une ambition démesurée : il aurait gagné à se limiter au seul genre du film d'action sans chercher à conter fleurette ou réécrire l'histoire. Dommage !
A noter :
Des accessoires du film - des avions de combats - sont présents dans l'attraction
Studio Tram Tour des Walt Disney Studios à
Disneyland
Resort Paris.