Lefty, The Dingaling Lynx

Lefty, The Dingaling Lynx est un téléfilm diffusé, en 1971, sur NBC dans l'émission hebdomadaire nouvellement renommée The Wonderful World of Disney et héritière du show d'ABC créé en 1954 par Walt Disney lui-même et intitulé Disneyland.

Walt Disney a toujours été un grand passionné de la faune et la flore. Ses tout premiers films à prises de vues réelles sont d'ailleurs des courts métrages animaliers. Dès 1948, L'Île aux Phoques inaugure en effet la fabuleuse collection des True-Life Adventures qui s'étend, à partir de 1953, avec Le Désert Vivant, au format du long-métrage. 1957 marque l'avènement d'un nouveau type de production : le docu-fiction animalier, dont Les Aventures de Perri trace le contour du standard. Nomades du Nord s'inscrit ainsi dans ce nouveau genre mais en fait évoluer le cadre en y ajoutant des acteurs humains. Cette pratique deviendra fréquente chez Disney dans les années 1960, à l'image de La légende de Lobo et autre Charlie, le Couguar, mais aussi dans les années 1970, comme Le Roi des Grizzlys ou Le Lion des Montagnes.

Lefty, The Dingaling Lynx est donc un docu-fiction animalier typique des studios Disney narré par l'intermédiaire d'une voix-off. Il raconte l'histoire du lynx Lefty qui se fait adopter par le garde forestier Joel Barnes après que félin a été retrouvé sur la route par des vacanciers. Le ranger va essayer de le remettre dans la nature mais voyant que sa mère ne vient pas le chercher, il décide de le garder auprès de lui. Ce qu'il n'avait pas prévu est que le félin se lierait d'amitié avec son vieux chien Brandy, le chef de sa meute de chiens d'attelage. Si le lynx est gérable lorsqu'il est petit, une fois adulte, il devient vite évident pour le garde forestier qu'il doit le réintroduire dans la nature. Même si cela lui fend le coeur, il sait que c'est mieux pour l'animal. Sauf qu'une fois fait, l'absence du félin attriste son chien qui le cherche partout. Mais le destin décidera de faire rencontrer régulièrement Joel, Bandry et Lefty. Lors de l'une de ses rencontres, Bandry et Lefty se verront séparés de Joel. Le chien et le lynx devront donc faire équipe pour retrouver leur chemin : le premier protégeant son ami contre les prédateurs ; le second chassant pour qu'ils puissent se nourrir. Une fois que Bandry a retrouvé son maître, il est alors en mesure de participer à la course de traîneau. Là encore, Lefty jouera un rôle non négligeable dans la victoire de Joel et Brandy.

Lefty, The Dingaling Lynx est vraiment charmant grâce à l'amitié entre les deux animaux qui fonctionne à merveille. Le félin comme le canin sont en effet adorables et c'est un réel plaisir, surtout pour les petits, de suivre ces deux héros à quatre pattes. Le téléfilm en profite également pour montrer d'autres animaux que vont rencontrer les deux compères : des loups, des ours, des pumas, une moufette ou un raton laveur. Mais la scène la plus impressionnante est sûrement celle avec le glouton qui n'a pas volé sa réputation d'espèce agressive. Autre attrait du long-métrage, les paysages sont particulièrement dépaysants, notamment lorsque le téléspectateur suit le lynx à travers les montagnes au fil des saisons, en été avec sa végétation luxuriante ou en hiver avec ses pentes enneigés. Le téléfilm propose aussi quelques scènes amusantes avec les bêtises du lynx ou lorsque les deux animaux se retrouvent en plein milieu d'une station de ski. Mais le docu-fiction offre aussi une ou deux séquences d'action, notamment lors de la course de traîneaux à la fin.

Winston Hibler signe ici l'une de ses nombreuses productions télévisuelles pour Disney où il se charge de la réalisation tandis qu'il confie le scénario à Jack Spiers et la narration à Mayf Nutter. La carrière de Winston Hibler au sein des studios Disney débute ainsi en 1942 lorsqu'il commence à travailler sur les courts-métrages de propagande. Il écrit ensuite l'histoire de Johnny Pépin de Pomme, partie intégrante de Mélodie Cocktail sorti en 1948. Impressionné par le résultat obtenu, Walt Disney lui confie alors les scénarios des films Le Crapaud et le Maître d'École (1949), Cendrillon (1950) et Alice au Pays des Merveilles (1951). Il écrit également des chansons pour Peter Pan (1953) et La Belle aux Bois Dormant (1959). Parallèlement, en 1946, le papa de Mickey lui propose d'être le narrateur de sa nouvelle série de documentaires, les True-Life Adventures. Il juge en effet sa voix douce et pédagogue, parfaite pour le genre. Dès lors, il prend en charge le récit de tous les épisodes de la série. Il se voit également assigner la même tâche pour la collection de documentaires de mœurs People and Places dont il réalise, en outre, l'épisode Men Against the Artic (1955), couronné de l'Oscar du Meilleur Court-Métrage. Parmi ses autres travaux pour les studios Disney, il signe de nombreux épisodes de Disneyland dont Opération Sous les Mers (1954), récompensé d'un Emmy Award. Il produit aussi des longs-métrages d'acteurs tels Calloway, le Trappeur (1965) ou L'Île sur le Toit du Monde (1974).

Le casting du téléfilm est plutôt restreint puisque le seul personnage humain d'importance est le garde forestier Joel Barnes, particulièrement sympathique. Ce dernier est joué par l'acteur Ron Brown qui a eu une belle carrière avec les studios Disney. Il commence en décrochant un rôle de figurant dans le long-métrage cinéma Après Lui, le Déluge. Il tient son premier rôle principal pour le studio en 1968 avec le film cinéma Charlie, le Couguar, un docu-fiction où il adopte un jeune couguar. Il reprend à peu près le même genre de rôle en 1971 dans le téléfilm Lefty, The Dingaling Lynx tandis qu'il est vu une troisième fois dans Three on the Run en 1978. En plus de ses rôles, il a également une carrière derrière la caméra en étant producteur de terrain sur le film Le Lion des Montagnes en 1972 et sur le court-métrage Le Conte des Deux Animaux en 1978 mais aussi réalisateur de seconde équipe sur l'épisode de l'émission d'anthologie The Nashville Coyote en 1972 et le film cinéma Mes Amis les Ours en 1974.

Lefty, The Dingaling Lynx est un docu-fiction typique des studios Disney, charmant mais désuet, y compris au moment de sa sortie.