Fashion Maman
Titre original : Raising Helen Production : Touchstone Pictures Date de sortie USA : Le 28 mai 2004 Genre : Comédie romantique |
Réalisation : Garry Marshall Musique : John Debney Mark Vogel Durée : 120 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Working-girl surbookée, Helen, première assistante dans une agence de mannequins très en vue, mène la vie dont elle a toujours rêvée entre séances photos, défilés et autres soirées dans les endroits les plus branchés de New York. Son avenir s’assombrit soudainement quand elle apprend le décès d’une de ses sœurs, mère de trois enfants... |
La critique
Fashion Maman est une comédie romantique du label Touchstone Pictures qui s'égare dans sa première moitié et décolle enfin dans sa seconde.
Le film commence, en effet, à la façon d'un (Le) Diable s'Habille en Prada mais en moins inspiré. Tout y est poussif, surjoué et caricaturé à l'extrême si bien que l'univers décrit n'a pas de quoi faire rêver grand monde. Même Helen le personnage principal ne parvient pas à sortir du lot tant le ratage est grand. La cassure pour provoquer l'empathie des spectateurs à son égard se doit dès lors d'être véritablement forte. Et patatras, à trop vouloir présenter sa famille (dont les membres sont stéréotypées à outrance), le récit se perd dans des scènes téléphonées où l'insipide le dispute au convenu. Rien ne fonctionne, ni l'humour, ni l'émotion. L'encéphalogramme reste désespérément plat. Le décès que tout le monde voit venir laisse indifférent comme le rebondissement sur le choix de la tutrice des mômes orphelins qui n'en est pas vraiment un... Le calvaire du spectateur n'est pourtant pas fini ! Alors qu'il aurait pu pensé que l'action allait enfin décoller, il lui faut, il est vrai, encore patienter quelques longues minutes pour reprendre espoir. Passée la rencontre (dont le traitement est lui aussi raté) avec le pasteur, Fashion Maman démarre enfin ! Les intervenants prennent de l'épaisseur, les situations deviennent crédibles, les répliques drôles et l'émotion réelle. La relation des sœurs est désormais bien traitée ; celle d'Helen et ses neveux adoptifs mieux abordée tandis que l'aventure avec le pasteur perd son caractère d'amourette pour se densifier. Le spectateur peut enfin s'attacher aux personnages...
A ce stade, force est de constater que le ratage dans le rythme de l'opus est somme toute incompréhensible. Garry Marshall, le réalisateur, est en effet tout aussi bien un habitué des Walt Disney Studios qu'un spécialiste du genre ! Après s'être installé à Hollywood en 1961, il débute sa carrière de manière quasi-exclusive, vingt ans durant, à la télévision. Scénariste pour de nombreuses sitcoms, il se distingue surtout en créant et produisant à partir de 1974 la célèbre série Happy Days. En 1982, il se lance dans le septième art en réalisant son tout premier long-métrage, Young Doctors in Love, une parodie de soap-opéras. En 1987, Au Fil de la Vie chez Touchstone Pictures lui permet de travailler avec Bette Midler même si c'est en 1990 qu'il connaît véritablement la consécration avec Pretty Woman, toujours chez Touchstone Pictures, une comédie romantique qui propulse Julia Roberts star internationale. Particulièrement à l'aise dans le genre, il y retrouve Julia Roberts et Richard Gere en 1999 pour les besoins de Just Married (Ou Presque) toujours chez Touchstone Pictures. En 2001, il signe le conte de fées moderne Princesse Malgré Elle chez Walt Disney Pictures cette fois-ci puis sa suite, pour le même label, trois ans plus tard, intitulée Un Mariage de Princesse : deux films qui marquent le retour de Julie Andrews sur grand écran et révèlent au public Anne Hathaway.
Si le réalisateur de Fashion Maman a péché, les comédiens ont
également leur part de responsabilité dans le ratage.
Kate Hudson est ici la
tête d'affiche. Elle est à l'évidence la seule à livrer une prestation
convaincante en apportant au rôle d'Helen fraicheur et authenticité. Elle
parvient ainsi, et ce, malgré les faiblesses de l'opus, à rendre son personnage
attachant et à le faire gentiment évoluer tout au long du récit, même si
quelques traits grossiers ne lui sont pas épargnés. A ses côtés, il en est donc
tout autre des autres comédiens, à commencer par John Corbett qui joue son petit
ami, pasteur de son état, et s'englue dans une posture bien fade, sans
consistance aucune.
La sœur ainée d'Helen, Jenny, est, quant à elle, tenue
par Joan Cusack. Vue dans de nombreux
films
Touchstone Pictures (tels Two Much en 1995,
Mr. Wrong en 1996, Broadway, 39ème Rue et Just Married (ou
Presque) en 1999) et Walt Disney Pictures
(Princesse on Ice en 2005), elle a
également prêté sa voix au personnage de Jessie dans la saga
Toy Story aussi bien dans les longs
que les courts-métrages ainsi qu'au personnage de la mère dans Milo sur Mars.
L'actrice propose ici un numéro de sœur coincée dans ses principes de mère, bien
trop rodé et surtout trop caricatural pour vraiment convaincre...
L'ainée des
orphelins est assumée par Hayden Panettiere. Jeune actrice à la carrière déjà bien fournie chez
Disney, elle prête sa voix dans les long-métrages d'animation
1001 Pattes (a bug's life) et
Dinosaure. Elle joue également, au
cinéma, dans les films Walt Disney Pictures, Le Plus Beau des Combats et
Princesse on Ice ; et, à la
télévision, dans le
Disney Channel Original Movie,
Un Père Pas Comme les Autres.
Fashion Maman ne lui offre pas vraiment de quoi briller dans un rôle
d'adolescente fausse rebelle, vu et revu...
Spencer Breslin, le gamin
insupportable de
Sale Môme (1999) et de Raymond (2006),
assume, pour sa part, Heny, le benjamin orphelin. L'acteur ne se bonifie
toujours pas avec l'âge et conserve sa mauvaise habitude de taper rapidement sur
les nerfs des spectateurs. Il a décidément sévi dans trop de films
Walt Disney Pictures (Hyper Noël
en 2002,
Un Mariage de Princesse en 2004 et
Super Noël Méga Givré en 2006) mais
aussi dans des
Disney Channel Original Movies tels,
en 2003,
Le Plus Beau Cadeau de Noël et
Face ou Pile !. Sur le registre de
l'anecdote, il convient de préciser que Sarah, sa sœur cadette dans l'opus, est
jouée par sa sœur dans la vie, Abigail Breslin et que Felicity Huffman, plus
connue pour le rôle de Lynette dans la série
ABC Studios,
Desperate Housewives, fait une courte apparition dans Fashion Maman
dans le rôle de leur mère qui décède en tout début de film.
Si le spectateur parvient à passer la grosse première moitié du film, Fashion Maman est une comédie romantique qui a de quoi charmer... Mais voilà, il y a peu de chance qu'il y parvienne tant la lassitude se fait vite ressentir !
A noter :
Passé inaperçu en salles (et pour cause), Fashion Maman a fait un dommage
collatéral de taille : présenté en première partie de séance,
Lorenzo, un court-métrage
des Walt Disney Animation Studios prévu à l'origine pour un nouveau
Fantasia, a été ainsi vu par une
portion congrue de spectateurs. Un beau gâchis !