Compositeurs et Paroliers
Un peu d’histoire...
Walt Disney était un grand mélomane, et depuis le premier film sonore de sa compagnie, le compositeur de musique a toujours tenu un rôle primordial
à ses côtés. Ainsi, tout a commencé par une souris avec... Wilfred Jackson qui met en musique le cartoon Willie, le Bateau à Vapeur en 1928
! Mais Jackson étant avant tout un animateur, il laisse bien vite la place à Carl Stalling, le pionnier de la musique d'animation, qui
est, de fait, le premier compositeur attitré des cartoons Disney jusqu'en 1930.
Au début des années 30, trois autres compositeurs forgent le premier âge d'or musical de Disney : Frank Churchill écrit des chansons aux mélodies accrocheuses, tandis que Leigh Harline et Paul J. Smith sont particulièrement doués pour l'arrangement et l'écriture orchestrale. C'est ce trio musical qui va ainsi concocter en 1937 la première bande originale pour un long-métrage Disney, Blanche Neige et les Sept Nains. Oliver Wallace et Edward H. Plumb viennent vite se joindre à l'équipe en renfort. Wallace se montre autant à l'aise avec l'orchestre que les chansons en 1941 avec Dumbo et Plumb
se révèle très doué pour les orchestrations complexes comme celles de Bambi en 1942.
Au début des années 50, Clifton Parker est le premier à composer la musique de films en prise de vue réelle pour Disney, dont L'Ile au Trésor en 1950, mais
se voit bientôt remplacé par les compositeurs des films d'animation.
Dans les années 60, Walt Disney change son équipe de choc avec Robert et Richard Sherman aux chansons et George Bruns à l'orchestre. Ils vont alors donner naissance au second âge d'or musical de Disney, symbolisé par les succès musicaux de La Belle au Bois Dormant et de Mary Poppins.
C'est dans ces années-là que Buddy Baker et Robert F. Brunner prennent également leur envol chez Disney, surtout avec de nombreux films live. Buddy Baker devient aussi le compositeur des trois films animés de
Winnie l'Ourson à partir de 1966 et beaucoup plus tard de Rox et Rouky en 1981. Robert F. Brunner reste,
lui, attaché à la production live depuis L'Espion aux Pattes de Velours en 1965 jusqu'au début des années 80.
Après la disparition de Walt au milieu des années 60, la compagnie s'ouvre pour la première fois à des compositeurs vedettes d'Hollywood qui ont connu leurs plus grands succès avec d'autres studios (Max Steiner, John Barry, Elmer Bernstein ou encore Henry Mancini). De cette époque trouble, seul Jerry Goldsmith gardera un lien fort avec Disney qui perdurera des années 70 jusqu'à Mulan en 1998.
En 1989 débute le troisième âge d'or de la musique Disney avec La Petite Sirène et son compositeur Alan Menken qui va tenir un rôle très proche de celui tenu autrefois par Oliver Wallace, en sachant composer avec un talent égal chansons et morceaux instrumentaux et en étant entièrement dévoué à Disney. C'est également par Alan Menken (qui vient de la scène) que la branche des spectacles musicaux Disney va naître avec La Belle et la Bête en 1994.
Avec Toy Story en 1995, Randy Newman souligne cette tendance menkenienne
également dans la production toute nouvelle des films en images de synthèse, devenant
par la même le compositeur fétiche de Pixar.
En parallèle, dès les années 80, l'ouverture se poursuit avec une nouvelle génération de compositeurs hollywoodiens qui vont régulièrement écrire de la musique pour le
label Disney tout en obtenant de grands succès avec les autres studios : James Horner (Chérie, J'ai Rétréci les Gosses), Alan Silvestri (Qui Veut La Peau de Roger Rabbit), David Newman (La
Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue), Hans Zimmer (Le Roi Lion), Danny Elfman (L'Étrange Noël de Monsieur Jack), Mark Mancina (Tarzan), James Newton Howard (La
Planète au Trésor - Un Nouvel Univers), Trevor Rabin (Le Plus Beau des Combats) et Harry Gregson-Williams (Les Aventures de Tigrou, avec les frères Sherman aux chansons).
Mais certains de ces compositeurs se sont particulièrement épanouis chez Mickey des années 80 aux années 2000 et ont même développé une complicité encore plus forte avec Disney (au cinéma, à la télévision et dans les parcs) qui rappelle le dévouement illustre de George Bruns : J.A.C. Redford (Oliver & Compagnie), Bruce Broughton (Bernard et Bianca au Pays des Kangourous), John Debney (Kuzco, l'Empereur Mégalo), Joel McNeely (La Fée Clochette) et Michael Giacchino (Là-Haut)
sont ainsi très prolifiques au sein de la compagnie.
Aujourd'hui, la persévérance des studios DisneyToon a renforcé le lien avec Bruce Broughton, Joel McNeely et Mark Mancina ; l'acquisition de Marvel a permis à Disney de faire perdurer une longue relation avec Alan Silvestri et d'en établir une nouvelle avec Brian Tyler ; celle de Pixar de faire grandir Michael Giacchino au sein de la compagnie tandis que le succès de Raiponce et des spectacles de Broadway Newsies et Aladdin a confirmé une confiance aveugle en Alan Menken, et le triomphe de La Reine des Neiges propulsé Robert Lopez et Christophe Beck. Le public sent toujours cette volonté, qui a été celle de Walt depuis les débuts, de tisser une complicité plus marquée avec certains artistes, de grands symphonistes, des mélodistes ; tous des virtuoses qui savent bâtir et offrir des rêves en musique.