Le Sucrier
Date de création :
Le 25 décembre 1963
Nom Original :
Sugar Bowl
Créateur(s) :
Les Clark
Milt Kahl
Ollie Johnston
Apparition :
Cinéma
Jeux Vidéo

Le portrait

rédigé par
Modifié le 01 août 2024

En 1963, les studios Disney offrent leur propre version de la légende arthurienne avec Merlin l’Enchanteur, leur dix-huitième grand classique animé. La magie s’empare alors des écrans à travers une multitude de personnages hauts en couleur parmi lesquels un tout petit sucrier au caractère bien trempé.

Petit Sucrier, Gros Caractère !

Le sucrier entre dans l’histoire dès la huitième minute. Pièce centrale du service à thé de Merlin, il trône en effet sur la table de l’enchanteur au moment même où Arthur fait irruption dans sa chaumière.

Intimidé par les lieux, Arthur fait ainsi connaissance avec le vieux magicien qui lui offre bientôt une tasse de thé. « Tu désires du sucre ? », demande ce dernier. Tel un bon petit soldat, le sucrier se met alors en chemin. Sa cuillère sur « l’épaule », il se dirige fièrement vers la tasse de son maître. « Non ! Un peu de politesse ! », le rabroue Merlin, « Les invités d’abord, voyons ! ».

N’ayant pas l’habitude de devoir servir quelqu’un d’autre que son propriétaire, le sucrier se précipite vers la tasse d’Arthur. Le garçon servi, le petit pot s’en retourne vers Merlin. Cuillère après cuillère, il se met à verser du sucre dans la tasse de l’enchanteur. N’ayant pas reçu l’ordre d’arrêter, il en dépose, encore et encore, tant et si bien que rapidement, la coupelle et son assiette débordent. « Oh ! Non, non ! Assez ! Assez ! Bon sang, assez ! ». Merlin sort de ses gonds en voyant tout ce sucre répandu sur sa table.

Effrayé par tous ces cris, le sucrier prend la poudre d’escampette et part se réfugier derrière la théière. « Ah ! Cet ustensile ! Jamais aucune initiative. Stupide ! », s’agace Merlin qui retire le sucre avec sa barbe. À l’autre bout de la table, le sucrier est manifestement vexé. Après tout, personne ne lui avait demandé d’arrêter ! Une anse appuyée sur le côté, son couvercle baissé donnent vite l’impression qu’il fait la moue. D’un coup de cuillère bien senti, il tape sur le doigt du pauvre Arthur qui, intrigué, voulait seulement le toucher.

Lorsque Merlin décide de faire ses bagages afin d’accompagner Arthur jusque chez lui, le petit sucrier se prépare à partir lui aussi. Grâce à un sortilège magique, l’enchanteur est en effet capable de faire tenir dans son seul sac tout l’intérieur de sa maison. Les meubles et objets de toutes sortes se tiennent donc prêts. Se saisissant de sa cuillère, le sucrier se met en route. « Mais non, mais non ! Pas toi ! », lui lance Merlin, « Les livres d’abord, voyons ».

De nouveau remis en boîte, le sucrier est bientôt percuté par les autres pièces de vaisselles qui s’élèvent dans les airs. Il se hâte alors pour les rattraper. Dans la précipitation, il oublie son couvercle et sa cuillère dont Arthur se saisit. Le petit pot les lui arrache des mains avant de prendre sa place dans la file. Souhaitant être le premier, il bouscule les livres et les autres éléments du service à thé.

Voyant la scène, Merlin s’interrompt. « Arrêtez ! Arrêtez ! », hurle-t-il, « Sucrier, vous êtes bien trop brutal ! Ma théière est déjà assez fêlée ! ». Une nouvelle fois très vexé, le sucrier met un coup de cuillère dans la panse de ladite théière !

Après avoir fait la rencontre de Sir Hector, le tuteur d’Arthur, Merlin est invité à passer la nuit au château. Il est alors logé dans l’une des tours en ruines de la forteresse. Dehors, il pleut à torrent. La toiture, délabrée, laisse passer la pluie de toutes parts. Merlin n’a pas assez de seaux, de vases ou de baquets pour contenir toute cette eau. Placé en hauteur sur une pile de livres, le sucrier est lui aussi mis à contribution. Vidant l’eau avec sa cuillère, il ne tarde pas à remettre son couvercle. Visiblement indigné par l’attitude de son maître, le petit pot disparaît alors de l’intrigue.

La Conception du personnage

Chacun a déjà entendu parler de la légende d’Arthur enlevant l’épée de l’enclume avec l’aide du magicien. Pour rallonger le script et l’agrémenter de petits moments amusants, le scénariste Bill Peet s’est donc amusé à compléter le casting avec des intervenants dont les apparitions n’ont pas d’autre but que de faire rire et sourire. Le loup présent au début du film, ou bien encore les femelles écureuils qui surgissent au milieu de l’intrigue sont alors autant de petits personnages rigolos permettant aux spectateurs de s’amuser.

Toujours équipé de sa cuillère portée telle une arme posée sur son collet, le sucrier fait partie de ces protagonistes absolument inutiles pour faire avancer l’intrigue mais tout à fait indispensables pour apporter la dose de comédie nécessaire au film. Tout bleu avec des anses et un bouton de couvercle plus clair, le petit pot s’inscrit alors dans la longue liste des objets animés créés par les artistes de Disney à travers les décennies à l’image des cartes à jouer du court-métrage De l’Autre Côté du Miroir avec Mickey, de Johnny Fedora et Alice Blue Bonnet dans le cartoon du même nom, du Bouton de porte d’Alice au Pays des Merveilles, de Susie, Le Petit Coupé Bleu, ou bien encore des objets enchantés de La Belle et la Bête et du Tapis magique d’Aladdin.

L’animation du sucrier est confiée à trois légendes des studios Disney, tous membres du groupe des Neuf Vieux Messieurs : Les Clark et Milt Kahl, qui se chargent de sa première apparition chez Merlin, ainsi qu’Ollie Johnston qui le dessine lors de sa dernière apparition dans la tour du château de Sir Hector.
Les Clark est l’un des premiers artistes engagés par Walt Disney. Né le 17 novembre 1907 à Ogden, dans l’Utah, il rencontre les frères Disney dès 1925. Clark n’est alors qu’un jeune marchand de glaces dans une confiserie située près des studios. Passionné par le dessin, Clark est finalement embauché le 23 février 1927. C’est le début d’une carrière de quatre décennies marquée par l'animation de personnages aussi remarquables que Mickey, Clara Cluck, Blanche Neige, Pinocchio, Lulubelle, Alice, Lady, les trois bonnes fées de La Belle au Bois Dormant. Réalisateur des courts-métrages Paul Bunyan, Donald au Pays des Mathémagiques, Donald et la Roue et L'Homme, le Monstre et les Mystères, Les Clark prend sa retraite en 1975. Il disparaît quatre ans plus tard, le 11 septembre 1979. Un Disney Legends Award lui est décerné à titre posthume dix ans plus tard.

Les Clark
Milt Kahl
Ollie Johnston

Milt Kahl naît, lui, le 22 mars 1909 à San Francisco, en Californie. Débutant sa carrière modestement à l’âge de seize ans lorsqu’il est embauché comme dessinateur pour le journal The Oakland Post Inquirer puis pour le San Francisco Bulletin, il devient bientôt dessinateur d’affiches de cinéma. Il entre ensuite chez Disney en 1934. Se distinguant, grâce à son caractère bien trempé, de ses collègues qui redoutent ses colères mémorables, Kahl travaille comme intervalliste sur plusieurs cartoons de Mickey. Son talent lui permet rapidement de devenir animateur puis superviseur de l’animation. Très doué pour l’animation des humains, il collabore alors à presque tous les longs-métrages animés de Disney et donne vie à des personnages aussi fameux que Pinocchio, dont il définit l’apparence finale, Bambi, Brom Bones, Frère Lapin, Johnny Pépin de Pomme, Cendrillon, le prince Philippe et le roi Hubert, Roger Radcliff et Pongo, Merlin l’enchanteur ou bien encore Tigrou. Derrière l’animation remarquable de Shere Khan et de Madame Médusa, son ultime méchante, Milt Kahl est élevé au rang de Disney Legend en 1989, deux ans après sa mort survenue le 19 avril 1987 à l’âge de soixante-dix-huit ans.


Extrait du planning d'animation de la scène de la rencontre entre Merlin et Arthur

Ollie Johnston naît le 31 octobre 1912 à Palo Alto, en Californie. Après avoir suivi les cours de l'Institut Chouinard, il entre chez Disney en 1935. Débutant comme intervalliste sur plusieurs courts-métrages avec Mickey, il monte en grade et devient animateur puis superviseur. Au générique de presque tous les longs-métrages d'animation Disney, de Blanche Neige et les Sept Nains à Rox et Rouky, il a notamment donné vie à Pinocchio, Pan-Pan, Javotte et Anastasie, Alice, Monsieur Mouche, Jock, les trois fées de La Belle au Bois Dormant, Nanny, Archimède, Mowgli et Baloo, le Prince Jean, Winnie et Porcinet, Rufus ainsi que Rox et Rouky. Grand passionné de trains anciens, élevé comme ses collègues au rang de Disney Legend en 1989, Ollie Johnston est mort le 14 avril 2008 à l'âge de quatre-vingt-quinze ans.

Les Autres Apparitions du sucrier

Apparaissant sur l’un des badges du jeu Disney Heroes: Battle Mode, le sucrier de Merlin l’Enchanteur est également visible dans le jeu Disney Emoji Blitz.

Comme dans le film, le petit pot est chargé de remplir, encore et encore, la tasse de Merlin.


Il Était une Fois un Studio

En 2023, les Walt Disney Animation Studios célèbrent en grande pompe leur centième anniversaire avec Il Était une Fois un Studio, un court-métrage spécial dans lequel sont exceptionnellement rassemblés des centaines de personnages Disney d’hier et d’aujourd’hui. Au détour d’une scène, le Sucrier est visible aux côtés de Merlin, Vaiana, Polochon ou bien encore Big Ben, Madame Samovar, Le Lièvre de Mars et le Chapelier Toqué.

Le Sucrier dans les Parcs Disney

Il faut être très attentif aux détails pour apercevoir le Sucrier dans les parcs Disney.


Disneyland Hotel, Paris

Il est pourtant présent çà et là de manière très furtive. À Disneyland Paris, son petit caractère bien trempé transparaît notamment sur l'un des tableaux qui ornent le hall du Disneyland Hotel.

Petit personnage anecdotique mais foncièrement amusant, le sucrier offre à Merlin l’Enchanteur une bonne dose de magie et surtout de jolis petits moments de comédie pure.

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.