Anastasia
Le synopsis
En 1916, à Saint-Pétersbourg, le Tsar de Russie, Nicolas II célèbre les 300 ans de la dynastie des Romanov quand le Sorcier Raspoutine vient lancer une malédiction sur toute la famille leur prédisant leur mort à tous. En se damnant, il lance des forces sombres sur tout le pays et fait éclater la Révolution Russe. Grâce à Dimitri, un garçon de cuisine, la jeune Anastasia et sa grand-mère sont les seuls membres de la famille à réussir à s'enfuir... |
La critique
Anastasia marque une première dans l'histoire de l'animation. C'est en effet l'un des premiers films animés à avoir l'ambition artistique, technique, marketing et financier de rivaliser avec les grands classiques Disney. Il s'agit aussi du premier long-métrage du tout nouveau studio Fox Animation Studios fondé par les réalisateurs Don Bluth et Gary Goldman, et enfin, l'un des mieux accueillis de leur carrière cumulant succès commercial et critique. Ayant le ton et l'imagerie dignes des films du 3ème Âge d'Or des Walt Disney Animation Studios, Anastasia a souvent d'ailleurs été considéré par le public comme un film Disney. Avec le rachat de 20th Century Fox par The Walt Disney Company en 2018, cette affirmation est désormais vraie...
Don Bluth est né le 13 septembre 1937 à El Paso au Texas. Après une adolescence solitaire où il s'intéresse aux films des studios Disney, il arrive à se faire embaucher chez Mickey en 1955 où il devient assistant de John Lounsbery sur La Belle au Bois Dormant. Mais deux ans plus tard, il quitte les studios pour s'éparpiller dans de nombreux projets souvent sans lien avec l'animation. Il revient finalement chez Disney en 1971 où il travaille sur Robin des Bois, Winnie l'Ourson et le Tigre Fou, Les Aventures de Bernard et Bianca puis devient réalisateur de l'animation sur Peter et Elliott le Dragon et réalisateur du court-métrage Le Petit Âne de Bethléem. En septembre 1979, Don Bluth, devenu l'une des figures emblématiques de la nouvelle génération d'animateur des studios, fomente avec dix confrères, dont Gary Goldman et John Pomeroy, et plusieurs de leurs assistants, une rébellion au sein des mythiques studios Disney. Ils décident ainsi de les quitter avec fracas. Leurs départs ont pour raison principale un fort différent artistique sur la qualité des projets soumis. Ils ne supportent plus, en effet, de ressasser les mêmes histoires sans imagination, là où justement Walt Disney en personne leur avait enseignés l'audace et le risque.
Peu de temps après, le 13 septembre 1979, afin de prouver de quoi ils sont capables, Don Bluth et ses animateurs fondent un nouveau studio, Don Bluth Productions, dans le garage de sa maison en Californie. Ils commencent d'abord avec un court-métrage Banjo, le Chat Malicieux qui sort un peu plus tard la même année. Le studio déménage alors vers Studio City en Californie et met en chantier son premier long-métrage, Brisby et le Secret de N.I.M.H. qui sort en 1982. L'opus rencontre alors un succès critique notable tandis que le public, lui, ne suit pas donnant à Don Bluth son premier échec commercial. Le déficit est tel qu'il fait sombrer son label naissant. Le studio renaît alors en tant Bluth Group en 1983 et se spécialise dans l'animation de jeu vidéo en travaillant notamment sur Dragon's Lair la même année et Space Ace en 1984. Mais la crise du jeu vidéo en 1984 entraîne avec lui la nouvelle structure de Don Bluth qui vit donc sa deuxième banqueroute.
Don Bluth et ses coéquipiers accusent le coup pour finalement rebondir grâce au producteur Morris Sullivan qui crée Sullivan Bluth Studios en s'installant en Californie avant de migrer à Dublin en Irlande. Ils s'allient à Steven Spielberg pour deux long-métrages, tous deux des succès : Fievel et le Nouveau Monde en 1986 et Le Petit Dinosaure et la Vallée aux Merveilles en 1988, ce dernier étant également produit par George Lucas et sa filiale Lucasfilm Ltd. sans que celle-ci ne soit toutefois créditée. La décennie suivante est moins heureuse pour Sullivan Bluth Studios puisque toutes leurs productions, Charlie, Mon Héros (1989), Rock-O-Rico (1991), Poucelina (1994), Le Lutin Magique (1994) et Les Aventures de Youbi le Pingouin (1995), passent peu ou prou inaperçues et sont lapidées par la critique. Le studio change alors de nom début 1992 en Don Bluth Entertainment avant de vivre une nouvelle banqueroute un peu plus tard la même année. Le studio arrive toutefois à trouver des investisseurs qui permettent de sortir les trois derniers films en production mais s'immiscent bien trop dans l'artistique : l'échec est au bout de la route. Don Bluth et Gary Goldman sont tellement insatisfaits de la tournure que prend la la production des (Les) Aventures de Youbi le Pingouin qu'ils décident que leurs noms soient gommés du générique et quittent le studio pour une autre aventure. Don Bluth Entertainment connaît ainsi une nouvelle fois la banqueroute et ferme définitivement ses portes en 1995.
Fin 1993, Don Bluth et Gary Goldman rencontrent des responsables de 20th Century Fox, dont Bill Mechanic le PDG de l'époque, qui ont la volonté de créer un nouveau studio d'animation afin de concurrencer Disney qui cartonnenavec ses films et notamment avec l'exceptionnel (Le) Roi Lion qui, à l'été 1994, explose tous les compteurs. La proposition stipule en revanche que les deux artistes reviennent aux États-Unis. Ils acceptent finalement de quitter Dublin pour Phoenix dans l'Arizona et participent donc à la création de Fox Animation Studios en août 1994. Près de 100 millions de dollars sont alors investis dans ce nouveau studio réunissant près de 300 artistes et techniciens embauchés, dont un tiers vient de Don Bluth Entertainment. Pour le premier film de cette nouvelle entité, plusieurs idées sont proposées comme My Fair Lady ou Le Roi et Moi avant que finalement Bill Mechanic ne propose l'histoire de la Grande-Duchesse Anastasia et offre un budget de 50 millions de dollars pour sa réalisation.
Quatrième fille du tsar Nicolas II de Russie de la dynastie des Romanov, la Grande-Duchesse Anastasia Nikolaïevna Romanova est née le 18 juin 1901 à Peterhof. Le règne de son père se termine en 1917 avec la Révolution de Février qui l'oblige à abdiquer quelques semaines plus tard. La famille est dans un premier temps enfermée dans différents lieux par le gouvernement provisoire avant de se retrouver dans la villa Ipatiev, à Iekaterinbourg. C'est là qu'Anastasia, son père, sa mère, son frère et ses soeurs avec quelques domestiques personnels sont finalement assassinés sommairement par des bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Le flou a régné de nombreuses années sur les circonstances exactes du massacre et une légende a commencé à voir le jour. Elle prétend ainsi que l'une des filles, Anastasia, aurait survécu. De nombreuses jeunes filles se désigneront ensuite comme étant la vraie Anastasia ; l'une des prétendantes, Anna Anderson, ayant laissé planer le doute jusqu'après sa mort en 1984. Mais en 1990, les corps de la famille sont finalement retrouvés et exhumés, puis identifiés via une analyse ADN. Il manque alors tout de même deux corps, l'une des filles et le fils, qui sont finalement retrouvés en 2007 refermant ainsi l'un des plus grands mystères du XXème Siècle.
Le film Anastasia, bien sûr, s'éloigne de la réalité historique. En mettant déjà de côté l'hypothèse consistant à dire que la Grande-Duchesse ait survécu, les causes de la Révolution russe restent mystérieuses et teintées de magie noire. D'ailleurs, la chronologie semble un peu confuse car en partant du principe que Raspoutine jette sa malédiction immédiatement après être apparu à la grande fête organisée pour le tricentenaire du règne de Romanov, cela placerait le soulèvement populaire en décembre 1916. Pour davantage coller à l'Histoire avec un grand H, le spectateur doit alors imaginer que la séquence d'introduction du film s'étale en réalité sur au moins deux mois entre la mort de Raspoutine, survenue le 30 décembre 1916, et le début de la Révolution en février. Autre exemple, si l'Impératrice Marie survit bien au massacre de sa famille, elle ne s'établit toutefois pas à Paris mais à Londres puis au Danemark, son pays natal. Et si effectivement, certains ont bien essayé de tirer parti de la légende selon laquelle Anastasia aurait survécu, elle ne rencontre pas de prétendantes se faisant passer pour sa petite-fille. Pour autant, le long-métrage ne se prive pas, par petites touches, de faire quelques allusions au régime bolchevique ou, même à l'occasion d'événements totalement fictifs, de se livrer à des clins d'œil intelligents. C'est le cas notamment dans les rues de Paris avec des références à Sigmund Freud et Joséphine Baker qui sont effectivement dans la capitale française à l'époque. Même chose avec l'affrontement final entre Anastasia et Raspoutine qui se déroule sur le pont parisien Alexandre-III, dont la première pierre fut posée par le tsar Nicolas II de Russie, père du personnage principal.
Au delà de son aspect historique, Anastasia possède une histoire tout-à-fait charmante dans laquelle la relation des personnages est à la fois crédible et touchante. L'une des principales raisons qui fait que le film a gagné le cœur des spectateurs au fil du temps repose ainsi sur la fabuleuse histoire humaine qu'il propose. Le long-métrage offre, il est vrai, une comédie romantique sous fond de drame familial et de quête identitaire. Le spectateur est happé par la jeune Anya qui cherche à trouver une famille. Il est aussi touché quand la grand-mère et la petite-fille se retrouvent enfin. Il assiste avec bienveillance à l'amour naissant entre Dimitri et celle qui s'avère être la vraie Anastasia. Il n'attend d'ailleurs qu'une chose : que le jeune homme, escroc à ses heures mais au courage sans limite comme l'a montré son acte de bravoure dans son enfance, déclare enfin sa flamme pour la Grande-Duchesse ! Surtout que la relation entre Anya et Dimitri est parfaitement écrite. Elle commence sous la forme d'une rivalité qui cache en réalité une attirance mutuelle. Les deux jeunes gens se cherchent en s'envoyant des moqueries et se rabaissant l'un l'autre. Mais au fur et à mesure du film et de leur pérégrination, ils ne peuvent plus cacher leur attirance réciproque même si, ni l'un, ni l'autre n'ose y mettre des mots. Leur timidité et retenue les rendent terriblement attachants et quand, enfin, ils décident d'ouvrir leur cœur, les spectateurs sont ravis tant ils croient à leur amour.
L'autre grande force du film est à rechercher du côté de ses personnages principaux.
Anastasia / Anya est l'archétype même des héroïnes des années 90, aussi forte de caractère que déterminée mais avec ce petit zeste d'espoir et de romantisme qui lui fait croire à une vie meilleure ou au grand amour. Elle ne désire pas devenir riche ou célèbre mais cherche en réalité ses origines et surtout une famille à la suite d'un traumatisme de son enfance qui l'a rendu amnésique. Meg Ryan en anglais et Céline Monsarrat en français offrent une voix merveilleuse au personnage en lui apportant beaucoup de chaleur. En réalité, Anastasia a tout d'une princesse Disney et il est tout à fait compréhensible que le public l'ai prise pour telle durant de nombreuses années.
Dimitri n'a, lui aussi, pas eu une vie facile. Après avoir sauvé enfant, Anastasia et sa grand-mère, il devient, une fois adulte, un petit escroc de Saint-Pétersbourg qui imagine trouver une fausse Anastasia de manière à toucher la récompense de l'Impératrice en exil à Paris et toujours à la recherche de sa petite-fille. En réalité, Dimitri est un garçon un peu maladroit mais qui a un bon fond et une droiture à toute épreuve. Quand il se rend compte que la jeune fille est la vraie Grande-Duchesse, il va, en effet, tout faire pour la rendre à sa grand-mère mais sans rien demander en retour. Il faut dire qu'il est, entre-temps, tombé éperdument amoureux d'elle mais estime que leurs conditions sociales les éloignent désormais. Le personnage est remarquablement doublé par John Cusack en anglais et Emmanuel Curtil en français lui rajoutant un côté à la fois charmeur et timide.
Vladimir est l'acolyte, un peu âgé et sage, qui va accompagner les deux jeunes gens dans leur quête. Il est là pour être la voix de la raison mais aussi pour tempérer la fougue des deux jeunes gens sans compter qu'il est la clé pour rencontrer l'Impératrice puisqu'il connaît la cousine de celle-ci, Sophie.
L'Impératrice Marie apparaît, pour sa part, au final assez peu dans le long-métrage. C'est une femme âgée avec beaucoup de classe mais qui est fatiguée des drames qu'elle a vécus et n'a plus la force morale de rencontrer de fausses prétendantes se faisant passer pour sa petite-fille. Le rôle est tenue à merveille par la sublime Angela Lansbury en anglais et Lucie Dolène en français.
Malheureusement, tous les personnages ne sont pas aussi réussis ; à commencer - et c'est un vrai handicap - par son méchant, le Sorcier Raspoutine. Non seulement son apparence est souvent ridicule et de mauvais goût mais en plus, sa gestuelle est pathétique. L'idée de le voir perdre ses membres, bras, têtes et autre parties de son corps, est assez mauvaise car elle ridiculise le personnage sans compter que son rendu visuel est disgracieux. Le but est de rendre le méchant drôle mais au final, cela dessert clairement le film. De plus, mis à part au début où il est l'instigateur de la chute des Romanov, il a plutôt tendance à freiner l'histoire ; les scènes dans les enfers où il assiste à l'échec de son plan et fomente le suivant sont ennuyeuses au possible et cassent le rythme du récit. Et c'est vraiment dommage car ses attaques comme celle du train ou du bateau sont particulièrement impressionnantes. Raspoutine est véritablement le point faible d'Anastasia car un vrai méchant crédible aurait pu rendre le film encore meilleur. La classieuse et puissante voix anglaise de Christopher Lloyd et celle, en français, de Richard Darbois n'y changent malheureusement rien. Il peut même se poser la question de savoir si Anastasia avait forcément besoin de méchant ? Si Raspoutine avait été totalement gommé du récit afin de proposer un scenario plus adulte sans sorcellerie, se basant uniquement sur la force des sentiments que véhicule déjà le film, le long-métrage n'en aurait-il pas été sublimé ?
Anastasia a aussi la fâcheuse habitude d'essayer de copier Disney dans l'utilisation de petits personnages acolytes mais sans en comprendre vraiment l'essence. Qu'ils soient méchants comme Bartok ou gentils comme Puka, au final, ils sont tous un peu vains. L'astuce semble ici grossière afin d'alléger un récit qui ne sait pas assumer sa gravité et offre des touches de respiration aux plus jeunes. À ce petit jeu, la chauve-souris Bartok s'en sort le mieux des deux. Mis à part le fait d'apporter la relique à Raspoutine au début du film, il ne sert toutefois pas à grand chose mais a l'avantage d'avoir des dialogues savoureux et d'être aussi drôle qu'avenant. Le petit chien Puka tombe, lui, en revanche, comme un cheveu sur la soupe et, mis à part, dans la scène du bateau, n'est jamais d'une grande utilité.
D'un point de vue technique et de son animation, Anastasia alterne entre le superbe et le passable. Là où le long-métrage impressionne, c'est sûrement dans ses décors de toute beauté. Que ce soit les rues de Saint-Pétersbourg ou de Paris, le palais impérial ou les extérieurs campagnards, tout y est magnifique. Le côté épique du film est ainsi amené par la variété des lieux et des décors proposés. Les effets spéciaux sont aussi particulièrement réussis. La magie notamment transpire dans la merveilleuse scène de bal où Anya se rappelle la chanson fredonnée par sa grand-mère. La séquence du train est un autre exemple de parfaite réussite. Sa chorégraphie apporte en effet beaucoup d'intensité et impressionne le spectateur.
Là où le film déçoit, par contre, c'est dans l'animation de ses personnages humains. L'utilisation à outrance de la méthode de rotoscopie se fait clairement ressentir. Cette technique qui consiste à filmer des acteurs humains accomplissant la scène du storyboard puis à demander aux animateurs de décalquer leurs mouvements grâce au rush se voit par trop à l'écran. Certes, elle permet de gagner du temps et de baisser les coûts de production tout en donnant des mouvements réalistes bien que moins naturels. Ainsi quand le spectateur ne voit que la silhouette des personnages, l'effet passe plutôt bien. Par contre, en gros plan, le rendu frôle la catastrophe. Les personnages principaux n'ont jamais la même tête et subissent une animation parfois saccadée. Ici, les artistes de Don Bluth montrent leurs limites par rapport à ceux des studios Disney de l'époque qui étaient vraiment les plus doués avec un art de l'animation quasi exemplaire.
En revanche, là où Anastasia imite à merveille Disney, c'est dans ses chansons. Écrites par Lynn Ahrens et Stephen Flaherty, elles sont aussi magnifiques qu'entêtantes. Le titre phare du film est Loin du Froid de Décembre qui revient quatre fois dans l'opus. Il s'agit de la mélodie de la boite à musique qu'offre l'Impératrice à Anastasia. La chanson sert aussi et principalement quand Anya rentre dans le palais après des années d'absence. Ses souvenirs reviennent dans une scène à la beauté et à la poésie époustouflantes. Enfin, elle est utilisée en générique de clôture avec une version radio chantée en France par Hélène Ségara. La Rumeur de Saint-Pétersbourg est, quant à elle, la chanson d'ouverture qui permet de raconter ce qui s'est passé en dix ans depuis la mort des Romanov. Voyage dans le Temps sert ensuite d'introspection à Anya avec des notes finales qui donnent des frissons. Au Plus Noir de la Nuit est, elle, la chanson du méchant aussi inutile que son protagoniste. L’Apprentissage permet, pour sa part, à Dimitri et à Vladimir d'apprendre à Anya tout sur la famille impériale. Paris, tu nous Ouvres ton Cœur est alors une visite organisée par la cousine Sophie dans la Ville Lumière. Il sera noté également la chanson C’est le Début interprétée en français par Anggun et Gildas Arzel et qui peut être entendue dans le générique de fin. En plus des parties chantées, la musique instrumentale de David Newman doit en outre être saluée : de toute beauté, elle participe énormément au côté épique du film et souligne à merveille l'émotion.
Anastasia est plutôt bien accueilli par la critique américaine. Réalisant un score de 58 millions de dollars aux États-Unis et 139 millions de dollars dans le monde, il signe le plus grand succès de Don Bluth. Preuve que le film inquiétait les studios Disney à l'époque, ces derniers vont entourer sa sortie de deux productions maisons : d'abord, une semaine avant, une ressortie du film d'animation La Petite Sirène ; puis la semaine suivante, la sortie pour Thanksgiving du film à prises de vues réelles, Flubber. Ce dernier réalisera finalement un meilleur score au box-office que le film d'animation de 20th Century Fox ; la marque Disney étant définitivement plébiscitée pour le cinéma familial. En France, Anastasia réalise un joli succès avec pas moins de 2,7 millions d'entrées.
L'opus aura droit tout de même à une seconde vie. Deux ans plus tard, sort directement en vidéo, Bartok, le Magnifique, un spin-off préquel mais sans la même ambition que son aîné. Enfin, après un essai à Hartford dans le Connecticut en 2016, arrive en 2017 à Broadway Anastasia - Le Musical. Reprenant les chansons iconiques et enlevant le méchant, le spectacle reprend globalement l'histoire en ajoutant de nouvelles chansons et de nouveaux personnages.
Anastasia est un film qui a beaucoup d'atouts : des chansons superbes, des séquences magnifiques, des personnages attachants, une émotion très présente, des décors superbes et une histoire, certes éloignée de toute vérité historique mais particulièrement bien narrée. En fait, il sera juste regretté une animation très aléatoire sur les personnages humains et surtout, un méchant aussi ridicule qu'inutile.
Anastasia n'a jamais volé son amour du public : devenu désormais un classique du cinéma d'animation, il est digne d'un Pocahontas, une Légende Indienne, Mulan et autre Hercule...