Grand Canyon
Titre original : Grand Canyon Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 29 janvier 1959 Le 17 décembre 1958 (première) Série : Genre : Documentaire CinemaScope |
Réalisation : James Algar Durée : 29 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
La faune et de la flore du célèbre Grand Canyon change au gré des saisons... Et au rythme de la musique de Ferde Grofé, Grand Canyon Suite. |
La critique
Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut être considéré comme le pionnier du documentaire animalier. Dès 1948, il met, en effet, en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini-documentaire, L'île aux phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la Compagnie de Mickey dans la production de films "live". Elle comporte un total de sept courts-métrages avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le désert vivant, au format des longs-métrages qui devient, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures. Pour autant, Walt Disney n'entend pas abandonner le genre des courts-métrages documentaires. Il crée, en effet, dans la foulée, une nouvelle collection entièrement dédiée à ce format qu'il baptise People and Places. Cette série s'axe essentiellement sur les us et coutumes des populations à travers le monde. Elle comprend 17 épisodes produits entre 1953 et 1960. Trois, The Alaskan Eskimo en 1953, Men Against the Arctic en 1955 et Ama Girls en 1958, sont oscarisés. Parallèlement, dès 1954, et jusqu'en 1984, les studios Disney mettent en production des courts et moyens métrages dits "spéciaux", en ce sens qu'ils n'appartiennent à aucune collection ou série, mais restent uniquement des "one shot". La première moitié est ainsi constituée de moyens-métrages, dont la durée est comprise entre 35 et 50 minutes et l'autre, de courts-métrages inférieurs à 35 minutes.
Il existe donc un total de quinze courts-métrages spéciaux. Parmi eux, quatorze ont été produits directement pour le cinéma et un seul a d'abord été diffusé à la télévision pour, ensuite, avoir les honneurs des salles obscures. La plupart remonte aux années cinquante. Mis en production du vivant de Walt Disney, ils sont essentiellement des courts-métrages ayant trait à la nature, soit en qualité de purs documentaires (Islands of the Sea, Nature's Strangest Creatures, Mysteries of the Deep, Emperor Penguins ou Grand Canyon), soit dans le genre du docu-fiction (Arizona Sheepdog, Cow Dog, The Wetback Hound, Niok l'Éléphant, Alaskan Sled Dog, Histoire de Ski ou Footloose Fox). Le papa de Mickey cherche, en effet, bien vite à trouver un autre moyen de raconter des histoires d'animaux que celui du strict format documentaire. Il commence ainsi à expérimenter un type de récits scénarisés, d'abord via le court-métrage pour ensuite utiliser le moyen-métrage (Tribulations de deux oursons) et terminer finalement en long-métrage (La légende de Lobo). Les studios Disney s'attachent parallèlement à produire des courts-métrages pour le cinéma dans le seul but de promouvoir leurs parcs à thème sur grand écran, reprenant là, une méthode déjà utilisée avec succès en télévision. Gala Day at Disneyland fait donc la part belle à trois nouvelles attractions du site californien tandis que The Magic of Walt Disney World vente, lui, les atouts du nouveau resort floridien.
Grand canyon mêle avec bonheur les recettes déjà utilisées pour Fantasia et les True-Life Adventures. Il reprend, en effet, du film d'animation, l'idée de mettre en images de la grande musique, et de la série de documentaires, la volonté de restituer la beauté de la Nature. Ainsi tout le court-métrage est construit à la manière d'une symphonie, en quatre mouvements. Le premier sert d'introduction aux lieux, le second s'attache à présenter la faune, le troisième raconte l'hiver dans la vallée et le quatrième, superbe final au demeurant, illustre le retour de la belle saison et des magnifiques couchés de soleil. James Algar, réalisateur attitré de nombreux True-Life Adventures, signe ici, une nouvelle fois, une véritable pépite. Le rendu obtenu par le CinemaScope associé à une musique merveilleusement interprétée offre, il est vrai, un résultat de toute beauté. Rien d'étonnant, dès lors, à voir le film emporter l'Oscar du Meilleur court-métrage. Présenté en première partie de La belle au bois dormant, il sert également d'inspiration pour les diaporamas disposés le long du parcours du Disneyland Railroad à Disneyland Park (Anaheim) et Parc Disneyland (Paris).
Perle parmi les perles, Grand canyon est un documentaire qui apprend, détend et apaise.