Le Fantôme des Noëls Passés
Date de création : Le 06 novembre 2009 Nom Original : The Ghost of Christmas Past Créateur(s) : Mark Henn (Le Noël de Mickey - 1983) Brian Henson (Noël Chez les Muppets - 1992) Robert Zemeckis (Le Drôle de Noël de Scrooge - 2009) |
Apparition : Cinéma Télévision Voix Originale(s) : Eddie Carroll (Le Noël de Mickey – 1983) Jessica Fox (Noël Chez les Muppets – 1992) Jim Carrey (Le Drôle de Noël de Scrooge – 2009) Jack McBrayer (La Bande à Picsou – 2018) Voix Française(s) : Roger Carel (Le Noël de Mickey – 1983) Noémie Orphelin (Noël Chez les Muppets – 1992) Alexis Tomassian (La Bande à Picsou – 2018) Interprète(s) : Jim Carrey (Le Drôle de Noël de Scrooge – 2009) Cary Elwes (Le Drôle de Noël de Scrooge – 2009) |
Le portrait
À l’approche de Noël, l’euphorie gagne les foyers. Les décorations sont sorties de leur carton pour orner le sapin. De la cuisine, s’échappent les belles odeurs de dinde rôtie et de desserts sucrés. Un air de fête envahit les foyers. La période est également l’occasion de se replonger dans les traditionnels contes de Noël. Parmi eux, Un Chant de Noël occupe une place particulière. Classique du XIXe siècle signé par l’écrivain Charles Dickens, il mêle en effet la magie des fêtes avec une bonne dose d’épouvante grâce à l’apparition des trois esprits de Noël, au premier rang desquels le Fantôme des Noëls passés, gardien vénérable du temps jadis et mémoire indéfectible des fêtes d’antan…
Publié en 1843 par l’éditeur Chapman & Hall, Un Chant de Noël figure parmi les titres les plus célèbres de la littérature anglaise aux côtés des enquêtes de Sherlock Holmes, des aventures de Winnie l’Ourson, de Mary Poppins ou bien encore de Peter Pan et Alice au Pays des Merveilles. Illustré par John Leech, le livre est en effet rapidement devenu un incontournable à une époque où le Prince Albert et la Reine Victoria plébiscitent tous les deux les cantiques de Noël. L’ouvrage de Dickens, cependant, se démarque évidemment des autres histoires du même genre. Si la magie de Noël flotte, il est vrai, joliment sur le récit, il s’agit avant tout pour son auteur de pointer du doigt les vices de cette Angleterre du XIXe siècle dans laquelle l’opulence des uns tranche atrocement avec la misère crasseuse des autres. Les inégalités sont choquantes. Dickens souhaite dès lors bousculer son lectorat et lui ouvrir les yeux. Comme dans un autre de ses romans, Oliver Twist, il dépeint ainsi le désœuvrement de tous ces gens anonymes exclus de tous les profits engendrés par l’Âge industriel. Pouvant passer pour une gentille comptine de Noël, Un Chant de Noël, qui devient un best-seller dès sa sortie, est donc un écrit engagé dans lequel l'univers enchanteur de Noël croise durant une bonne partie de l’intrigue le monde de l’épouvante avec l’entrée en scène tour à tour du défunt associé de Scrooge, Jacob Marley, puis des fantômes des Noëls passés, présents et futurs.
Un Chant de Noël de Charles Dickens met en scène le personnage d’Ebenezer Scrooge, usurier londonien aussi riche que pingre qui ne voit que par l’argent. Sans cœur et dépourvu de tout sens moral, le vieil homme s’est lui-même exclu de la société en n’hésitant pas à mettre ses voisins et ses clients sur la paille afin de récupérer jusqu’au dernier centime prêté. Détestant par-dessus tout les célébrations et autres fêtes, des futilités bien dispendieuses selon lui, il se refuse dès lors à commémorer comme il se doit Noël avec ses proches, préférant se terrer chez lui pour dîner avec frugalité avant de se plonger dans un vieux livre et d’aller ensuite se coucher… Sa vie est toutefois chamboulée une veille de Noël lorsqu’il reçoit la visite de son défunt associé Jacob Marley. Mort et enterré depuis des années, ce dernier est revenu d’outre-tombe pour avertir Scrooge. Sa conduite indigne le plongera très bientôt à son tour dans les ténèbres où il devra traîner ses chaînes pour l’éternité. Sa rédemption ne tient plus qu’à un fil. Pour éviter d’être maudit à jamais, il recevra durant la nuit les esprits de Noël qui, chacun leur tour, tenteront de lui faire comprendre ses errements du passé, ses erreurs du présent et leurs conséquences funestes dans un avenir pas si lointain.
Dans un grand éclat de lumière, le Fantôme des Noëls passés est le premier à entrer en scène. Vision angélique habillée d’un vêtement d’un blanc immaculé et coiffé d’un couvre-chef ressemblant à un mouchoir, le revenant est la mémoire d’un passé révolu dont les ombres continuent d’influencer le présent. Dépeint par Dickens comme un être magique androgyne et sans âge dont l’apparence change au fur et à mesure de l’histoire, l’Esprit irradie d’une lumière aveuglante que Scrooge, effrayé, tente au départ d’éteindre, en vain, avant d’accepter enfin de l’écouter. Prenant la main du fantôme, le vieil homme est alors transporté hors de sa chambre et emporté dans le ciel ténébreux et embrumé de Londres.
Survolant la ville lumineuse puis la campagne plongée dans l’obscurité de la nuit, un éclair de lumière ramène Scrooge au cœur de son passé, à l’époque où il n’était encore qu’un petit garçon. Préférant laisser les plaisirs de la récréation à ses camarades de classe, le petit Scrooge passait alors ses journées devant son pupitre d’écolier entouré de ses livres. Quand les autres enfants rentraient chez eux pour passer Noël en famille, lui restait là à étudier dans la solitude la plus totale… Dans un nouvel éclair de lumière, le Fantôme des Noëls passés transporte ensuite Scrooge le jour où sa chère sœur Fanny est enfin venue le chercher à l’école. Leur père, un homme sans cœur mais repenti, acceptait enfin que le fils prodigue, devenu un adolescent rancunier, rentre à la maison. Mais le malheur devait une fois encore frapper à la porte. Fanny décédait quelques temps plus tard en donnant naissance à son fils Fred. En voyant ce souvenir, Scrooge est anéanti.
Le retour dans le passé se poursuit quelques années plus tard. Ebenezer Scrooge est devenu un jeune homme accompli. Son diplôme en poche, il est entré au service de Mr. Fezziwig, un homme bon et attentionné qui l’a toujours considéré comme son propre fils. Toujours joyeux et plein de vie, celui-ci mettait d’ailleurs un point d’honneur à célébrer comme il se devait les fêtes de Noël en invitant ses voisins et ses amis. Parmi eux, la jolie et tendre Isabelle, une ravissante jeune femme dont Scrooge tomba follement amoureux. La vie semblait alors enfin lui sourire. Une formidable romance commençait à naître. L’avenir semblait radieux. Le Fantôme des Noëls passés tentait de montrer à Scrooge qu’un avenir prometteur s’offrait à lui. Mais ce dernier, par son caractère et ses actes, avait tout gâché. Intransigeant et obnubilé par ses affaires florissantes, il refusa d’aller plus en avant dans cette relation. Jusqu’ici patiente, Isabelle, qui a dès lors compris que l’argent comptait plus aux yeux de son fiancé que son couple, avait finalement décidé de rompre, la mort dans l’âme. Ebenezer venait ce jour-là de perdre l’amour de sa vie. Il n’avait même pas cherché à se battre pour éviter cela…
Mais face à ses erreurs, Ebenezer Scrooge supplie le Fantôme des Noëls passés de cesser de lui rappeler d’aussi terribles souvenirs. L’Esprit, loin de s’excuser, tente alors de lui faire comprendre que tout ceci n’est pas de son fait. Tous ses malheurs, tous ses regrets, tous ses remords… Scrooge les a provoqués lui-même. En somme, s’il en est arrivé là, c’est entièrement de sa faute… Pire, le Fantôme lui montre qu’Isabelle s’est finalement mariée avec un autre homme auprès duquel elle a passé de merveilleux moments. Cet homme, cela aurait pu être Scrooge. Mais par sa faute, cet avenir ne s’est jamais produit. En larmes, Scrooge se lamente. C’en est assez. Il exige que tout ceci cesse au plus vite. « Ce ne sont que les ombres de ton passé », lui rappelle le Fantôme, « C’est ce qui s’est passé. Ne me blâme pas pour cela ! ». Consterné, Scrooge décide d’éteindre l’Esprit avec son mouchoir. Le Fantôme est annihilé. La lumière laisse place aux ténèbres. Scrooge, qui survolait Londres porté par le Fantôme, tombe alors du haut du ciel. La chute est vertigineuse. Le vieil usurier s’écroule finalement sur le sol. Il est de retour dans sa chambre où il s’effondre de sommeil en attendant d’être réveillé par les deux Esprits des Noëls présents et futurs qui, à leur tour, tentent de le ramener à la raison en lui ouvrant les yeux sur les malheurs du présent et les sombres présages de l’avenir…
Deuxième revenant à venir hanter Ebenezer Scrooge après la visite de feu Jacob Marley, l’Esprit des Noëls passés est en quelque sorte la voix de la sagesse. Gardien des souvenirs du passé, le Fantôme est en effet la mémoire de tout ce qui s’est déroulé jadis. Être magique auréolé de lumière, son rôle est alors de mettre Scrooge face à ses actes et à ses responsabilités. Lui qui a toujours estimé que la vie avait été cruelle à son encontre doit en effet comprendre qu’en réalité, c’est lui qui fut cruel avec la vie et avec ses proches. Lui qui a toujours pensé que les gens ne l’aimaient pas, et que tout ceci était parfaitement injuste, doit en fait comprendre qu’en réalité, il fut chéri par certains, notamment ses camarades de classe qui souhaitaient jouer avec lui, sa sœur Fanny qui a convaincu son père de le faire revenir, son premier patron Mr. Fezziwig et la jolie Isabelle qui lui avait ouvert son cœur. En somme, Scrooge a forgé lui-même cette existence minable et solitaire. L’Esprit des Noëls passés, loin de pouvoir changer les choses, n’est là que pour faire l’inventaire des erreurs du héros. Totalement neutre et impuissant à changer les événements du passé, il tente de lui ouvrir les yeux et de provoquer chez lui une réaction vive. Le résultat est loin d’être probant puisque Scrooge estime être une fois encore la victime. Loin de comprendre que tout est de son fait, il rejette la faute sur le Fantôme qu’il « détruit » en l’éteignant une fois pour toute. L’Esprit disparaît en ayant insinué des regrets dans la tête du vieil homme mais sans être parvenu à le faire changer de comportement. C’est à un Scrooge encore plus aigri qu’auparavant que les Esprits suivants ont alors à faire…
Lorsqu’ils se lancent, au début des années 1980, dans la production du (Le) Noël de Mickey, les studios Disney n’ont qu’une idée en tête, celle de redonner la part belle aux anciennes vedettes maison disparues des écrans depuis des décennies. Réunis autour du réalisateur Burny Mattinson, les artistes débutent ainsi l’adaptation du classique de la littérature anglaise sous la forme d’un moyen-métrage dans lequel les premiers rôles sont offerts à Mickey, dont la carrière s’était terminée trente ans plus tôt, mais aussi à Minnie, Dingo, Donald, Daisy et Picsou. Autour d’eux, gravitent également d’autres grandes stars intemporelles. Parmi elles, figurent notamment Mr. Toad, Willie le géant, Pat Hibulaire ainsi que l’inoubliable Jiminy Cricket choisi pour endosser le costume du Fantôme des Noëls passés. L’idée est alors d’utiliser joliment le grillon créé par Ward Kimball et dont la mission est d’ouvrir les yeux de Scrooge sur les mauvaises actions qu’il a commises, un rôle finalement assez semblable à celui qu’il tenait quarante-trois ans plus tôt dans Pinocchio. Le but, par ailleurs, est de jouer sur la taille minuscule de l’insecte, exact opposé du Fantôme des Noëls présents joué par l’immense Willie le géant.
Vêtu du même costume et coiffé du même haut-de-forme que ceux qu’il portait dans Pinocchio, le grillon moralisateur emmène ainsi Scrooge dans son passé. Il fait toutefois l'impasse sur les années d'école, emportant directement l'usurier revivre la fête de Noël de Fezziwig. Portant fièrement sa médaille de Fantôme officiel des Noëls passés, il est animé par Mark Henn. Également en charge d’autres personnages du film comme Tiny Tim, Henn entre chez Disney en 1980. Assistant puis animateur à part entière, il travaille alors notamment sur Taram et le Chaudron Magique, Basil, Détective Privé, Oliver & Compagnie, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous et Lilo & Stitch et donne vie à des personnages comme Ariel, Belle, Jasmine, Simba, Mulan et Fa Zhou, Grace et Wesley, Tiana, Winnie l’ourson…
Dans la version originale du (Le) Noël de Mickey, l’Esprit des Noëls passé est doublé par Eddie Carroll. Né au Canada en 1933, le comédien est arrivé à Hollywood en 1956 afin de travailler en tant que scénariste et producteur pour la chaîne NBC. Au générique de dizaines d’émissions de télévision et de nombreuses publicités, Carroll présente en duo avec Jamie Farr l’émission sportive Man to Man produite pour MGM Television et participe en outre à la série animée The Amazing Chan and the Chan Clan d’Hanna-Barbera. En 1973, les studios Disney le recrutent pour prêter sa voix à Jiminy Cricket, le grillon de Pinocchio qui, jusqu’ici, était interprété par Cliff Edwards, décédé en 1971, puis ponctuellement par Clarence Nash. Troisième voix du cricket, Eddie Carroll participe ainsi à l’enregistrement des dialogues du (Le) Noël de Mickey. De 1983 à sa mort en 2010, il incarne Jack Benny dans les one-man-show A Small Eternity With Jack Benny et Jack Benny: Laughter in Bloom.
Dans la version française, l’Esprit des Noëls passés est interprété par Roger Carel. Né à Paris en 1927 et décédé en septembre 2020, l’acteur est devenu avec les années une légende du doublage en prêtant sa voix à des personnages aussi illustres que Mickey, la souris Timothée, Mr. Toad, le Chat de Cheshire, Jock, le Roi Hubert, Pongo, Kaa, Astérix, Triste Sire, Winnie l’ourson, Alf, Basil, C-3PO, Bernard, Kermit, Maestro, Ludwig Von Drake… Très présent sur les planches, à la télévision et dans des dizaines de seconds rôles au cinéma, il fut également la voix française de Peter Sellers, de Charlie Chaplin dans Le Dictateur, de Bennie Hill, de Peter Ustinov, de Jack Lemmon… À noter que dans le premier doublage du (Le) Noël de Mickey, Roger Carel campe également le rôle du Fantôme des Noëls futurs joué par Pat Hibulaire. En outre, il est le seul acteur à avoir interprété son personnage dans les trois doublages du moyen-métrage réalisés successivement en 1983, 1993 et 2002.
Choisi pour donner ses traits au Fantôme des Noëls passé, Jiminy Cricket est également utilisé par les studios Disney pour introduire et présenter le making-of du (Le) Noël de Mickey. Il apparaît ainsi au début du documentaire endormi dans un fauteuil. Réveillé par le téléphone, il reçoit alors de la part de son « boss » la mission de rassembler Mickey et son équipe pour un grand retour au cinéma dans un nouveau film d’animation de Noël. Jiminy, qui se réserve le rôle de l’Esprit des Noëls passés, a la mission de créer un super divertissement mais avec la consigne de faire attention au budget. Il se charge dès lors d'appeler les vedettes retraitées parmi lesquelles Mickey qui est au country-club.
En 1992, les studios Disney adaptent pour la seconde fois Un Chant de Noël en collaboration cette fois avec les Jim Henson Productions. Dans ce long-métrage, titré Noël Chez les Muppets, le rôle d’Ebenezer Scrooge est interprété à l’écran avec classe par le comédien Michael Caine. Les autres personnages sont quant à eux joués par les vedettes maison, Kermit dans le rôle de Bob Cratchit, Gonzo dans celui de Charles Dickens, Statler et Waldorf pour camper Jacob et Robert Marley, Miss Piggy dans le costume d’Emily Cratchit, Fozzy l’ours dans le rôle de Mr. Fezziwig, Robin la grenouille dans celui de Tiny Tim… Pour incarner les Esprits de Noël, le réalisateur Brian Henson, le fils de Jim Henson, fait cependant le choix d’innover en créant des marionnettes totalement inédites. Le Fantôme des Noëls passés apparaît ainsi sous les traits d’une jeune fille rousse aux yeux bleus perçants et au costume immaculé.
Manipulé par la marionnettiste Karen Prell, le Fantôme des Noëls passés est le personnage du film le plus compliqué et ayant nécessité l’usage du plus d’effets spéciaux. Afin de lui donner un caractère magique que les autres Esprits n’ont pas, les créateurs de Noël Chez les Muppets ont en effet opté pour une marionnette à tringle plongée dans une cuve remplie d’huile. Le liquide, visqueux, permettait ainsi de faire bouger lentement les cheveux et les tissus, donnant au personnage une apparence fantomatique et flottant du plus bel effet. Du fait du coût élevé de l’huile et de la difficulté à la garder propre, seule la première apparition est réalisée de la sorte, la plupart des autres scènes étant quant à elles tournées dans une cuve remplie d’eau. Le Fantôme est enfin ajouté numériquement sur l’image pour donner la réplique à Michael Caine.
Dans Noël Chez les Muppets, le Fantôme des Noëls passés est doublé en version originale par la jeune Jessica Fox dans l’un de ses premiers rôles. Par la suite, elle est apparue à la télévision dans The Angel of Nitshill Road, May and June, Scotland Yard, Crimes sur la Tamise, The Bill, The Detectives, avant d’obtenir le premier rôle de la série The Phoenix and the Carpet diffusée sur la BBC en 1997. Elle joue ensuite Edith Aigreur dans Amandine Malabul ainsi que Belle Wise dans le feuilleton Crossroads, puis Nancy Hayton dans le soap-opera Hollyoaks. En français, le rôle est tenu par Noémie Orphelin. Voix régulière de Kristen Stewart, Rachel McAdams et Emily Browning, la comédienne a aussi doublé Barbie, Jane dans Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire, Elsa dans Ralph 2.0 et Kim Possible dans la série éponyme.
Le Fantôme des Noëls passés est évidemment de retour sur les écrans dans Le Drôle de Noël de Scrooge réalisé par Robert Zemeckis via sa société de production ImageMovers Digital. L’Esprit apparaît alors sous la forme d’une chandelle à la lumière éclatante dont la flamme tient lieu de visage. Parlant avec un léger accent irlandais, le personnage tient par ailleurs à la main le mouchoir avec lequel Scrooge l’éteint après la terrible plongée dans les ombres de son passé.
Usant de la technique de la motion capture, Le Drôle de Noël de Scrooge offre la part belle au comédien Jim Carrey qui interprète le rôle principal d’Ebenezer Scrooge mais aussi chacun des trois Esprits de Noëls à qui il prête aussi sa voix. Né au Canada en 1962, le comédien s’est rendu célèbre grâce aux films Ace Ventura, Détective Chiens et Chats et The Mask. Depuis, il est entre autres apparu à l’affiche de Batman Forever, The Majestic, Bruce Tout-Puissant, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, I Love You Phillip Morris et Sonic, le Film. Lors de la captation des scènes durant lesquelles Jim Carrey doit interpréter deux personnages à la fois, le comédien est suppléé par Cary Elwes. Apparu dans Dracula, Le Livre de la Jungle, Twister, Saw et dans la série Stranger Things, il endosse ainsi le costume du Fantôme des Noëls passés face à Carrey dans celui de Scrooge.
Le livre de Charles Dickens étant devenu un classique incontournable aux États-Unis, il a dès lors été repris, encore et encore, dans d’autres œuvres des studios Disney. Dans Les Aventures de Petit Gourou, le rôle du Fantôme des Noëls passés est ainsi en quelque sorte tenu par Tigrou pendant que Coco Lapin incarne une espèce d’Ebenezer Scrooge détestant les célébrations de Pâques. Dans Une Cruella de Noël, un épisode des (Les) 101 Dalmatiens - La Série, il est interprété par Chipounette face à la terrible Cruella d’Enfer dans la peau de Scrooge.
Le Fantôme des Noëls passés apparaît également dans Les Noëls Passés, sixième épisode de la deuxième saison du reboot de La Bande à Picsou. Il s’agit alors d’un ersatz volant de Jiminy Cricket portant comme l’insecte une veste de costume, une cravate et un parapluie grâce auquel il peut voyager dans le temps. Accompagné par ses alter-egos du présent et du futur, le Fantôme des Noëls passés rend chaque année visite à l’oncle Picsou. C’est ainsi l’occasion pour tous les quatre de trinquer et de se souvenir de cette nuit de réveillon durant laquelle le canard le plus riche du monde a reçu la visite des trois Esprits qui l’avaient à l’époque confondu avec Ebenezer Scrooge ! C’est aussi le moment de remonter dans le temps pour participer à la première fête de Noël organisée par les Entreprises Picsou au Manoir McDuck des années plus tôt. Gardant un souvenir ému de ce moment de sa vie, Picsou se rend toutefois compte rapidement du fiasco que fut cette soirée gâchée par les investisseurs et les aventuriers de toutes sortes venus lui demander de l’argent et même l’arrivée subite des Rapetous. Déçu, ce dernier est finalement envoyé plus loin dans le passé, lors de son tout premier Noël, à une époque où il n’avait encore aucune fortune, aucune famille, aucun associé, aucun ami… Soulagé, Picsou découvre cependant bientôt que tout ceci ne lui plaît pas et que sa famille lui manque. Il demande donc qu’on le ramène dans le présent. Mais le Fantôme des Noëls passés refuse. Il souhaite en effet que Picsou continue de préférer le passé au présent et au futur. Il ne veut qu’une chose, que Picsou continue d’être nostalgique du passé afin qu’il reste avec lui plutôt qu’avec sa famille…
En version originale, le Fantôme des Noëls passés de La Bande à Picsou est doublé par Jack McBrayer. Rôdé à l’improvisation théâtrale, le comédien originaire de Géorgie est apparu dans l’émission Late Night With Conan O’Brien, la série 30 Rock et dans les films The Baxter, Sans Sarah, Rien ne Va !, Savannah et Les Potes. Il prête en outre sa voix à Fix-It Felix Jr. dans Les Mondes de Ralph et sa suite Ralph 2.0. En version française, le personnage est interprété par Alexis Tomassian, la voix de Justin Timberlake, de Rami Malek, de PJ dans La Bande à Dingo, de Robin dans Kim Possible, du Prince Naveen dans La Princesse et la Grenouille ainsi que de Fifi dans Couacs en Vrac et La Bande à Picsou.
Être lumineux aux pouvoirs magiques incroyables, le Fantôme des Noëls passés participe à sa manière à la rédemption de Scrooge. Car c’est bien en lui montrant les temps anciens que l’Esprit parvient à faire comprendre au vieil avare qu’il est lui-seul responsable de sa solitude et qu’il ne tient qu’à lui de rectifier le tir avec le soutien des Fantômes des Noëls présents et futurs.