Wesley

En 2004, les studios Disney sortent en salle leur premier western animé, La Ferme se Rebelle. Ils reprennent alors tous les ingrédients propres au genre : les cow-boys, les paysages désertiques de l’ouest américain, les cheptels de bovins, le saloon avec ses danseuses et son pianiste, ainsi que les éternelles crapules s’estimant au-dessus des lois. Parmi elles, Alameda Slim, le yodleur-voleur de troupeaux, Rico, le cavalier jouant double-jeu, les frères Trouillard, les triplés écervelés, ainsi que Monsieur Wesley, l’homme d’affaires cupide et pressé.

Ancien élève, selon ses dires, de l’école de clowns, Wesley est devenu trafiquant de bovins. Et les affaires semblent bien marcher pour lui. Tiré à quatre épingles, son costume violet, sa montre à gousset et le sac rempli de dollars qu’il transporte partout indiquent clairement une certaine aisance. Ponte du marché noir, il fait depuis plusieurs années alliance avec Alameda Slim qui, grâce au charme de son yodle et l’aide de ses neveux les frères Trouillard, parvient à rafler tous les troupeaux de la région. Il les vend alors à Wesley en échange de grosses sommes d’argent qui lui permettent alors d’acheter les fermes des éleveurs de la région, tous ruinés par ses larcins. Cette fois, ce sont les bêtes d’Abner Dixon et d’autres pauvres fermiers qu’il entend bien échanger contre quelques liasses de billets verts. Mais un sou est un sou et, malgré son empressement à conclure ce marché avec Slim, Wesley entend vérifier que les 5 000 têtes de bétail promises sont bien là.

4 993, 4 994, 4 995, 4 996, 4 997… Il manque trois bêtes. Les comptes ne sont pas bons et Wesley exige des explications. Alameda Slim abandonne donc un temps son associé pour capturer Maggie, Grace et Miss Calloway, les vaches de Pearl Gesner qui ont promis de le livrer aux autorités. Mais si Slim est persuadé que son yodle va lui permettre de résoudre facilement ce contretemps, il déchante rapidement. Grace, insensible à la musique, ainsi que Maggie et Miss Calloway, dont les oreilles ont été bouchées, ne sont pas hypnotisées par son chant et Alameda Slim prend une belle déculottée. Profitant de l’anarchie qui règne dans la mine, le lâche Wesley se fait discrètement la malle, embarquant dans le train ses 4 997 vaches et le sac contenant le magot promis à son complice. Les vaches plus l'argent... Belle affaire, en somme !

Pensant sortir grand gagnant de ce marché avorté, Wesley est pourtant vite rattrapé. Une collision avec le wagonnet dans lequel Slim a été ficelé par les vaches arrête, en effet, tout net son train. Libéré, ce dernier reprend alors l’argent qui lui est dû non sans railler le bonhomme pour sa fourberie. Wesley est finalement mis hors d’état de nuire par Buck qui porte secours à Maggie, Grace et Miss Calloway, désormais libres d’aller sauver leur ferme.

Tout petit bonhomme aux dents jaunes, aux yeux globuleux et au teint blafard, celui qu’Alameda Slim surnomme avec sarcasme « Vicelard » est supervisé par Mark Henn. Épaulé par Adam Dystra et Mark Pudleiner, celui qui se charge également pour ce film de Grace, Pearl et Rusty, est par ailleurs un des piliers des studios Disney depuis les années 1980. A son palmarès, se remarquent ainsi des personnages comme Mickey dans Le Noël de Mickey, Basil et le docteur Dawson, Ariel, Oliver, Belle, Jasmine, Simba, Mulan et Fa Zhou, Tiana, ou encore Winnie l’ourson et Jean-Christophe dans le long-métrage de 2011. Pour l’aspect graphique du méchant, Henn s’est en grande partie inspiré du physique de son interprète, Steve Buscemi, acteur dont la filmographie compte nombre de classiques comme Reservoir Dogs, Fargo, Les Ailes de l’Enfer, The Big Lebowski, Armageddon, Big Fish, et la série télévisée Boardwalk Empire. Pour Disney, il prête par ailleurs sa voix à Léon Bogue dans Monstres & Cie et sa suite Monstres Academy, ainsi qu’à Bucky dans Mission-G.

En français, Wesley est doublé par Serge Blumenthal, qui interprète notamment pour Disney les personnages de Xanatos dans Gargoyles - les Anges de la Nuit ou encore de Haroud dans la série animée Aladdin.

Méchant de seconde zone dans un film souvent mal-aimé, Wesley n’en demeure pas moins un beau bouffon au cœur de jolies scènes de comédie.