Date de création : Le 19 janvier 1949 Nom Original : David Créateur(s) : Mary Blair Ken Anderson Marc Davis |
Apparition : Cinéma Spectacle Voix Française(s) : Jean Davy (David et Bethsabée, 1951) Interprète(s) : Gregory Peck (David et Bethsabée, 1951) Marcus Lovett (King David, 1997) |
Le portrait
En 1949, les studios Disney sortent en salle Danny, le Petit Mouton Noir, l’histoire de Jeremiah, un petit garçon plein d’enthousiasme qui rêve de faire concourir son mouton à la foire. Opposé à ses nombreux détracteurs qui n’imaginent pas une seconde que son projet soit réalisable, l’enfant peut néanmoins compter sur le vieux hibou de son livre d’images qui le convainc de ne pas renoncer en prenant modèle sur plusieurs figures emblématiques telles que le roi biblique David.
L’histoire de David est racontée dans le Premier et le Deuxième Livre de Samuel ainsi que dans le Premier Livre des Rois. Peut-être né au Xe siècle av. J.-C. à Bethléem, le jeune homme est le dernier des huit enfants de Jessé. Berger de son état, il entre un jour au service du roi des Hébreux Saül. Membre de la cour, son rôle est alors de jouer du kinnor, une lyre, afin de calmer l’esprit tourmenté et mélancolique du monarque, rejeté par Dieu.
David, statue en marbre de Michel-Ange,
1501-1504, Galerie de l'Académie de Florence, Italie.
Un temps autorisé à retourner auprès des siens, David rejoint bientôt des troupes de Saül au moment de l’invasion des Philistins. Sous la direction du souverain et de son général, Abner, l’armée des Hébreux se met ainsi en marche et retrouve son ennemi au cœur de la vallée d’Elah. Il est finalement décidé que chaque camp enverra son champion se battre au cours d’un duel destiné à déterminer l’issue de la guerre. Les Philistins choisissent Goliath, un géant d’environ trois mètres armé d’une lourde cotte de mailles en cuivre, d'une lance et d'une épée aiguisée. Du côté des Hébreux, le frêle David accepte de s’engager. Il n’a comme arme qu’une simple fronde. Appuyé par Dieu, le berger parvient néanmoins à jeter une pierre qui fracasse le crâne de Goliath. Tombé au sol, le géant est inconscient. S’emparant de son épée, David lui tranche la tête. Avec la mort de leur champion, les Philistins sont vaincus.
David avec la tête de Goliath, huile sur toile du Caravage,
1607 ou 1610, Galerie Borghèse, Rome, Italie.
Sauveur de son peuple, David est promu chef de guerre dans l’armée de Saül. Nouant une belle amitié avec le fils de ce dernier, Jonathan, il épouse au passage la princesse Mikhal. Couronné de gloire à la suite de ses nombreux combats, David provoque toutefois rapidement la jalousie de Saül. Le roi le considère en effet comme un rival de plus en plus gênant. Il ordonne dès lors sa mort. David parvient malgré tout à fuir avec l’aide de Jonathan et Mikhal. Devenu chef de bande, le héros réunit autour de lui tous les opposants à Saül. Lors de son errance dans le désert de Maôn, il met un temps son armée au service des Philistins. Il parvient également à délivrer les Judéens du joug des Amalécites.
Saül et David, huile sur toile de Rembrandt, entre 1650 et 1670,
Cabinet Royal de Peintures Mauritshuis, La Haye, Pays-Bas.
Après la mort de Saül, de Jonathan et de deux de ses frères tués lors de la bataille de Guilboa menée contre les Philistins, David se fait reconnaître roi par les chefs judéens. Ainsi élu, il tente de réaffirmer la puissance du royaume de Juda. Il tente de rallier Abner, le général de feu Saül, en vain. L’officier sera finalement retrouvé mort, assassiné. David parvient en outre à rallier les Israélites après la mort d’Ishbaal et d’Ish-Boshet, deux autres fils de Saül.
Le Roi David, huile sur toile du Guerchin,
1651, Palais Saint James, Londres.
Arrivant à réunir enfin les royaumes de Juda et d’Israël, David parvient à vaincre les Philistins et à s’emparer de la ville de Jébus. Rebaptisée Jérusalem, la cité devient la nouvelle capitale. Fortifiée, elle est désormais le siège du pouvoir politique et religieux. David y fait porter l’Arche d’alliance contenant les Tables de la Loi remise par Dieu à Moïse après la fuite d’Égypte. Avec son armée dirigée par son neveu Joab, le roi David étend sa domination sur les régions voisines, notamment le royaume de Moab, le royaume de Zoba, le royaume d’Hamat, le royaume édomite et la tribu des Ammonites.
David et Bethsabée, huile sur toile de Louis-Jean-François Lagrenée,
1770, collection particulière.
Durant son règne, David devient le père de dix-sept fils nés de différentes femmes. Parmi elles, il épouse de force Bethsabée, pourtant déjà unie avec Urie le Hittite, un officier de l’armée que le roi envoie se faire tuer à la guerre. Pour avoir commis cet acte odieux, David apprend de la bouche du prophète Nathan que Dieu s’est détourné de lui. De nombreux complots se trament alors contre son trône, en particulier celui organisé par son fils Absalom. En son absence de Jérusalem, Sheba fait sécession avant d’être tué. Pour assoir durablement sa dynastie, David couronne son fils Salomon de son vivant, quelque temps avant sa mort. Ayant rassemblé durant ses quarante ans de règne suffisamment de trésors pour que ce dernier construise un jour un temple majestueux dédié à Dieu, il est enterré, selon la tradition, avec ses ancêtres dans la Cité de David (actuelle vieille ville de Jérusalem).
David fait une apparition fulgurante dans la première scène animée de Danny, le Petit Mouton Noir. Jeremiah a décidé de prendre sous son aile le petit Danny, mouton à la robe noire rejeté par sa mère. Le petit garçon doit alors affronter la réprobation de sa grand-mère qui, au départ, refuse tout net cette idée avant, finalement, de changer d’avis.
Rêvant de dompter un fier destrier aussi majestueux que le champion Dan Patch, Jeremiah est ainsi l’heureux propriétaire d’un petit agneau noir. Pour convaincre sa grand-mère de ne pas le renvoyer à l’étable, l’enfant se met en tête de lui prouver que Danny n’est pas un animal comme les autres. Mais difficile pour lui de montrer à quel point celui-ci est exceptionnel. Jeremiah reçoit alors le soutien inattendu du vieil hibou de son livre d’image qui lui chante la chanson Tu Dois Faire Avec ce que Tu As écrite par Gene de Paul et Don Raye. Pour illustrer son propos visant à expliquer qu’il faut parfois faire avec les moyens du bord, l’oiseau cite notamment le berger David qui, au moment de terrasser Goliath, n’avait rien d’autre qu’une pierre, une fronde et surtout son courage.
Le personnage de David, comme tous les autres protagonistes animés de Danny, le Petit Mouton Noir, est notamment développé par Mary Blair, Ken Anderson et Marc Davis.
Son animation se limite néanmoins à la partie congrue. Représenté sur l’une des pages du livre d’images de Jeremiah, la séquence qui le met en scène ne dure qu’une poignée de secondes, le temps pour lui d’armer sa fronde et de jeter sa pierre dans le crâne de Goliath qui s’effondre en arrière.
L’animation de David n’est d'ailleurs pas attribuée à un artiste en particulier. Le générique indique que les séquences dessinées ont été conçues par une équipe réunie autour d’Eric Larson, John Lounsbery, Hal King, Milt Kahl, Les Clark, Don Lusk et Marvin Woodward.
David fait partie des personnages bibliques dont la légende a été maintes fois adaptée au cinéma. En 1951, le réalisateur Henry King offre notamment le rôle du héros à Gregory Peck dans David et Bethsabée. Produit par 20th Century Fox, le long-métrage débute par le duel contre Goliath (Walter Talun) puis montre la lutte contre Saül (Francis X. Bushman) avant l’accession au trône du berger qui tombe amoureux de Bethsabée (Susan Hayward), la femme d’Urie le Hittite (Kieron Moore).
En 1997, le compositeur Alan Menken et le parolier Tim Rice s’emparent à leur tour de la mythologie dans King David, une comédie musicale produite par Disney Theatrical Productions. Joué pour la première fois le 18 mai 1997 sur la scène du New Amsterdam Theater de New York, le spectacle met en scène Marcus Lovett dans le rôle-titre.
Simple figurant d’un film souvent oublié du public, le roi David permet de mettre un court instant la lumière sur un personnage majeur de la Bible et de prouver qu’il faut parfois faire avec ce que l’on a pour réussir.