Un Coyote se Rend à Hollywood
Titre original : A Country Coyote Goes Hollywood Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 28 janvier 1965 Série : Genre : Docu-Fiction |
Réalisation : Winston Hibler Musique : George Bruns Durée : 37 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Un coyote du nom de Chico parvient jusque dans la ville de Los Angeles où il rencontre alors bien des ennuis avec les habitants. Il est finalement capturé et renvoyé dans la nature. Têtu, il entreprend une nouvelle escapade chez les hommes, à New-York cette fois-ci... |
La critique
Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut être considéré comme le pionnier du documentaire animalier. Dès 1948, il met, en effet, en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini-documentaire, L'Île aux Phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la Compagnie de Mickey dans la production de films "live" . Elle comporte un total de sept courts-métrages avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le Désert Vivant, au format des longs-métrages qui constitue, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures.
La série des True-Life Adventures n'aurait, à l'évidence, jamais atteint un tel niveau de qualité sans son narrateur, Winston Hibler. S'il reste avant tout connu pour cette performance, il convient néanmoins de ne pas le réduire à ce seul travail tant il a, à son actif, de nombreuses autres belles réalisations pour Disney, durant sa longue carrière aux studios de 1942 à 1976. Il commence ainsi à travailler sur les courts-métrages de propagande pour se consacrer ensuite à sa première œuvre de divertissement. Il écrit, en effet, l'histoire de Johnny Appleseed, partie intégrante de Mélodie Cocktail sorti en 1948. Impressionné par le résultat obtenu, Walt Disney lui confit alors les scénarios des films, Le Crapaud et le Maître d'École, Cendrillon et Alice aux Pays des Merveilles. Il écrit également des chansons pour Peter Pan et La Belle aux Bois Dormant. Parallèlement, en 1946, le papa de Mickey lui propose d'être le narrateur de sa nouvelle série de documentaires, les True-Life Adventures. Il juge, en effet, sa voix, douce et pédagogue, parfaite pour le genre. Dès lors, il prend en charge le récit de tous les épisodes de la série. Il se voit également assigné la même tache pour la collection de documentaires de mœurs People and Places dont il réalise, en outre, l'épisode Men Against the Artic, couronné de l'Oscar du Meilleur Court-Métrage. Parmi ses autres travaux pour les studios Disney, il signe de nombreux épisodes de Disneyland dont Opération Sous les Mers récompensé d'un Emmy Award. Il produit aussi des longs-métrages d'acteurs tels Calloway, le Trappeur ou L'Île sur le Toit du Monde. Il est également chargé de la production des quelques moyens-métrages de fiction mettant en scènes des animaux comme Amis... Ennemis ou Un Coyote se Rend à Hollywood.
Un Coyote se Rend à Hollywood est remarquable à plus d'un titre.
Il reprend tout d'abord tous les codes des docu-fictions dont les studios Disney raffolent depuis qu'ils ont choisi de délaisser le documentaire pur et dur à l'exemple du long-métrage Les Aventures de Perri. Désormais, le récit est scénarisé : le spectateur assiste, en effet, à un épisode romancé de la vie d'un coyote qui quitte les déserts de Californie pour se retrouver accidentellement dans la grande banlieue de Los Angeles. Les artistes s'attachent ainsi à rendre l'intrus terriblement attachant lui offrant des pérégrinations tout à fait passionnantes.
Il s'essaye ensuite à un nouveau genre : la comédie de situation avec des animaux. Recul aidant, Un Coyote se Rend à Hollywood contient, il est vrai, déjà les prémices de films comme L'Espion aux Pattes de Velours (1965) ou Quatre Bassets pour un Danois (1966). Il y a d'ailleurs fort à parier que la séquence avec le danois dans le docu-fiction a sans doute été l'élément déclencheur du long-métrage de 1966. Ce moment est, en effet, hilarant avec le chien qui retourne tout le jardin pour tenter d'attraper le coyote. Bien que plus poussive, une autre scène lui fait gentiment écho quand il s'agit pour l'animal de perturber une partie de golf.
Enfin, il regorge de clins d'œil vraiment sympathiques. Son générique d'ouverture est ainsi un hommage aux dalles cimentées et signées du Grauman's Chinese Theater sur Hollywood Boulevard ; nombre de ses séquences sont filmées au Griffith Park sur les collines d'Hollywood situées à quelques encablures des studios Disney à Burbank et, pour finir, ses scènes de l'incendie sont extraites de reportages réalisés lors d'un feu dans le quartier de Bel Air où 450 maisons sont réellement parties en fumée.
Un Coyote se Rend à Hollywood est assurément un mélange réussi de comédie animalière et de docu-fiction. A découvrir sans hésiter.