La Course
Titre original : The Race Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 19 août 2019 (El Capitan Theatre) Le 24 janvier 2020 (Disney+) Série : Genre : Animation 3D |
Réalisation : Terry Moews Musique : Mondo Boys Durée : 3 minutes |
Le synopsis
La Faucheuse a un quota de morts à ramener mais un cycliste n'entend pas partir pour l'au-delà si facilement... |
La critique
La Course est un court-métrage des Walt Disney Animation Studios tiré de son programme intitulé Short Circuit.
La collection nommée Short Circuit est une proposition offerte aux animateurs des studios de Mickey afin d'imaginer des cartoons, plutôt courts (autour de 3 minutes), innovants aussi bien dans le fond que dans la forme, que cela soit d'un point de vue visuel ou technologique. Le but est clairement de permettre à une majorité d'artistes de pouvoir laisser parler leur imagination et leur créativité tout en proposant un contenu original. Diffusés dans un premier temps au cinéma El Capitan Theatre durant quelques jours (Flaques d'Eau, Programme d'Échange, Downtown, Jing Hua, Songs to Sing in the Dark, Juste une Pensée, Va Chercher ! et Zenith le 12 août 2019 puis Goutte de Pluie, Cycles, Ju-Jitsu, Un Éléphant à la Maison, Un Éclair dans la Bouteille, La Course et Quel Toupet le 19 août 2019), les cartoons sont ensuite tous proposés au grand public sur la plateforme Disney+ le 24 janvier 2020 à l'exception notable de Songs to Sing in the Dark.
La Course se voit réalisé par Terry Moews. L'artiste débute sa carrière à la fin des années 80 dans la société d'effets spéciaux Dream Quest Images, qui sera rachetée par The Walt Disney Company en 1996. Le jeune homme rejoint pourtant Disney un peu plus tôt en intégrant sa propre filiale d'effets spéciaux, Buena Vista Visual Effects. Durant ces années dans les deux entreprises, il travaille ainsi sur de nombreux films dont Predator, Quand les Jumelles s'Emmêlent, Abyss, Operation Dumbo Drop ou James et la Pêche Géante. Grâce à Dinosaure, il arrive à rejoindre le département CGI des Walt Disney Animation Studios où il se voit chargé de superviser les layouts. Sa filmographie est impressionnante, commençant avec Chicken Little puis passant aux films Volt, Star Malgré Lui, Raiponce, Les Mondes de Ralph, La Reine des Neiges, La Reine des Neiges : Une Fête Givrée, Les Nouveaux Héros, Zootopie et Vaiana, la Légende du Bout du Monde sans oublier les courts-métrages comme Super Rhino, Tick Tock Tale, Paperman ou Lutins d'Élite : Méchants Contre Gentils.
Terry Moews est assurément l'artiste ayant le plus d'expérience de tous les réalisateurs choisis dans la première salve des Short Circuit et, clairement, cela se ressent dans le récit. Il imagine en effet une histoire où un homme, voyant son heure arriver, prend conscience que la chose la plus importante pour lui n'est ni la victoire, ni la gloire mais bien l'amour et notamment dire une dernière fois combien il l'aime à sa compagne. Il est vrai que ce genre de considérations est plutôt envisagée par des artistes ayant déjà eu une vie accomplie. Les jeunes, pour leur part, pensent souvent que l'avenir s'ouvre à eux et qu'ils disposent donc de tout le temps nécessaire pour réaliser leurs rêves et leurs ambitions, sans envisager tout de suite ce qui leur importe vraiment. La chose amusante dans La Course est dès lors de voir que cette réflexion est faite évidemment par le condamné mais aussi par la Faucheuse qui veut appliquer la sentence, obnubilée qu'elle est par l'amour du travail bien fait.
L'autre aspect qui différencie ce court-métrage des autres de la collection est l'humour noir qui transparaît. La Faucheuse, en voulant réussir à tout prix son objectif de cent décès désignés, va en effet se mettre à poursuivre le pauvre cycliste qui tente évidemment d'éviter le couperet. En prenant en chasse le récalcitrant, l'envoyé de la mort va ainsi déclencher des catastrophes en série qui vont entraîner un certain nombre de décès non désirés, causés dans des accidents qu'il provoque. Le plus drôle est alors de voir qu'il perd un point dans son classement de l'employé du mois chaque fois où il conduit à la mort une âme trop tôt ! Le tout est rehaussé, en plus, par une musique européenne du folklore montagnard transformant l'hécatombe en un moment comico-champêtre. Dans le registre de l'incongru, l'une des scènes les plus improbables est ainsi de voir la Faucheuse chevaucher un vélo et dévaler la montagne tout en coupant, sans le faire exprès, les arbres sur son chemin avec sa faux placée dans son dos.
La Course est un cartoon assez détonant dans les Short Circuit. Il est le moins ambitieux visuellement - certes très beau et réaliste mais sans originalité aucune - tandis que son histoire affiche une morale elle aussi déjà vue. En réalité, son vrai et seul atout est son humour noir particulièrement grinçant rendant la Faucheuse pathétique et sublimement drôle.