Titre original : Soul Production : Pixar Animation Studios Date de mise en ligne USA : Le 25 décembre 2020 (Disney+) Genre : Animation 3D |
Réalisation : Pete Docter Kemp Powers Musique : Jonathan Batiste Trent Reznor Atticus Ross Durée : 100 minutes |
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
La critique
Soul est un nouveau film Pixar d'une richesse incroyable et sûrement l'un des longs-métrages les plus matures du studio à la lampe, abordant une nouvelle fois la mort, après Coco et En Avant, mais aussi les thématiques particulièrement complexes de l'âme et de la vie après la mort dans une représentation qui rappelle beaucoup Vice-Versa. À côté de cela, il propose aussi son premier héros afro-américain tout en rendant hommage au jazz et à la superbe ville de New York. Pour autant, malgré ses innombrables qualités, il lui manque un zeste d'émotion afin de le hisser au sommet des meilleurs films du studio.
Soul doit beaucoup à son réalisateur, Pete Docter.
Devenu en quelques années seulement l'un des piliers de Pixar, il a déjà une belle carrière derrière lui. Il se découvre ainsi dès l'âge de huit ans une vraie passion pour l'animation et réalise alors ses premiers « flipbooks ». Il étudie par la suite au California Institute of the Arts - CalArts à Valencia, en Californie, une école fondée par Walt Disney lui-même, où il signe plusieurs films d'étudiants dont Winter, Palm Springs. Son projet de fin d'études, Next Door, est logiquement primé aux "Oscars des Écoles". Diplôme en main, Pete Docter se consacre d'abord à l'animation 2D dans plusieurs studios prestigieux dont celui de The Walt Disney Company. Les débuts de sa collaboration avec Pixar remontent en réalité à 1990. Il commence d'abord par animer et réaliser des films publicitaires, puis, aux côtés de John Lasseter et d'Andrew Stanton, développe l'histoire et les personnages de Toy Story, le tout premier long-métrage animé entièrement réalisé en images de synthèse et le premier "Pixar" de l'histoire du cinéma. Il en assurera finalement la supervision de l'animation. Il travaille ensuite sur le scénario de Toy Story 2 et le storyboard de 1001 Pattes (a bug's life). Sorti renforcé de cette collaboration, il a la chance d'être le premier artiste à succéder à John Lasseter en tant que réalisateur d'un film Pixar. Pete Docter fait ainsi ses débuts avec Monstres & Cie, nommé à l'Oscar du meilleur film d'animation et qui reste, aujourd'hui encore, l'une des œuvres les plus poétiques du studio. Il contribue également au développement de l'histoire de WALL•E, lui valant une nomination à l'Oscar du meilleur scénario original. Là-Haut devient après sa deuxième réalisation de long-métrage qu'il partage toutefois avec un co-réalisateur en la personne de Bob Peterson : il fait l'ouverture du Festival de Cannes, est nommé pour l'Oscar du Meilleur Film et remporte l'Oscar du Meilleur Film d'Animation. Il replonge une troisième fois dans la réalisation sur Vice-Versa, conjointement avec Ronaldo Del Carmen. Pete Docter est là aussi à l'origine de l'idée et en est le scénariste tandis que le film se retrouve en sélection non officielle du Festival de Cannes, est nommé pour l'Oscar du Meilleur Scénario et remporte l'Oscar du Meilleur Film d'Animation. En juin 2018, après le départ de John Lasseter à la suite d'accusations de conduite déplacée vis-à-vis d'employées, Bob Iger, alors PDG de The Walt Disney Company, le nomme à la tête des Pixar Animation Studios en tant que chef de création. Soul est ainsi son quatrième film, qu'il co-réalise cette fois-ci avec Kemp Powers.
L'idée initiale de Soul germe dans l'esprit de Pete Docter à la naissance de son fils. Il s'étonne alors de son incroyable personnalité, alors qu'il n'est pourtant qu'un bébé. Après Vice-Versa, le réalisateur est en fait à la recherche du thème de son prochain film et il se rappelle alors de cette réflexion. Le pitch du long-métrage s'étoffe ensuite pour parler de psychologie, de sens de la vie, de destinée voire de spiritualité : comment les âmes naissent, vivent et meurent mais aussi la façon dont les gens voient leur vie et ce qu'ils en font. Pour aborder ce concept, le film a beaucoup évolué. Son héros devait d'abord être un scientifique puis il est passé brièvement vers le métier d'acteur avant qu'il soit finalement décidé qu'il soit musicien. À partir de là, il est devenu évident que le passionné de jazz serait parfait, car ce ne sont pas forcément des artistes avec une réussite évidente mais plutôt des passionnés qui voient l'amour de la musique les animer et les guider. Il devenait donc naturel que le protagoniste principal du film soit un Afro-Américain tandis que le lieu du récit se situerait à New York ; une première dans les deux cas pour le studio. Afin d'être le plus fidèle possible à la musique jazz et aux ressentis des Afro-Américains new-yorkais, Pete Docter s'entoure alors de nombreux consultants ainsi que du scénariste Kemp Powers, avant qu'il lui soit proposé de co-réaliser le long-métrage.
Ce qui impressionne dans Soul est son incroyable richesse. Les thèmes dépeints sont en effet d'une grande complexité, encore plus que dans Vice-Versa qui était arrivé déjà à vulgariser un concept difficile : le fonctionnement des émotions. Ici, le long-métrage aborde plusieurs idées qui en font sûrement le plus mature des films Pixar jamais réalisés. Déjà, il parle d'un sujet délicat, celui de la mort, avec une vision presque théologique où le corps reste sur Terre tandis que l'âme part vers l'au-delà, désigné ici comme le « Grand Après ». Si cette représentation n'a rien de vraiment inédite, c'est l'idée suivante qui s'avère bien plus intéressante et innovante. L'âme de Joe, en refusant de mourir, s'échappe et tombe dans le « Grand Avant » ou le « Qui Suis-Je ? ». Ce lieu est supervisé depuis des millénaires par des entités, assemblage de tous les champs quantiques de l'univers, qui façonnent les jeunes âmes avant qu'elles ne soient envoyées sur Terre. Le concept permet alors d'expliquer comment les personnalités sont construites avant d'intégrer leurs enveloppes corporelles. Pour cela, chaque âme rentre dans différentes pavillons pour obtenir divers traits comme l'enthousiasme, l'égocentrisme, la générosité ou l'indifférence ainsi que d'autres innombrables qualités ou défauts.
Mais Soul va encore plus loin dans ces concepts abstraits. Pour que chaque âme soit en mesure de partir sur Terre, chacune a, il est vrai, besoin de la flamme qui donnera à sa vie la petite étincelle lui donnant un sens. Pour cela, le long-métrage imagine que chaque âme obtient d'un mentor, souvent des grandes personnalités ayant effectué de grandes choses dans l'histoire humaine, l'exemple et l'inspiration nécessaires pour trouver leur propre flamme. Pour servir ce dessein, le film propose alors trois endroits particulièrement inventifs. Le premier est le « Théâtre de sa Propre Vie » où chaque mentor montre à sa jeune recrue les moments marquants de sa vie afin de l'inspirer. Le second est le « Grand Bazar Général » où les jeunes âmes trouvent des exemples d'activités terrestres qui pourraient donner un sens à leur vie. La dernière est la « Zone », qui se trouve à mi-chemin entre le monde physique et le monde spirituel, où les âmes humaines se retrouvent quand elles sont concentrées sur un sujet ou passionnées par une activité. C'est aussi le lieu où se réunissent les âmes en peine quand la passion se transforme en obsession, quand l'activité se change en angoisse.
À travers ces idées complexes, Soul propose une introspection du personnage principal, qui forcément parle d'une manière ou d'une autre, en effet miroir, au spectateur. Il offre ainsi une réflexion globale sur le sens de la vie de façon générale mais également sur ce que chacun fait de sa propre existence. Qu'est-ce qui fait que sa vie est une réussite ? Qu'est-ce que chacun attend de l'existence ? Quelle trace aura-t-elle laissé sur Terre quand viendra son heure ? Le film aborde alors ces questions à travers deux prismes : la personne passionnée et son anti-thèse. La première trouve son bonheur et voit toute sa vie tourner autour d'un sujet qui est à la fois son rêve, son don, son but et sa réussite. La seconde, elle, n'a pas de passion ou d'aptitude particulière. Néanmoins, sa vie n'en vaut pas moins la peine d'être vécue car elle trouve le bonheur dans les petits riens, que cela soit des rencontres, des plaisirs simples ou la découverte de tout ce qui l'entoure. Le passionné vit pour sa passion tandis que le non-passionné profite de la vie comme elle vient. Le film évoque aussi d'autres sujets comme, par exemple, la relation familiale quand les parents ne soutiennent pas la passion des enfants, préférant qu'ils fassent une activité plus "sérieuse" ou plus "lucrative". Il effleure également l'importance de l'éducation quand un professeur ou un mentor permet à un élève ou un apprenti de trouver sa voie. Soul est ainsi un film qui veut être une inspiration pour les spectateurs, afin que chacun trouve son propre chemin lui permettant de profiter pleinement de sa vie.
Si Soul a une grosse partie métaphysique, son récit se déroule également dans la réalité. L'action terrestre du film se passe ainsi à New York, principalement dans le quartier du Queens. Les artistes de Pixar ont en réalité cherché à ce que le personnage principal, Joe Gardner, ses réactions, son entourage mais aussi son environnement respirent l'authenticité. Le fait que le studio à la lampe propose, pour la première fois, un héros afro-américain faisait qu'ils avaient une grande responsabilité afin que l'ensemble ne vire pas à la caricature et aux stéréotypes. Et force est de constater qu'ils ont réussi haut la main leur objectif. De nombreuses scènes sont en effet tout simplement fabuleuses, que cela soit celle du club de jazz, The Half Note, celle de l'atelier de retouche de la mère de Joe, ou encore celle chez le barbier / coiffeur. Mais au-delà de ces magnifiques séquences, la ville de New York est superbement mise en valeur, étant aussi grouillante que vivante et chaleureuse, donnant envie de déambuler dans ses rues et ses métros.
Pour lier la partie spirituelle et métaphysique avec la réalité, les artistes Pixar ont dû trouver un tour de passe-passe pour que Joe puisse analyser sa vie avec un œil nouveau. Un procédé à la Freaky Friday, via un échange de personnalité entre deux corps improbables, est ainsi mis en place pour que le héros comprenne ce qui n'allait pas dans sa vie. L'idée de laisser le personnage observer son environnement sous un regard neuf, et surtout comprendre comment son entourage le perçoit, va en fait lui permettre de changer sa perspective des choses. Cette partie s'avère également aussi amusante car l'inversement d'âmes permet d'apporter quelques gags visuels via des chutes en tout genre et du comique de situation. Après, si cette ficelle est nécessaire pour permettre de faire évoluer Joe, elle n'a rien de vraiment inédit même si le spectateur ressentira bien dans ces séquences la signature si caractéristique du studio à la lampe. Ce passage ainsi que la dynamique du duo de personnages dépeint ici, que cela soit dans leur échange ou dans leur mouvement, rappellent alors beaucoup Ratatouille.
Le personnage de Joe Gardner est donc le protagoniste central du film. Professeur de musique blasé, il essaye de donner le goût de la musique à des adolescents qui n'en ont rien à faire. Malgré un emploi stable au salaire régulier, il est persuadé que sa place est ailleurs et qu'il est promis à un grand avenir de jazzman. Mais la vie en a décidé autrement. Il n'arrive pas à faire ses preuves alors qu'il a dépassé la quarantaine. Obnubilé par la musique, il ne prend pas le temps de voir et de profiter de ce qui l'entoure. Quand il meurt, à la suite d'une chute accidentelle, il est bien décidé à revenir sur Terre et réaliser son plus grand rêve. Si le personnage est intéressant et touchant, il n'est pas fatalement parfait, de par son côté un peu égotiste et monomaniaque, qui fait que certains spectateurs auront du mal à s'attacher à lui. À l'inverse, d'autres se retrouveront beaucoup dans ce que ressent ce musicien raté et incompris. Joe est merveilleusement doublé en version originale par Jamie Foxx. En français, Omar Sy est bien moins convaincant, n'arrivant pas à faire oublier sa voix quand il se coule dans le personnage.
La vraie révélation du film est assurément le personnage de 22, une âme qui est en préparation pour aller sur Terre. Encore hypothétique et donc sans genre défini, iel est en apprentissage avant de passer dans un corps. Sauf que par rapport aux autres âmes, 22 n'a pas du tout l'intention de "vivre", étant très bien dans sa routine. Iel n'a toujours pas trouvé sa flamme malgré de prestigieux mentors comme Mère Thérésa, Gandhi ou Copernic. Complètement blasé·e, iel s'est même pris une voix irritante afin d'horripiler tout le monde. Sa rencontre avec l'âme de Joe, un homme certes passionné mais ordinaire, va changer sa façon de voir les choses et surtout lui permettre de découvrir la vie. De par son cynisme et sa répartie, 22 est un personnage vraiment amusant dont les dialogues sont écrits aux petits oignons. Sa voix en anglaise par Tina Fey comme en français par Camille Cottin est tout simplement parfaite.
Soul offre aussi un panoplie de personnages secondaires vraiment truculents. Parmi eux, il peut être cité les conseillers Michel (Jerry en anglais), des entités quantiques chargées de s'occuper des âmes. Ayant tous le même nom, mais avec des voix différentes, ils ont pour la plupart des formes longilignes. Seul Terry, chargé du comptage des âmes, affiche une apparence plus carrée en plus d'avoir une personnalité de fonctionnaire psychorigide. Steve Van de Lune est, quant à lui, une âme humaine en transe qui navigue dans la «Zone », doublée en français par Ramzy Bedia. Côté Terre, il sera aussi apprécié Libba Gardner, la mère de Joe ; Dorothea Williams, une saxophoniste renommée ; Dez, le barbier de Joe. Et bien sûr, il est impossible de passer à côté de M. Matou, un gros chat à la bouille adorable.
D'un point de vue visuel, Soul est une véritable merveille. L'esthétique du film est tout simplement sublime, du grand art. Surtout que le long-métrage propose deux ambiances diamétralement opposées mais toutes deux aussi réussies l'une que l'autre. La première est bien sûr le monde des âmes avec des couleurs douces, proches du vert, du bleu, du rose et du mauve. La texture des petites âmes est aussi une prouesse technique. Éthérés, les êtres sont des entités vagues, immatérielles, translucides, presque gazeuses et aux formes changeantes. Les "Michel" sont, quant à eux, des sortes de fils de fer perméables, dont le design est fait de telle manière qu'ils soient des êtres en trois dimensions tout en donnant l'impression d'être aplatis sur seulement deux. Les décors de la partie terrienne sont tout aussi bluffants avec une profusion de détails ahurissante. La ville de New York est ainsi splendide et il faut profiter de chaque plan pour admirer le travail sur l'éclairage et la lumière, que ce soit dans les rues grouillantes ou dans les intérieurs tamisés des appartements et des boutiques.
La musique dans Soul joue évidemment un rôle essentiel. Là encore, Pixar sort des sentiers battus en allant chercher des compositeurs avec qui il n'avait jamais travaillé auparavant, donnant une ambiance musicale inédite dans la filmographie du studio. Comme d'un point de vue graphique, il y a deux univers sonores dans le film. Le premier est bien sûr le jazz dont la musique est composée par le jazzman Jonathan Batiste. Sa partition est tout simplement superbe, sans être envahissante et étant au contraire très accessible. Il compose également une chanson fort sympathique, It's All Right, pour le générique de fin. Le second univers musical est, lui, plus ésotérique et mystique, illustrant à merveille le monde des âmes. Composée par Trent Reznor et Atticus Ross, du groupe Nine Inch Nails, la mélodie presque irréelle et très zen se marie parfaitement avec les images métaphysiques de l'opus. Enfin, il sera noté également que la version française propose une deuxième chanson inédite, Je Reviens Plus Fort, interprétée par Abi Bernadoth, le vainqueur de la Saison 9 de The Voice. Si la chanson est agréable, elle est bien plus pop et standard par rapport à la précédente ; sa mélodie ne collant pas vraiment à l'univers musical du film.
Malgré ses innombrables qualités, il manque étonnamment à Soul un petit supplément d'âme. Un peu comme pour Vice-Versa, mais de façon encore plus poussée, la conceptualisation d'idées complexes fait que le film est parfois bien trop abstrait. Dans la partie céleste / spirituelle du film, surtout à son début, un grand nombre de termes et d'explications sont donnés pour mettre en place l'univers. Il est alors nécessaire de voir le film plusieurs fois pour en saisir toutes les nuances. Cette représentation, ainsi que le côté mature du propos poussant à l'introspection des adultes, risque de laisser les enfants sur le bas côté de la route. Certains risquent même de s'ennuyer ferme. Pour la première fois, Pixar propose en effet un film un peu moins familial qui ne parlera pas à toutes les tranches d'âges. Ce qui est également un peu gênant est peut-être la morale que Soul essaye d'esquisser. En voulant montrer qu'il n'y a pas besoin d'être un génie ou d'avoir un talent pour réussir sa vie et y trouver sa place, l'opus semble un peu dénigrer inversement les gens passionnés comme s'ils passaient eux à côté de leur propre vie. Si la démarche d'universalité de l'intérêt de la vie est louable, il est dommage de montrer du doigt les rêveurs et les passionnés, quel que soit l'objet de leur intérêt. Mais ce qui étonne le plus pour un film Pixar est peut-être le fait que Soul manque un peu d'émotion. Le long-métrage est très loin de faire couler un torrent de larmes comme le faisait Coco alors qu'il avait tout pour fendre le cœur des spectateurs. Cela vient peut-être du fait que le public a tendance à s'attacher bien plus à 22 qu'à Joe, le héros du long-métrage. La fin plombe d'ailleurs aussi un peu plus l'aura du film. Elle aurait mérité d'être plus impactante, la faute à une happy end inutile, beaucoup trop consensuelle.
Il aura fallu plus de quatre ans de développement à Soul. Pourtant, les moments de sa conception les plus compliqués seront sûrement les derniers où, à sept semaines de la fin de la production, l'équipe du film comme de nombreux habitants du monde entier est obligée de se confiner. La crise sanitaire que traverse le monde entier avec la pandémie liée à la maladie infectieuse émergente COVID-19 provoquée par le virus SARS-CoV-2 vient en effet stopper net son développement alors que l'opus n'est prêt qu'à 50%. La maladie apparaît ainsi le 17 novembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, puis se propage à travers la planète. Dès le début du mois de mars 2020, les gouvernements de nombreux pays commencent à confiner leur population pour essayer d'endiguer la propagation du virus. Au final, près de la moitié des habitants du globe se retrouve cloîtrée chez elle. Les artistes de Pixar vont donc devoir finir le long-métrage en distanciel. Le film prêt, il a la grande chance de se voir sélectionné pour le Festival de Cannes 2020, censé alors se dérouler du 12 au 23 mai 2020 tandis que la sortie en salles était, elle, prévue le 19 juin 2020. Patatras... À cause de la pandémie, le Festival est annulé tandis que le film est décalé au 20 novembre 2020, prenant la place du film des Walt Disney Animation Studios, Raya et le Dernier Dragon, qui lui est repoussé au 5 mars 2021. Finalement, les studios Disney décident vu le contexte sanitaire de sortir le film directement sur Disney+, le 25 décembre 2020. Malgré sa non sortie au cinéma, les critiques du monde entier le saluent et le désignent comme l'un des meilleurs de l'année.
Soul est un film particulièrement ambitieux, une nouvelle preuve de la maestria des studios Pixar. Les concepts et les idées montrés dans le long-métrage sont aussi inventifs que matures, amenant les spectateurs à une certaine introspection. Sans compter qu'il est, en plus, une claque visuelle et musicale. Pour autant, malgré ses qualités, Soul n'atteint pas le charme et l'émotion de certains des plus grands chefs d'œuvre du studio. Il reste un beau film qui a la fâcheuse tendance à laisser une partie de son public sur le bord de la route.