Live-Action Blanche Neige
Entre Hommage et Originalité

Live-Action Blanche Neige Entre Hommage et Originalité - Image Une

L'article

Publié le 24 mars 2025 à 02H10

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Cette semaine, Blanche Neige le live-action... Attention divulgâchis dans ce qui va suivre !


(Cliquez sur l'image pour agrandir)

Un Bon Cast Au Service d'un Film Plus Fantasy

Flounder69, modérateur du forum, livre une analyse poussée du live-action Blanche Neige en débutant sur son rendu visuel et la nature de son cast...

La plupart du temps, les live-actions ont tendance à vouloir séduire et tendre plus vers les ados et les adultes en jouant avec la nostalgie mais, avec Blanche Neige, cela donne l'impression du chemin inverse. Avec un film qui semble particulièrement calibré pour un public très jeune, dans son visuel et son ton.
Paradoxalement, Blanche Neige et les Sept Nains me semble plus réaliste et sombre dans son traitement, tandis que Blanche Neige assume totalement un aspect plus fantasy, le conte de fées sans chercher le réalisme, avec sa part de légèreté et naïveté. Un peu comme si Le Magicien d’Oz se mêlait à La Légende de Cendrillon et Willow. Il se dégage un mélange entre des décors très faux et coloré à l'ancienne, et une énergie plus proche des années 80-90.
Déjà, une grande importance est donnée aux couleurs. Blanche Neige porte le bleu de l'apaisement et de la vérité, et sa jupe est plus jaune que la lumière qu'elle apporte dans ses scènes. La Reine porte le noir des ténèbres, ou se pare de violet et de vert poison. Son royaume est devenu gris et désespéré. Jonathan, quant à lui, est dans son élément dans les bois et ses couleurs reflètent cela, en plus d'être la fusion des couleurs principales de la princesse. Et la forêt semble effrayante et dangereuse, elle se part d'un rouge éclatant et surnaturel.
Que ce soit les costumes ou les décors, tout est particulièrement graphique, stylisé et illustratif (ou du moins, la plus grande partie). Au point où tout pourrait aisément passer du réel à des dessins sans perdre l’impact et ses formes principales. Et mêmes les animaux ont un aspect très illustrations vintages de livres pour enfants, très ronds et doux.
Du côté du casting, Rachel Zegler est une superbe Blanche Neige. Elle a une voix de princesse Disney. Sa version de Blanche Neige a une essence assez similaire aux princesses du début des années 90 comme Ariel ou Belle. Elle a un côté à la fois naïf, doux et maternant mais elle peut aussi avoir ses moments de bravoure, sans pour autant devenir une guerrière. « Waiting On A Wish » est totalement dans cette énergie des grandes « I Want Song » de Disney. Tout comme la Blanche Neige de 1937, elle arrive à voir le meilleur en chacun et dans le même temps n'hésite pas à reprendre les choses en main pour recadrer tout le monde.
Dans une époque où encore très souvent le teint le plus pale possible est assimilé à la beauté, quel message important envoyé aux plus jeunes (et moins jeunes) que d'avoir un personnage dont la caractéristique est d'être désignée comme LA plus belle et qui n'a pas forcément le teint le plus clair possible. En changeant à peine l'origine du nom, en le raccrochant à sa naissance et la pureté de son cœur, le personnage regagne une certaine universalité. Il y a eu de trop nombreuses histoires d'enfants à qui on a rétorqué qu'ils ne pouvaient pas être costumés comme leurs personnages préférées parce qu'ils ne ressemblaient pas assez. Alors j'imagine à quel point avoir des personnages comme la Cendrillon de Brandy, l'Ariel d’Halle ou la Blanche Neige de Rachel Zegler peut avoir comme impact positif. Elles ne remplacent pas, elles s'ajoutent et amplifient l'aura et l'héritage de ces personnages iconiques aimés par beaucoup.
Je sais que je suis l'un des rares, mais j'adhère totalement à l'apparence des Nains. Ils semblent tout droits sortis d'illustrations d'ouvrages sur le petit peuple, avec leurs grosses têtes et nez, et barbes touffues. J'aime beaucoup tout l'aspect magique et mystique qui a été ajouté, bien que les Nains soient finalement trop inexploités, et j'aurais tant aimé en apprendre un peu plus sur eux. Tout comme dans Blanche Neige et les Sept Nains, ils apportent leurs lots de gags et de légèretés au récit. Leur apparence permet d'ailleurs des moments plus « cartoonesques ». Certains sortent particulièrement du lot comme Prof et Grincheux, mais surtout Simplet, dont j'ai trouvé la relation avec Blanche Neige particulièrement touchante. On a d’ailleurs typiquement avec lui un point de modernisation du récit sur sa place dans le groupe.
En parlant de surprise, Andrew Burnap n'en est pas dépourvu, impertinent et rapidement attachant. Il n'est pas sans rappeler bon nombre de personnage masculin Disney, du désabusé et sarcastique Eugène au maladroit Kristoff, avec l'énergie d'un Bert. Et bien qu'il ne soit pas un prince, il est tout autant charmant. La relation qui va se créer avec Blanche Neige est totalement dans la lignée des dernières romances Disney, offrant une belle complémentarité. Il y a une jolie dynamique dans ce couple, elle lui apporte le réconfort et l’espoir tandis qu'elle se nourrit de sa fougue.
Comme souvent, les remakes Disney se nourrissent d'idées abandonnées, et ceux qui connaissent un peu les coulisses de productions des films Disney reconnaîtront sans mal quelques éléments non aboutis dans le film de 1937.
Un point que j'apprécie également est que, d'une certaine manière, certains points de leur histoire viennent justifier et compléter des éléments sur les histoires de Blanche Neige qui ont fait couler beaucoup d'encres pendant des années. Et on peut aisément imaginer que des choses un peu similaires puissent s'être passées hors champs et dans des ellipses narratives du film de 1937. Le fameux baiser sauveur, et son consentement, étaient déjà induits avec le baiser par colombe voyageuse dans le film d’animation, il est désormais particulièrement clair et indiscutable dans cette nouvelle version avec la promesse d'un baiser pour les éveiller de leurs rêves.
La bande de bandits de Jonathan est cependant particulièrement inutile et dispensable. Ils alourdissent le récit sans apporter grand-chose et, en dehors de celui fan des arbalètes, aucun ne ressort vraiment. Je suppose que leurs scènes ont été grandement réduites pour recentrer les intrigues sur le principal.
Gal Gadot donne à mes yeux le personnage le plus étrange et déstabilisant du film. Sa Reine fait une première apparition particulièrement sublime, puis son personnage devient particulièrement grandiloquent et finalement perd grandement en aspect menaçant. Passé la surprise du premier visionnage, je me demande si je finirai par aimer cette vision, ou au contraire si elle va me rebuter plus. Dommage car son apparence est particulièrement faste et anguleuse, et sa sublime couronne vitrail en impose. Elle évoque un peu un rapace au pelage scintillant avec des longs ongles comme des serres.
Sa sorcière cependant est particulièrement réussie. Repoussante et misérable, sans être totalement effrayante (son design ayant très probablement adapté en raison de l’actrice, afin de ne risquer d'évoquer certaines caricatures). D'ailleurs, agréable surprise que d'assister à sa transformation. Elle est certes bien moins horrifique et traumatisante que celle de 1937, mais elle a le mérite d’exister. Et sur le point de la magie, cette Reine semble avoir une plus grande maitrise de ses pouvoirs. Sa fin n'est pas sans rappeler certaines versions du conte.

Une Bande Originale Remarquable

Flounder69, modérateur du forum, poursuit son analyse du live-action Blanche Neige en s'attardant sur sa bande originale...

Niveau musical, le pari était risqué de se séparer de tant de chansons, belles et surtout cultes. Mais le duo Pasek et Paul offre une nouvelle partition particulièrement solide et entrainante, qui permet à Blanche Neige de s’émanciper de son ainé. On sent d'ailleurs grandement l'influence de certains compositeurs Disney. À commencer par Alan Menken, qui, de leurs propres aveux, a accompagné leur enfance.
« Good Things Grow » est la grande chanson d'entrée dans la lignée de celle de La Belle et la Bête ou Encanto, La Fantastique Famille Madrigal. Elle est particulièrement joyeuse et entraînante, et pose les bases du récit que l'héroïne suivra. Sa reprise désabusée arrive rapidement ensuite, avec des enfants dont le bonheur a été fauché et qui perdent peu à peu espoir de jours meilleurs.
« Waiting On A Wish », comme beaucoup d'autres « I Want Song » arrive en réponse à un rabaissement d'une figure familiale et/ou de l'antagoniste. J'aime comment elle est une réponse désillusionnée à « I'm Wishing », avec ce vœu tant attendu que l'écho du puits ne semble jamais apporter. Que ce soit Rachel Zegler ou Emmylou Homs, on ressent les désirs profonds de la princesse, qui ne supporte plus sa condition bien éloignée de ses rêves et qui se demande si un jour ce qu'elle souhaite se réalisera. Une alternance de mélancolie et souffle épique qui alternent, se répondent et se mélangent.
Première chanson iconique revisitée, « Heigh-Ho » est un vrai succès. La chanson est assez fidèle, mais plus épique et plus comique.
Pour « All Is Fair », je ne sais pas trop comment me positionner. J'aime bien cette idée de chanson de méchante, mais c'est sa présentation et interprétation dans le film qui me gênent et qui, je trouve, dénotent. Un peu comme une version édulcorée de Au plus noir de la nuit, chantée par Raspoutine dans Anastasia, vidée de son aspect terrifiant. Je pense que j'aurai bien plus accroché avec une mise en scène différente.
Vient la chanson qui est l'une de mes préférés de la bande originale : « Whistle While You Work ». Que j'aime cette revisite si entraînante. C'est une véritable réussite ! Elle garde tout le charme de son aînée, mais avec un tout nouveau souffle. Même la chorégraphie est particulièrement réjouissante. C'est à mes yeux l'un des meilleurs moments du film. Particulièrement bien amené dans le récit pour souder le groupe. Et je n'ose pas imaginer à quel point elle a été complexe à tourner ! Pour le coup, chapeau à Rachel Zegler d'être totalement crédible à chanter avec sept Nains, invisibles sur le plateau.
« Princess Problems » est l'une des chansons à la fois qui colle le plus au style Broadway mais aussi aux chansons de l'âge d'argent de Disney. Il y a un côté duo un peu Bert et Mary Poppins twisté, avec son tempo un peu rebondissant. Les paroles s'amusent tout particulièrement avec le lexique des contes de fées, comme avec « And prospects, well, they're rather grim » (/ contes de Grimm), ou « Charming speech, but are you done » (/ Prince Charming) ou les fameuses pommes dans « Cause you can't fix the world bakin' apple pies ». Dommage que la mise en scène ne soit pas plus inspirée car il y avait matière à la rendre particulièrement fun. D'ailleurs ces passages dans une forêt réaliste dénotent tout particulièrement avec la direction artistique du reste du film.
« The Silly Song » a le mérite d'exister.
Mais « A Hand Meets A Hand » qui s'ensuit est un vrai coup de cœur. Une vraie ballade d'amour comme on n'en a pas vu depuis Raiponce. Les lucioles ne sont pas sans rappeler les lanternes. La mise en scène évoque un peu cette version abandonnée d'amoureux qui se retrouvent isolés dans des nuages, une image chère à Walt Disney qu'il tentera d'ajouter dans différents films avant La Belle au Bois Dormant. Les petites étoiles qui les observent devenant ici les nains et les brigands. Mais surtout la chanson apporte l'idée du baiser qui viendra réveiller.
Viennent ensuite deux reprises. Celle d' « All is Fair » m'apparait bien plus réussie et mieux intégrée dans le récit que la première. Et « Waiting on a Wish » (Reprise) est la renaissance, la bascule de la petite fille qui cherchait son père pour tout arranger à la jeune femme qui décide de devenir le leader attendu et reprendre son destin.
Le titre « Snow White Returns » est une amusante similitude avec un court-métrage jamais produit. La chanson apporte une certaine finalité à l'arc de la princesse, dont la puissance est portée par le peuple.
Enfin, le final « Good Things Grow » vient clore la boucle dans la gaieté.

Du Bon et du Discutable dans le Récit

Flounder69, modérateur du forum, termine son analyse du live-action Blanche Neige en revenant sur la construction de son récit...

Pour ce qui est du récit, je trouve qu'il y a du bon et du discutable. Et il n'est pas toujours aidé par son montage, et sa mise en scène qui alterne entre inspirée et basique.
J'aime tout particulièrement l'ajout de l'histoire des pommes et son importance pour la princesse, fruit qui va revenir encore et encore jusqu'à la fameuse scène. Agréablement surpris la scène de la forêt effrayante, son côté très graphique et rythmé m'a séduit. Que ce soit le développement de Blanche Neige (et l'origine de son nom), sa romance avec Jonathan, l'amitié avec les nains (et particulièrement Simplet), l'envie de pouvoir de la Reine, le cercueil de verre remplacé par une arche de glycines (symboles de l'amour, du romantisme, du bonheur et de l'immortalité), les similitudes et les références au film d’animation et aux contes, ou encore les inspirations des scènes coupées, il y a beaucoup d'éléments que j'ai vraiment appréciés. Notamment sur le message principal de l'histoire : « qu'est-ce que la vraie beauté ? », et l'altruisme face à l'égoïsme.
Mais il manque souvent de tension dans certaines scènes qui devraient être particulièrement marquantes (comme le Chasseur). Ce qui, je pense, est en partie lié au fait de vouloir se recentrer sur un public plus jeune. Blanche Neige et les Sept Nains comportent des scènes particulièrement impressionnantes, et ils ont probablement voulu profiter d'avoir une autre version pour avoir une atmosphère plus souple (qu'un public plus averti regrettera sans nul doute). Comme déjà évoqué plus haut, la Reine perd un peu de sa stature et son aura froide. Les brigands n’apportent pas grand-chose au récit. Un groupe plus restreint aurait été largement suffisant et les personnages auraient probablement pu exister. Toute la scène avec eux dans la forêt m'a semblé particulièrement dissonante en termes de visuel avec le reste du film. Beaucoup trop basique.
Aussi, on peut estimer ce qui est date du tournage d’origine et ceux de reshoots rien qu'avec les cheveux de Blanche Neige. Rachel Zegler ayant coupé ses cheveux au départ et portant une perruque pour les retouches. Parfois elle change beaucoup d'un moment à l’autre, ce qui aurait mérité d'être plus discret.
Mais malgré cela, ni le film ni ses actrices ne méritent toute la tempête qu'ils se prennent.
On observe d'ailleurs un malsain plaisir de certains à provoquer et rechercher ce qui sera le plus sensationnel, quitte à déformer volontairement des éléments pour attiser les rejets. Et ça aura marché. Il y a un véritable effet de meute qui se jette sur le moindre élément pour en dégouter les autres le plus possible. Et, dans un sens, on peut blâmer Disney ne pas avoir mieux protégé ses équipes et essayé de couper court plus tôt aux fausses informations.
Mais il faut croire que c'est un problème de Blanche Neige que de se faire lyncher sur la place publique. On se rappellera que même le chef d'œuvre de Walt Disney aura fourni des articles aux titres plus racoleurs les uns que les autres.
Quoiqu'il en soit, Blanche Neige est un film qui essaye, qui propose une nouvelle lecture d'un conte aux nombreuses variantes. Il navigue entre les hommages à un ainé iconique et la recherche de sa propre identité, cherchant à capter une nouvelle audience et ainsi redonner à une princesse, la plus belle de toute, toute la reconnaissance qu'elle mérite.

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