The Art of Luca
Titre original : The Art of Luca Éditeur : Chronicle Books Date de publication USA : Le 08 juin 2021 Genre : Beau Livre |
Auteur(s) : Enrico Casarosa (Préface) Daniela Strijleva (Introduction) Nombre de pages : 176 |
La critique
Comme le veut la tradition entamée depuis Monstres & Cie (en 2001) pour Pixar et Volt, Star Malgré Lui (en 2008) pour Disney, l'éditeur Chronicle Books propose avec The Art of Luca une plongée dans les coulisses de Luca, le 24e long-métrage d'animation des Pixar Animation Studios, sorti en 2021 directement sur la plateforme Disney+ et au cinéma dans les pays où le service n’est pas disponible.
Dans une petite ville côtière italienne, deux amis partagent leurs rêves, leur été et leurs secrets. Luca et Alberto sont deux créatures marines qui vivent à proximité de Portorosso : l’un, craintif, aspire à découvrir le monde des hommes ; l’autre, téméraire, souhaite découvrir le monde en Vespa. Sous une apparence humaine, ils s’infiltrent en ville et s’associent avec Giulia, la fille du poissonnier, pour gagner l’objet tant convoité : la Vespa. Une nouvelle aventure commence.
Luca à la saveur des vacances d’été inoubliables et plonge le lecteur dans la nostalgie des souvenirs et des amitiés d’enfance, avec son lot d’aventures, de fantaisie et d’insouciance. Ce livre retranscrit parfaitement les choix artistiques, le processus créatif et ce côté nostalgique assumé de cartes postales qui transparaît dans chaque image.
Dans la préface, Enrico Casarosa, le réalisateur du film, invite les lecteurs à le rejoindre dans son enfance et cette époque pleine de souvenirs merveilleux. Il est né à Gênes et a commencé à travailler pour Pixar Animation Studios en 2002, comme artiste de storyboard pour Cars - Quatre Roues, avant de travailler sur les histoires de Ratatouille et Là-Haut. Il fait ensuite ses débuts à la réalisation avec le court-métrage La Luna. La personnalité de Luca tient beaucoup de lui. Ce sont ses précieux souvenirs avec son meilleur ami, Alberto qui peuplent l’histoire. Sans son camarade, il n’aurait jamais poursuivi ses rêves par-delà l’Atlantique et fait carrière dans l’animation.
Dans l’introduction, Daniela Strijleva, la directrice artistique, explique que si les livres d’histoire, les affiches, les films italiens permettent à l’équipe de se faire une idée de l’Italie des années 50, c’est un voyage sur les pas d’Enrico dans les Cinque Terre avec ses villes ensoleillées, ses allées sinueuses, ses focaccia, ses glaces, ses expéditions de pêche sur une mer d’azur qui façonnèrent les choix de lumière ou la palette de couleurs permettant de ressentir les émotions à faire passer à l’écran.
La première partie du livre, « Underwater », décrit tout le processus créatif autour des créatures marines, de leurs habitations et de leur mode de vie. Il fallait trouver des formes, un langage visuel pour que ce peuple sous-marin ne soit ni trop « humain », ni trop primitif ou assimilé à des poissons. Pour les créatures, l’équipe de Deanna Marsigliese chargée du design des personnages s’est inspirée d’illustrations scientifiques, de vieilles cartes marines ou encore d’iconographies issues de plusieurs folklores. Pour l’habitat, l’inspiration est venue notamment des Trulli de la région des Pouilles. L’un des plus grands défis fut de retranscrire à l’image les reflets et la lumière de la mer Méditerranée dans les Cinque Terre.
La seconde partie du livre, « Island », s’attache aux liens qui se créent entre Alberto et Luca, à leurs aventures, leurs explorations et à la représentation du sens de l’inventivité qui caractérise les enfants. Deux scènes sont particulièrement mises en avant, celle où Luca apprend à marcher et celle du rêve de la Vespa, qui marque un tournant important dans l’amitié puisque c’est la première fois pour John Hoffman, le superviseur de l’histoire, que Luca est inclus dans le rêve de découverte du monde d’Alberto. Une exploration qui s’envisage désormais entre amis.
La troisième partie du livre, intitulée « Portorosso », aborde les choix artistiques pour la ville côtière et ses habitants. Un contraste assumé entre le côté paisible de la vie sous-marine et les chatoiements de couleurs ou le foisonnement des activités de la ville. Des formes verticales et irrégulières en opposition aux formes courbes et sinueuses du monde sous-marin. Portorosso est également conçue comme une scène de théâtre, un décor vu à travers les yeux de deux enfants impressionnés par sa découverte. Cette partie permet d’explorer la richesse de la palette de couleurs, des détails, des décors, des affiches qui donnent vie à Portorosso.
La dernière partie, « Out of Picture », aborde enfin les pistes et les idées abandonnées en cours de production, celles que les spectateurs ne verront pas à l’image mais qui permettent toutefois d’explorer d’autres idées qui, elles, seront conservées.
Le mot de la fin est pour Andrea Warren, productrice du film :
Il est déjà bien compliqué de réaliser un film dans des circonstances normales, et cela devient extrêmement difficile en période de crise sanitaire mondiale. Pourtant, chaque jour l'équipe y parvint, surmontant des défis sans précédents. Je suis émerveillée et touchée d'avoir travaillé avec ce groupe de cinéastes endurant, créatif et dévoué. Merci pour tout !
The Art of Luca regorge d’esquisses, de peintures digitales, de croquis, de photos, de gouaches... De véritables invitations au voyage à travers cette fable estivale poétique empreinte d'amitiés.