Le Monde Magique de la Belle et la Bête
Titre original : Belle's Magical World Production : Disney Television Animation Date de sortie USA : Le 17 février 1998 (Vidéo) Genre : Animation 2D |
Réalisation : Cullen Blaine Daniel De La Vega Barbara Dourmashkin Dale Kase Bob Kline Burt Medall Mitch Rochon Musique : Harvey Cohen Durée : 91 minutes |
Le synopsis
Ce film, sorti directement en vidéo, présente quatre contes enchantés. Ils racontent la vie de Belle et de ses amis Big Ben, Mrs Samovar, Zip dans le château ensorcelé de la Bête. |
The Perfect World
Un dictionnaire à la page Un affreux malentendu oppose la Belle et la Bête qui apprendront à l'occasion
l'utilité de savoir pardonner... |
Fifi's Folly
Plumette en fête Une soirée romantique entre Lumière et Plumette finit en partie de bobsleigh... |
Mrs. Potts' Party
Madame Samovar broie du noir La fête organisée par Belle et ses amis pour remonter le moral de Mrs Samovar
tourne à la catastrophe... |
Broken Wing
Quand tout bat de l'aile Belle en appelle à la bonté de la Bête pour libérer un petit oiseau chanteur... |
La critique
Le Monde Magique de la Belle et la Bête est considéré comme le troisième opus, non officiel, de la saga de La Belle et la Bête.
En 1994, avec Le Retour de Jafar, Disney fait prendre une nouvelle direction de bien piètre qualité à ses productions. La société confie, en effet, pour la première fois à sa filiale Walt Disney Television Animation le soin de produire des longs-métrages, suites de Grands Classiques, prévus pour sortir directement sur le marché de la vidéo. Matraquage publicitaire aidant, Le (catastrophique !) Retour de Jafar obtient des résultats commerciaux impressionnants au point de décrocher le titre de la vidéo la plus vendue de l'année 1994 sur le marché américain. Le carton financier est total : peu d'investissements pour beaucoup de recettes. Il n'en faut pas plus pour que le studio de Mickey, au sein duquel les financiers ont alors pris le pouvoir, s'engouffre dans ce filon de la médiocrité qui a le don enviable de rapporter gros sur le court terme, tout du moins. Et tant pis : et pour l'image, et pour la réputation...
Après Aladdin et Les Aventures de Winnie l'Ourson, le troisième Grand Classique à connaitre l'affront d'une suite au rabais n'est autre que le mythique La Belle et la Bête. Un long-métrage dont l'action se passe à l'intérieur du film de référence sort, en effet, en 1997 sous le titre de : La Belle et la Bête 2 : Le Noël Enchanté. Disney prévoit même un temps de soutenir la vidéo en lançant parallèlement une série télé destinée à installer durablement, sur le petit écran, les personnages emblématiques du Chef d'Œuvre de cinéma. Sauf que la série se voit annulée au bout de seulement quatre épisodes ! Le marketing est alors appelé à la rescousse et imagine sans complexe particulier de les conglomérer, histoire de les présenter tout de même au public, à moindre frais. Décision est donc prise d'en compiler trois et de les relier avec des scènes de transition. Le tout prend le titre de Belle's Magical World. Le Monde Magique de la Belle et la Bête sort donc le 17 février 1998 composé des épisodes The Perfect World, Fifi's Folly et Broken Wing. Entre chacun d'eux, deux scénettes sont spécialement créées dans lesquels Belle déambule dans le château et entonne deux chansons : Listen With Our Hearts et A Little Thought.
Mais les assauts du marketing imaginé autour de
La Belle et la Bête ne s'arrêtent pas là. Le 17
août 1999 sort, en effet, la compilation Belle's Tales of Friendship. Il
s'agit, cette fois-ci, de faire une édition vidéo pour promouvoir la série de
télévision, Disney's Sing Me a Story with Belle. Dans cette collection, une
actrice "Live", installée dans une librairie et déguisée en Belle, raconte des
histoires aux enfants en introduction à la diffusion d'anciens cartoons Disney.
La première partie de la compilation Belle's Tales of Friendship reprend
ainsi le principe de Disney's Sing Me a Story with Belle. Une Belle en chair et en
os y narre les histoires de Morris, le Petit Élan, Les Enfants des Bois, Une Petite Poule Avisée et Les Trois Petits Cochons. La deuxième partie de la compilation reprend,
elle, le quatrième épisode de la série avortée sur
La Belle et la Bête : Mrs. Potts' Party.
Le Monde Magique de la Belle et la Bête sort pour la première fois en DVD
le 25 février 2003. Cette édition voit le nom du film américain changer passant
de Belle's Magical World à Beauty and the Beast : Belle's Magical
World. Le quatrième épisode est alors inclus dans le programme afin de
proposer l'intégralité des aventures de Belle dans un même volume ; le programme
croît alors de 70 à 92 minutes.
Le Monde Magique de la Belle et la Bête est une véritable insulte à son film de référence. L'animation y est d'abord calamiteuse. Belle ressemble à un pantin tandis que la Bête prend une apparence pataude. Les rôles secondaires (Mrs Samovar, Big Ben ou Lumières) perdent, quant à eux, tout ce qui fait leurs charmes. Pire, les auteurs imaginent de nouveaux personnages à l'assise peu crédible : La Page perd ainsi son visage quand une lettre est rédigée et La Plume marche sur le nez. L'ineptie est totale ! Les scénettes, ensuite, (dont l'action se situe entre Noël et l'arrivée de Gaston) sont à l'avenant et font preuve d'un manque d'imagination coupable. Peu palpitantes, elles sont quasiment toutes construites sur le même moule : un des habitants du château est à l'origine de disputes entre Belle et la Bête, l'occasion censée être idéale pour enseigner une vertu essentielle comme le pardon, la confiance, l'amitié ou l'entraide...
Si les épisodes qui composent Le Monde Magique de la Belle et la Bête avaient la capacité d'être passablement regardables dans une série télé (du même acabit que celles de La Petite Sirène ou d'Aladdin), ils se rendent insupportables au format de long-métrage.
Le Monde Magique de la Belle et la Bête est à l'évidence une simple opération marketing que le talent et l'artistique ont déserté...