Baymax et les Nouveaux Héros
Le Retour

Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour
L'affiche
Titre original :
Big Hero 6 : Baymax Returns
Production :
Disney Television Animation
Date de diffusion USA :
Le 20 novembre 2017
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Stephen Heneveld
Ben Juwono
Nicholas Filippi
Musique :
Adam Berry
Durée :
45 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Après la victoire sur Callaghan concomitante à la perte de Baymax, Hiro se reconstruit petit à petit. Il se prépare ainsi pour son premier jour à l'Institut de Technologie de San Fransokyo quand, dans les restes de son robot, il retrouve, par un heureux hasard, sa puce de personnalité. Il décide alors d'utiliser le laboratoire de son défunt frère pour faire renaître "son" Baymax.

La critique

rédigée par
Publiée le 03 décembre 2017

Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour est le téléfilm-pilote de la série Baymax et les Nouveaux Héros produit tout spécialement pour le réseau de télévision, Disney XD, et qui fait suite au film d'animation Les Nouveaux Héros sorti en 2014.

Depuis le rachat de Pixar, et l'arrivée de John Lasseter à la tête des Walt Disney Animation Studios, ce faiseur d’or a mis en place un travail de longue haleine pour redonner au label historique de Mickey sa splendeur d’antan. L'important pour le créateur de Toy Story est d’abord de hiérarchiser les priorités. La première consiste à remettre sur les rails des projets mal engagés. Il commence sur Bienvenue chez les Robinson en le remaniant dans la mesure du possible vu son état d'avancement. Il recadre ensuite complètement Volt, Star Malgré Lui pour le rendre plus disneyen. La seconde étape est de faire revivre l'animation Disney en s’appuyant sur les fondamentaux qui parlent au public. Il relance ainsi l'animation 2D avec La Princesse et la Grenouille - succès d’estime - puis crée un film de princesse en animation assistée par ordinateur (Raiponce), démontrant ainsi que cette technique d’animation est tout à fait apte à soutenir des histoires à la Disney, intemporelles et dignes de celles ayant marqué les années 90. Le succès planétaire de La Reine des Neiges, devenu le film d'animation le plus rentable de tous les temps au niveau mondial, confirme alors sa stratégie. Dernière étape du « plan Lasseter » : les Walt Disney Animation Studios ayant désormais retrouvé leur rang dans le cœur du public et chez les critiques, des projets plus variés sortant des sentiers battus peuvent être proposés ; Les Mondes de Ralph est le premier d'entre eux, suivi peu après par Les Nouveaux Héros et Zootopie.

Le long-métrage, réalisé par Don Hall et Chris Williams, Les Nouveaux Héros est, à la base, une adaptation lointaine du comics de Marvel, Big Hero 6. Créé par Steven T. Seagle et Duncan Rouleau durant leur temps libre entre deux projets, Big Hero 6 devait ainsi à l'origine apparaître dans le comics, Alpha Flight #17 en décembre 1998. Finalement, son équipe fait sa grande première dans sa propre minisérie, Sunfire & Big Hero 6, sur trois numéros en septembre 1998, tous écrits par Scott Lobdell et dessinés par Gus Vasquez. Légèrement remaniée, la team reviendra en septembre 2008 dans la mini série de Comics, Big Hero 6, mais cette fois sur cinq numéros. Sur papier, elle se voit formée par des politiciens et des hommes d'affaires japonais. Alors que le Samouraï d'Argent est désigné par le Japon pour être le meneur sur le terrain, d'autres super-héros locaux sont, en effet, recrutés, comme l'espionne et scientifique Honey Lemon, et la criminelle Gogo Tomago, libérée de prison en échange de ses services. D'autres agents rejoignent ensuite rapidement le groupe, comme le jeune génie Hiro, et son être synthétique Baymax capable de se transformer en dragon. Les deux derniers en date seront Wasabi No-Ginger, qui peut matérialiser des couteaux pour paralyser ses ennemis et Fred qui se transforme en monstre façon Godzilla.

Les Nouveaux Héros est plutôt bien accueilli par la critique et gagne même l'Oscar du Meilleur Film d'Animation. Si le box-office n'est en rien au niveau de La Reine des Neiges, il n'a pour autant pas à rougir rapportant 657 millions de dollars, dont 222 rien qu'aux États-Unis, et ce, pour un budget de 165 millions de dollars. Seule ombre au tableau, le marchandisage autour du film ne prend pas et la France, qui a sorti le film bien trop tard affublé d'un titre passe partout, passe complètement à côté du potentiel.
Alors qu'il aurait pu tout à fait être imaginé que Les Nouveaux Héros dispose d'une suite, son thème le permettant particulièrement, Les Mondes de Ralph lui pique l'opportunité et se voit attribuer un deuxième épisode mis en chantier pour une sortie en 2018. Les réalisateurs du film de Baymax et Hiro, démobilisés de fait, partent, eux, sur d'autres projets originaux. Reste alors, en lot de consolation, comme pour Raiponce, une série animée proposée sous le titre de Baymax et les Nouveaux Héros pour une diffusion sur la chaîne de télévision, Disney XD.

Les studios Disney vont ainsi reprendre une idée mise de côté depuis une dizaine d'années faute de films suffisamment populaires : une déclinaison sur le marché de la télévision. Depuis Kuzco, l'Empereur Mégalo et la série de 2006, Kuzco, Un Empereur à l'École, aucun opus récent des Walt Disney Animation Studios ne s'était vu, en effet, adapté sur le petit écran. Le succès de La Garde du Roi Lion redonne de son intérêt à la démarche qui se voit appliquée à Raiponce et aux (Les) Nouveaux Héros donnant lieu à la création de séries télévisées dérivées. Afin d'introduire la série comme il se doit, Disney Television Animation lui adjoint un téléfilm pilote d'une heure, Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour. Il s'agit là d'un procédé classique que la filiale télévisée utilise régulièrement pour ses séries événements comme cela a été le cas avec Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse en 2012 pour lancer la série Princesse Sofia ; La Garde du Roi Lion : Un Nouveau Cri qui entamait les aventures de Kion et ses amis ou encore Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve qui montrait comment la belle retrouvait ses cheveux longs.

La bonne idée de Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour, et de la série qui le suit, est clairement son visuel. Il est évident que la télévision n'aurait pas eu le budget nécessaire pour proposer une qualité d'images aussi belle que celle du film. Pour palier ce problème, les responsables du projet, Bob Schooley et Mark McCorkle, créateurs de la série Disney Channel Kim Possible, ont donc l'excellente idée de prendre un virage radical. Au lieu de recourir à de la 3D bas de gamme, comme cela peut être le cas sur Princesse Sofia ou Elena d'Avalor, il préfère, en effet, partir sur un aspect 2D à la façon de Raiponce - La Série. Attention tout de même, il n'est pas question ici de dessins sur papier mais bien d'une animation 3D aux dessins aplatis, utilisant une technique qui a déjà fait ses preuves sur les séries La Garde du Roi Lion ou Mickey Mouse. Pour légitimer plus encore ce choix, Bob Schooley et Mark McCorkle décident, en outre, de proposer un style qui mélange celui de l'anime japonais avec des séries animées typiquement américaines. Il se dégage ainsi une ambiance assez déroutante qui demande un temps d'adaptation. Il faut tout de même avouer que le résultat se situe un cran en dessous visuellement de Raiponce - La Série et fait perdre beaucoup à la beauté des visuels du long-métrage, en particulier tout le côté technologique auquel la série ne rend absolument pas justice. L'aspect des personnages est, par contre, bien restitué et leur animation sait les rendre toujours aussi attachants.

Si la série Baymax et les Nouveaux Héros se situe après le film, le pilote Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour ne s'interdit pas d'approfondir les dernières scènes du long-métrage : notamment celles où Hiro décide d'aller à l'université, où il découvre la puce de personnalité de Baymax cachée dans le point de l'armure de celui-ci, où il reconstruit le robot et où, lui et ses amis, décident de redevenir justiciers de nouveau. Et la première chose qui frappe dans le pilote, alors même que la série tente de conserver tout l'aspect émouvant du long-métrage, comme le deuil de Tadashi ou la perte de Baymax, est de le voir diluer les émotions. Tout se passe comme si, à la différence du film où le cœur de l'histoire est l'amour fraternel entre Tadashi et Hiro puis son transfert vers le robot Baymax, le téléfilm choisissait de tout aborder de façon légère sans jamais s'appesantir ; Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour et la série visant un public plus jeune. Ce parti pris éditorial n'est pas une faute en soi mais enlève clairement une partie de ce qui faisait la force des (Les) Nouveaux Héros. Un exemple parmi d'autre fait ressentir cet état de fait quand Baymax réapparait. Mis à part Hiro, personne ne semble, il est vrai, s'extasier de son retour comme si tout cela était naturel. Même la scène à la fin du film, où Hiro fait un câlin appuyé à Baymax, est bien représentée mais pas du tout avec la même intensité.

Le reste du scénario de Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour est lui plutôt bien développé. Il sait ainsi parfaitement doser humour et action : la drôlerie grâce à l'interaction et la répartie des personnages  toujours aussi sympathiques et l'action grâce à la nouvelle menace qui se profile. Hiro retrouve, en effet, un méchant déjà vu dans le film, Yama, le gros molosse, champion de combat de rue de robot et battu par  le jeune garçon à plates coutures. Mais, Yama s'avère ici bien plus dangereux, plus encore quand il se fait jour qu'il est un homme de main d'un méchant tapi dans l'ombre et faisant office de grand mystère de la première saison de la série. L'esprit d'équipe peut, dès lors, jouer à plein dans les combats, en particulier quand il s'agit d'affronter une horde de robots destructeurs ou d'empêcher un métro aérien de dérailler. C'est d'ailleurs véritablement dans ces moments-là que Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour prend toute sa force et montre quel est le but du pilote : faire une transition du long-métrage plein d'émotions vers une série fun, remplie d'actions. Le but avoué n'est pas mauvais en soi. Il existe, il est vrai, de nombreuses séries animées de super-héros de qualité privilégiant l'humour et les séquences de combat. Il est juste dommage que la transition du long-métrage vers le format série soit faite de façon aussi expéditive et maladroite, ne parvenant pas à doser la partie émouvante.

Tous les personnages du film originel reprennent du service avec, en version anglaise, la bonne surprise de voir quasiment tout le casting vocal reprendre son rôle. Seuls Khary Payton remplace Damon Wayans Jr. en tant que Wasabi tandis que Brooks Wheelan prend la suite de T. J. Miller dans le personnage de Fred. Autre différence, dans Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour, deux personnages sont plus mis en avant que les autres : Hiro et Fred. Hiro, bien-sûr, car le téléfilm doit jongler entre l'envie du personnage de suivre les pas de son défunt frère, trouver sa propre voie tout en reconstruisant son robot Baymax. Fred, quant à lui, est l'aspect comique du téléfilm. Il insiste, parfois lourdement, pour que l'équipe de super-héros se réforme bien que la menace de Callaghan ne soit plus et que les autres membres n'envisageaient qu'une action "unique". Ainsi, GoGo Tomago, Honey Lemon et Wasabi demeurent un peu effacés dans ce pilote même s'ils auront assurément d'autres occasions de briller dans les épisodes suivants de la série. Baymax, vu son état en construction pendant une bonne partie du pilote, a lui aussi encore un peu de mal pour récupérer son aura du film tandis que Tante Cass est plutôt amusante, bénéficiant de quelques scènes plutôt sympathiques. Enfin, le seul personnage réellement inédit est le Professeur Granville, la doyenne de l'université. Dotée d'une présence assez importante, elle semble particulièrement s'intéresser à Hiro pour l'aider à prendre les bonnes décisions.

Si le rôle de Baymax et les Nouveaux Héros : Le Retour est de permettre de faire la transition entre le long-métrage et la série, force est de constater que la mayonnaise a du mal à prendre. La maturité du long-métrage est, en effet, par trop atténué pour transformer Baymax et les Nouveaux Héros en une série super- héroïque fun et pleine d'actions. De la sorte, si de ce point de vue, l'ensemble est plutôt réussi, le téléfilm n'en souffre pas moins d'un certain manque de caractérisation des personnages et de ce qui faisait la force du film d'animation, à savoir, sa dose d'émotion.

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