Nine-Eye
Date de naissance :
Le 12 avril 1992
Nom Original :
Nine-Eye
Créateur(s) :
Tim Delaney
Tom Fitzgerald
Apparition :
Parcs
Livres
Voix Originale(s) :
Rhea Perlman
Voix Française(s) :
Myriam Boyer

Le portrait

rédigé par
Publié le 01 février 2025

Dès son ouverture en 1992, le Parc Disneyland de Disneyland Paris offrait aux visiteurs de passage dans Discoveryland l’opportunité d’un voyage dans le temps, au sein de l’attraction Le Visionarium - Un Voyage à Travers Le Temps, en compagnie du robot Timekeeper. Ce dernier avait créé la machine à voyager dans le temps, une véritable robot dotée de capacités émotionnelles, baptisée Nine-Eye, embarquant avec elle les visiteurs dans une magnifique aventure à travers les époques.


Nine-Eye sur l'affiche de l'attraction
Le Visionarium - Un Voyage à Travers le Temps

La Machine à Voyager dans le Temps

Dans la première salle de l’attraction, les visiteurs peuvent apercevoir un croquis d’une bien étrange machine réalisé par Leonard de Vinci. Il s’agit d’une représentation de Nine-Eye, inspirée du célèbre Homme de Vitruve de l’artiste italien. Après un éloge aux grands visionnaires du passé, Timekeeper présente au public sa machine à voyager dans le temps. Nine-Eye sort alors d’un sas bien protégé, ce qui surprend le présentateur qui ne s’attendait visiblement pas à cette arrivée précoce. La robot pleine d’enthousiasme emboîte aussitôt le pas à Timekeeper qui expliquait qu’elle est une caméra voyageuse, en précisant que les neuf yeux qu’elle possède, disposés à 360 degrés, sont en réalité neuf caméras permettant d’offrir au public présent « une vue panoramique totale ». Elle s’interrompt après avoir remarqué Timekeeper faisant le pitre durant ses explications.

Dessin présent dans la première salle
de l'attraction
Le Visionarium - Un Voyage à Travers le Temps
(Disneyland Paris)

Timekeeper montre ensuite les différents tests de résistance qu’a dû subir Nine-Eye. La robot a éprouvé malgré elle une chute d’eau, une explosion de bâtiment pour tester sa résistance à la pression, une centrifugeuse pour sa résistance cardiaque (la robot est décidément plus sensible qu’elle n’y paraît), ainsi qu’un décollage attachée à une fusée pour vérifier si l’altitude ne lui poserait aucun souci. Une fois tous ces tests réussis, la petite machine fut brevetée et parée pour le voyage dans le temps. Cette dernière compte d'ailleurs bien mettre à profit cette expérience pour « trouver quelques antiquités à prix raisonnable », mais Timekeeper lui fait la réflexion que ce voyage lui permettrait surtout de rencontrer de véritables génies, ce à quoi, rancunière de ses tests éprouvants, elle lui rétorque qu’elle n’a pas l’habitude des génies !

Dans la salle principale, Nine-Eye, en chair et en os - ou plutôt en métal et en circuits ! - effectue auprès de Timekeeper les derniers réglages avant la grande expérience, sans manquer de critiquer l'état du matériel du robot inventeur. Brusquement, Timekeeper envoie Nine-Eye dans la machine temporelle avant de démarrer le voyage dans le temps. Cette dernière arrive dans un premier temps à l’ère jurassique. Stressée, la machine met un petit temps avant d’ouvrir ses neuf yeux, dévoilant alors un tyrannosaure qui la prend pour cible, ce qui semble néanmoins peu abîmer la robot. Nine-Eye supplie toutefois Timekeeper de la sortir de cette situation, et se voit alors envoyée en pleine ère glaciaire. Elle n’y fait qu’un passage de quelques secondes à cause du froid lui gelant les circuits.

En 1450, Nine-Eye arrive en pleine bataille entre les Anglais et les Écossais. Après avoir corrigé Timekeeper qui confondait les Allemands avec les Écossais, Nine-Eye se prend un coup d’épée provenant d’un soldat écossais. Elle est ensuite envoyée en 1503, en pleine Renaissance. Elle suit la jeune femme servant de modèle à la Joconde, tout en étant pressée par Timekeeper qui accélère son mouvement. Maladroitement, Nine-Eye se fait repérer par Leonard de Vinci, et avant qu’elle n’ait pu quitter le lieu, l’artiste commence à dessiner la robot. Il s’agit du fameux dessin visible dans la salle précédente.
Arrivée en 1763, Nine-Eye succombe au charme du jeune Mozart en train de jouer son premier menuet, et se fait à nouveau repérer par le jeune virtuose. Cependant, Timekeeper ne parvient pas à la sortir de cette fâcheuse situation, et Nine-Eye doit s’enfuir dans une autre salle dans laquelle a lieu une réception avec notamment la présence du roi Louis XV.

Après cet incident, Nine-Eye assiste à la construction de la Tour Eiffel en version accélérée. Elle arrive ensuite en pleine exposition universelle de Paris, en 1900. Alors que Timekeeper s’extasie à l’idée de voir Jules Verne (que Nine-Eye confond avec Victor Hugo), la machine s’approche de l’auteur français qui s’entretient avec Herbert George Wells. Après ce petit échange tendu, Jules Verne en vient à la conclusion que le voyage dans le temps est impossible, ce à quoi Nine-Eye lui rétorque qu’« impossible n’est pas Français ». Timekeeper la sermonne sévèrement car elle n’est pas censée entrer en contact avec quiconque. Malheureusement, Jules Verne l’a repérée et s’empresse de vouloir l’observer de plus près. Alors que Timekeeper souhaite ramener Nine-Eye dans le passé, cette dernière emmène avec elle - et malgré elle - l’écrivain qui s’est accroché à sa structure.
Jules Verne se retrouve alors dans son futur, coincé dans la machine temporelle avec Nine-Eye. Cette dernière lui indique qu’il s’agit d’une erreur, puis est rapidement recadrée par Timekeeper après avoir critiqué ses méthodes de pilotage. Le robot inventeur décide néanmoins d’accéder à la requête de l’auteur du XIXe siècle de visiter le futur, ce qu’il s’apprête à faire en compagnie de Nine-Eye.

Nine-Eye va alors accompagner Jules Verne dans un tour de l’Europe, en étant à la fois anxieuse et touchée par le comportement de l’écrivain. Elle se fait aborder par le bagagiste de l’aéroport qui ne croit pas avoir Jules Verne face à lui. Le bagagiste, curieux, fait part de ses rêves de voyage lorsque Nine-Eye se présente comme une grande voyageuse, avant que la robot ne l’avertisse de l’enlèvement de Jules Verne par l’équipe de sécurité.
Suivant ensuite l’auteur des Voyages Extraordinaires dans les airs, Nine-Eye réprimande Timekeeper pour son manque de sécurité, mais offre à travers ses neuf caméras un panorama magnifique aux visiteurs. Dans l’espace, Nine-Eye tient la main de Jules Verne pour lui éviter de dériver infiniment.
De retour à l’exposition universelle de 1900, Nine-Eye se voit offrir une rose par l’écrivain visionnaire pour la remercier de cette expérience, avant que cette dernière très touchée, ne réintègre le présent, dans la machine temporelle.
Une fois revenue, Nine-Eye rouspète une dernière fois Timekeeper qui souhaite faire participer des visiteurs pour un voyage dans le futur, mais s’exécute tout de même malgré elle. Elle a néanmoins la joie de croiser une dernière fois Jules Verne et H.G. Wells avant que l’expérience ne se termine.

La Conception et l'Utilisation du Personnage

Même si elle est loin d’être aussi présente que Timekeeper dans la salle principale du (Le) Visionarium - Un Voyage à Travers le Temps (elle n'est en effet là que pour les réglages), Nine-Eye est tout de même une actrice majeure de l’attraction. Tout le concept de l’histoire du voyage dans le temps repose en effet sur elle. Invention malgré elle de Timekeeper, elle forme avec le robot visionnaire un duo comique, gentiment conflictuel. Timekeeper ne masque ainsi jamais son inquiétude lorsque son invention se sent en danger. Malgré le fait qu’elle soit un robot, elle est en fait capable d’émotions et de ressentir des sensations tel que le froid. De plus, si elle semble reprocher à plusieurs reprises les erreurs techniques ou irresponsables de Timekeeper, elle est elle-aussi une robot maladroite, peu discrète alors que le voyage dans le temps nécessite de ne pas être remarqué, ayant tendance à laisser la mission principale de côté pour s’attarder sur des antiquités qui peuvent l’attirer. Tous ces éléments font de Nine-Eye une robot certes comique mais également très attachante, indissociable de Timekeeper envers qui elle affiche un fort tempérament.

De façon globale, Nine-Eye adopte un physique très ressemblant à la caméra ayant servi au tournage du film, puisque neuf caméras étaient posées autour d’une base. Elle possède également deux bras mécaniques avec une pince au bout, et une antenne, servant certainement à la communication. Volant constamment, elle dégage un épais filet de fumée. Elle ressemble à s’y méprendre à une petite soucoupe volante dont les yeux et les bras sont animés.

Les neuf yeux qu’elle possède tout autour de son corps sont un prétexte à l’utilisation du procédé Circle-Vision pour l’attraction du (Le) Visionarium - Un Voyage à Travers le Temps. Ainsi, le public a la même vision que Nine-Eye, et peut tout voir grâce aux écrans qui l’entourent. La structure utilisée pour filmer les scènes, lourde de quelques 180 kilos, épousait presque les formes de Nine-Eye. Durant la scène où elle essaie de s'enfuir après avoir été repérée par le jeune Mozart, il est possible d'apercevoir le personnage dans un miroir. En réalité, il ne s'agit pas de son reflet, mais bien d'une reproduction de la robot, construite en urgence sur une demande de Michael Eisner, alors PDG de The Walt Disney Company, qui souhaitait absolument voir cette scène. Le réalisateur Jeff Blythe a donc commandé une double de Nine-Eye pour ces quelques secondes.

La caméra ayant servi au tournage
Nine-Eye dans un atelier de maintenance

Le Visionarium - Un Voyage à Travers le Temps est une attraction qui s’est exportée dans un premier temps à Tokyo Disneyland de Tokyo Disney Resort dès avril 1993 avant de fermer en septembre 2002, mais également au Magic Kingdom de Walt Disney World Resort, de novembre 1994 à février 2006, d’abord sous le nom de Transportarium avant d’être renommée The Timekeeper en 1995. Tout comme pour Timekeeper, les dialogues de Nine-Eye peuvent être différents selon les versions. Par exemple, dans la version américaine, lors de la course automobile, afin de cacher la marque du sponsor Renault, Nine-Eye n'ouvre qu'un seul oeil au début de la course, contrairement à la version française. Dans l’attraction américaine, elle est également présentée comme une Circumvisual PhotoDroid, un nom qui n’est pas sans rappeler la technologie utilisée dans cette attraction, Circarama, devenue CircleVision en 1967, que Walt Disney a popularisée dans les années 50 grâce notamment au film America the Beautiful à l'Exposition Universelle de Bruxelles en 1958.

La version française de Nine-Eye, correspondant parfaitement au caractère de la petite robot, était assurée par la comédienne Myriam Boyer. La mère de l'acteur Clovis Cornillac, récompensée de deux Molières en 1997 et 2008, a notamment joué dans les films L'Hôtel de la Plage (1978) et Le Bruit des Glaçons en 2010.
Pour la version anglaise, c’était Rhea Perlman qui se chargeait du doublage de la caméra volante. L’actrice américaine a notamment prêté sa voix au personnage de Carla Tortelli dans l’épisode La Peur de l’Avion (1994) de la série Les Simpson, mais également au personnage de Cid dans la série Star Wars : The Bad Batch.
Pour Tokyo Disneyland, c’est l’actrice, chanteuse et poétesse Yuki Saitō qui donna de la voix pour Nine-Eye, rendue célèbre pour avoir joué dans la série Hane Konma en 1986.

Myriam Boyer

Rhea Perlman

Yuki Saitō
Après Le Visionarium...

À Disneyland Paris, les grands amateurs du Discoveryland originel ont pu profiter une dernière journée, le 5 septembre 2004, de l’attraction Le Visionarium - Un Voyage à Travers le Temps avant sa fermeture définitive. Après cela, le bâtiment abritant l’attraction a été totalement remanié pour accueillir l’attraction Buzz Lightyear Laser Blast dès le printemps 2006. Si l'Audio-Animatronic de Timekeeper a été au cours du temps totalement démonté et la Renault Reinastella rendu à son propriétaire, la véritable Nine-Eye est elle encore visible dans la nouvelle attraction. Cachée derrière un robot dès la première scène sur la droite, elle n’est clairement pas mise en valeur mais demeure un souvenir intemporel, et un personnage à ne pas louper pour les visiteurs les plus nostalgiques.


Buzz Lightyear Laser Blast (Disneyland Paris)

Toujours dans le Parc Disneyland, il est possible de voir le croquis de Nine-Eye qui était affiché dans la première salle. Le tableau se trouve désormais dans la salle dédiée à Discoveryland au Walt’s – An American Restaurant, à Main Street, U.S.A..


Walt's - An American Restaurant

En termes de merchandising, une clé collector Le Visionarium est sortie en octobre 2020, limitée à 1992 exemplaires faisait apparaître Nine-Eye comme panneton de la clé.
En janvier 2023, une figurine de la création Kevin & Jody, limitée à 1000 exemplaires, a été mise en vente dans les boutiques Harrington’s Fine China & Porcelains et Constellations du Parc Disneyland, et dans le magasin Disney Gallery de Disney Village.

Clé Le Visionarium
avec Nine-Eye en panneton

Figurine de la création
Kevin & Jody

Des concepts-arts sont également visibles dans les livres Disneyland Paris : De L’Esquisse à la Création (2002) de Didier Ghez et Alain Littaye, et The Art Of Disneyland Paris (2022) de Jérémie Noyer.


Concept-Art de Tim Delaney

À Walt Disney World Resort, l’attraction The Timekeeper du Parc Magic Kingdom a cédé sa place à un spectacle interactif nommé Monsters, Inc. Laugh Floor dès avril 2007. Dans ce spectacle mettant en vedette l’univers de Monstres & Cie (2001), les visiteurs ont comme conseil de bien prendre le temps de voir le spectacle, qu’ils aient un œil ou neuf. Référence subtile au personnage de Nine-Eye qui y était auparavant présente.
Dans le Tomorrowland du Magic Kingdom, plus précisément à Rocketower Plaza, il a été possible de savoir ce que devint Nine-Eye dans le Parc de Floride. Des publicités de la société fictive XS-Tech ont été en effet diffusées sur un écran, dans le cadre du spectacle Stitch's Supersonic Celebration (2009), indiquant que la filiale RoboMart vendait des robots, parmi lesquels Nine-Eye mais également Timekeeper.
Toujours au Magic Kingdom, Nine-Eye apparaissait sur un poster en compagnie de Timekeeper, affiche qui se trouvait dans la boutique Merchant of Venus à Tomorrowland.


Merchant of Venus

Nine-Eye est une robot ayant offert aux visiteurs du (Le) Visionarium, Un Voyage à Travers le Temps, une magnifique expérience totalement immersive. La machine à voyager dans le temps créée par le robot Timekeeper est un personnage amusant, subissant l’expérience malgré elle, capable de ressentir beaucoup d’émotions durant son voyage. Son image reste indissociable du Discoveryland d’origine, rendant hommage aux visionnaires du passé.

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