Le Pays des Contes de Fées
Date d'ouverture : Le 26 mars 1994 Type d'attraction : Flume Crédit Photos : |
Musique : Durée : 7 minutes |
Le synopsis
Installés dans leurs embarcations enchanteresses, petits et grands traversent l’univers coloré et magique d'un pays de contes de fées. Au fil de l’eau, les passagers vont ainsi à la rencontre de célèbres histoires et personnages venant des quatre coins du globe. |
L'expérience
Au Nord-Est de Fantasyland dans la petite contrée de Storybook Land, les passagers sont invités pour une traversée enchantée au fil des plus beaux contes de fées. Au loin, les embarcations menant au pays des contes de fées défilent, en effet, lentement, comme par magie, au cœur d'un paysage verdoyant.
Il est l’heure pour les invités d’entamer leur voyage en empruntant un chemin escarpé jusqu’aux embarcations. Un pont leur permet d'ailleurs de prendre un peu de hauteur avant d'accéder au quai d'embarcation. Au doux son d'une boîte à musique, jouant de nombreuses comptines et mélodies issues des contes féeriques, ils découvrent alors un livre géant, ouvert en son milieu, qui indique l’entrée du pays des contes de fées. Une illustration comportant une rivière, une forêt ou encore un château dépeint le paysage féerique qu'ils vont avoir le plaisir de traverser.
Les passagers prennent ensuite place au sein d'une barque au nom d'une personnalité. D’ailleurs, pour rendre hommage à la gente féminine, elles portent uniquement les noms des plus grandes héroïnes du Royaume : Perdita, Belle Marianne, Mary Poppins, Clochette, Duchesse, Pimprenelle, Jasmine, Wendy, Féline, Pâquerette, Aurore, Cendrillon, Lily La Tigresse, Ariel, Pocahontas, Belle, Bianca, Alice, Flora, Blanche Neige.
Confortablement installés, les invités sont immédiatement plongés dans un univers enchanteur où plusieurs jouets, surdimensionnés, à l’instar de cubes géants, les accueillent pour le début de leur périple. Un autre livre, cette fois de taille plus réduite, ainsi que la voix d'un hôte les invitent alors à une traversée des plus féeriques.
L’embarcation s’enfonce désormais sous l’arche d’un pont, à la découverte d’un premier conte : Blanche Neige et les Sept Nains dont le titre s’inscrit sur un livre juxtaposant la scène miniature. En haut de la colline, les sept nains s’affairent à extraire les précieuses pierres. Le bruit délicat de deux cascades se mêle à une mélodie entraînante. La chaumière des sept nains, située en contrebas de la colline, est entourée d’une nature luxuriante où des ponts ont été aménagés afin de faciliter les déplacements au cœur de la forêt.
Poursuivant son chemin au fil de l’eau, la barque mène ses passagers au pied d’une tour s’élevant vers le ciel. Une épaisse chevelure d’or s’échappe de l’une des fenêtres du bâtiment. Il s’agit bien de la princesse Raiponce qui tente de s’échapper de sa tour, le valeureux Flynn, grimpant à sa chevelure d'or.
C’est alors qu’apparaît, derrière une épaisse végétation dont certains arbres semblent desséchés, la maison de la sorcière que rencontrent Hansel et Gretel, un écriteau confirmant bien la présence des deux trublions qui doivent s’abriter dans cette habitation faite de confiseries.
Loin des couleurs vives et appétissantes de la précédente maisonnée, les invités aperçoivent, perché sur le haut d'une colline, un moulin dont la faible brise fait tourner lentement les pales. Des vignes poussent derrière ce monument délabré qui semble décidément avoir subi une terrible tempête.
Faisant face à cet édifice, comme surgissant de l’eau, le Mont Olympe trône fièrement. Un temple ainsi que trois personnages transportent les passagers, le temps d’un instant, au sein d’un univers enchanté et divin, au cœur des mythes de la Grèce Antique.
L'embarcation s’avance ensuite vers le château du Prince Éric. La bâtisse couleur sable et or bénéficie d’une riche végétation exotique. Le bateau amarré fait face au jeune homme qui, depuis le balcon du château observe de fines bulles s’échappant de la surface. La voix enchanteresse d'Ariel résonne auprès du château. Il semblerait que la Petite Sirène se trouve non loin d'ici.
La barque s’engouffre alors dans une mystérieuse cave débouchant sur un paysage enneigé. Cachée au milieu de pins recouverts par un épais manteau blanc, une maisonnette se dévoile. Les invités aperçoivent Pierre, le célèbre petit héros, alors que le perfide loup est caché derrière un arbre, prêt à bondir sur une nouvelle proie.
Soudainement attiré par une oppressante musique, les passagers découvrent au pied d’une immense montagne, un village dont les habitations semblent déformées par la terreur. Se dressant au milieu du hameau, perchée sur la cime d’une haute tour de pierre, le maléfique Chernabog épouvante la ville et ses occupants. Un cimetière, niché sur le côté de la colline, assombrit un peu plus ce sinistre paysage.
Passant rapidement son chemin, l’embarcation fait de nouveau face à une grotte ressemblant à la gueule béante d’un tigre. Les visiteurs pénètrent au sein de la célèbre caverne aux merveilles d’Aladdin. Ils peuvent alors en admirer l’intérieur dont les murs sont parés de joyaux par milliers. Le malicieux Abu tente d'ailleurs de dérober quelques pièces amoncelées sur plusieurs tas d'or alors que, non loin de lui, un bijou couleur rubis, trésor interdit, attise les convoitises. La fameuse lampe, perchée sur le haut d'une bute et éclairée par un puits de lumière, scintille, quant à elle, de mille feux. Le Génie n'est pas encore réveillé qu'il est déjà l’heure pour tous de quitter cette caverne au trésor inestimable.
Les invités se trouvent alors plongés dans les légendes du Roi Arthur et découvrent l’épée Excalibur toute scintillante. Deux fontaines l'entourent tandis que, scellée dans son enclume, elle semble imprenable. De l'autre côté de la rive, ils peuvent aussi découvrir une forêt constituée de très nombreuses variétés d'arbustes.
Très rapidement la barque poursuit son chemin et plonge les passagers au cœur d’un village qui semble familier. Assise sur un puits, entourée de deux brebis, Belle est en pleine séance de lecture. Le village, constitué de nombreuses échoppes, est chatoyant et calme. Les invités les plus avertis pourront apercevoir la maison de Belle ainsi que le château de la Bête, au loin, derrière la forêt, niché tout en haut d’une colline.
Afin de terminer ce voyage féérique l’embarcation prend la direction de la Cité d'Émeraude du pays d’Oz. L’immense bâtisse couleur émeraude accueille ses héros, l'épouvantail, le lion peureux et le bûcheron en fer blanc, tout droit venus de la route pavée de briques jaunes.
Finissant leur périple sur le quai où ils l’ont commencé, les intrépides voyageurs se retrouvent de nouveau à bon port, prêts à poursuivre leurs aventures, gardant en mémoire cette parenthèse enchantée et apaisante.
La critique
Le parcours féerique du (Le) Pays des Contes de Fées transporte les passagers au cœur d’un paysage très immersif. Réalisés avec minutie, les décors à l’échelle 1/12, tout comme la mise en scène des personnages ou encore la musique, permettent en effet aux visiteurs de s’évader le temps d’une balade au fil de l’eau, à ciel ouvert.
Le concept de cette attraction remonte à l’envie originelle de Walt Disney de bâtir un « petit parc magique », en face des Walt Disney Studios à Burbank, rendant hommage aux œuvres littéraires et folklores internationaux. Sa passion pour les univers réduits et sa visite en 1951 de Madurodam, parc miniature aux Pays-Bas et des Jardins de Tivoli à Copenhague l'auraient en effet poussé à imaginer ce « liliputianland ». Il est d'ailleurs intéressant de noter que ces parcs européens créés au XIXème siècle ont inspiré le Maître tout au long de la construction de celui qui portera quelques années plus tard son nom.
En juillet 1955, Canal Boats of the World est donc inauguré au Disneyland Park. Il s’agissait alors d’un voyage autour du monde, notamment en Europe, à travers plusieurs décors miniaturisés. Malgré la passion de Walt Disney pour les miniatures et sa grande affection pour cette attraction, le manque d'argent, et l’ouverture précipitée du premier Parc californien, entraînent la fermeture rapide des lieux. Elle détient à ce titre le record d’une attraction Disney fermée le plus rapidement, n’ayant joui que de soixante et un jours d’exploitation. Il faudra ainsi attendre neuf mois pour que son concept soit revu et son nom modifié ; Storybook Land Canal ouvrant en lieu et place de Canal Boats of the World en juin 1956.
Inauguré le 26 mars 1994, Storybook Land ouvre, quant à lui, ses portes aux visiteurs deux ans après l’ouverture du Parc Disneyland : ils y découvrent alors deux nouvelles attractions, enchevêtrées l’une sur l’autre : Le Pays des Contes de Fées et Casey Jr - Le Petit Train du Cirque.
Le Pays des Contes de Fées était à l’origine sponsorisée par Mattel et ce, jusqu'en 2000, année de l'arrêt du partenariat commercial. Comme autant de clins d'oeil aux poupées de la marque de Barbie, son parcours est d'ailleurs constitué d'embarcations portant le nom d'héroïnes issues de l’univers Disney. Rapidement plébiscitée par le public, l'attraction, malgré des arrêts fréquents, offre une grande capacité d’accueil de nature à contenir les temps d’attente.
Le Pays des Contes de Fées présente donc onze scènes au sein d’un parcours en forme de huit étendu. Le début du voyage plonge les visiteurs au cœur d'un décor colossal où sont représentés des objets de taille démesurée comme des jouets ou un livre géant. Ouvert en son milieu, l'ouvrage représente le château de la Vallée Enchantée issu du conte Mickey et le Haricot Magique dans lequel le héros aux grandes oreilles et ses amis doivent affronter le malveillant Willie le géant. Cette scène d'ouverture, grandiose, contraste logiquement avec les paysages miniatures des autres séquences de l'attraction et laisse à penser qu'il s'agit pour les passagers d'adopter le point de vue d'un géant le temps de ce voyage féerique qu'est la traversée du (Le) Pays des Contes de Fées.
Évoluant au fil de l’eau, les passagers traversent quatre ponts ferroviaires que Casey Jr - Le Petit Train du Cirque emprunte juste au-dessus de leurs têtes. Les deux attractions s’entremêlent, en effet, parfaitement afin de créer un espace cohérent et féerique où paysages enchantés et châteaux de toutes tailles se côtoient. Les visiteurs peuvent d'ailleurs croiser le train de Casey Jr – Le Petit Train du Cirque et saluer ses passagers, tout en restant confortablement installés dans leurs barques. Sans pilote, les embarcations se déplacent elles aussi sur des rails selon la technique du tow boat ride, les bateaux à fond plat étant ainsi tractés par un câble immergé. Il est important de noter que, sur ce point, la version française de l'attraction se différencie de sa cousine californienne qui bénéficie elle d'un Cast Member sur chaque bateau. Il y a dans ce choix d'automatisation les conséquences des coûts salariaux en France rendant la main d'oeuvre de Disneyland Paris bien plus onéreuse que chez ses grands frères américains... Aux USA donc, le cast member présente chaque conte aux visiteurs, à l'instar du système existant sur d'autres parcours comme Jungle Cruise. Le costume des hôtes de l'attraction ne varie en revanche pas et plonge, dans la version parisienne et californienne, les visiteurs au cœur de cette croisière. Tirant son inspiration des costumes marins, la veste bleue, le pantalon rouge et le ciré jaune, la tenue des Cast Members s'affiche d'ailleurs en parfaite cohérence avec le thème de l'attraction et du Land où elle se situe.
Comme son nom l'indique, Le Pays des Contes de Fées constitue un véritable hommage à de nombreux contes originaux et internationaux, écrits entre autres par les frères Grimm (Blanche Neige et les Sept Nains, Raiponce, Hansel et Gretel) Hans Christian Andersen (La Petite Sirène), Sergueï Prokofiev (Pierre et le Loup) ou encore Lyman Frank Baum (Le Magicien d'Oz). Le voyage transporte en effet les visiteurs à travers ce petit monde féerique en mêlant des chefs-d’œuvres de la littérature enfantine, revisités par les studios Disney, avec des adaptations et créations de Walt Disney et ses équipes. Concernant le lien entre l'attraction et de nombreux contes, il est intéressant d'observer qu'une campagne faisant la promotion de l’attraction mettait en parallèle la taille réduite des paysages et les émotions « géantes » provoquées par le voyage au pays des contes de fées. Faisant référence à Gulliver ou encore aux bottes de sept lieues, notamment issues des œuvres La Belle au Bois Dormant ou Le Petit Poucet, cette publicité à destination d’un public francophone suggère bien que les visiteurs adoptent un point de vue d’un géant lors de la traversée des différentes scènes.
La nature, mise en valeur tout au long de l’attraction, sublime les histoires qui y sont présentées. Le soin apporté à la végétation, tantôt abondante, parfois plus domptée, permet, il est vrai, de créer des atmosphères différentes d’une scène à l’autre. L’utilisation d'arbustes constitue d'ailleurs la pierre angulaire des décors. Fruit de plusieurs années de miniaturisation d’arbres existants, la création de ce microcosme végétal représente ainsi une prouesse technique et artistique. Le fait que l'attraction soit située à l'orée de la première version de Fantasyland, ouverte en 1992, tout comme la présence de l’eau rend en outre le parcours fluide en créant une atmosphère apaisante. La musique qui transporte les visiteurs d’une scène à l’autre permet également à ces derniers d’être immergés au cœur des histoires narrées. Ils redécouvrent alors avec plaisir des versions instrumentales de thèmes musicaux iconiques tels que Heigh-Ho (Blanche Neige et les Sept Nains), Partir Là-Bas (La Petite Sirène), Peter in the Meadow (Pierre et le Loup), Night on the Bald Mountain (Fantasia), Nuits d'Arabie (Aladdin), La Légende d'Excalibur (Merlin l'Enchanteur), Transformation (La Belle et la Bête)
À son ouverture, Le Pays des Contes de Fées comportait exclusivement des décors et était dépourvu de personnages. Afin de rendre le parcours et les scènes plus compréhensibles et immersives, il a été décidé de rajouter par la suite les personnages correspondant aux contes narrés dans chaque tableau. Ces ajouts, très finement réalisés, ont donné une toute nouvelle dimension à l’attraction. Ainsi les passagers ont le plaisir de retrouver, entre autre, le Prince Éric, Abu, Belle ou encore les Personnages d' Oz, Un Monde Extraordinaire. Peu inspirée tout de même, la présence incongrue de Chernabog, situé en haut du donjon d'un château de la ville interroge : ce personnage trouverait en effet plus facilement sa place au sommet du Mont Chauve ! Il est par ailleurs intéressant de noter que le palais de la Cité d'Émeraude situé à la fin de l'attraction a été créé de toute pièce par les Imagineers qui ont réalisé l'attraction : il ne ressemble à aucun édifice conçu pour des précédentes réalisations cinématographiques du Pays d'Oz et notamment pas à celui du Magicien d'Oz réalisé par les studios Metro-Goldwyn-Mayer en 1939.
Des hommages plus discrets, basés sur des productions moins populaires, sont, de plus, ici ou là, rendus tout au long de l'attraction. À ce titre, les passagers les plus avertis remarqueront la ressemblance entre le moulin présent en haut de la colline dans les premières scènes de l'attraction et celui du cartoon Le Vieux Moulin issu des Silly Symphonies. C'est d'autant plus troublant que les concepteurs de Disneyland Paris se sont déjà inspirés de cette production cinématographique pour l'attraction Les Pirouettes du Vieux Moulin, roue panoramique qui a officié de 1993 à 2002 au cœur de Fantasyland.
De même, certaines modifications ont été appliquées au fur et à mesure des créations des Studios Disney. Dès la conception l'attraction de Marne-la-Vallée au début des années 1990, le parcours a été adapté afin d'être en cohérence avec les actualités de The Walt Disney Company. C'est ainsi que la grotte dans laquelle les passagers s'engouffrent ne représente pas Monstro, la baleine issu du chef-d'œuvre Pinocchio (comme c'est le cas dans l'attraction californienne) mais la gueule du tigre, gardien de la Caverne aux Merveilles dans Aladdin, film d'animation dont la première diffusion remonte à peine à deux ans avant l'ouverture de l'attraction. Il est intéressant de noter que, concernant cette même attraction, le panonceau indiquant le titre de cette scène était initialement écrit "Aladin", avec un seul "d", comme le veut l'orthographe française. Néanmoins, pour des soucis de cohérence, un second "d" a été ajouté, présentant la scène d'"Aladdin" avec l'orthographe anglo-saxonne, comme utilisée pour le titre du film d'animation et l'ensemble de ses produits dérivés en France et à l'international. Le 28 décembre 2010, la tour de Raiponce, qui a toujours été présente dans Le Pays des Contes de Fées, a été remplacée par une réplique de celle du film d’animation sorti la même année. Les passagers les plus attentifs pourront même observer Flynn Rider grimpant à la chevelure de Raiponce...
Le Pays des Contes de Fées se révèle sous un autre jour à la nuit tombée. Le système d'éclairage utilisé au sein de l'attraction permet, en effet, de mettre en valeur les décors du parcours selon une nouvelle ambiance, rendant les paysages plus mystérieux et apaisants. De même les éclairages, en forme de fleur, disséminés tout au long de parcours créent un univers cohérent en renforçant le sentiment d'un véritable voyage à travers de nombreux paysages arborés.
Le Pays des Contes de Fées est une attraction familiale qui saura séduire petits et grands. En proposant une expérience immersive, cet hommage aux contes internationaux permet aux visiteurs de passer un moment agréable et distrayant loin des foules rencontrées dans d’autres parties du Parc.