Le Mans 66
Le synopsis
La critique
Le Mans 66 tient le pari de prendre son temps pour raconter l’histoire d’un exploit mené à toute vitesse par deux hommes résolus à pousser leur passion vers l’excellence. En restituant l’ambiance des courses automobiles des années 60 et en exposant son propos avec une réalisation soignée, il passionne jusqu’aux spectateurs les plus hermétiques aux vrombissements des bolides.
L’histoire du long-métrage est basée sur la rivalité historique entre deux écuries automobiles. La Ford Motor Company marque le pas et patine au début des années 1960. Henry Ford II, le petit-fils aîné du fondateur de l’entreprise Henry Ford, en prend alors les rênes (ou le volant) et décide de la moderniser. Il s’agit en effet de répondre à la demande des baby-boomers, qui ne veulent plus de la voiture familiale de papa mais souhaitent conduire des véhicules au style affirmé et à la lignée sportive. Et quoi de mieux pour affirmer ce changement de philosophie et vendre ses véhicules aux marchés du monde entier que de bénéficier de l’aura d’une marque comme Ferrari ? L’écurie italienne règne il est vrai sur les 24 Heures du Mans en 1958 puis chaque année entre 1960 et 1965. Ford propose alors à Enzo Ferrari d’acquérir la marque au cheval cabré, qu’il a créée en 1939. Mais ce dernier refuse quand il réalise qu’il perdra le pouvoir sur la Scuderia. Le film romance d’ailleurs dans son introduction le refus de l’Italien, celui-ci y jouant un mauvais coup aux Américains pour vendre sa compagnie au meilleur prix à Fiat. En réalité, la compagnie de Turin n’a acquis des parts de celle de Maranello qu’en 1969.
Suite à cette acquisition ratée, Henry Ford II décide d’établir la suprématie de ses véhicules en affrontant ceux d’Enzo Ferrari sur les circuits. L’idée est en effet de concurrencer – et de battre – la Scuderia Ferrari dans l’épreuve reine des 24 Heures du Mans. La course française figure en effet parmi les plus mythiques, si ce n’est la plus légendaire, du sport automobile. Créée en 1923 par l’Automobile Club de l’Ouest, elle se tient traditionnellement chaque année en juin dans la préfecture du Département de la Sarthe et vise à voir des équipages de deux pilotes se relayer pendant une course d’une durée de vingt-quatre heures sur un circuit réputé pour sa difficulté. Dans les années 50 et 60, les 24 Heures sont un véritable outil de communication et un vecteur d’influence pour les constructeurs. Tous donnent ainsi dans la surenchère, quitte à risquer des accidents majeurs. L’édition 1955 voit en conséquence plus de 80 personnes perdre la vie, dont le pilote de la Mercedes-Benz 300 SLR, Pierre Levegh, après que plusieurs morceaux de son véhicule se soient catapultés dans les tribunes.
L’idée d’un film narrant la rivalité entre Ford et Ferrari pour installer une suprématie sur la course mythique des 24 Heures du Mans remonte au début des années 2010. Publié en 2009, l’ouvrage Go Like Hell: Ford, Ferrari and Their Battle for Speed and Glory at Le Mans de l’auteur et journaliste américain A.J. Baime présente en effet toutes les qualités nécessaires pour être porté à l’écran. Michael Mann, le réalisateur de Heat (1995), est d’abord envisagé pour réaliser un long-métrage basé sur le livre. Joseph Kosinski, qui vient de réaliser pour Disney son premier film avec le grisant Tron L’Héritage (2010), est ensuite pressenti en 2013 pour diriger l’opus. Brad Pitt et Tom Cruise sont envisagés pour figurer dans le film, ce dernier devant interpréter Carroll Shelby. Le projet est finalement abandonné et réapparaît à la fin de la décennie en reprenant le script rédigé par John-Henry Butterworth (Edge of Tomorrow), Jason Keller (Machine Gun) et Jez Butterworth qui a coécrit Cruella, le film en prises de vues réelles prévu par Disney en 2021 dans lequel Emma Stone (La Favorite) doit interpréter la célèbre méchante des (Les) 101 Dalmatiens (1961).
James Mangold est choisi pour diriger le film. Né le 16 décembre 1963 à New York, le réalisateur est admis dans le cursus cinéma du California Institute of the Arts ou CalArts, l’école d’art fondée en 1961 par Walt Disney. À la sortie de l’institution en 1985, il signe un contrat avec Disney qui l’amène à co-écrire le téléfilm Un Cerf Dans la Ville diffusé en 1986 dans le cadre de l’émission d’anthologie The Disney Sunday Movie et Oliver & Compagnie (1988) pour les Walt Disney Animation Studios. Il reprend ensuite ses études de cinéma avant de réaliser notamment Copland (1997) et Kate et Léopold (2001) pour Miramax, Une Vie Volée (1999) pour lequel Angelina Jolie remporte l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle, Walk the Line (2005) et Night and Day (2010) pour 20th Century Fox. Il rejoint ensuite l’univers des X-Men en coécrivant et en dirigeant le décevant Wolverine, le Combat de l'Immortel (2013) puis l’excellent Logan (2017), pour lequel il dispose d’une grande liberté et peut offrir un grand film au mutant aux griffes rétractiles interprété par Hugh Jackman.
Le travail effectué par le réalisateur sur Le Mans 66 est excellent, se révélant autant à l’aise pour filmer des scènes de dialogue que les courses effrénées. Menées tambour battant, ces dernières sont d’ailleurs particulièrement haletantes, la grande vitesse des véhicules et le nombre de voitures figurant simultanément à l’écran n’entravant en rien leur lisibilité. Difficiles à orchestrer, elles bénéficient d’images de synthèse discrètes qui ont surtout permis de corriger certaines erreurs de continuité, bien que quelques raccords perfectibles puissent être perçus par un œil attentif et tatillon. Ces rares erreurs sont toutefois largement pardonnées tant James Mangold fait preuve de subtilité dans sa réalisation, chose rare dans les films présentant des courses automobiles.
James Mangold a visiblement pris du plaisir à reconstituer les années 60, Le Mans 66 restituant cette période par sa photographie, sa musique, ses décors et - évidemment - ses voitures. S’en dégage une atmosphère positive qui apporte une nostalgie bienveillante, y compris au spectateur n’ayant pas vécu cette décennie. Cette volonté d’authenticité s’applique également aux lieux explorés et notamment au célèbre circuit des 24 heures, quatre lieux de tournage différents étant mobilisés pour rendre compte de ce qu’était le site en 1966. Cette peinture de l’époque constitue un cadre soigné pour l’histoire racontée et contribue à sa crédibilité.
Un grand soin est également apporté à la contextualisation de l’histoire. Le long-métrage prend en effet un certain temps pour introduire la situation économique qui a conduit Ford à se lancer dans la course automobile. Ces explications, effectuées en parallèle de la présentation des personnages, permettent de cerner le cadre qui est à l’origine des exploits sportifs et techniques réalisés par Shelby, Miles et leur équipe. De la même manière que narrer la conquête de la lune sans évoquer la guerre froide serait incomplet, montrer l’édition 1966 des 24 Heures du Mans sans aborder ses origines serait sans intérêt au cinéma. Cet effort didactique est donc à saluer, d’autant qu’il est parfaitement réalisé et ne souffre d’aucune lenteur. Malgré sa durée de plus de 2h30, Le Mans 66 ne donne en effet jamais au spectateur l’envie de regarder sa montre, celui-ci se retrouvant pleinement immergé dans l’histoire qui lui est racontée.
L'aventure narrée par Le Mans 66 est donc centrée autour des personnages de Carroll Shelby et Ken Miles, qui sont historiquement à l’origine de l’exploit de Ford.
Carroll Shelby est en effet recruté par la compagnie de Détroit pour relever le défi d’une victoire aux 24 Heures du Mans. Né en 1923, il rencontre le succès dans la course automobile et remporte la course sarthoise en 1959 sous les couleurs d’Aston Martin. Peu après, il est contraint d’arrêter sa carrière de pilote pour des raisons de santé et doit se résoudre à vivre la tension de la course par procuration. Il lance alors Shelby American, entreprise spécialisée dans la customisation sportive d’automobiles. Il travaille notamment intensivement sur la Ford GT40, pour laquelle l’entreprise de Detroit le sollicite au moment de se lancer dans la course de 1966. Au cours de sa vie, il concevra des modèles désormais considérés comme mythiques et notamment ceux de la Ford Mustang qui portent son nom.
Dans l’opus, Carroll Shelby est interprété par Matt Damon. Né le 8 octobre 1970 à Cambridge dans le Massachusetts, le jeune acteur se produit dans la troupe de théâtre de son lycée. Alors qu’il étudie à Harvard, il écrit puis peaufine avec son ami Ben Affleck le scénario du chef d’œuvre qu’il a réussi à faire acheter par Miramax et qui le révèle. Will Hunting (1997), dans lequel il joue aux côtés d’Affleck et de Robin Williams, est en effet un grand succès public et critique qui remporte l’Oscar du Meilleur Scénario Original et de nombreuses nominations. L’acteur joue ensuite le rôle titre d’Il Faut Sauver le Soldat Ryan (1998), dans Le Talentueux Mr. Ripley (1999) et De si Jolis Chevaux (2000) avant de camper des personnages centraux dans la trilogie Ocean et la saga Jason Bourne. Sa filmographie le voit interpréter des rôles variés tels qu’un joueur de rugby sud-africain dans Invictus (2009) ou un astronaute dans Seul sur Mars (2015).
Matt Damon livre ici une très bonne performance et adopte avec aisance l’accent texan de Shelby en restituant son charisme dans les scènes où il étale ses talents de conviction face à l’élite dirigeante de Ford. Il suscite l’émotion chez le spectateur et notamment dans une scène finale subtile et touchante qui suscite la mélancolie. Durant la totalité du long-métrage, la complicité contrariée de son personnage avec Ken Miles est passionnante à suivre.
Ken Miles est en effet le pilote choisi par Shelby pour tester et piloter la Ford GT40. Né en 1918 à Birmingham en Angleterre, il combat dans l’armée britannique lors de la Seconde Guerre mondiale. Devenu par la suite pilote au Royaume-Uni, il finit par émigrer pour s’installer à Los Angeles, où il continue de développer ses talents dans la conduite et la mécanique.
Dans Le Mans 66, le célèbre pilote est joué par Christian Bale. Né le 30 janvier 1974 à Haverfordwest au Pays de Galles mais néanmoins Anglais, le jeune acteur débute dans des publicités et à la télévision avant de percer en 1987 dans Empire du Soleil de Steven Spielberg. Pour Disney, il joue ensuite dans la comédie musicale Newsies - The News Boys (1992) et dans le drame - mais également musical - Swing Kids (1993) sous le label Hollywood Pictures, avant de doubler Thomas, l’ami de John Smith, dans Pocahontas, une Légende Indienne (1995). Après avoir été acclamé pour le rôle du tueur en série Patrick Bateman dans American Psycho (1999), il joue notamment dans le très oubliable Le Règne du Feu (2002) pour Touchstone Pictures et dans Equilibrium (2002) pour Dimension. C’est le personnage de Batman qui fait définitivement entrer l’acteur dans la postérité avec l’excellente trilogie The Dark Knight, réalisée entre 2005 et 2012 par Christopher Nolan, qu’il retrouve dans le non moins génial Le Prestige en 2006.
Habitant totalement les personnages qu’il incarne à l’écran, Bale est un habitué des transformations physiques spectaculaires. Pour interpréter l’affuté Ken Miles, il doit perdre près de 30 kg en sept mois, le tournage de Le Mans 66 suivant celui de Vice (2018), pour lequel il a pris du poids afin de jouer le rôle de Dick Cheney. Son secret ? Il arrête simplement de manger ! La méthode semble être la bonne tant l’acteur est crédible en tant que coureur automobile. Totalement naturel au volant de sa GT40, il réussit la prouesse de faire vivre la course au spectateur par procuration, avec le sentiment d’être assis aux côtés de Miles dans l’habitacle du bolide. Il dépeint également la personnalité complexe de cet homme capable d’excès de colère comme de moments de tendresse avec sa femme et son fils. Traversant une période délicate de sa vie au cours de laquelle il s’interroge sur ses volontés profondes, le personnage de Miles interpelle et passionne durant l’ensemble de l’opus au cours duquel son destin est exposé. Le pilote semble revivre au volant et il est prêt pour cela à affronter tous les dangers. Il contribue également à l’humour qui est présent tout au long du long-métrage, son accent et son phrasé caractéristiques du centre de l’Angleterre y contribuant nettement en créant un décalage avec l’univers très américain dans lequel il est immergé.
Le personnage de Mollie Miles, la femme du pilote, partage ce trait. Elle est incarnée par Caitriona Balfe, ancien mannequin et actrice irlandaise notamment connue pour avoir joué dans Super 8 (2011), Insaisissables (2013) et depuis 2014 dans la série Outlander. La comédienne livre une excellente prestation dans le rôle de cette femme très attachante qui forme avec son mari un couple fusionnel. Le film s’attache ainsi à montrer qu’elle détient une position de force dans un couple au sein duquel elle doit assumer les décisions pour faire vivre sa famille en dépit des difficultés que rencontre un homme qu’elle aime malgré tout inconditionnellement. Elle est cependant présentée comme vivant exclusivement au travers de son époux et du soutien indéfectible qu’elle lui apporte, reflétant là une position appartenant à une autre époque qui ne suscitera guère la nostalgie des progressistes.
Figure également dans Le Mans 66 une galerie de personnages secondaires aux incarnations réussies. Jon Bernthal (The Punisher) joue le rôle de Lee Iacocca, vice-président de Ford qui fait preuve de pragmatisme pour conserver son rang dans l’élite dirigeante de la société tout en ne pouvant s’empêcher de ressentir de la sympathie pour Shelby et Miles. Tracy Letts (Pentagon Papers) incarne Henry Ford II, CEO de l’entreprise créée par son grand-père qui use tant bien que mal de son autorité pour parvenir à honorer l’héritage familial. Josh Lucas (Fashion Victime) joue quant à lui le rôle du sournois Leo Beebe, cadre de Ford prêt à tout pour grimper dans la hiérarchie du constructeur automobile, quitte à mettre volontairement en échec le projet de Shelby. Enfin, Noah Jupe (Bienvenue à Suburbicon) convainc en tant que Peter, le fils de Mollie et Ken Miles. La relation de l’enfant avec son père est touchante et s’avère poignante dans plusieurs scènes.
La force de ces caractérisations est mise au service de l’exploration de thèmes forts traités avec intelligence. Le plus lisible évoque avec évidence la détermination de l’homme à réussir des exploits, ici techniques et sportifs. Shelby et Miles, accompagnés de leur équipe de fidèles, repoussent, en effet, sans cesse les limites de leur ingéniosité et de leur courage pour atteindre leur objectif et exploser tous les records établis. Ils doivent pour cela se battre contre la perfidie et les difficultés inhérentes à la recherche de la performance mais aussi contre leurs propres personnalités.
Plus étonnamment, mais de manière tout aussi pertinente et présentant même encore davantage d’intérêt, Le Mans 66 sonne à plusieurs occasions comme un essai sur la résignation. Le film traite il est vrai d’hommes qui se voient contraints, par leur raison ou par la force des choses, à renoncer à leur volonté la plus chère et à ce pour quoi ils pensent être nés. Il ne faut cependant pas y voir de l’amertume, la morale se voulant plutôt positive. La résignation n’y est pas montrée comme étant une fatalité mais plutôt comme un sentiment pouvant être dépassé pour atteindre quelque chose de différent.
Le long-métrage explore par ailleurs la relation entre l’homme et la machine. Shelby conçoit des moteurs et voitures qu’il ne peut plus exploiter de lui-même à leur plein potentiel. Il ne peut toutefois s’empêcher de les utiliser ponctuellement pour libérer sa frustration ou pour parvenir à ses fins, notamment dans une scène jubilatoire. Mais c’est entre Miles et sa Ford GT40 que le lien est le plus poussé. Le pilote communique littéralement avec son bolide et s’adresse à lui comme à une personne. Il contourne avec lui les difficultés qu’il rencontre fréquemment avec les êtres humains, à l’exception notable de sa femme et de son fils. La machine prend cependant parfois une trop grande autonomie et peut s’avérer incontrôlable pour son créateur et maître, entraînant pour ce dernier un grand péril.
Outre l’automobile, la machine revêt dans Le Mans 66 l’habit de l’appareil bureaucratique créé par l’homme. La compagnie Ford est totalement ankylosée dans une organisation ubuesque où les échelons stratégiques sont décuplés et occupés par des incompétents qui privilégient leur intérêt personnel et la reconnaissance qu’ils pourront tirer de chaque situation à la bonne marche de l’entreprise. Barrant à plusieurs reprises la route des héros du film, ce monstre tentaculaire est l’illustration des directions arrogantes d’entreprises qui, perdues dans les profondeurs des egos qui les composent, perdent le fil de l’innovation et inhibent les talents. Le scénario livre là une critique sociale pertinente qui trouve sa place dans le propos général du long-métrage.
Figurant parmi les atouts de Le Mans 66, sa musique est un ravissement pour les oreilles des spectateurs tant elle apporte un complément bienvenu au ronronnement caractéristique des véhicules. Elle est signée par Marco Beltrami, notamment connu pour avoir composé les bandes originales de la saga Scream, de Blade II (2002) ou de Die Hard 4 : Retour en Enfer (2007). Il a également déjà collaboré avec James Mangold pour ses films 3h10 pour Yuma (2007), Wolverine, le Combat de l'Immortel (2013) et Logan (2017).
Son travail est ici une merveille avec des compositions soulignant les différentes ambiances dépeintes par le film, tantôt jazz et tantôt rock’n’roll. La basse - et parfois la contrebasse - y joue à chaque fois un rôle majeur en donnant une sensation de groove supplémentaire à un film qui n’en manque pas. Le spectateur se surprend en effet à vouloir taper du pied tant la bande son est plaisante dans un opus qui n’a pourtant, dans son objet, rien de musical. Et de fait, les notes n’ont pas la prétention de vouloir masquer le bruit des moteurs lorsque ceux-ci retentissent et se contentent de rythmer les différentes scènes en totale harmonie avec l’ambiance des 60’s dépeinte.
L’enjeu est fort pour la sortie de Le Mans 66 alors que les premiers mois de 20th Century Fox sous la bannière de The Walt Disney Company sont délicats. Après le flop de X-Men : Dark Phoenix, les résultats de l’entreprise pour le troisième trimestre fiscal de l’exercice 2019 sont en effet décevants, le studio à la fanfare étant responsable de 170 millions de dollars de perte. La suite de l’année n’est pas plus reluisante avec Stuber, Dans les Yeux d’Enzo et Ad Astra qui remboursent leurs budgets mais ne font pas se déplacer les foules en masse. La critique de ces films est de plus négative, à l’exception de ce dernier qui est notamment loué par la presse spécialisée bien que le public soit plus mitigé.
Le Mans 66 est quant à lui particulièrement bien accueilli par les critiques lors de sa première projection lors du Festival du Film de Telluride le 30 août 2019, ainsi que lors du Festival International du Film de Toronto le 9 septembre 2019. Si les courses spectaculaires sont appréciées, c’est surtout la capacité de l'opus à intéresser et à émouvoir le spectateur - y compris ceux que le sport automobile laisse de marbre - qui est saluée. Les spécialistes s’accordent d'ailleurs à penser que Le Mans 66 pourrait entrer dans la course aux Oscars. Les deux acteurs principaux peuvent notamment prétendre à des nominations tant leur performance est remarquable. Il en va de même pour la photographie, la musique, les costumes, les décors et le mixage sonore. Et il va sans dire que Disney apprécierait que sa nouvelle filiale se démarque lors de la plus grande cérémonie de récompenses. Cela dépendra en partie de l’enthousiasme que montrera le public pour lui lors de sa sortie américaine le 15 novembre 2019 alors que sa sortie en France, pays des 24 Heures du Mans, est fixée le 13 novembre 2019.
Le Mans 66 est un excellent film qui parvient à passionner le grand public avec l'un des plus grands exploits du sport automobile. Matt Damon et surtout Christian Bale y sont brillants en interprétant les charismatiques Carroll Shelby et Ken Miles dans une histoire vraie racontée et mise en scène avec la précision des plus grands pilotes.