Les Gardiens de la Galaxie
Vol. 2

Titre original :
Guardians of the Galaxy Vol. 2
Production :
Marvel Studios
Date de sortie USA :
Le 05 mai 2017
Genre :
Science-fiction
IMAX
3-D
Réalisation :
James Gunn
Musique :
Tyler Bates
Durée :
137 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Après une mission qui se termine mal, Peter Quill et son équipe sont sauvés par un mystérieux bienfaiteur qui s'avère être le père du jeune terrien...

La critique

rédigée par
Publiée le 24 avril 2017

Les Gardiens de la Galaxie reviennent dans un film nommé très à propos, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. Cette suite se révèle ainsi à la fois plus fun et plus drôle que le premier opus avec des situations toujours cocasses et des dialogues, souvent potaches, qui font mouche. Toutefois, par rapport au film de référence, ce nouveau volet se veut - toute proportion gardée - plus intimiste dans ses thématiques qui se concentrent sur la relation des personnages. L'aventure est ainsi une ode à la famille sous toutes ses formes, mise en musique sur des tubes des seventies toujours plaisants à réécouter.

Quand Les Gardiens de la Galaxie sort en 2014, le film est alors considéré comme un gros risque. Non seulement, Marvel puise dans son catalogue des personnages qui sont quasi-inconnus du grand public mais en plus, ils ne sont pas des super-héros comme la Maison des Idées a l'habitude d'en proposer au cinéma. Se déroulant dans l'espace, les aventures de Peter Quill et ses nouveaux amis flirtent bien plus avec de la science-fiction pure et dure réunissant vaisseaux, planètes exotiques et autres montres de l'espace. Le public et la critique allaient-ils suivre ? Avant la sortie du film, le doute était permis. Au final, non seulement le succès est au rendez-vous mais le plébiscite n'est pas loin : l'opus étant vu comme un vent de fraîcheur et de nouveauté chez Marvel. Les Gardiens de la Galaxie va ainsi rapporter pas moins de 94 millions de dollars pour son premier week-end aux États-Unis, un record pour un mois d'août. Au total, il ramène 333 millions de dollars au pays de l'Oncle Sam et pas moins de 773 millions de dollars dans le monde entier devenant à l'époque le troisième meilleur score du Marvel Cinematic Universe derrière Marvel's Avengers et Iron Man 3. Le film va prouver à tous que Marvel est capable de créer des franchises à fort potentiel même avec d'obscurs personnages. Et le label ne va pas s'en priver. Rapidement, une série animée, sans lien avec les MCU, est proposée en 2015 sous le titre Les Gardiens de la Galaxie. Une web-série dérivée est ensuite lancée en 2017 intitulée Rocket & Groot. Enfin, en mai 2017, à Disney California Adventure au Disneyland Resort à Anaheim en Californie, l'ancienne attraction The Twilight Zone Tower of Terror est carrément rethématisée sur le film Les Gardiens de la Galaxie et réouvre sous le nom de Guardians of the Galaxy - Mission: BREAKOUT!.

Succès aidant, une suite est très vite annoncée. James Gunn, le réalisateur du premier film, ravi de son travail et de sa collaboration avec Marvel, rempile ainsi pour le deuxième volet avec, confesse-t-il bien volontiers, déjà plein d'idées pour continuer l'aventure. Né le 5 août 1970 à Saint-Louis, dans le Missouri, l'artiste fait ses débuts dans le cinéma en tant que scénariste au milieu des années 90. En 2002, Warner requiert ses services pour l'adaptation des aventures du chien détective dans Scooby-Doo et sa suite, Scooby-Doo 2 : Les Monstres se Déchaînent, en 2004. Déjà scénariste, acteur et producteur, James Gunn s'essaye en 2006 à la réalisation, avec la comédie horrifique Horribilis. En 2010, il retourne derrière la caméra pour la comédie noire et sanglante, Super. 2012 sera l'année de sa consécration quand il se voit confier la réalisation d'une super production Marvel : Les Gardiens de la Galaxie. Il enchaîne aussitôt sur la suite du film... Et avant même la sortie des (Les) Gardiens de la Galaxie Vol. 2, Marvel Studios annonce qu'il en réalisera le troisième volet, faisant de lui le seul réalisateur du MCU à gérer entièrement une trilogie, avec un début, un milieu et une fin pour son histoire.

Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 s'inscrit donc dans la Phase III du Marvel Cinematic Universe. Si les deux premiers longs-métrages de cette nouvelle phase, Captain America : Civil War et Doctor Strange étaient entièrement liés au grand canevas marvélien en préparant par petites touches le méga rassemblement que sera Avengers : Infinity War, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 ne fait, lui, aucune allusion au MCU à la différence de son aîné. Le premier film mettait , il est vrai, en avant le grand méchant Thanos et permettait de localiser l'une des six pierres de l'infini, l'Orbe de Morag alias la Pierre du Pouvoir. Dans le volume 2, rien de tout cela. Le réalisateur se concentre sur ses personnages et propose une histoire plus intimiste, même si bien-sûr il est à nouveau question de sauver la galaxie. En fait, la seule référence aux MCU est faite par la citation, plusieurs fois, du nom de Thanos.

Pour autant, si le film en lui-même n'est pas directement lié au MCU, tout bon fan de Marvel Studios sait qu'il se doit de rester devant l'écran jusqu'à la dernière minute du générique. Et, encore une fois, il ne sera pas déçu. Déjà car Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 regorge de petites clins d'œils sympathiques tout au long du défilé des noms de l'équipe du film, mais en plus, il propose pas moins de cinq scènes post-générique. La plupart sont amusantes et une est primordiale pour la suite du Marvel Cinematic Universe dont seuls les fans de comics seront en mesure d'en mesurer toute la portée...

Les Gardiens de la Galaxie Vol.2  est assurément un film au ton décalé. James Gunn décide d'ailleurs de l'annoncer d'emblée à travers une ouverture aussi jouissive qu'amusante. Dès les premières minutes, le spectateur est ainsi invité à participer à une bataille dont le point de vue est changé. Ce qui devrait être une grosse claque de violence et de testostérone se transforme en un ballet comique et mignon à souhait. L'humour est ainsi la première grande force du long-métrage. Les dialogues du film sont pour cela écrits aux petits oignons avec des vannes aussi drôles qu'improbables. Les réparties entre les personnages sont tout simplement hilarantes. Elles arrivent n'importe quand, souvent dans des situations où elles n'ont clairement pas leur place ce qui les rend encore plus cocasses. La scène de la bande adhésive est, par exemple, drôlissime car, encore une fois, elle démontre qu'il est possible ne pas se prendre au sérieux en se trouvant pourtant en plein milieu d'une bataille dantesque. En focalisant la caméra sur un détail certes grotesque mais dont la problématique est totalement en phase avec des personnages hauts en couleur, la jouissance narrative n'est pas loin. Rien n'est en réalité académique dans Les Gardiens de la Galaxie Vol.2, où tout du moins, dans la gestion du tempo. Le film propose assurément ses meilleurs moments quand il fait se quereller ses personnages, et ce, qu'importe la situation dans laquelle ils se trouvent.

James Gunn prouve s'il en était besoin qu'il sait utiliser à bon escient ses personnages et qu'il porte à leur endroit un amour infini. Là se trouve clairement l'autre grande force du film : il sublime la relation entre ses intervenants. Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 dispose ainsi d'une thématique au demeurant très simple mais particulièrement efficace : la famille dans sa définition la plus large. Le long-métrage délivre de la sorte un bien joli message. Les personnes qui s'aiment et se respectent le plus ne sont pas nécessairement ceux qui partagent un lien biologique. Les liens du cœur sont plus puissants que les liens du sang. Alors certes, le thème est vu et revu mais comme il est bien traité, il offre une puissance narrative juste incroyable. La relation qui s'installe entre les personnages peut s'avérer ainsi particulièrement touchante. A grands coups de vannes bien senties, les gardiens n'arrivent, en fait, pas à cacher leur amour ou leur amitié. Et le spectateur le ressent aussi profondément et ne peut s'empêcher d'aimer ces personnages tous plus cabossés les uns que les autres mais où chacun essaye de trouver une attache affective. Tous sont clairement attachants.

La galerie de personnages est donc à l'évidence le principal atout du film, anciens comme nouveaux.
Chris Pratt reprend ici son rôle de Peter Quill / Star-Lord. Il est encore une fois parfait, se révélant aussi drôle qu'attachant. Il montre de nouveau une certaine fébrilité et vulnérabilité touchante quand il retrouve la trace de son père redevenant alors le gamin qu'il aurait voulu être. Avec le reste de son équipe, il sait être un vrai chef sans faire preuve d'une autorité envahissante mais aussi et surtout un ami querelleur et charmeur.
Gamora est jouée de nouveau avec efficacité par Zoe Saldana. Le personnage n'arrive ici toujours pas à avouer ses sentiments mais doit apprendre à y parvenir tout en faisant la paix avec son passé.
Drax (Dave Bautista) est, pour sa part, égal à lui-même même s'il a perdu un peu son côté de brute épaisse. Par contre, il est toujours autant naïf avec un QI plus bas que la moyenne ce qui le rend particulièrement drôle. Lui aussi s'avère à la recherche d'une nouvelle famille qu'il a finalement trouvée dans cette équipe.
Rocket, dont la voix est toujours assumée par Bradley Cooper et la motion capture par Sean Gunn, le frère du réalisateur (ce dernier tient également le rôle de Kraglin, l'un des ravageurs de Yondu), a, en revanche, du mal à savoir quelle est sa place. Lui, l'être génétiquement modifié, s'est toujours senti seul et, même dans cette équipe, rechigne à s'ouvrir totalement et à simplement faire confiance. Il va ainsi se rendre compte que ses partenaires comptent vraiment beaucoup pour lui.
Groot connaît une grande évolution. Il s'était, en effet, sacrifié à la fin du premier volet ; seule une de ses pousses ayant pu être récupérée. Elle a ainsi donné naissance à Baby Groot, dont la voix est toujours prêtée par Vin Diesel. Baby Groot est réellement la star du film ! Chaque fois qu'il apparaît, il vole clairement la vedette aux autres. Ses apparitions sont toutes drôles et touchantes au point de rendre les spectateurs raides dingues du personnage.
D'autres intervenants secondaires du premier film font également leur retour à l'exemple de Yondu (Michael Rooker) ou Nebula (Karen Gillan). Eux aussi participent à approfondir la thématique du film sur la famille, la relation qu'ils entretiennent avec le reste de l'équipe étant particulièrement touchante.

Si Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 réutilise nombre de personnages du précédent volet, il en propose évidemment des nouveaux.
Le premier d'entre eux est Mantis. Cette super-héroïne est ainsi interprétée par Pom Klementieff. Créée en 1973 par Steve Englehart, elle est apparue la première fois dans Avengers #112. Le personnage a la particularité d'avoir été utilisé par son créateur dans plusieurs maisons d'édition avec quelques variations minimes d'apparences et de nom : d'abord chez Marvel puis DC Comics en passant ensuite par Eclipse et Image Comics avant de revenir définitivement chez l'éditeur qui l'a vu naître, Marvel. Madonne Céleste, Mantis, fait donc partie au début de sa carrière des Vengeurs avant d'apparaître à côté du Surfeur d'Argent et des Quatre Fantastiques. Dans le courant des années 2000, quand le personnage revient chez Marvel, elle est associée aux Gardiens de la Galaxie à partir de l'arc Annihilation : Conquest. Mantis a ainsi des pouvoir d'empathie lui permettant de ressentir les émotions des personnes qu'elle touche mais aussi de les calmer le cas échéant.
L'autre grand personnage du film est Ego, le père de Star-Lord. L'opus s'éloigne ici des comics sur la paternité de Peter Quill voulant, en cela, développer, sa propre mythologie. Le personnage retrouve donc enfin, après de très nombreuses années, le fils dont il avait perdu la trace après qu'il ait confié à Yondu la mission d'aller le récupérer sur Terre. Ego est campé, ici, par Kurt Russell toujours aussi charismatique. L'acteur affiche une longue carrière chez The Walt Disney Company. Il participe ainsi à un premier téléfilm en 1967 dans Willie and the Yank tandis que The Secret of Boyne Castle en 1969 forme sa deuxième et dernière production télévisée pour le label. Il reste ensuite surtout connu au sein des studios aux grandes oreilles pour ses très nombreux rôles au cinéma : Demain... des Hommes (1966), The One and Only, Genuine, Original, Family Band (1968), L'Ordinateur en Folie (1969), Un Singulier Directeur (1971), Pas Vu, Pas Pris (1972), Charley et l'Ange (1973), Superdad (1974) et L'Homme le Plus Fort du Monde (1975). L'acteur prête également sa voix au cartoon de 1970, Dad, Can I Borrow the Car ?, ainsi qu'à la voix adulte de Rouky dans Rox et Touky en 1981. Une fois adulte, et star confirmé, il est à l'affiche des films Captain Ron (1992) du label Touchstone Pictures, Tombstone (1994) du label Hollywood Pictures, et de Miracle (2004) et L'École Fantastique (2005) du label Disney. Coïncidence amusante, dans ce dernier film, il est aussi le père d'un super-héros.
Enfin, il se doit d'être appuyé, la présence d'Ayesha (dont le rôle est tenu par Elizabeth Debicki). Elle est la Grande Prêtresse Dorée des Souverains, un peuple qui cherche la perfection et déteste plus que tout la médiocrité et la duperie...
Avec des personnages aussi hétéroclites et cabossés que les Gardiens, l'affrontement entre les deux camps promet ainsi de belles étincelles aussi explosives que drôles. C'est d'autant plus vrai que se remarque l'apparition de quelques grands noms du cinéma ou de la télévision, plus en caméo ou avec un petit rôle, qui rajoute du piment et un côté fort sympathique à l'ensemble.

S'il fallait trouver un seul mais notable bémol dans Les Gardiens de la Galaxie Vol.2, il se trouve peut-être au niveau de son récit. Il n'a, en effet, rien de vraiment très innovant ou surprenant. En fait, le film va tambour battant et le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer - même si une petite baisse de régime se fait sentir en son milieu. Pour autant, il ne peut s'empêcher de se demander pendant la première moitié quelle est la finalité de l'histoire. Alors bien-sûr, l'humour et les personnages permettent amplement de compenser cette interrogation mais il faut attendre une bonne heure, et l'identité du grand antagoniste, pour que tous les éléments se mettent en place. S'installe alors un pseudo suspense sur les intentions du grand méchant cachant son jeu car la façon dont est amené le retournement est vue et revue si bien que la surprise n'en est pas une. La seule petite originalité - finalement assez rare dans un film Marvel Studios -  est donc de constater que le Super Méchant n'est pas annoncé dès le début du récit et que son véritable but soit caché. Une bien mince ambition tout de même ! Toutefois, et il est utile de le repréciser, cette faiblesse scénaristique n'empêche pas de passer un bon moment ; seul manque un petit zeste d'originalité dans le traitement des (Les) Gardiens de la Galaxie Vol.2 qui le place de fait un peu en deçà du premier volet.

Le côté intimiste de l'histoire est ainsi à la fois l'un des points forts de l'histoire mais aussi, paradoxalement, l'un de ses points faibles. Le premier opus affichait, il est vrai, une portée primordiale pour le MCU et une fin totalement dantesque. Ici, même si l'équipe doit à nouveau sauver l'univers, tout est presque fait en catimini. La bataille finale, même si elle est impressionnante, n'est pas aussi épique que celle sur Xandar. Elle est à l'image de la thématique du film, centrée sur l'équipe amenant une certaine émotion, plutôt réussie il faut l'avouer, mais bien moins intense et moins bluffante visuellement. Le spectateur ressort alors de l'aventure diverti par l'ambiance fun, amusé par l'humour et touché par les personnages. Par contre, il est moins estomaqué par ce qu'il vient de voir. Peut-être est-ce dû à la fin de l'effet de surprise dont disposait le premier volet ? Mais qu'il soit su que cela n'enlève en rien le fait que Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 est un très bon film qui remplit à merveille son objectif : faire passer un excellent moment.

Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 bénéficie d'ailleurs pour cela d'effets spéciaux de toute beauté à la hauteur de son aîné. Que cela soit les batailles spatiales, les planètes visitées ou les personnages créés par animation, tout est ici crédible et fait avec goût. L'opus est aussi très coloré et bien loin d'une mauvaise mode qui se voit chez d'autres studios où le terne et les filtres "sombres" sont utilisés sans discernement. Là, tout est clinquant et flamboyant soulignant à merveille le côté fun assumé du film.

La bande originale avait été l'un des éléments différenciants du premier volet. C'est donc peu dire que le Awesome Mix Vol. 2 était attendu au tournant. Au final, les chansons choisies sont dans la même veine que le film précédent même si l'ensemble s'avère être légèrement moins percutant. Déjà car la compilation propose moins de morceaux iconiques, ensuite car l'effet de surprise venu de l'utilisation de chansons des années 60 / 70 sur un récit de science-fiction est forcément moins surprenante s'agissant d'un deuxième volet.
La musique instrumentale signée de Tyler Bates qui reprend ici son rôle de compositeur est, pour sa part, toujours aussi efficace.

Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 est un film qui fait la part belle à ses personnages avec des répliques cultes et des situations improbables. Le spectateur est assuré de passer un bon moment, fun et drôle. Par contre, l'opus manque du petit zeste de surprise et du récit épique qui a fait la réputation du premier volet. Au final, les deux volets sont un peu différents, celui-ci étant contre toute attente légèrement plus intimiste malgré ses gros morceaux de bravoure. Tout se passe comme si les Gardiens sauvaient une nouvelle fois la Galaxie mais sans que personne ne le sache...

Les personnages

Poursuivre la visite

1984 • 2023
1966 • 2025

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.