Titre original :
Dad, Can I Borrow the Car ?
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 30 septembre 1970
Série :
Genre :
Animation 2D / Film "Live"
Réalisation :
Musique :
George Bruns
Durée :
22 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Un jeune homme explique en quoi la voiture est un élément essentiel dans sa vie, depuis sa naissance, tout au long de son enfance jusqu'au jour fatidique de la question que tout adolescent est appelé à poser : "Papa, tu me prêtes ta voiture ?".

La critique

rédigée par

Après le succès de C'est Pas Drôle d'Être un Oiseau sorti l'année précédente, Ward Kimball, un des Neuf Vieux Messieurs, remet le couvert pour un moyen-métrage tout aussi déjanté. Ce dernier constitue ainsi son avant-dernière participation à une œuvre de cinéma puisqu'il prend sa retraite en 1973, non sans avoir créé avant, l'émission de télévision The Mouse Factory et participé à l'animation de L'apprentie Sorcière.

Dad, Can I Borrow the Car ? est assurément un court-métrage difficile à classer. Totalement hors-norme, il est majoritairement un film "live" auquel sont adjoints de l'animation 2D, des arrêts sur images, du collage et tout un lot d'expérimentations visuelles. Bénéficiant, en outre, d'un montage particulièrement dynamique, l'ensemble s'inscrit vite dans une démarche avant-gardiste assumée, frisant l'absurde. Le peu d'animation utilisée pour lui est dû à Art Stevens qui connait bien Ward Kimball pour avoir travaillé à ses côtés sur des cartoons tels Les Instruments de Musique ou C'est Pas Drôle d'Être un Oiseau. La narration est, quant à elle, assurée de main de maître par Kurt Russell, l'égérie Disney de l'époque, vu dans de nombreux films du studio, Demain... des hommes, The One and Only, Genuine, Original, Family Band ou L'ordinateur en folie.

Dad, Can I Borrow the Car ? affiche une vision sans concession mais profondément comique de la passion des adolescents pour l'automobile. La critique est en effet féroce mais toujours drôle ; toutes les péripéties menant le fiston à la voiture sont ainsi immanquablement passées au vitriole. Rien d'étonnant dès lors à voir ses gazouillis de bambin n'être rien d'autres que des sons de klaxons qu'il conserve, des années plus tard, quand il s'agit, pour lui, de répondre à la morale déclamée par son père dès qu'il veut emprunter l'auto familiale. L'analyse corrosive de l'examen du permis de conduire est aussi un petit bijou d'humour, entre le code se déroulant dans un brouhaha indescriptible et la conduite pratiquée sous le contrôle d'un examinateur, vrai tyran. La scène où le jeune homme qui, quémandant l'autorisation paternelle pour pouvoir conduire, voit la main de son père devenir celle d'un monstre pour apposer finalement en guise de signature salvatrice une simple croix, est, ensuite, dans la même veine, tout aussi jouissive. L'étape de l'achat de la première auto d'occasion n'est, enfin, pas en reste et permet à l'animation discrète de donner vie aux bagnoles. A la différence de Susie, La Petite Coupée Bleue, leurs yeux ne se situent cependant pas dans le pare-brise mais dans les phares.

Malgré d'indéniables qualités, Dad, Can I Borrow the Car ? ne parvient pas à recréer la dynamique observée lors de la sortie de C'est Pas Drôle d'Être un Oiseau. Passé plutôt inaperçu, il a, en réalité, du mal à exister. Sa version longue, succédant à son format initial de 22 minutes, créée tout spécialement pour sa diffusion à la télévision dans l'émission, The Wonderful World of Disney, le 9 avril 1972 ne changera pas grand-chose à sa popularité en demi-teinte.

Véritable OVNI dans le catalogue Disney de l'époque, Dad, Can I Borrow the Car ? est un l'œuvre d'un visionnaire à l'humour corrosif, Ward Kimball, qui signe avec lui un parfait adieu cinématographique.

L'équipe du film

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