To the South Pole for Science
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Titre original : To the South Pole for Science Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 13 novembre 1957 Genre : Documentaire |
Réalisation : Winston Hibler Musique : Joseph S. Dubin Durée : 50 minutes |
Le synopsis
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La critique
To the South Pole for Science est un épisode diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine ABC Disneyland.
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Walt Disney présente, une nouvelle fois, la mission scientifique américaine lancée à l'occasion de l'Année Géophysique Internationale avant de passer la parole à Winston Hibler, connu principalement pour avoir été le narrateur des True-Life Adventures. S'il reste avant tout célèbre pour cette performance, il convient néanmoins de ne pas le réduire à ce seul exercice tant il a, à son actif, de nombreuses autres belles réalisations pour Disney durant sa longue carrière aux studios de 1942 à 1976. Il commence en effet à travailler sur les courts-métrages de propagande pour se consacrer ensuite à sa première œuvre de divertissement. Il écrit ainsi l'histoire de Johnny Pépin de Pomme, partie intégrante de Mélodie Cocktail sorti en 1948. Impressionné par le résultat obtenu, Walt Disney lui confie alors les scénarios des films Le Crapaud et le Maître d'École, Cendrillon et Alice au Pays des Merveilles. Il écrit également des chansons pour Peter Pan et La Belle aux Bois Dormant. Parallèlement, en 1946, il lui propose d'être le narrateur de sa nouvelle série de documentaires, les True-Life Adventures. Il juge, il est vrai, sa voix douce et pédagogue, parfaite pour le genre. Dès lors, il prendra en charge le récit de tous les épisodes de la série puis se voit également assigner la même tâche pour la collection de documentaires de mœurs People and Places dont il réalise, en outre, l'épisode Men Against the Artic, couronné de l'Oscar du Meilleur Court-Métrage. Parmi ses autres travaux pour les studios Disney, il signe de nombreux numéros de Disneyland, dont le présent épisode. Il produit aussi des longs-métrages d'acteurs tels Calloway, le Trappeur ou L'Île sur le Toit du Monde.
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La mission américaine « Operation Deepfreeze II » est lancée à l'occasion de l'Année Géophysique Internationale de 1957-1958. Cette dernière est un effort collaboratif entre quarante nations pour mener des études sur les sciences de la terre du pôle Nord au pôle Sud. Parmi les pays, certains dont le Royaume-Uni, la France, l'URSS et les États-Unis conviennent d'aller au pôle Sud, la zone la moins explorée de la Terre. Leur objectif est de faire progresser les connaissances mondiales sur l'hydrographie et les systèmes météorologiques de l'Antarctique, les mouvements des glaciers et la vie marine. L'US Navy est ainsi chargée de soutenir les scientifiques américains pour ces études et le contre-amiral Richard E. Byrd, un vétéran de quatre expéditions précédentes en Antarctique, est alors nommé officier responsable de l'expédition. Une première mission, dénommée « Operation Deepfreeze », a pour but de préparer une station de recherche permanente et d'ouvrir la voie à des recherches plus approfondies lors des opérations ultérieures. Une seconde « Operation Deepfreeze II » est mise en place dès l'année suivante, pendant l'été antarctique de novembre 1956 à février 1957, dans le but d'ouvrir d'autres stations tout autour du continent gelé. Comme pour la première, la Task Force 43, toujours commandée par le contre-amiral George J. Dufek, continue de fournir un soutien logistique à l'expédition.
Reproduisant le schéma de la première mission, « Operation Deepfreeze II » est filmée, à l'époque, par la marine américaine mais aussi par les studios Disney qui envoient cette fois-ci trois cinéastes : Lloyd Beebe et Elmo G. Jones déjà présents en 1955 ; mais aussi Jack C. Couffer qui s'ajoute à l'expédition de 1956. Des nombreuses images rapportées de ces deux expéditions, Walt Disney et ses équipes en tirent trois épisodes de cinquante minutes pour l'émission d'anthologie Disneyland : Antarctica - Past and Present, diffusée le 12 septembre 1956, Antarctica - Operation Deepfreeze, proposé le 5 juin 1957, et enfin To the South Pole for Science, retransmise le 13 novembre 1957. Des extraits de ces trois émissions sont finalement montés et compilés pour créer le quatorzième court-métrage de la série People and Places, Seven Cities of Antarctica, qui sort lui au cinéma le 25 décembre 1958.
To the South Pole for Science commence ainsi par une présentation de Winston Hibler qui montre les effets spéciaux qui ont permis de créer l'immense maquette de l'Antarctique utilisée dans les précédentes émissions. Le sujet du présent épisode est ensuite de présenter la construction des cinq dernières stations effectuées durant l'expédition « Operation Deepfreeze II », sachant tout de même que l'ouverture de la troisième, Byrd Station, a déjà été abordée lors de l'épisode précédent, Antarctica - Operation Deepfreeze. Le présent documentaire raconte d'abord l'aventure de deux bateaux, le navire Wyandot et le brise glace Staten Island, qui partent en direction de la Mer de Weddell. L'émission s'attarde dans un premier temps sur les recherches scientifiques faites durant la traversée mais aussi sur l'incroyable difficulté pour arriver à destination. Bloqué par les glaces durant les quelques jours entourant Noël, l'équipage en profite pour le fêter et s'offrir des cadeaux, manger un bon repas ou chanter des cantiques. La mer se libère alors et les bateaux peuvent repartir. Mais en arrivant sur le lieu prévu, le site s'avère bloqué par un immense iceberg infranchissable. L'équipée scientifique s'installe finalement quelques kilomètres plus loin et crée la quatrième base américaine, Ellsworth Station.
L'émission remonte ensuite le temps pour revenir en novembre 1956, de l'autre côté du continent, à Little America V où se prépare l'installation de la troisième base, Byrd Station. Malheureusement, pour y accéder, la route est pleine de crevasses. C'est donc un sacré challenge de sécuriser le convoi en envoyant une équipe trouver les pièges potentiels. Les images rapportées des immenses tunnels glacés sous la surface sont aussi impressionnantes que magnifiques. Finalement, après plusieurs semaines de tâtonnement, l'expédition arrive au Plateau Rockefeller où doit se construire la base et donne le signal de départ au convoi de construction. Ce dernier amène ainsi tout le matériel nécessaire afin d'ouvrir Byrd Station dans les temps, en janvier 1957. Le documentaire retourne ensuite une nouvelle fois dans le passé, en décembre 1956, pour suivre le cargo Arneb ainsi que le brise-glace The Northwind lorsqu'ils arrivent près de la Terre Victoria afin d'établir la base d'Hallett Station. Là aussi, les nombreuses difficultés sont exposées comme le déplacement d'une colonie de manchots qui se trouvait sur l'emplacement idéal pour la construction de la base mais aussi les dommages créés par la banquise sur l'Arneb au large du Cap Hallett. Finalement, la cinquième base ouvre elle aussi en janvier 1957.
L'épisode cite ensuite seulement très brièvement l'ouverture de la sixième base, Wilkes Station, en février 1957, en revenant juste sur les immenses icebergs que le convoi a rencontrés en mer pour atteindre le lieu choisi pour établir la base. Enfin, le documentaire va remonter une dernière fois le temps, en novembre 1956, pour parler en détails de la dernière et septième base américaine, Amundsen–Scott Station, située exactement au Pôle Sud. Partant de la station McMurdo, la Navy, les Marines et l'Air Force vont alors travailler conjointement pour ouvrir la base. L'émission montre, là aussi, l'incroyable challenge du transfert de matériel notamment par avion. Cela permet aussi de proposer des belles images du mont Erebus, le volcan en activité le plus austral du monde. Certains hommes arrivent eux sur place avec des chiens de traineaux et montent un camp provisoire en attendant l'arrivée des matériaux nécessaires à une construction pérenne. L'ouverture de Amundsen–Scott Station est clairement la plus notable, la plus emblématique et la plus spectaculaire d'« Operation Deepfreeze II ». La base est en effet devenue le lieu idéal, grâce à sa situation géographique, pour des recherches météorologiques, astronomiques ou gravitationnelles.
To the South Pole for Science est donc la conclusion des trois émissions de Walt Disney consacrées à la conquête de l'Antarctique. Difficile d'accès de par son côté purement informationnel, elle n'en demeure pas moins une fenêtre incroyable sur une aventure humaine où plusieurs nations ont collaboré dans l'intérêt de la science, et au bénéfice de l'humanité tout entière.