Labels Affaire
L'article
En 1984, Ron Miller, le beau-fils de Walt, créa
Touchstone Pictures, un nouveau studio qui permettra la production de films
voulus plus matures que ceux de Walt Disney Pictures. Le premier film sera
Splash qui rencontrera le succès. Plus tard, deux autres
filiales seront créées (Hollywood Pictures et Disneynature) tandis qu'une autre
sera achetée (Miramax Films).
Habituellement, les films produits par une filiale Disney ne sont pas supposés
être présentés autrement que sous le label de la filiale en question. Pourtant,
certains films ont joué les indécis et se sont vus affublés de différents logos
au cours de leur carrière.
Le premier cas est celui des films de Walt Disney Pictures qui finissent chez Touchstone Pictures. Les deux seuls cas connus sont Baby... le Secret de la Légende Oubliée et Les Aventuriers de la Quatrième Dimension, tous deux produits par l'ancienne équipe de Disney mais finalement présentés par Touchstone Pictures, probablement pour agrandir son catalogue le plus rapidement possible et tenter de profiter de sa toute nouvelle notoriété offerte par Splash. Néanmoins, seuls les passionnés ont pu observer ce phénomène, étant donné que les deux films n'ont jamais arboré que le label Touchstone Pictures dès leur sortie. Autre cas mineur cette fois, Les Trois Mousquetaires a été distribué en VHS chez Touchstone Home Entertainment alors que c'est un film Walt Disney Pictures. Il a retrouvé son label Disney avec le DVD.
Le deuxième cas est l'inverse du précédent. Certains films de Touchstone Pictures sont parfois rejugés et il peut être estimé qu'ils "méritent" d'arborer le logo Walt Disney Pictures (à moins que ce ne soit Walt Disney Pictures qui mérite de profiter de la qualité des films en question). Le cas le plus populaire est celui de L'Étrange Noël de Monsieur Jack. Le film, réalisé par Henry Selick et produit par Tim Burton, était d'abord prévu chez Walt Disney Pictures, si l'on en croit la toute première bande-annonce du film qui commence avec le château de la Belle au Bois Dormant. Mais le film finit par être jugé trop sombre, trop morbide, et passe chez Touchstone Pictures. Il acquiert finalement une telle popularité qu'il est érigé au rang de film culte. Curieusement, Disney n'a plus honte d'associer son label à l'œuvre de Tim Burton devenu, on le comprendra sans peine, un réalisateur très respecté. Ainsi, lorsqu'en 2006, L'Étrange Noël de Monsieur Jack ressort dans les cinémas en Disney Digital 3-D, c'est sous le label Walt Disney Pictures. Il en est de même pour la nouvelle édition collector du film sortie le mois dernier.
Deuxième exemple de film Touchstone qui finit chez Disney : Benjamin Gates et le Trésor des Templiers. La première bande-annonce l'annonçait en effet chez Touchstone, et ce, à juste titre ; elle est en effet bourrée de poursuites citadines, d'explosions, d'armes à feu et d'un rythme digne des meilleurs films d'action. Cependant, la société change de stratégie et décide de miser sur le côté aventure et chasse au trésor et finit par le présenter sans sourciller comme un film Walt Disney Pictures. La saga se poursuit donc sous ce label, ce qui se ressent, le deuxième volet étant beaucoup plus aseptisé que le premier.
Parfois les changements de label s'opèrent lors du passage en format vidéo. C'est le cas de Turner & Hooch (Touchstone Pictures) avec Tom Hanks, Shanghai Kid (Touchstone Pictures) et de Spy Kids 2 : Espions en Herbe (Miramax/Dimension Films) qui se retrouvent édités dans la collection Ciné Disney Famille, jusque là réservée uniquement aux productions de Walt Disney Pictures. Ces situations sont parfois d'autant plus étonnantes quand seulement un épisode d'une saga est concerné. Ainsi, Shanghai Kid 2 est édité chez Touchstone Home Video tandis que Spy Kids et Mission 3D : Spy Kids 3 ne sont même pas édités par une filiale vidéo de Disney, à l'image des autres films de Dimension Films de l'époque.
Il existe aussi des films présentés sous un label donné et qu'on aurait bien vus en changer. Ella au Pays Enchanté passera-t-il un jour chez Walt Disney Pictures, laissant le label Miramax Films à Une Histoire Vraie ? Disney osera-t-il un jour afficher son label sur des films à succès comme Armageddon, Pretty Woman ou Bande de Sauvages alors qu'il produit des films de moins en moins aseptisés (Pirates des Caraïbes : Jusqu'au Bout du Monde, Benjamin Gates et le Trésor des Templiers, les futurs Prince of Persia : Les Sabliers du Temps et Papy Rider (qui abordera avec humour la condition des couples homosexuels) ? Les différences entre les labels s'estompent de plus en plus et reflètent la volonté de Bob Iger de recentrer au maximum la marque Disney. Pour preuve, aujourd'hui, peu importe le studio qui le produit, chaque film est distribué par Walt Disney Studios Motion Pictures (anciennement plus discret Buena Vista Pictures).