Titre original :
The Pelican And The Snipe
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 7 janvier 1944
Série :
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Hamilton Luske
Musique :
Oliver Wallace
Durée :
8 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

À Montevideo, en Uruguay, Vidéo, une bécasse, tente de protéger son ami Monti, le pélican, des conséquences de ses crises de somnambulisme...

La critique

rédigée par
Publiée le 24 août 2015

Au début des années 40, alors que l'Europe s'enfonce irrémédiablement dans la guerre, les Etats-Unis ne sont, eux, que très légèrement impliqués même si de sombres nuages s'amoncèlent à l'horizon. Le Président américain, Franklin D. Roosevelt, s'inquiète, il est vrai, de l'influence grandissante de l'Allemagne nazie sur ses voisins d'Amérique du Sud. Il semble, avec le recul, vouloir déjà préparer le peuple américain à entrer dans le conflit. Son gouvernement demande d'ailleurs, très vite, à Walt Disney de se préparer à participer à l'effort de guerre en défendant, en interne et en externe, les valeurs américaines. Ce dernier met, ainsi, à profit un voyage en Amérique Latine pour rencontrer des artistes et capter, avec son équipe, l'ambiance des pays visités. Walt Disney s'implique, d'ailleurs, bien volontiers, dans ce projet, tout bousculé qu'il est alors par une grève, extrêmement dure, qui frappe ses studios. Le 17 août 1941, il s'envole donc, non seulement avec ses propres collaborateurs mais aussi avec des représentants du gouvernement américain, pour l'Argentine, le Chili et le Brésil. Deux films d'animation, mettant en vedette la star des studios de l'époque, Donald, germeront de ce voyage : Saludos Amigos (1943) et Les Trois Caballeros (1945). Pour la petite histoire, devant le succès rencontré par ses productions, Walt Disney n'aura même pas à demander à son gouvernement des compensations financières pour leur réalisation : chacun de ses films sera, en effet, un succès auprès du public américain, de chaque côté du Rio Grande !

A l'origine, Walt Disney avait prévu de proposer trois films ou plutôt 12 courts-métrages (4 par films construits sur le même modèle que Saludos Amigos) autour de l'Amérique Latine. Mais le succès du premier opus va lui faire changer son fusils d'épaule. Les Trois Caballeros s'avèrera plus long et bien plus ambitieux. Surtout, il innove techniquement et narrativement proposant ainsi un film en rien semblable au premier, simple compilation de quatre courts-métrages. Dans le processus, certains cartoons prévus pour intégrer les trois films d'origine sortent en fait de façon indépendante comme Pluto et l'Armadillo, L'Œuf du Condor Géant ou Le Clown de la Jungle. Leur saveur latino-américaine est ainsi plus ou moins diffuse en fonction du sujet. Le Pélican et la Bécasse est donc un exemple du changement de type de production, puisqu'il était prévu au départ de se retrouver partie intégrante du deuxième long-métrage, Les Trois Caballeros.

L'histoire d'un pélican en haut d'un phare est due à l'artiste Bill Cottrell. En développant le scénario, il imagine ainsi situer l'action dans un pays d'Amérique du Sud, à côté d'une base navale, dans l'idée de combiner deux sujets : la guerre et la mission d'ambassadeur d'El Grupo. Comme Pedro avant lui, le cartoon se veut aussi générique que possible : la seule contrainte étant de se dérouler dans un pays côtier. Ainsi, à l'image de son ainé, il est prévu de se passer au Chili, en particulier à Viña del Mar ou Valparaíso, deux villes que les équipes de Disney avaient visitées. Finalement, les artistes de Disney changent leur fusils d'épaule et choisissent plutôt de centrer l'action en Uruguay près de sa capitale Montévidéo. Ils souhaitent de la sorte remercier le pays qui a accueilli triomphalement Walt Disney et qui avait été injustement oublié dans Saludos Amigos. En plus de préciser le lieu en début de cartoon, Le Pélican et la Bécasse fait un clin d'œil encore plus évident en nommant le premier Monti et la seconde Vidéo (surnommée Vidi en anglais).

De grands noms participent à la production du cartoon. Tandis qu'Hamilton Luske est choisi pour réaliser le court-métrage, l'animation est confiée à Ward Kimball et Ollie Johnston, et la musique à Oliver Wallace. La narration, quant à elle est tenue par Sterling Holloway, bien connu chez Disney pour avoir assumé des voix de nombreux courts et longs métrages du studio dont Alice au Pays des Merveilles ou le personnage de Winnie l'Ourson. Malgré ce casting de choix, Le Pélican et la Bécasse ne brille pas par une technique incroyable. Les décors sont minimalistes, le phare étant juste suggéré et le lieu indiqué par une carte en début de récit. Enfin, les avions de guerre n'y apparaissent que quelques secondes.

La force du cartoon n'est pas là : elle se retrouve essentiellement dans ses personnages que ce soit leur caractérisation poussée comme leur design avenant. L'amitié indéfectible de Vidéo pour Monti qui n'hésite pas à sacrifier, chaque nuit, son sommeil pour protéger son ami d'une insomnie qu'il ignore est ainsi réellement touchante. Un jour éreinté de tant de nuits sans sommeil, il attache une ancre au pauvre pélican. S'endormant sereinement, il se réveille le lendemain pour trouver un Monti en colère, totalement trempé et n'ayant manifestement pas apprécié ce qu'il pensait être une plaisanterie. Car naturellement, l'ancre n'a pas suffit à le retenir et il a ainsi plongé dans l'océan sous son poids quand il s'est mis à voler. Monti chasse alors Vidéo mais se rend vite compte de l'erreur qu'il a commise : il se fait ensuite pardonner en protégeant le pauvre Vidéo de bombes lancées depuis des avions...

Le Pélican et la Bécasse n'est certes pas le plus mémorable des cartoons. Pourtant, son aspect historique et ses personnages attachants le rendent tout à fait intéressant.

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