Dame Maggie Smith
Date de naissance : Le 28 décembre 1934 Lieu de Naissance : Ilford, dans l’Essex, au Royaume-Uni Date de Décès : Le 27 septembre 2024 Lieu de Décès : Londres, au Royaume-Uni |
Nationalité : Britannique Profession : Actrice |
La biographie
Il est de ces artistes de légende qui semblent intemporels. Un rôle, un personnage, un film peut en effet imprimer pour toujours l’image d’une actrice ou d’un acteur dans le cœur du public, le rendant ainsi immortel. Au nombre des personnalités les plus populaires du siècle, figure en bonne place la comédienne Maggie Smith, Mère supérieure rigide, éternelle Minerva McGonagall et sémillante Lady Crawley disparue le 27 septembre 2024.
Margaret Natalie (Maggie) Smith naît le 28 décembre 1934 à Ilford, dans la banlieue Est de Londres. À l’âge de quatre ans, la petite fille et ses deux frères jumeaux, Alistair et Ian, suivent leurs parents qui s’installent à Oxford. Son père, Nathaniel Smith, un médecin originaire de Newcastle upon Tyne, vient en effet de décrocher un emploi au sein de la prestigieuse université. Sa mère, Margaret Hutton, née à Glasgow, en Écosse, travaille pour sa part comme secrétaire. Jusqu’à ses seize ans, Maggie Smith suit les cours de l’Oxford High School avant de rejoindre les bancs de l’Oxford Playhouse où elle étudie le théâtre.
En 1952, Maggie Smith a dix-sept ans lorsqu’elle débute sa carrière dans le rôle de Viola, l’un des personnages de La Nuit des Rois, l’un des classiques de William Shakespeare. La même année, elle joue également dans Cinderella puis, en 1953, dans The Love of Four Colonels de Peter Ustinov, ainsi que dans Rookery Nook, The Housemaster et la revue Cakes and Ale lors du Festival d’Édimbourg. En 1954, elle incarne la femme du directeur de l’école dans Le Revizor de Nicolas Gogol. Également à l’affiche de Listen to the Wind, A Man About the House ou bien encore La Lettre de Somerset Maughan, tous adaptés par l’Oxford Playhouse, Maggie Smith fait la même année sa première apparition à la télévision avec la pièce Oxford Accents produite par Ned Sherrin.
Le 30 octobre 1955, elle est créditée dans The Makespeace Story #3: Family Business, l’un des épisodes de l’émission BBC Sunday-Night Theatre. Six mois plus tard, le 18 mars 1956, elle prête ses traits à Paula Benson dans Death Under the City, un épisode de la série Lilli Palmer Theatre, puis à Fiona Frobisher-Smith dans The Adventures of Aggie (1956). Se cantonnant pour l’heure à des rôles secondaires, Maggie Smith arrive au cinéma par la petite porte grâce à une place de figurante dans Child in the House de Cy Enfield (1956).
Parvenant progressivement à se faire un nom dans l’univers du théâtre londonien, Maggie Smith traverse l’Atlantique en 1956 et se produit pour la première fois à Broadway, à l’Ethel Barrymore Theatre, dans la revue New Faces of ’56 dans laquelle elle campe plusieurs personnages différents. De retour à Londres dès 1957, elle donne la réplique à Kenneth Williams dans la comédie musicale Share My Lettuce de Bamber Gascoigne, Keith Statham et Patrick Gowers montée sur la scène du Lyric Theatre d’Hammersmith. Se glissant dans la peau de Vera Dane dans The Stepmother mis à l’affiche du St. Martin’s Theatre, Maggie Smith poursuit son incursion au cinéma dans Le Criminel aux Abois de Seth Holt et Basil Dearden avec George Nader et Bernard Lee (1958). Pour son interprétation de Bridget Howard, elle reçoit le premier BAFTA de sa carrière.
En 1959, Maggie Smith investit The Old Vic, l’un des plus prestigieux théâtres de Londres où elle enchaîne les pièces Le Fourbe, Comme Il Vous Plaira, Richard II, Les Joyeuses Commères de Windsor et What Every Woman Knows. En 1960, elle triomphe sur la scène du Strand Theatre dans Rhinocéros d’Eugène Ionesco. À l’affiche de The Rehearsal, elle retrouve Kenneth Williams en 1962 dans The Private Ear et The Public Eye de Peter Shaffer qui lui valent de remporter l’Evening Standard Award de la Meilleure Actrice. En 1963, elle est accompagnée par les acteurs de la Famous Theatre Company et les musiciens du Hollywood Studio Orchestra pour enregistrer une nouvelle version de Pinocchio en livre-disque dans la collection Tale Spinners For Children éditée par United Artists Records.
Repérée par le comédien Laurence Olivier, Maggie Smith intègre bientôt la National Theatre Company, où elle croise Derek Jacobi et Michael Gambon. Elle rejoint ensuite le Royal National Theatre. Face à Olivier, elle incarne notamment Sylvia dans The Recruiting Officer (1963-1964) et Desdémone dans Othello (1964). Toujours au sein du Royal National Theatre, elle joue ensuite dans The Master Builder (1964), Hay Fever (1964), Beaucoup de Bruit Pour Rien (1965), Trelawny of the ‘Wells’ (1965), Miss Julie (1966), Black Comedy (1966) et La Ruse du Petit Maître (1970). Grâce à Hedda Gabler (1970), mis en scène par Ingmar Bergman, elle décroche son deuxième Evening Standard Theatre Award. Nommée aux Tony Awards et au Drama Desk Awards, elle obtient également de très bonnes critiques pour Les Amants Terribles (1975), la pièce de Noël Coward dirigée par John Gielgud au 46th Street Theatre de Broadway.
Au cinéma, Maggie Smith joue dans Tout Feu, Tout Femme (1962), Le Mangeur de Citrouille (1964), Le Jeune Cassidy (1965) et Hôtel International d’Anthony Asquith avec Elizabeth Taylor et Richard Burton (1963). Elle reprend le rôle de Desdémone dans l’adaptation cinématographique d’Othello signée par Stuart Burge (1965). Elle concourt alors pour l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle. À la télévision, la captation de Beaucoup de Bruit Pour Rien par le réalisateur Franco Zeffirelli est diffusée sur les ondes de la BBC en 1967. Dans le rôle de Beatrice, Maggie Smith partage l’écran avec Derek Jacobi, Michael Gambon, Michael Byrne, Albert Finney, Ian McKellen et Robert Stephens qu’elle épouse en 1967. Le couple donne naissance à deux enfants, Chris Larkin et Toby Stephens.
Au générique de six épisodes de la série ITV Play of the Week (1957-1966) et invitée récurrente de The Caroll Burnett Show, Maggie Smith poursuit sa carrière cinématographique aux côtés de Rex Harrison et Susan Hayward dans Guêpier pour Trois Abeilles de Joseph Mankiewicz (1967). Suit Chauds les Millions d’Eric Till avec Peter Ustinov et Karl Malden (1968). Smith obtient son premier Oscar de la Meilleure Actrice pour le rôle-titre des (Les) Belles Années de Miss Brodie de Ronald Neame face à Gordon Jackson, Pamela Franklin et son mari Robert Stephens (1969).
En 1972, elle rayonne ensuite dans Voyages avec ma Tante de George Cukor, film pour lequel elle est une nouvelle fois nommée pour la précieuse statuette. Ah! Dieu que la Guerre est Jolie de Richard Attenborough (1969), Love and Pain and the Whole Damn Thing d’Alan J. Pakula (1973), Un Cadavre au Dessert de Robert Moore (1976) complètent sa filmographie, tout comme Mort sur le Nil, le classique de John Guillermin avec Peter Ustinov, Angela Lansbury, Jane Birkin, Bette Davis, David Niven et Mia Farrow (1978), et California Hôtel d’Herbert Ross (1978) pour lequel elle remporte le Golden Globe de la Meilleure Actrice. Elle est également en lice aux Oscars pour son interprétation de Diana Barrie, une comédienne ayant échoué à remporter… l’Oscar !
Divorcée de Robert Stephens en 1975 et remariée la même année avec le dramaturge Alan Beverly Cross près de qui elle reste jusqu’à sa mort en 1988, Maggie Smith continue d’enchaîner les productions théâtrales. Entre 1976 et 1980, elle devient notamment une habituée du Stratford Shakespeare Festival organisé chaque année à Stratford, dans l’Ontario, au Canada. Elle y triomphe ainsi dans Antoine et Cléopâtre (1976), Mesure Pour Mesure (1976), Le Songe d’une Nuit d’Été (1977), Richard III (1977), Comme Il Vous Plaira (1977), Macbeth (1978) et Beaucoup de Bruit Pour Rien (1980). En 1979, elle fait son retour à Broadway dans Night and Day de Tom Stoppard et reçoit une nouvelle nomination aux Tony Awards. D’autres classiques s’ajoutent à son répertoire comme Les Trois Sœurs (1976) et La Mouette (1980). Elle gagne son troisième et son quatrième Evening Standard Theatre Award pour Virginia (1981) et Le Train du Monde (1984). En 1987, elle est nommée pour un Olivier Award grâce à la pièce Lettive and Lovage écrite spécialement pour elle par Peter Schaffer. Si le prix lui échappe, Maggie Smith remportera trois ans plus tard un Tony Award pour le même spectacle produit à Broadway.
En 1983, Maggie Smith est cette fois en course pour un BAFTA TV Award pour son rôle de Mrs. Silly dans All for Love. Rebelote en 1987 pour son interprétation de Susan dans Talking Heads. Alternant entre les plateaux de cinéma anglais et hollywoodiens, elle apparaît dans Quartet de James Ivory (1981). Présenté à Cannes, le long-métrage lui vaut une énième nomination aux BAFTA. Smith incarne ensuite la déesse Thétis dans Le Choc des Titans (1981), Daphne Castle dans Meurtre au Soleil (1982), Isabel Ames dans Drôle de Missionnaire (1982), Miss Anderson dans Ménage à Trois (1983), Lily Wynn dans Lily in Love (1984) et Joyce Chilvers dans Porc Royal (1984), rôle pour lequel elle remporte son deuxième BAFTA. Elle retrouve James Ivory qui la dirige dans Chambre Avec Vue… (1985). Honorée d’un Golden Globe et d’un BAFTA, elle est alors nommée pour la cinquième fois aux Oscars ! Un nouveau BAFTA s’ajoute à sa collection en 1987 pour le rôle-titre de The Lonely Passion of Judith Hearne de Jack Clayton.
Au début des années 1990, Maggie Smith est propulsée à l’affiche d’immenses blockbusters hollywoodiens. Steven Spielberg fait tout d’abord appel à elle pour incarner Wendy dans Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet avec Robin Williams, Julia Roberts et Dustin Hoffman dans le rôle du célèbre pirate (1991). Le succès se poursuit avec Sister Act d’Emile Ardolino, une comédie produite par Touchstone Pictures dans laquelle la comédienne campe la stricte Mère supérieure aux côtés de Whoopi Goldberg (1992). Après l’adaptation du (Le) Jardin Secret (1993) pour laquelle elle encore est en lice aux BAFTA, Smith rempile dans Sister Act : Acte 2 (1993). À la télévision, son apparition dans Screen Two (1992) lui vaut une nomination aux BAFTA TV, celle dans Suddendly, Last Summer (1993) une nomination aux Emmy Awards. Au théâtre, un Olivier Award couronne la comédienne dans L’Importance d’Être Constant, la célèbre comédie d’Oscar Wilde produite sur la scène de l’Aldwych Theatre (1993). En 1994, Smith reçoit son cinquième Evening Standard Theatre Award de la Meilleure Actrice (un record !) pour Three Tall Women d’Edward Albee.
Lorsque le théâtre et le cinéma se rencontrent, cela donne le long-métrage Richard III dans lequel Maggie Smith interprète la Duchesse d’York face à Ian McKellen (1995). L’actrice poursuit avec Le Club des Ex (1996), Washington Square (1997), Curtain Call (1998), The Last September (1999), le téléfilm All the King’s Men (1999) et la mini-série David Copperfield avec le jeune Daniel Ratcliffe pour laquelle elle est récompensée par un BAFTA TV (1999). Un autre BAFTA tombe au passage dans son escarcelle grâce à Un Thé Avec Mussolini (1999). Il rejoint deux nouveaux Olivier Awards gagnés pour les pièce A Delicate Balance (1997) et The Lady in the Van (1999).
En 2001, Maggie Smith est magistrale dans Gosford Park de Robert Altman pour lequel elle revient aux Oscars pour sa sixième nomination. Mais c’est un autre film qui change à jamais son existence. Retrouvant Daniel Radcliffe qu'elle recommande pour incarner le jeune héros, l’actrice obtient en effet le rôle du professeur Minerva McGonagall dans Harry Potter à l’École des Sorciers (2001). Adapté de l’œuvre de J. K. Rowling, le long-métrage est un immense triomphe qui marque le début d’une saga complétée par sept autres films jusqu’en 2011. D’autres productions plus modestes viennent s’interposer entre chaque opus : Les Divins Secrets (2002), Les Dames de Cornouailles (2004), Secrets de Famille (2005), Jane (2007), Capturing Mary (2007), Le Secret de Green Knowe (2009), Nanny McPhee et le Big Bang (2010) et le film d’animation Gnoméo et Juliette de Kelly Asbury dans lequel Maggie Smith prête sa voix à Lady Bluebury (2011).
2003 marque la réunion sur scène de Maggie Smith et de Dame Judi Dench dans The Breath of Life, une pièce de David Hare. Couronnée aux Emmy Awards pour My House in Umbria (2003), l’actrice obtient l’autre rôle de sa vie en 2010 avec la série Downton Abbey dans laquelle est interprète avec humour et panache la comtesse douairière Violet Crawley. La série dure alors six saisons, offrant à Smith d’être décorée de trois Emmy Awards, d’un Golden Globe et de quatre Screen Actors Guild Awards. Elle est suivie par deux longs-métrages, en particulier Downton Abbey 2 : Une Nouvelle Ère dans lequel Maggie Smith est stupéfiante au moment où son personnage meurt au cours d’une scène terriblement émouvante.
La filmographie de Maggie Smith n’en finit pas de s’allonger avec Indian Palace (2011), Quartet (2012), My Old Lady (2014), Indian Palace : Suite Royale (2015) et The Lady in the Van (2015) pour lequel elle est nommée aux Golden Globes et aux BAFTA. Elle retrouve son personnage de Lady Bluebury dans Sherlock Gnomes (2018). Elle achève enfin sa carrière cinématographique avec Un Garçon Nommé Noël (2021) et Le Club des Miracles (2023). Au théâtre, Maggie Smith continue de s’afficher royalement dans Talking Heads qui tourne dans toute l’Australie (2004), The Lady From Dubuque (2007) et, après onze ans d’absence, dans A German Life (2019) de Christopher Hampton qui lui vaut un sixième et ultime Evening Standard Award.
Élevée au rang de Dame Maggie Smith par la reine Elizabeth II lors d’une cérémonie organisée au Palais de Buckingham en 1990, la comédienne fait partie des légendes du théâtre, du cinéma et de la télévision britannique. Honorée par une véritable pluie de récompenses, elle est par ailleurs impliquée dans d’innombrables œuvres de charité en faveur des animaux et de la vie artistique de l’Angleterre et du Commonwealth. Smith est cependant obligée de mettre sa carrière quelque peu entre parenthèses lorsqu’en 2007, les médecins lui diagnostiquant un cancer du sein. Déjà atteinte de la maladie de Basedow, Maggie Smith parvient cependant à vaincre le crabe.
Semblant immortelle, Maggie Smith tire sa révérence le 27 septembre 2024. Hospitalisée au Chelsea and Westminster Hospital de Londres, elle avait quatre-vingt-neuf ans. Aussi discrète que talentueuse, elle restera à jamais dans le cœur des fans dans ses rôles emblématiques de Mère supérieure, de magicienne au grand cœur et de Lady anglaise à l’humour incisif…
La filmographie
001 |
Les Belles Années de Miss Brodie
Actrice : Jean Brodie • Drame
1969
Cinéma
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1969
Cinéma
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002 |
Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet
Actrice : Grand-Mère Wendy • Fantastique • TriStar Pictures
1991
Cinéma
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1991
Cinéma
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004 |
Le Jardin Secret
Actrice : Mrs Medlock • Fantastique • Warner Bros.
1993
Cinéma
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1993
Cinéma
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006 |
Washington Square
Actrice : Tante Lavinia Penniman • Drame
1997
Cinéma
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1997
Cinéma
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007 |
Harry Potter à l’École des Sorciers
Actrice : Le Professeur McGonagall • Fantastique • Warner Bros.
2001
Cinéma
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2001
Cinéma
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008 |
Harry Potter et la Chambre des Secrets
Actrice : Le Professeur McGonagall • Fantastique • Warner Bros.
2002
Cinéma
|
2002
Cinéma
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009 |
Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban
Actrice : Le Professeur McGonagall • Fantastique • Warner Bros.
2004
Cinéma
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2004
Cinéma
|
010 |
Harry Potter et la Coupe de Feu
Actrice : Le Professeur McGonagall • Fantastique • Warner Bros.
2005
Cinéma
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2005
Cinéma
|
011 |
Jane
Actrice : Lady Gresham • Drame
2007
Cinéma
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2007
Cinéma
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012 |
Harry Potter et l'Ordre du Phénix
Actrice : Le Professeur McGonagall • Fantastique • Warner Bros. • 3-D
2007
Cinéma
|
2007
Cinéma
|
013 |
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé
Actrice : Le Professeur McGonagall • Fantastique • Warner Bros. • 3-D
2009
Cinéma
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2009
Cinéma
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015 |
Indian Palace
Actrice : Muriel Donnelly • Comédie dramatique
2012
Cinéma
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2012
Cinéma
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016 |
Indian Palace : Suite Royale
Actrice : Muriel Donnelly • Comédie dramatique
2015
Cinéma
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2015
Cinéma
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