Richard Fleischer

Date de naissance : Le 08 décembre 1916 Lieu de Naissance : New York, dans l’État de New York, aux États-Unis Date de Décès : Le 25 mars 2006 Lieu de Décès : Woodland Hills, en Californie, aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Profession : Réalisateur |
La biographie
En décembre 1951, Walt Disney acquiert les droits du roman 20 000 Lieues Sous les Mers de Jules Verne. Si ses premiers films en prises de vues réelles ont été tournés au Royaume-Uni, il décide de rapatrier la production au sein même de ses studios de Burbank. La réalisation est alors confiée à Richard Fleischer, le fils de son ancien concurrent Max Fleischer.
Richard Owen Fleischer voit le jour le 8 décembre 1916 à Brooklyn, dans le sud de l’agglomération de New York. Son père, Max Fleischer, est à l’époque l’un des pionniers du cinéma d’animation. Avec son frère, Dave, il a en effet conquis le public avec des personnages aussi illustres que Koko le Clown, Betty Boop et Popeye. Mariée à Ethel « Essie » Goldstein, Max Fleischer éduque son fils et sa fille Ruth dans la tradition juive ashkénaze. Il lui parle également régulièrement de ses origines polonaises et de la ville de Cracovie qu’il a quittée avec sa famille en 1887. Après des études classiques, Richard Fleischer intègre l’Université Brown de Providence, dans l’État du Rhode Island, où il étudie la psychiatrie. Se destinant finalement à une carrière de comédien, il entre ensuite à la Yale School of Drama où il met en scène plusieurs spectacles avec sa camarade Mary Dickson. Devenue sa femme, elle donne naissance à trois enfants, Mark, Bruce et Jane.
Enrolé dans l’U.S. Navy durant la Seconde Guerre mondiale, Richard Fleischer abandonne son idée de devenir acteur lorsqu’il est engagé en 1942 comme monteur de films d’actualités par le studio new-yorkais RKO-Pathé News. Bientôt, il dirige lui-même ses premiers courts-métrages, Memo for Joe (1944), Mr. Bell (1947), ainsi que la série Flicker Flashback conçue à partir de séquences empruntées à d’anciens films muets tombés dans l’oubli (1943-1948). Appréciant son travail, les dirigeants de RKO le laissent mettre en scène son premier long-métrage, Child of Divorce, l’adaptation par Lillie Hayward de la pièce Wednesday’s Child de Leopold L. Atlas avec Sharyn Moffett, Rogis Toomey, Madge Meredith et Walter Reed en têtes d’affiches (1946). Remportant un beau succès, il réalise ensuite Mon Chien et Moi, un autre scénario de Hayward qui, pour sa part, est un échec au box-office (1947). La même année, il supervise Design For Death, un documentaire écrit par Helen Palmer et Theodor Geisel, alias le Dr. Seuss, dans lequel sont présentées l’histoire et la culture japonaise. Destiné aux soldats américains occupant le Japon depuis la victoire de 1945, le film lui permet de remporter son seul Oscar.
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En 1948, RKO Pictures accepte de prêter Richard Fleischer au concurrent Columbia qui lui confie la direction de Ça C’est New York avec Henry Morgan, Rudy Vallee, Bill Goodwin et Hugh Herbert. De retour chez RKO, il réalise Bodyguard avec Lawrence Tierney et Priscilla Lane (1948), Le Pigeon d’Argile avec Bill Williams et Barbara Hale (1949), L’Assassin Sans Visage avec William Lundigan et Dorothy Patrick (1949), Make Mine Laughs avec Joan Davis, Dennis Day, Ray Bolger et Anne Shirley (1949) et Le Traquenard avec Lloyd Bridges et Barbara Payton (1949). Réalisateur versatile alternant entre drame, thriller, comédie et film noir, Richard Fleischer enchaîne avec Armored Car Robbery (1950). Howard Hughes, le milliardaire excentrique qui vient d’acheter RKO, aime alors tellement son travail sur L’Énigme du Chicago Express (1952) qu’il lui demande de réécrire et de retourner Fini de Rire, initialement confié à John Farrow (1951).
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Satisfait, Howard Hughes laisse le champ libre à Richard Fleischer, invité par Stanley Kramer à réaliser le film Sacré Printemps avec Charles Boyer, Louis Jourdan, Marsha Hunt et Bobby Driscoll (1952). Pour son travail, il est nommé pour le Golden Globe du Meilleur Réalisateur. La même année, il collabore ponctuellement avec MGM sur le long-métrage L’Arène avec Gig Young, Jean Hagen, Polly Bergen et Harry Morgan. Parvenu à se faire un nom, Fleischer est bientôt contacté par Walt Disney qui souhaite lui proposer la direction de 20 000 Lieues Sous les Mers. Il est alors surpris d’être ainsi sollicité par l’ancien rival de son père. C’est d’ailleurs ce dernier, désormais retiré des affaires, qui le pousse à accepter l’offre de Disney. « Tu diras à Walt qu’il a très bon goût lorsqu’il s’agit de choisir ses réalisateurs ! », lui dit-il avec humour !
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Richard Fleischer prend par conséquent les rênes de l’adaptation de l’œuvre de Jules Verne avec Kirk Douglas, James Mason, Peter Lorre et Paul Lukas. Salué par la critique, la profession et le public, 20 000 Lieues Sous les Mers devient immédiatement un immense succès au box-office, lequel se confirme l’année suivante avec la remise de deux Oscars récompensant les effets visuels et la direction artistique d’Emile Kuri et de John Meehan.
Durant la phase de post-production de 20 000 Lieues Sous les Mers, Richard Fleischer est contacté par Dore Schary de MGM pour prendre en charge Un Homme est Passé (1955). Trop occupé par les aventures du Capitaine Nemo, il refuse toutefois. Le long-métrage est alors offert à John Sturges. Stanley Kramer pense également à lui pour Full of Life. Cet autre projet tombe à son tour aux oubliettes au moment où Kramer et le producteur Carl Foreman cessent leur partenariat. Une fois libéré de la production de 20 000 Lieues Sous les Mers, Richard Fleischer réalise Les Inconnus dans la Ville avec Victor Mature et Richard Egan (1955). Le succès est encore au rendez-vous. Le producteur Buddy Adler lui propose immédiatement de signer un nouveau contrat avec 20th Century Fox.
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Hormis Bandido Caballero ! avec Robert Mitchum produit chez United Artists (1956), c'est le début d'une collaboration de quinze ans entre Richard Fleischer et Fox. Celle-ci débute avec La Fille sur la Balançoire avec Ray Milland et Joan Collins (1955) et Le Temps de la Colère avec Robert Wagner, Terry Moore, Broderick Crawford et Buddy Ebsen (1956). En 1957, Kirk Douglas, qui a beaucoup aimé travailler avec lui, engage personnellement Richard Fleischer pour superviser Les Vikings dont le tournage se déroule en Croatie, en Norvège et en Bretagne. Produit par la compagnie de Douglas, Brynaprod, et proposé en salle en juin 1958, le long-métrage, avec également Ernest Borgnine, Tony Curtis et Janet Leigh, est l’un des grands succès de l’année. Il donne naissance, en 1959, à une série dérivée, Tales of the Vikings, avec Jerome Courtland.
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Pour 20th Century Fox, Richard Fleischer allonge sa filmographie grâce à Duel dans la Boue avec Don Murray, Richard Egan et Lee Remick (1959). Refusant le script du western Le Grand Sam qui ne lui plaît pas, il tourne Le Grand Risque avec Stephen Boyd et Juliette Gréco, à l’époque fiancée au producteur Darryl Zanuck (1961). Il dirige Orson Welles dans Le Génie du Mal (1959) et Drame dans un Miroir (1960). Pour Columbia Pictures et Dino de Laurentiis, il met en outre en scène Barabbas avec Anthony Quinn et Silvana Mangano (1961). Installé en Europe, sa collaboration avec de Laurentiis doit se poursuivre avec les productions de Lanny Budd, Don Camillo, Salvatore Guliano, Dark Angel et Sacco et Vanzetti. Aucun de ces projets ne voit néanmoins le jour en l’état.
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Après l’annulation d’un autre film, The Nightrunners of Bengal, dont le tournage, prévu en Espagne, est ajourné suite à la faillite de la compagnie de Samuel Bronston, Richard Fleischer rentre à Hollywood. Devenu chef de production de 20th Century Fox, Richard Zanuck l’engage pour réaliser Le Voyage Fantastique avec Stephen Boyd, Raquel Welsh, Edmond O’Brien et Donald Pleasence (1966). C’est un nouveau succès à l’actif de Fleischer qui hérite d’un autre film d’envergure, L’Extravagant Docteur Dolittle, l’adaptation du livre d’Hugh Lofting avec Rex Harrison dans le rôle-titre. 17 millions de dollars sont mis sur la table. La critique se montre malheureusement très réservée. Face à la concurrence féroce du (Le) Livre de la Jungle, l’autre film familial du moment, L’Extravagant Docteur Dolittle est un échec au box-office avec une perte sèche de 11 millions de dollars…
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En 1968, Richard Fleischer réunit Tony Curtis et Henry Fonda dans L’Étrangleur de Boston qui lui permet de renouer avec le succès. Mais une fois encore, cette belle performance est suivie d’une déconvenue, Che !, une transposition de la vie du célèbre révolutionnaire argentine interprété par Omar Sharif (1969). Filmé à la Jamaïque, le long-métrage est purement charcuté par le producteur Sy Bartlett. Il se fait alors étrillé par la critique. Inscrit dans les classements des plus mauvais films, il est boudé par les spectateurs. Cet échec est suivi par Tora ! Tora ! Tora ! réalisé conjointement avec les metteurs en scène nippon Kinji Fukasaku et Toshio Masuda (1970). Retraçant l’attaque japonaise sur la base militaire de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, la reconstitution remporte près de 30 millions de dollars au box-office. Si le score est honorable, les résultats aux États-Unis demeurent malgré tout modestes contrairement à ceux du Japon où le film est un immense triomphe. Les journalistes américains n’affichent d’ailleurs aucun enthousiasme dans leurs critiques. Récompensé par l’Oscar des Meilleurs Effets Spéciaux, Tora ! Tora ! Tora ! n’est réhabilité que plusieurs années plus tard, en particulier grâce à ses scènes d’action époustouflantes.
Avec Tora ! Tora ! Tora !, Richard Fleischer signe sa dernière collaboration avec 20th Century Fox. Il quitte alors l’Amérique et s’installe au Royaume-Uni où il tourne L’Étrangleur de la Place Rillington, l’histoire du tueur en série John Christie produite par Columbia avec Richard Attenborough, Judy Geeson et John Hurt (1971). Il remplace ensuite John Huston, qui s’est fâché avec l’acteur George C. Scott, derrière la caméra des (Les) Complices de la Dernière Chance (1971). Après le thriller Terreur Aveugle avec Mia Farrow (1971), Fleischer revient à Hollywood et retrouve George C. Scott pour Les flics ne Dorment Jamais d’après le roman Les Nouveaux Centurions de Joseph Wambaugh (1972). Suit le film policier Don Angelo est Mort avec Anthony Quinn (1973).
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Après Columbia Pictures, Richard Fleischer signe chez MGM et prend les commandes de Soleil Vert, un long-métrage d’anticipation basé sur les écrits d’Harry Hanson avec Charlton Heston (1973). Salué par la critique, le film trouve son public et remporte le Grand Prix lors du Festival du Film Fantastique d’Avoriaz. En 1974, Fleischer signe deux nouvelles réalisations, Mr. Majestik avec Charles Bronson et Du Sang dans la Poussière avec Lee Marvin. Choisi pour remplacer Michael Campus, il retravaille avec Dino de Laurentiis avec Mandingo dont l’intrigue se déroule quelques années avant la Guerre de Sécession (1975). Avec The Incredible Sarah, il rend hommage à la comédienne Sarah Bernhardt jouée par Glenda Jackson (1976).
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Ses amis Charlton Heston, Rex Harrison et George C. Scott sont réunis devant sa caméra dans Le Prince et le Pauvre, l’adaptation du classique de Mark Twain avec également Oliver Reed, Raquel Welch, Mark Lester et Ernest Borgnine (1977). Après avoir renvoyé le réalisateur Richard Sarafian, le producteur suisse Georges-Alain Vuille fait appel à lui pour reprendre le tournage d’Ashanti avec Michael Caine, Peter Ustinov, Omar Sharif et Rex Harrison. Loin d’être encensé par la presse, le film d’action fait un four. Richard Fleischer est ensuite appelé à la rescousse par le producteur Jerry Leider qui vient juste de virer Sidney J. Furie, le réalisateur du (Le) Chanteur de Jazz, le remake du premier film parlant de l’Histoire du cinéma sorti en 1927. Pour la énième fois, il hérite donc d’un projet déjà entamé par un autre. Porté par Neil Diamond, Laurence Olivier et Lucie Arnaz, cette nouvelle version du (Le) Chanteur de Jazz est rejeté par la critique. Bien qu'en lice aux Golden Globes, il réalise une performance très moyenne.
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Après La Force de Vaincre avec Dennis Quaid, (1983), Richard Fleischer réalise trois autres films pour Dino de Laurentiis. Le premier, Amityville 3D : Le Démon, troisième opus de la saga Amityville, se fait assassiner par la critique et le public (1983). Le deuxième, Conan le Destructeur, est la suite de Conan le Barbare, toujours avec Arnold Schwarzenegger (1984). Remportant un certain succès, il est suivi par Kalidor, la Légende du Talisman, avec Schwarzenegger et Brigitte Nielsen (1985). Richard Fleischer tire finalement sa révérence avec Million Dollar Mystery (1987) et le court-métrage L’Appel de l’Espace réalisé pour le parc d’attraction Big Bang Schtroumpf (actuel Walygator Parc) de Maizières-les-Metz (1989).
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Reconnu comme l’un des réalisateurs les plus hétéroclites d’Hollywood ayant marqué de son empreinte le cinéma des années 1950 à 1980, Richard Fleischer signe son autobiographie, Just Tell Me When to Cry, publiée par Carroll & Graf Pub en 1993 et dans laquelle il se montre parfois très acerbe avec certains acteurs passés devant sa caméra. À la tête des Fleischer Studios qui continuent de développer des produits dérivés à l’effigie de Betty Boop, il rend également hommage à son père avec l’ouvrage Out of the Inkwell: Max Fleischer and the Animation Revolution paru en 2005 chez University Press of Kentucky. Couronné par un Disney Legends Award en 2003, il salue aussi la mémoire de Walt Disney en témoignant dans le documentaire Walt, l’Homme Au-Delà du Mythe (2001).
Logé au Motion Picture and Television Country House and Hospital, la maison de repos réservée aux membres de l’industrie du Septième Art, Richard Fleischer s’éteint le samedi 25 mars 2006 des suites de complications dues à une infection respiratoire. Il avait quatre-vingt-neuf ans.
La filmographie
002 |
Les Inconnus dans la Ville
Réalisateur • Drame
1955
Cinéma
|
1955
Cinéma
|
003 |
La Fille sur la Balançoire
Réalisateur • Drame
1955
Cinéma
|
1955
Cinéma
|
004 |
Le Temps de la Colère
Réalisateur • Guerre
1956
Cinéma
|
1956
Cinéma
|
005 |
Le Génie du Mal
Réalisateur • Drame
1959
Cinéma
|
1959
Cinéma
|
006 |
Duel dans la Boue
Réalisateur • Western
1959
Cinéma
|
1959
Cinéma
|
007 |
Drame dans un Miroir
Réalisateur • Drame
1960
Cinéma
|
1960
Cinéma
|
008 |
Le Grand Risque
Réalisateur • Action
1961
Cinéma
|
1961
Cinéma
|
009 |
Le Voyage Fantastique
Réalisateur • Science-fiction
1966
Cinéma
|
1966
Cinéma
|
010 |
L'Extravagant Docteur Dolittle
Réalisateur • Comédie musicale
1967
Cinéma
|
1967
Cinéma
|
011 |
L'Étrangleur de Boston
Réalisateur • Drame
1968
Cinéma
|
1968
Cinéma
|
012 |
Che !
Réalisateur • Drame
1969
Cinéma
|
1969
Cinéma
|
013 |
Tora ! Tora ! Tora !
Réalisateur • Guerre
1970
Cinéma
|
1970
Cinéma
|