Armageddon : Les Effets Spéciaux
Vue d'ensemble
Date d'ouverture :
Le 16 mars 2002
Date de fermeture :
Le 31 mars 2019
Type d'attraction :
Simulation d'effets spéciaux
Musique :
Trevor Rabin
Durée :
18 minutes
(sans tenir compte de la file d’attente)

Le synopsis

Les visiteurs sont invités à pénétrer dans le studio où une scène du film Armageddon va être rejouée… et mieux vaut bien s’attacher !

L'expérience

Arrivés aux abords du Studio 7, les visiteurs remarquent un grand véhicule. C’est un scarabée à douze roues, aussi appelé Armadillo, utilisé par l’équipe d’astronautes amateurs dans le film Armageddon pour anéantir l’astéroïde menaçant la terre et ses habitants. Plus loin, sur la façade du Studio 7, les lettres en feu du titre du film sont accompagnées par un sous-titre évocateur : « Les Effets Spéciaux ». À droite, une gigantesque boule de feu semble se diriger tout droit vers la Terre. Enfin, sept affiches présentant les acteurs principaux de l'opus sont accrochées sur le mur extérieur du Studio.

Tout incite donc le visiteur à pénétrer dans le Studio 7. Une fois passée la première porte, il devient alors un acteur. Après avoir été regroupés dans un préau aux abords du studio, les comédiens en herbe sont amenés à entrer dans un local de stockage où un assistant de réalisation de l’équipe des effets spéciaux les accueille. Cette salle contient des dessins de certains accessoires utilisés dans le film Armageddon telle que la foreuse. Dans les premières versions, l’assistant commençait par inviter quelques acteurs à le rejoindre sur scène. Par la technique de l’incrustation, ceux-ci se retrouvaient alors à surfer à Hawaï, à combattre un dinosaure, ou encore à s’essayer à une danse folklorique autrichienne. Mais cette première partie, somme toute laborieuse, fut rapidement supprimée.

Après cela, l’assistant propose aux acteurs une rétrospective sur les effets spéciaux, expliquant que tout commence en 1902 avec Georges Méliès, magicien et premier grand créateur d’effets spéciaux. Des images sont alors affichées sur un écran de projection autour duquel sont disposés des bancs-titres traduisant les textes dans plusieurs langues, le show étant lui assuré en français. Le film commence par montrer quelques réalisations de ce grand cinéaste tricolore. Se succèdent alors des trucages utilisés pour le vol du train de son film Le Voyage à Travers l’Impossible puis des effets spéciaux de différentes époques issus de divers longs-métrages. Ainsi, est-il possible d'admirer la cité futuriste de Metropolis, la Ford T volante du professeur Brainard (Monte Là-d’ssus), la voiture étonnante d’Inspecteur Gadget, Cliff volant au milieu des nuages dans son costume fusée (Les Aventures de Rocketeer), Eddie Valiant qui chute avec Mickey à Toonville (Qui Veut la Peau de Roger Rabbit), des nounous qui s’envolent lors d’une bourrasque (Mary Poppins), de sombres manteaux volants (Dark City), un vaisseau spatial survolant des montagnes (Flash Gordon), un vaisseau spatial (Star Wars : Le Retour du Jedi), un avion en pleine bataille (Pearl Harbor), une navette esquivant des astéroïdes (Armageddon), les sous-marins Nautilus (20 000 Lieues Sous les Mers) et Proteus (Le Voyage Fantastique), l’alien liquide d’Abyss, un monstre qui disparait en se tenant le cœur (Nosferatu, le Vampire), un homme qui rajeunit soudainement à l’état d’enfant (La Cité des Enfants Perdus), les farfadets qui dansent autour de Darby (Darby O’Gill et les Farfadets), Adam Szalinski, agrandi par la machine de son père, marchant dans Las Vegas (Chérie, J’ai Agrandi le Bébé), le gorille Joe qui surgit des arbres (Mon Ami Joe), un esprit fantomatique (Darby O’Gill et les Farfadets), un carnataure (Dinosaure), un Alien effrayant (Aliens, le Retour), le dangereux dragon Vermithrax (Le Dragon du Lac de Feu), Siegfried combattant un dragon (La Mort de Siegfried), Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi affrontant Dark Maul (Star Wars : La Menace Fantôme), le Faucon Millenium se frayant un chemin dans la bataille (Star Wars : Le Retour du Jedi), une course de Lightcycles (Tron), une boule de feu géante s’infiltrant dans l’USS Cygnus (Le Trou Noir), un vaisseau extraterrestre (Independence Day). Le final est, quant à lui, explosif avec une bombe japonaise larguée sur un navire de Pearl Harbor suivie de la destruction de météores provenant d’Armageddon et d’Independence Day puis de l’Étoile de la Mort (Star Wars : Le Retour du Jedi).

Soudain, l’acteur Michael Clarke Duncan fait son apparition à l’écran après une grande explosion. Il explique alors que la magie des effets spéciaux est de rendre les scènes plus impressionnantes, plus stimulantes et de faire voyager le spectateur dans des lieux inimaginables. Il décortique ensuite certains détails du film Armageddon et la manière dont les équipes en charge des effets spéciaux ont procédé pour rendre les actions crédibles et spectaculaires. Il continue en indiquant que parfois les acteurs doivent être au cœur de l’action et que c’est justement ce qui attend les visiteurs aujourd’hui.

L’assistant réalisateur reprend alors la parole et indique qu’en effet, les acteurs vont rejouer la séquence 85A de l’attaque du météore. Après une brève présentation de l’acteur principal de cette scène (le météore lui-même), de la station spatiale russe MIR, de l’ordinateur central, ainsi que de l’astronaute russe Lev Andropov joué par Peter Stomare, les acteurs sont virtuellement propulsés dans le centre de contrôle de la station spatiale alors que celle-ci est sur la trajectoire d’un météore accompagné d’autres débris spatiaux. Tous seront donc amenés à jouer la peur, et l’assistant leur propose de s’échauffer avant d’entrer sur le plateau de tournage. Il les invite à crier tout en visionnant des images de l’astéroïde. C’est alors qu'une voix off réclame les acteurs en plateau : ils traversent ainsi diverses portes au-dessus desquelles est inscrit en rouge la mention « Hot set » signalant un tournage en cours.

Là, les comédiens en herbe sont invités à se mettre en place autour du générateur central. Le réalisateur demande alors le silence sur le plateau puis échange avec ses équipes afin d’être sûr que les effets sont en place, les décors également au bon endroit, et que tout est prêt pour tourner la scène. Subitement, les lumières s’éteignent et le metteur en scène crie « Action ! ». La séquence commence alors à être tournée. La station s'anime. Au travers des hublots, il est ainsi possible de voir le ciel étoilé et l’autre partie de la station spatiale. Après un court dialogue entre Lev Andropov et l’ordinateur central, tout le monde prend conscience du danger que représente l’approche de débris spatiaux. Très vite, ces derniers s’écrasent contre la station spatiale. Des décors commencent à bouger et à se décrocher des murs, dont des tuyaux, laissant s’échapper du gaz. L’alerte se met en route et des gyrophares s’activent. Un micrométéore traverse la station de part en part au-dessus de la tête des acteurs, perçant la coque et trouant des tuyaux et des conduits sur sa trajectoire. Un second micrométéore finit sa course dans un couloir et provoque de gigantesques flammes se déplaçant vers l’intérieur de la station. Un incendie se déclare, causé par la collision entre un élément de la station s’étant détaché et le reste du bâtiment spatial. Une énorme force d’aspiration est alors ressentie dans le module avant que la porte de sécurité du couloir ne se ferme et ramène un peu calme dans l’engin spatial. Mais l'accalmie n’est que de courte durée, le plafond commence à vibrer, le sol aussi. Des flashs lumineux annonçant le danger s’allument : le météore géant s’approche de plus en plus vite. La collision est inévitable. Soudain, une grosse vibration secoue le centre de contrôle. Le sol s’affaisse et le plafond s’effondre. Beaucoup de fumée s’échappe du générateur avant qu’une gigantesque flamme embrase le centre de la pièce, par deux fois !

Après ces sensations fortes, les acteurs sont remerciés pour leur excellent travail et sont aussitôt invités à quitter le plateau. À la sortie, avant de rejoindre l’extérieur, ils traversent un espace qui regroupe du matériel de tournage tels des caméras, des projecteurs ou encore des documents de travail ayant été utilisés pour le film Armageddon à l'image de maquettes ou de plans.

Enfin, dehors, un grand ventilateur qui simule de fortes bourrasques de vents attend les acteurs, en ultime baroud d'honneur.

La critique

rédigée par Jonathan Pitou
Publiée le 09 septembre 2017

Le 16 mars 2002, le Parc Walt Disney Studios ouvre ses portes. La zone Backlot accueille alors, à ses débuts, trois attractions mêlant action, émotions fortes et effets spéciaux : Armageddon : Les Effets Spéciaux, Rock‘n’Roller Coaster avec Aerosmith et Moteurs... Action ! Stunt Show Spectacular. Malgré une thématisation bien insuffisante en regard des standards des Parcs Disney, ce Lot est assurément, à l’ouverture, la partie la plus dynamique du Parc.

Sorti en 1998, le film Touchstone Armageddon immerge le spectateur à l’aube d’une catastrophe planétaire. Un astéroïde de la taille du Texas se dirige, en effet, droit sur la Terre avec laquelle il entrera en collision dans moins de dix-huit jours. Seule échappatoire : insérer une charge nucléaire au sein de l’astéroïde pour le réduire à néant. L’équipe d’Harry Stamper, grand spécialiste en forage pétrolier, est alors sollicitée pour cette mission. L’attraction Armageddon : Les Effets Spéciaux propose ainsi aux visiteurs de vivre une scène palpitante de l'opus : la destruction de la station spatiale russe.

Ce n’est toutefois pas la première attraction ayant pour thème les effets spéciaux dans l’histoire des Parcs Disney. À Disney’s Hollywood Studios, il existait, il est vrai, l’attraction Inside the Magic – Special Effects and Production Tour. Ce parcours pédestre créé à l’ouverture du Parc en 1989 et fermé en 1996, permettait de voir des explosions marines durant le Water Effect Tank. Puis, les visiteurs assistaient à une présentation de la technique des fonds bleus dans le Special Effect Workshop avant de voir un enregistrement de scène de film au cours de Shooting Stage. La visite se poursuivait alors par une présentation de décors et d’accessoires de films dans les trois Soundstages et une démonstration de retouches d'image durant la partie Post Production au travers du court-métrage The Lottery. Enfin, l’attraction se terminait par un passage au Walt Disney Theater où les derniers films des studios Walt Disney Pictures, Hollywood Pictures et Touchstone Pictures étaient projetés. La paternité de ce type d’attraction qui consiste à assister aux effets spéciaux de films est cependant à rechercher du côté de studios concurrents à The Walt Disney Company. C’est en effet pour le parc Universal Studios Hollywood que ce concept a été initialement créé. Chose à savoir également, le film Armageddon a inspiré une autre attraction dans un Parc Disney : The Making of Armageddon à Disney’s Hollywood Studios, qui en relatait les coulisses du tournage.

Pour les besoins de l’attraction de Paris, les Imagineers Disney ont recréé la station spatiale en prenant comme document de travail des images du film ainsi que des données de l’agence spatiale américaine (la NASA) à travers son site Internet, le tout pour un résultat des plus saisissants. Bien que la durée relativement courte de l’attraction et le peu de luminosité durant celle-ci ne permettent pas de profiter pleinement des décors, ils n'en restent pas moins truffés de détails réalistes offrant une immersion totale. Ce réalisme va, par exemple, jusqu’à l’utilisation des langues russes et anglaises pour les signalétiques, comme c’est le cas à l’intérieur de la véritable station spatiale russe, MIR.

Les Imagineers ne se sont pas arrêtés aux seuls éléments de la station spatiale proprement dite. De nombreux détails et accessoires issus du tournage du film Armageddon peuvent, en effet, être vus dans la salle utilisée pour l’avant-spectacle. Au mur, un croquis de l’Armadillo ou encore des dessins de l’intérieur de la station spatiale, de son extérieur et de l’astéroïde fonçant sur la Terre sont exposés tandis qu’au plafond sont accrochées des maquettes des différentes parties de la station spatiale et de la navette. Disney oblige, un Mickey caché est, en outre, visible au milieu des nombreux jauges et cadrans de pression dans le petit espace après le plateau, précédant la sortie définitive du Studio 7.

Bien qu'Armageddon : Les Effets Spéciaux soit forte en sensations, l'attraction est résolument familiale. Aucune taille minimale n’est, il est vrai, requise pour participer à l’aventure. Durant le déchainement des effets spéciaux, le visiteur en prend pourtant plein les sens avec des effets lumineux, sonores, des jets de flammes, des souffles puissants et des tremblements de sol le tout enchainé à une vitesse folle. Les rebondissements vécus en réel se produisent d'ailleurs tout autour du public rendant l’immersion totale. Et il n’est pas rare de découvrir de nouveaux effets non ressentis ou vus lors des premiers passages. Tout cela sans jamais effrayer le visiteur au point de rendre l’expérience désagréable. Les effets pyrotechniques de l’attraction ont pour cela été validés par les officiers de la brigade des sapeurs pompiers de Paris qui avaient été invités à Los Angeles pour assister aux tests de conception.

L’avant-spectacle est assurément le point faible d'Armageddon : Les Effets Spéciaux. D’une part, il dure plus de dix minutes contre seulement sept pour le spectacle principal. D’autre part, cette première partie demande la participation du public. Durant les premières représentations, certains visiteurs étaient invités sur scène pour jouer dans d’amusantes saynètes, mais l’idée fut rapidement abandonnée. Fait intéressant, une de ces séquences devait faire apparaître New York ravagée par des explosions. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, elle fut remplacée à la dernière minute par une scène de surf. Les visiteurs choisis étaient alors incrustés dans les petits films grâce à une technique reposant sur un écran argenté composé de micro-réflecteurs. Cette technique, la plus avancée alors dans le domaine de la télévision et du cinéma permettait un résultat net et précis, tout en laissant une grande souplesse en terme d’éclairage. Depuis, seule une participation globale est demandée aux visiteurs, qui doivent feindre la peur notamment en criant. Si cela peut avoir un grand succès auprès du public américain, le public européen, lui, est souvent bien trop réservé pour ce genre d’exercice, ce qui peut rendre l’expérience gênante voire désagréable. De plus, l’avant-spectacle dépend énormément du talent du Cast Member en charge de cette partie.

À l’extérieur, les surprises continuent. Il est ainsi possible de ressentir la force d’un gigantesque ventilateur de cinéma tandis qu'un scarabée à douze roues, également connu sous le nom d’Armadillo dans le film, peut être aperçu devant le studio hébergeant l’attraction. Ce véhicule a nécessité le concours de cinquante personnes spécialisées dans la conception et la réalisation d’effets spéciaux pour devenir réalité. Il emprunte notamment le châssis du véhicule militaire américain « Humvee » dont la version civile est l’emblématique Hummer H1. Les pneus sont, quant à eux, inspirés du véhicule spatial Mars Sojourner qui est le premier véhicule à avoir foulé le sol de Mars. Transporté par la sonde Mars Pathfinder, le robot commença en effet son exploration le 4 Juillet 1997. L’objectif de la sonde était alors d’analyser l'atmosphère martienne, son climat, et sa géologie (la composition des roches et du sol). Le contact avec la sonde fut finalement perdu le 27 septembre 1997, bien au-delà de sa durée de vie théorique.

Armageddon : Les Effets Spéciaux est assurément une attraction agréable et immersive mais qui pêche par le manque de soin apporté au Lot qui l’accueille, Backlot. Les détails à l’intérieur de l’attraction sont légion et les sensations agréables, mais l’avant-spectacle trop long et inadapté au public européen rend l’expérience mitigée. Toutefois, cocorico, cette attraction est une exclusivité parisienne et rien que pour cela, mérite l'attention !

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