Alex, le Destin d'un Roi
Titre original : The Kid Who Would Be King Production : 20th Century Fox Working Title Films Big Talk Productions Date de sortie USA : Le 25 janvier 2019 Genre : Fantastique |
Réalisation : Joe Cornish Musique : Electric Wave Bureau Durée : 120 minutes |
Disponibilité(s) en France : | Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Alex, simple collégien de 12 ans, découvre la légendaire épée Excalibur. Il se retrouve alors malgré lui entraîné au sein d’une guerre dont il doit devenir le héros, pour vaincre l’impitoyable sorcière Morgana tout droit venue du Moyen-Age pour détruire le monde. |
La critique
Alex, le Destin d’un Roi est un film anglo-américain fantastique écrit et réalisé par Joe Cornish, sorti le 25 janvier 2019 aux États-Unis et le 15 février 2019 en Angleterre. Il est produit et distribué par 20th Century Fox.
Tout commence en 2011, lorsque le comédien et scénariste anglais Joe Cornish se fait remarquer avec Attack the Block une comédie de science-fiction totalement anglaise sur une invasion d’extra-terrestres. Le film fait un flop à sa sortie en dépit de bonnes critiques, mais trouve au fil des années son propre univers de fans pour finalement accéder au rang d'oeuvre culte pour certains. Après avoir participé à l’écriture des (Les) Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne de Steven Spielberg en 2011 et Ant-Man en 2015 dont il est un temps pressenti au poste de réalisateur, il faut attendre plus de huit ans pour le voir revenir derrière la caméra sur Alex, le Destin d’un Roi, un film familial so british sous ses airs de Roi Arthur des Temps modernes.
L’histoire d'Alex, le Destin d'un Roi est fort simple. Alex, un jeune garçon mal dans sa peau, est poursuivi par les brutes du collège sur un chantier de construction abandonné. Il finit par y trouver une épée coincée dans un morceau de pierre et la retire. Une inscription sur l’arme suggère qu’il pourrait s’agir d’Excalibur, la fameuse épée légendaire du Roi Arthur. Une fois la lame délivrée de sa pierre, tout change dans la ville et des démons apparaissent au milieu de la nuit pour tourmenter le pauvre héros. Rapidement, Merlin fait son apparition et s’inscrit à l’école d’Alex sous le nom de Mertin. Il essaie ensuite de convaincre le jeune Alex et son ami Bedders que le monde a absolument besoin d’un héros tandis que Morgana, l’ennemie mortelle d’Arthur, a émergé d’un sommeil de plusieurs siècles avec une seule envie : détruite l’humanité. Destiné à un public jeune, Alex, le Destin d’un Roi illustre alors bien son univers fantastique ; Joe Cornish donnant à son film une tournure amusante de l’apocalypse, avec des enfants en armure qui conduisent des voitures à la Mad Max et combattent les forces obscures tandis que leur école se transforme en véritable guerre de feu avec, en prime, un dragon !
Le point fort de l'opus vient sûrement du casting, porté par une nouvelle génération d’acteurs qui réussissent à faire entrer le spectateur dans l’univers recherché. Alex est donc le personnage principal : un jeune garçon plutôt timide qui se fait harceler à l’école par une bande de brutes. Il vit avec sa mère et ne connaît pas son père, la seule chose lui en restant étant un livre qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux. Alex est incarné par le jeune Louis Ashbourne Serkis, fils de l’acteur Andy Serkis (des sagas : Le Seigneur des Anneaux, La Planète des Singes et Star Wars), qui a notamment joué dans Alice de l’Autre Côté du Miroir en 2016 et la série Taboo en 2017, avant de prêter sa voix au personnage de Peter dans le film Mary et la Fleur de la Sorcière la même année. L’acteur réussit ici à faire aimer le personnage d’Alex, le rendant attachant, rempli qu'il est d’émotions.
Bedders est son meilleur ami : un peu dodu, il est lui aussi harcelé à l’école mais conserve toujours son sens de l'humour. Si les enfants vont sûrement adorer ce personnage, les adultes eux vont vite le trouver insupportable, avec ses blagues lourdes et mal écrites, tombant trop souvent à plat. Bedders est joué par Dean Chaumoo, un jeune comédien qui participe ici à son premier film.
Lance, quant à lui, est le méchant du groupe. Il adore faire souffrir Alex et Bedders, mais au fur et à mesure de l’aventure, change de statut pour finalement combattre lui aussi la méchante Morgana. Interprété par le jeune Tom Taylor (The Last Kingdom en 2015, lui aussi dans Taboo et La Tour Sombre en 2017), l'acteur livre sur lui une performance tout à fait correcte, même si le personnage manque de profondeur et n'a pas la capacité de vraiment toucher le spectateur. Merlin intervient pour sa part dans l'intrigue afin d'aider Alex dans sa quête à devenir le prochain roi. Le rôle est bien écrit et le jeune acteur de théâtre et de télévision qui le campe, Angus Imrie, réussit pour son premier film de cinéma, à véritablement à être drôle et naturel. Il volerait peut-être même la vedette au jeune Alex.
Du côté des adultes et acteurs chevronnés, le vieux Merlin est, pour sa part, joué par le légendaire Patrick Stewart (connu pour ses rôles emblématiques dans les sagas Star Trek et X-Men). Il livre ici une prestation de minimum syndical, presque trop rapide. Morgana, l’antagoniste du film qui ne rêve que de vengeance sur l’humanité et veut détruire le monde, est incarnée, quant à elle, par Rebecca Ferguson (Mission Impossible : Rogue Nation en 2015, Despite the Falling Snow en 2016, Life : Origine Inconnue et The Greatest Showman en 2017, Mission Impossible : Fallout en 2018 et Men in Black International en 2019). Plutôt crédible, l’actrice parvient à ne pas tomber dans les clichés de la méchante en conservant son naturel dans un numéro qui n’offre toutefois rien de nouveau sous les ténèbres...
S'agissant de son rendu visuel, Alex, le Destin d'un Roi contient des effet-spéciaux plus que remarquables et emprunte beaucoup de références à plusieurs autres films ou séries fantastiques comme Le Seigneurs des Anneaux (quand Alex monte sur une colline), Game of Thrones (l’armée des morts de Morgana), Le Monde de Narnia - Chapitre 1 : Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique (l’armoire entre-ouverte), ou encore une autre prise à l’univers de Harry Potter. Le réalisateur Joe Cornish s'est visiblement amusé à placer de petits clins d’œil, temoins, par leur trop plein, d'un manque d'imagination certain. Le constat est d'ailleurs identique pour la musique, qui, composée par le collectif d’artistes londoniens Electric Wave Bureau, hésite toujours en un anachronisme assumé et une erreur d'appréciation...
Avec un budget de 59 millions de dollars Alex, le Destin d’un Roi rapporte au bout de sa première semaine d’exploitation 16.7 millions de dollars. Un démarrage somme toute frileux pour signer un succès, malgré des avis plutôt positifs dans la presse dès lors qu'il est précisé qu'il se destine aux enfants. Le film pèche en réalité par un manque d'originalité dans son histoire, ne proposant rien de bien nouveau. En terrain connu, les enfants ont toutes les chances d'adorer le monde d’Alex tandis que les adultes s'ennuieront ferme devant ce qui n'est qu'un énième réchauffé du mythe d'Arthur dans une vison enfantine hollywoodienne qui évite toutefois les clichés et les lourdeurs habituelles du genre au contraire de Chair de Poule - Le Film par exemple.
Drôle et touchant, livrant de plus un joli message sur l’acceptation de soi et l’importance d’avoir bon cœur, Alex, le Destin d’un Roi est certes un film à réserver aux enfants : il n'en reste pas moins un bon divertissement en famille.