Un Amour à New York

Un Amour à New York
L'affiche du film
Titre original :
Serendipity
Production :
Miramax Films
Date de sortie USA :
Le 5 octobre 2001
Genre :
Comédie romantique
Réalisation :
Peter Chelsom
Musique :
Alan Silvestri
Durée :
91 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

À l'approche de Noël, en 1990, Jonathan Trager croise dans la foule d'un grand magasin new-yorkais Sara, une ravissante jeune femme anglaise. C'est le coup de foudre ! Bien qu'engagé chacun dans une relation, ils passent la nuit à errer ensemble dans les rues de Manhattan. Quand l'aube arrive,  les voilà contraints de prendre la décision de se revoir ou non. Voulant laisser le destin décider, Sara écrit son numéro de téléphone sur un livre qu'elle compte revendre le lendemain, tandis que Jonathan fait de même sur un billet de 5 dollars, qui passera de main en main. Cinq ans plus tard, alors qu'ils sont sur le point de se marier, les deux jeunes gens, qui n'ont rien oublié de cette rencontre magique, décident de se retrouver avec l'aide de leurs meilleurs amis...

La critique

rédigée par
Publiée le 14 décembre 2017

Co-produit par Miramax Films, ancienne filiale de The Walt Disney Company, et Tapestry Films, Un Amour à New York est l'une de ces petites comédies romantiques qui ne paient pas de mine au premier abord mais qui finissent par émouvoir et emporter l'adhésion du spectateur. Au casting efficace introduisant même un personnage inattendu, il est le genre de film parfait pour les fêtes de fin d'année ou pour une soirée romantique…

Un Amour à New York est réalisé par Peter Chelsom. Né le 20 avril 1956 à Blackpool, en Grande-Bretagne, il s'oriente d'abord vers la photographie pour se tourner finalement vers la comédie en étudiant pendant trois ans à la Central School of Drama de Londres. Il se produit en tant qu'acteur sur les planches de la Royal Shakespeare Company de Londres, puis celles du Royal National Theatre, où il joue aux côtés de grands noms tels que Patrick Stewart et Sir Anthony Hopkins. En parallèle, il tourne pour quelques productions télévisées, mini-séries et téléfilms, au cours des années 1980. Fasciné par la réalisation et l'écriture, il dirige un court-métrage, Treacle, en 1988, qui lui vaudra une nomination à la British Academy of Film and Television Arts (BAFTA). Son premier long-métrage, Hear My Song, sort en 1991 et se voit récompensé par de nombreux prix (Meilleur film de comédie aux British Comedy Awards 1992, Most Promising Newcomer aux Evening Standard British Film Awards 1993 et British Newcomer of the Year aux London Film Critics Circle 1993). En 1998, il s'essaie au genre dramatique avec Les Puissants, basé sur le roman Freak The Mighty de Rodman Philbrick. Le film est un échec mais reçoit des critiques élogieuses ainsi que deux nominations aux Golden Globes : Meilleure Actrice dans un second rôle pour Sharon Stone et Meilleure Chanson Originale. Il retourne ensuite à la comédie, romantique cette fois, en 2001 avec Potins Mondains et Amnésies Partielles, puis Un Amour à New York. Après cela, il signe en 2004 Shall We Dance ? La Nouvelle Vie de Monsieur Clark, où il dirige Richard Gere, Jennifer Lopez et Susan Sarandon. Cinq ans plus tard, il persiste au rayon musical en réalisant Hannah Montana - Le Film, adapté de la célèbre série Disney Channel mettant en scène Miley Cyrus. En 2017, nouveau changement de registre, il réalise un opus de science-fiction, Un Monde Entre Nous, dont il écrit également le scénario.

Un Amour à New York est donc la première incursion du réalisateur dans le genre romantique. À une période où ce type de comédies avaient fait fureur la décennie précédente, en particulier avec Quand Harry Rencontre Sally, Coup de Foudre à Notting Hill ou encore Nuits Blanches à Seattle, le film tente donc de se renouveler en orientant son histoire autour du hasard et des coïncidences. Le titre original, « Serendipity » signifiant « simple hasard, heureux accident » porte d'ailleurs cette thématique que le récit suit à la lettre prenant une direction plaisante malgré une intrigue hélas trop facile au démarrage.

Le point de départ est, il est vrai, d'une simplicité, de facto, évidente : deux inconnus se rencontrent par hasard dans un lieu très fréquenté. Ils sont jeunes, beaux, l'amour leur tend les bras. C'est le coup de foudre et l'intégralité du film tourne autour de leurs possibles retrouvailles en fin d'histoire dans un New York de carte postale. Sur ce point, l'opus manque cruellement de surprise et d'originalité, le public lambda réfractaire à ce type d'intrigue risquant forcément de rebrousser chemin. Cependant, Un Amour à New York possède un charme certain et il serait regrettable de passer à côté de cette histoire touchante et réjouissante sur de nombreux points.

Et la magie opère avant grâce à des acteurs charmants et en particulier le duo formé par John Cusack et Kate Beckinsale. Le premier, né le 28 juin 1966 dans l'Illinois aux États-Unis, s'est fait connaître dans les années 1980 dans des films tels que Grandview, U.S.A. (1984) et Stand By Me (1987) avant de confirmer son statut de star dès 1990 sur des succès comme Les Arnaqueurs (1991), City Hall (1996) et Tueurs à gages (1997). Moins présent sur grand écran dans les années 2000 – il est toutefois à l'affiche du blockbuster 2012 de Roland Emmerich ou encore de Chambre 1408 adapté d'une nouvelle de Stephen King – il fait son grand retour la décennie suivante dans des films prestigieux dont The Paperboy (2012), Le Majordome (2013) et Maps to the Stars (2014).

La seconde, née le 26 juillet 1973 à Londres, entame une carrière d'actrice dans les années 1990 dans Beaucoup de Bruit Pour Rien (1993) avec Keanu Reeves et Emma Thompson, réalisé par Kenneth Branagh d'après l'oeuvre de William Shakespeare, alors qu'elle est encore étudiante à l'université d'Oxford. Elle enchaîne ensuite quelques rôles au cinéma (Les Derniers Jours du Disco, Shooting Fish) avant de poursuivre sa carrière aux États-Unis. C'est en 2001 qu'elle connaît la consécration avec le film Touchstone Pictures Pearl Harbor de Michael Bay. Depuis, elle est surtout connue pour son rôle de Selene dans la saga fantastique Underworld. Elle change néanmoins de registre grâce à Aviator (2004) de Martin Scorsese, les thrillers Motel (2007) et Le Prix du Silence en 2008 et les comédies Absolutely Anything (2015) ou encore Un Amour à New York.

Joliment complices, les deux comédiens se révèlent convaincants dans leurs rôles d'amoureux transits, donnant à cette romance beaucoup de tendresse et de fraîcheur tant leur alchimie saute aux yeux. C'est d'autant plus remarquable que le couple n'a tourné ensemble que quelques jours, leurs personnages étant séparés une grande partie du film. Le spectateur ne peut dès lors que prendre plaisir à suivre leur chemin se croiser, s'éviter, se frôler pour mieux se retrouver, chacun évoluant dans des situations aussi drôles que rocambolesques.

Les deux acteurs sont également accompagnés de seconds rôles très attachants. Jeremy Piven, grand ami de John Cusack dans la vie ayant déjà joué avec lui dans Le Maître du Jeu (2003) et Les Arnaqueurs, incarne ici l'alter ego pour Jonathan, joué par Cusack. Michelle Moynahan (la série Blue Bloods) campe elle, avec justesse, la femme de Jonathan cinq ans après sa rencontre avec Sara tandis que John Corbett (Sex & The City) assume lui le rôle délicat de fiancé de Sara. Enfin,  Eugene Levy (Le Père de la Mariée, la saga American Pie) se révèle un directeur de magasin hystérique et procédurier tout à fait réussi.

Hormis son casting, Un Amour à New York tourne son histoire autour du destin, véritable personnage impalpable de l’Histoire, des actes manqués et cette idée d'âmes soeurs selon laquelle certains êtres seraient faits l'un pour l'autre. Un thème auquel même les lieux fréquentés par les personnages font allusion. Le café où les tourtereaux boivent un chocolat existe, par exemple, réellement dans la vraie vie : situé à New York, il  s'appelle d'ailleurs Serendipity 3... comme le hasard fait bien les choses parfois !

Écrit par Marc Klein, qui travaillera plus tard sur les scripts de Blanche Neige (avec Julia Roberts), le scénario aborde ces aspects de manière très pertinente avec juste ce qu'il faut de romance et d'humour pour accrocher le spectateur. Jusqu'où aller ? Que croire ? Qu'y a-t-il au bout ? Le film traite de ces questions sans jamais trop en faire pour ne pas ennuyer voire agacer son public. Les dialogues sont pour cela bien écrits et font mouche à plusieurs belles occasions, rendant l’opus encore plus sympathique à suivre.

La musique est, elle, assurée par Alan Silvestri, très connu pour avoir composé les thèmes de plusieurs films du réalisateur Robert Zemeckis dont la trilogie Retour vers le Futur, Qui Veut la Peau de Roger Rabbit (1988), Seul Au Monde (2000) et Le Pôle Express (2004). Le musicien est également renommé pour ses collaborations avec Disney sur les bandes originales de Lilo & Stitch, Captain America - First Avenger, Marvel’s Avengers et Avengers : Infinity War. Rythmée, entraînante et sobre, la bande originale rend ici justice au film et enchante les oreilles du spectateur lors des scènes de romance mais aussi des séquences comiques.
 

Enfin, la réalisation de Peter Chelsom contribue à l'efficacité de l'ensemble. À la fois sobre et élégante, elle rend l'opus agréable à savourer. Un véritable tour de force quand il est su que le tournage a eu lieu en plein été pour une aventure se déroulant pendant les fêtes de Noël, donnant du fil à retordre pour reconstituer un New York sous la neige. Et pourtant, le film reste parfaitement raccord ! Une autre difficulté - plus malheureuse elle - se produit peu avant la sortie : tournées avant les attentats du 11 septembre 2001, certaines images montraient, en effet, les tours du World Trade Center encore debout. Il a fallu donc les enlever numériquement, la tragédie étant jugée trop récente pour pouvoir les conserver à l'écran.

Un Amour à New York sort finalement aux États-Unis le 5 octobre 2001 et réalise un joli score au box-office, rapportant presque 80 millions de dollars, pour un budget de 28 millions. Les critiques sont même assez positives, les journalistes trouvant le film « charmant » et « enchanteur ». En France, au contraire, l'opus passe quasiment inaperçu, la faute probablement au titre français qui le dessert totalement et ne lui rend pas justice. Si « Serendipity » misait plus sur le fantastique, « Un Amour à New York » évoque au contraire une histoire d'amour classique, digne des romans à l’eau de rose, à la limite de la banalité.

Un Amour à New York représente tout ce qui est attendu d'un film de cette trempe ; à la fois léger, drôle et fin, même émouvant, malgré des facilités inhérentes au genre romantique. Illuminé par des acteurs charismatiques, il finit par emporter l'adhésion du spectateur, assuré de passer un agréable moment devant lui.

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