Funny, You Don't Look 200
A Constitutional Vaudeville
Titre original : Funny, You Don't Look 200 : A Constitutional Vaudeville Production : Buena Vista Television Date de diffusion USA : Le 12 octobre 1987 Genre : Educatif |
Réalisation : James Yukich Musique : Hummie Mann Durée : 50 minutes |
Le synopsis
Richard Dreyfuss demande à une panoplie de stars, réelles ou animées, de célébrer les 200 ans de la Constitution Américaine. |
La critique
Funny, You Don't Look 200 : A Constitutional Vaudeville est une émission spéciale diffusée sur ABC, le 12 octobre 1987.
L'émission est principalement portée par l'acteur Richard Dreyfuss en qualité de présentateur et narrateur.
L’acteur new-yorkais, né en 1947, est une figure du septième art, notamment pour avoir joué l'océanographe dans Les Dents de la Mer mais également en tenant le rôle-titre dans Rencontres du Troisième Type. Il obtient l’Oscar du Meilleur Acteur à l’âge de ses trente ans pour le film Adieu, Je Reste et enchaîne ensuite les distinctions. Quelques mois avant la diffusion de l'émission, il aura participé à son troisième film chez Touchstone Pictures, Étroite Surveillance (qui a droit une suite en 1993 avec Indiscrétion Assurée) ; un label de The Walt Disney Company qui relance sa carrière alors un peu en berne. Avant cela, il avait pu être vu dans Le Clochard de Beverly Hills (1986) et Les Filous (1997).
Le format de l'émission est particulièrement étonnant. Il s'agit pour le téléspectateur d'assister à un brainstorming organisé dans un studio par Richard Dreyfuss avec des collègues afin de trouver une idée originale pour parler de l'anniversaire du bicentenaire de la constitution américaine. Le tout est entrecoupé de sketchs autour du sujet ou de petits exposés explicatifs sur la genèse du texte constitutionnel et ce qu'il a apporté dans la vie de tous les jours. De nombreuses stars défilent ainsi à l'écran, souvent quelques secondes seulement, pour vanter cette célébration historique. Parmi elles, il peut être cité en vrac : Randy Newman, Steven Spielberg, Barbra Streisand, James Woods, Goldie Hawn, Whoopi Goldberg, Michael J. Fox ou Emilio Estevez. Globalement, l'ensemble est particulièrement décousu, foutraque et ennuyeux tout en se voulant original et moderne. Le problème reste que le téléspectateur en ressort en n'ayant rien appris de plus sur le sujet tout en n'ayant pas été diverti pour autant.
Néanmoins, l'émission a la bonne idée de contenir quelques séquences animées inédites avec des personnages historiques de Disney : Mickey, Dingo, Donald et Jiminy Cricket. Les deux premiers font plutôt de la figuration. Dingo apparaît ainsi dans une tenue et une coiffure moderne en début d'émission pour illustrer l'avalanche de mots dans le texte de la constitution. Mickey intervient, lui ,en toute fin, endimanché, dans un beau fauteuil en cuir, pour faire un résumé de ce qui a été dit durant une heure. Le passage de Donald est, pour sa part, plus long et bien plus drôle. Il demande, en effet, à Richard Dreyfuss de lui expliquer la constitution. Mais voilà, l'acteur-présentateur ne comprend pas le canard et demande donc à la production de le sous-titrer ce qui va étonner Donald et l'amuser un temps...
Mais la séquence la plus intéressante est certainement la participation de Jiminy Cricket.
L'animateur, et futur membre des Neuf Vieux Messieurs, Ward Kimball, est, au tout début du projet de Pinocchio, en charge de ce personnage dont les traits lui causent bien des soucis. Ils ne lui plairont décidément jamais ! Il reproche, en effet, au design du criquet de ne "ressembler à rien" et surtout pas à un insecte, mis à part bien sûr sa taille. En fait, c'est Walt Disney lui même qui impose sa vision à l'animateur de renom, en exigeant que la conscience de Pinocchio soit suffisamment distincte d'une créature vivante (insecte ou animal) pour la rendre à la fois attachante auprès du grand public tout en étant distante de la réalité. Le choix du Maître de l'animation s'avérera le bon ! Les spectateurs plébiscitent instantanément le personnage de Jiminy Cricket si bien que la compagnie le met assez vite à l'honneur dans d'autres productions, dont un long-métrage Coquin de Printemps et des séries télé du Mickey Mouse Club : Jiminy Cricket Presents : I'm No Fool... (6 épisodes) mais également Jiminy Cricket Presents : You... and Your (8 épisodes) et Jiminy Cricket Presents : The Nature of Things (4 épisodes). Il apparaît aussi en maître de cérémonie dans plusieurs épisodes de l'émission Disneyland : Donald's Award (1957), From All of Us to All of You (1958) ou Donald, Vedette de Télévision (1960) ainsi que dans le cartoon de 1983, Le Noël de Mickey.
Ici, il utilise un tableau et des dessins à la craie comme dans les séries animées du Mickey Mouse Club (il précise d'ailleurs que cela fait bien longtemps qu'il n'avait pas fait ce genre d'exposé) pour raconter le principe de la constitution et comment d'un système de classe allant du roi au manant, les Américains sont passés à un système qui redonne le pouvoir au peuple.
L'émission Funny, You Don't Look 200 : A Constitutional Vaudeville s'avère au final peu intéressante aussi bien sur la forme que sur le fond. Heureusement, les passages animés inédits en rehaussent quelque peu l'intérêt...