Scotland
Titre original : Scotland Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 11 juin 1958 Série : Genre : Documentaire CinemaScope |
Réalisation : Geoffrey Foot Musique : Cedric Thorpe Davie Durée : 25 minutes |
Le synopsis
La configuration naturelle de l’Écosse, divisée en trois régions distinctes - les Highlands, les îles et les basses terres - ne rend pas les contacts aisés. Mais c'est sans compter sur la volonté des habitants les plus isolés qui, au rythme des saisons, se déplacent sur de pratiques embarcations, appelées « puffers »... |
La critique
Fenêtre d'un autre temps, Scotland est un joli court-métrage oublié des studios Disney.
Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut être considéré comme le pionnier du documentaire animalier. Dès 1948, il met en effet en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini-documentaire L'Île aux Phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la Compagnie de Mickey dans la production de films « live ». Elle comporte un total de sept courts-métrages avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le Désert Vivant, au format des longs-métrages qui devient, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures. Pour autant, Walt Disney n'entend pas abandonner le genre des courts-métrages documentaires. Il crée en effet avec la même équipe, dans la foulée, une nouvelle collection entièrement dédiée à ce format qu'il baptise People and Places. Cette série s'axe essentiellement sur les us et coutumes des populations à travers le monde. Elle comprend dix-sept épisodes produits entre 1953 et 1960. Trois, The Alaskan Eskimo en 1953, Men Against the Arctic en 1955 et Ama Girls en 1958, sont oscarisés.
Avec les True-Life Adventures, People and Places est indéniablement l'autre collection de documentaires à succès initiée par Walt Disney. Pour ce faire, il reprend d'ailleurs les mêmes recettes de production. Si le thème n'est désormais plus la faune et la flore mais bien les us et les coutumes de nations à travers le monde, People and Places bénéficie des mêmes producteurs, scénaristes, réalisateurs et narrateurs que la série précédente auxquels est demandée une démarche identique à celle menée pour observer la nature. Pour Scotland, la réalisation est ainsi confiée à Geoffrey Foot, avec qui les studios Disney ont déjà travaillé sur le court-métrage Wales. La narration échoue, quant à elle, à Winston Hibler et la production à Ben Sharpsteen. Sur les dix-sept courts-métrages de la série, nombre d'entre eux sont filmés en CinemaScope - Scotland ayant d'ailleurs droit à cet honneur - afin de retranscrire au mieux la beauté et la grandeur des lieux explorés et traditions rencontrées. Malheureusement, les opus de la collection n'ont plus été vus pour la plupart avec ce format d'images depuis leur sortie cinéma ; leur diffusion à la télévision s'étant faite en grande majorité au format 4/3.
Chaque épisode débute par les deux phrases de présentation : « Ce film est un parmi une série présentant un PEUPLE extraordinaire et le LIEU où il vit. Toutes les scènes sont authentiques et les histoires factuelles ». Walt Disney proclame ainsi : « Dans nos films, nous rendons visite à des contrées reculées. Nous y trouvons des peuples avec des coutumes ancestrales. Chaque lieu a un trésor riche de traditions. Chaque pays a des pans d'histoires qui ont rythmé la vie des gens ». Le papa de Mickey est, en fait, déjà conscient en 1950 que le progrès technique est en train de révolutionner profondément la vie des hommes. Il est donc, pour lui, urgent d'immortaliser à travers le monde entier les plus anciennes coutumes humaines. Sans interventionnisme aucun. Dans le plus strict respect de la réalité.
Scotland commence par de jolies gravures dessinées qui permettent de situer géographiquement la nation constitutive du Royaume-Uni. L'Écosse est naturellement fière de sa vie moderne et notamment de ses universités, de ses industries ou de ses musées. Mais au-delà de cette riche façade contemporaine, le documentaire veut présenter les mœurs et autres folklores venus du passé dont les Écossais sont tout aussi fiers. Le documentaire remonte ainsi à l'Empire Romain et montre des images du Mur d'Hadrien, un rempart en pierre traversant le pays d'est en ouest. Ce mur représente le grand esprit de résistance faisant la fierté des Écossais et qui se retrouve dans leur musique si emblématique et si caractéristique. Le documentaire montre ensuite le mode de vie des habitants des différentes régions de l’Écosse : les bergers des Highlands, les pêcheurs des îles et les éleveurs des basses terres...
Scotland dépeint aussi d'autres traditions écossaises comme le chant de foulage ou « waulking song », processus arrivant après le tissage d'un drap de laine en martelant avec les mains, le tout en chanson. Il aborde également la fabrication du tweed, de la pierre de curling ou encore de la fameuse cornemuse. Côté folklore, le court-métrage fait assister le spectateur à un cèilidh, une « visite » entre voisin où sont interprétées ou dansées les musiques, chansons et danses traditionnelles. Il fait aussi participer le public à une fête d'Halloween typique ou encore lui fait découvrir le festival équestre de The Braw Lads' Gathering. Et quoi de mieux pour terminer ce voyage que de s'inviter à un mariage en habits traditionnels, notamment avec les kilts portés par les hommes, puis de voir des défilés impressionnants lors du festival d'Édimbourg, au pied de du somptueux château de la capitale, célébrant le folklore et les traditions écossaises.
Scotland est comme son nom l'indique une fenêtre sur l’Écosse mais dans un autre temps, au milieu des années 1950. Forcément datées, ses images n'en sont pas moins dépaysantes, le folklore écossais étant aussi riche qu'attrayant.