Titre original : El Materdor Production : Pixar Animation Studios Date de diffusion USA : Le 29 octobre 2008 Genre : Animation 3D |
Réalisation : John Lasseter Victor Navone Rob Gibbs Durée : 3 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Dans sa vie passée, Martin a été toréador... |
La critique
Cars - Quatre Roues a décidément un
parcours atypique dans le catalogue de Pixar. Malgré sa grande qualité, les
critiques du monde entier se sont, en effet, montrées, à l'époque de sa sortie,
plus que réservées à son égard tandis que le public, en dehors des Etats-Unis,
l'a carrément boudé. La France, par exemple, l'a accueilli froidement lui
offrant le rang peu glorieux de premier flop au box-office d'un film pixarien.
Commençant sa carrière sous de mauvais auspices, il se rattrape toutefois par la
suite. Déjà,
Ratatouille ou
WALLE ont fait pire que lui sur le
sol américain au regard de leurs recettes en salles. Ensuite, il remporte,
auprès des critiques étrangères de Los Angeles, le prestigieux Golden Globe du
meilleur film d'animation. Enfin, son édition DVD s'arrache en 2006 décrochant le
titre de meilleure vente de l'année pour un long-métrage animé.
Et que dire du marchandisage autour de Cars - Quatre Roues
! Flash McQueen et ses amis de Radiator Spring sont, en deux temps, trois
mouvements, devenus l'une des franchises les plus rentables des studios Disney.
Aucun secteur (jouets, livres, jeux vidéos, habillement, accessoires...)
n'échappe à l'engouement qu'ils suscitent, générant au passage plus de 5
milliards de dollars de recettes pour l'Oncle Picsou.
Face à cette déferlante à retardement, la Walt Disney Company ne pouvait rester inerte. L'occasion est, en effet, trop belle pour elle qui s'efforce, par exemple avec La Fée Clochette de créer le même phénomène. Et quoi de mieux pour soutenir les ventes que de maintenir les personnages sur le devant de la scène. La synergie du groupe Disney se met alors en marche.
Déjà, la division Parcs à thèmes fait son œuvre. Outre la présence des personnages dans les différents resorts du monde entier, des attractions dédiées à Cars - Quatre Roues sont lancées. Les Walt Disney Studios à Paris inaugurent en 2008 une attraction à destination des plus jeunes, Cars Race Rally tandis que Disney's California Adventure à Anaheim programme pour 2012 un land entièrement dédié au film de John Lasseter regroupant pas moins de trois nouvelles attractions dont une E.Ticket. Ensuite, la division cinéma prend le relai et prépare pour le 24 juin 2011 une suite du film de référence pour les salles obscures.
Enfin, la division télévision ferme le rang en offrant aux personnages la possibilité de débouler sur le petit écran. Une mini série télé - plus exactement trois petits courts-métrages sur le même thème - débarque conjointement sur Disney Channel, Toon Disney et ABC Family aux USA et sur Disney Channel et Disney Cinemagic en France. Les épisodes prennent l'apparence de petits intermèdes de 2 à 3 minutes dans lesquels Martin raconte à Flash McQueen une fable sur sa vie passée.
La qualité technique des courts-métrages n'a rien à envier à celle du film de référence. Coréalisés par John Lasseter lui-même (qui revient pour l'occasion à la réalisation après être devenu, entre temps, le patron des studios d'animation de la Walt Disney Company), les épisodes bénéficient, en effet, de vrais moyens ; la restriction budgétaire se sentant uniquement au niveau de la durée des opus, extrêmement courte.
El Martindor est, à l'évidence, le meilleur de la série des Cars Toon sortis à la télévision. Martin, exploité d'un point de vue espagnol, prend, en effet, un petit côté dépaysant qui rend l'ensemble très comique. De vraies bonnes idées arrachent ainsi un sourire au téléspectateur qui se désole toutefois, comme pour les autres opus, du rythme décidément trop rapide du récit. Il est impossible dans ces conditions de ne pas penser que les véritables objectifs de la collection sont mercantiles (soutenir une franchise lucrative) avant d'être artistiques. Cars Toon constitue en cela la première fausse note d'un Pixar, jusqu'ici irréprochable dans ses intentions. Le doute est désormais permis pour Cars 2...