L'Histoire d'Anybourg

L'Histoire d'Anybourg trouve son inspiration dans trois courts ou longs-métrages antérieurs. Il reprend ainsi, tout d'abord, le thème d'Automaboule, un cartoon de 1950 de la série Dingo, qui se moque des mauvaises habitudes des automobilistes, même s'il en fait évoluer le propos en cherchant à faire croire que les véritables responsables des accidents de la route sont les automobiles elles-mêmes. Ensuite, il lorgne du côté de Susie, Le Petit Coupé Bleu, un cartoon de 1952 en recopiant l'apparence des voitures : il place, en effet, les yeux au niveau du pare brise et joue un anthropomorphisme vraiment sympathique pour les rendre attachantes et humaines. Enfin, il copie une séquence extraite du film de 1949, La Mare aux Grenouilles, et précisément de la section du (Le) Crapaud et le Maître d'École. Le court-métrage est, il est vrai, construit exactement comme la scène du procès avec un avocat à la limite de l'apoplexie au moment de son réquisitoire...

Malgré toutes ses redites vis à vis du catalogue Disney, L'Histoire d'Anybourg  délivre, ça et là, de gentilles moqueries plutôt efficaces ; et, en particulier son discours sur les mauvaises habitudes des conducteurs qui reste toujours furieusement d'actualité ! D'autres détails épatent également la galerie, à l'exemple de la partialité du juge qui n'attend en fait que de pouvoir partir faire son golf ou du petit avocat de la défense qui, en monsieur bienveillant, est drôle à souhait dans son aspect, sa démarche et surtout sa capacité à professer sur les errances de ses concitoyens automobilistes. Enfin, le jeu de mot du titre américain (Anyburg pouvant être traduit « dans n'importe quel bourg ») est bien plus puissant que son insipide traduction française, de par sa capacité propre à rendre universelle l'histoire contée...

Redondant dans le catalogue Disney, L'Histoire d'Anybourg ne dispose finalement, et malgré son charme désuet, que de peu de ressources pour convaincre de ses qualités. Assurément dispensable !