Symphonie Enchaînée

Cartoon historique, Symphonie Enchaînée marque la première apparition du personnage qui deviendra Pluto, le chien de Mickey.

Pluto est l'un des plus anciens et des plus populaires personnages des studios Disney. Il apparaît ainsi pour la toute première fois, en 1930, dans Symphonie Enchaînée. Il se présente alors sous les simples traits d'un chien de prison. En fait, ce n'est pas un mais deux chiens identiques que Mickey côtoie dans ce cartoon et qui ont déjà l'apparence du futur Pluto. La même année, dans Le Pique-Nique, ses contours se précisent mais cette fois-ci en qualité de chien de Minnie répondant au nom de Rover. Il faut, en réalité, attendre l'année suivante, en 1931, pour voir le Pluto mondialement connu aujourd'hui. Dans La Chasse à l'Élan, il prend, en effet, son nom définitif et sa place de compagnon canin exclusif de Mickey. Une formidable amitié naît ainsi entre l'ambassadeur de Disney en devenir et son chien. L'idée du nom de Pluto vient, quant à elle, de Walt Disney lui-même. Alors que ses collaborateurs préféraient Rover ou Pal, le Maître de l'animation s'écrie un jour : « Que pensez-vous de Pluto le chiot ? », chiot se prononçant « Pup » en anglais, une allitération se formant avec la consonance du nom du personnage.

Symphonie Enchaînée est quant à lui un remake du cartoon de 1925 de la série Alice Comedies Alice s'Évade, sauf que les rôles d'Alice et de Julius sont tenus ici uniquement par Mickey. Le présent cartoon commence alors qu'un gardien ayant l'apparence de Pat Hibulaire - mais sans jambe de bois - conduit un certain nombre de prisonniers faire leur travaux forcés. Tous ont une cheville attachée à une chaîne reliée à un boulet et portent le maillet qui va leur permettre de casser des rochers. Parmi tous les condamnés moroses, il est notamment possible de reconnaître Clarabelle Cow. Mickey, en bout de file, semble être celui qui accepte le mieux son état, chantant joyeusement, sans se fatiguer puisqu'il est assis sur son boulet tiré par les autres prisonniers. Cette facilité ne passe d'ailleurs pas inaperçue auprès d'un gardien - un Pat Hibulaire avec une jambe de bois cette fois-ci - qui le remet à sa place.

Un garde met ensuite en rang les condamnés et leur donne le signal pour commencer leur labeur. Et les prisonniers se mettent aussitôt à casser les fameuses pierres. La caméra passe alors de l'un à l'autre en proposant différents gags pour chacun. Il commence d'abord par le gros cochon, puis enchaîne avec trois chiens, deux grands et un petit. Ce dernier, attaché entre les deux autres, a toujours tendance à se retrouver au-dessus du sol vu sa taille. Mickey, quant à lui, a bien du mal à casser la pierre avec son maillet. C'est alors qu'un colosse lui montre l'étendue de sa force en cassant sa pierre avec un simple... crachat ! La souris essaye bien de l'imiter mais en vain. Voyant ensuite que l'un des gardiens dort, Mickey en profite pour sortir son harmonica et jouer un petit air de musique. Il est accompagné par Clarabelle qui utilise sa pioche comme une flûte tandis que le chat utilise la queue de la vache comme la corde d'un violon. Les chiens et le gros cochon se mettent eux à chanter. Cette symphonie se termine par une petite danse égyptienne qui va finir par réveiller l'un des gardiens après que le colosse lui a craché dessus tout en dansant.

Pensant avoir à faire à une révolte, les gardiens tirent alors dans le tas tandis que la panique s'installe dans la prison. Les prisonniers courent dans tous les sens. Mickey en profite pour s'enfuir en lançant son boulet sur une planche qui lui sert de catapulte et lui permet de passer de l'autre côté du mur d'enceinte. Un petit gag se met ainsi en place : Mickey tire tellement fort que sa chaîne reliée à son boulet se casse. Pourtant, il vient tout de même récupérer le poids et le traîne inutilement sur ses épaule dans sa fuite. Mais son évasion est vite remarquée par les gardiens. Ils envoient alors un de leurs collègues à la poursuite de la souris, aidé par deux fins limiers. Mickey se cache ainsi dans les marécages mais les chiens retrouvent sa trace et continuent de le poursuivre.

Le spectateur a alors droit à un gros plan des chiens où ceux-ci reniflent la piste du fuyard. Animée par Norm Ferguson, cette scène est particulièrement convaincante techniquement pour l'époque car le public a réellement l'impression d'avoir des chiens en face de lui et non des personnage animés. Le cartoon se termine finalement par une course-poursuite où Mickey est en équilibre sur deux chevaux qu'il vient de voler. L'animation de la scène, où les personnages sont de face, est elle assez commune et déjà-vue. L'effet donné montre les jambes du héros se déformer au fur et à mesure que ses montures évitent des obstacles dans un beau moment de plausible impossible. Le pauvre Mickey tombe alors d'une falaise et atterrit en plein dans une cellule de la prison. Il n'est néanmoins pas si mécontent de son sort puisqu'il se met à chanter avec deux comparses prisonniers.

Symphonie Enchaînée est un cartoon sympathique mais un peu anecdotique. Il doit principalement sa renommée grâce à la toute première apparition de Pluto.