Michael O'Hara
Titre original : Michael O'Hara the Fourth Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 26 mars 1972 (Première Partie : To Trap a Thief) Le 12 avril 1972 (Deuxième Partie : The Deceptive Detective) Genre : Enquête |
Réalisation : Robert Totten Musique : George Bruns Durée : 90 minutes |
Le synopsis
La fille d'un capitaine de police, dont le métier se transmet de père en fils depuis trois générations, aspire à devenir détective et tente de résoudre certaines affaires concernant des faussaires et des meurtriers. Ses succès n'impressionnent pourtant pas son père, qui voudrait bien qu'elle arrête de mettre le nez dans son travail... |
La critique
Michael O'Hara est un téléfilm diffusé en 1972 sur NBC, dans l'émission hebdomadaire nouvellement renommée The Wonderful World of Disney et héritière du show d'ABC créé en 1954 par Walt Disney lui-même et intitulé Disneyland.
Michael O'Hara est une comédie tournant autour d'une détective en herbe. Mike O'Hara fait ainsi partie d'une grande famille de policiers. À Dublin, en 1910, son arrière grand-père Michael O'Hara faisait en effet déjà régner l'ordre et la justice dans la capitale irlandaise. À New York, en 1930, son grand-père Michael O'Hara le Second était lui un policier héroïque qui a notamment sauvé un aveugle alors qu'il était sur le point de se faire écraser. Enfin, son père Michael O'Hara le Troisième est carrément commissaire de police et résout de nombreuses affaires dans sa ville. Lorsque son épouse tombe enceinte d'une petite fille, le couple apprend qu'il ne pourra malheureusement pas avoir d'autres enfants. Or, comme il voulait que la tradition du nom de Michael O'Hara se perpétue, il surnomme sa fille Mike, faisant passer ce surnom pour le diminutif de Michèle alors qu'en réalité son état civil est Michael O'Hara la Quatrième. Mais son patronyme n'est pas la seule chose qui la rattache à la tradition familiale car la jeune fille entend elle aussi secrètement devenir détective et prendre la succession de son père. Mais voilà, ses efforts et ses déductions sont rarement couronnés de succès et son père ne prête pas beaucoup d'attention à ses théories, cherchant plutôt à limiter les dégâts qu'elle provoque.
Michael O'Hara propose deux enquêtes distinctes, comme si le téléfilm était le pilote d'une série qui n'a jamais vu le jour (ce qui n'est, en l'espèce, pas le cas). Le premier épisode commence ainsi quand Mike, aidée de ses deux amies Wilma et Barbs, suit celle qu'elle prend pour une voleuse de grand magasin. Après l'avoir arrêtée, il s'avère qu'il s’agit en réalité de... l'épouse du maire ! Son père doit alors calmer la colère du politicien. Mais après une petite réprimande, Mike se met en tête de continuer à « aider » son paternel malgré ses mises à garde. Elle va ainsi enquêter en parallèle sur un faux monnayeur et va suspecter un commerçant local tandis que son père penche, lui, plutôt pour un bandit récidiviste. Persuadée d'avoir raison, elle va monter une filature avec ses amies et son petit ami Norman afin de démasquer le coupable... quitte à se mettre tous en danger. Le téléfilm s'amuse à faire jouer aux jeunes gens les détectives en herbe avec la découverte d'indices, les planques dans les placards ou l'utilisation des talkies-walkies. Malheureusement pour la jeune fille, ne devient pas Sherlock Homes qui veut.
Dans la deuxième partie, un meurtre se produit dans l'immeuble d'une entreprise et le commissaire part enquêter. Naturellement, sa fille ne peut s'empêcher de mettre le nez dans ses affaires, poussant Norman à la suivre afin d'écouter clandestinement l'interrogatoire des autres employés. Elle décide alors d'appeler les suspects en se faisant passer pour un maître-chanteur afin de démasquer le coupable. Mais alors qu'elle et ses amis soupçonnent l'un d'entre eux, le malheureux se fait également tuer. Mike va donc chercher d'autres indices et trouver un enregistrement du tueur. Elle arrive ensuite à convaincre son père d'utiliser sa trouvaille pour coincer le coupable. Là encore, il est amusant de voir l'amateurisme de Mike et la maladresse de Norman. L'exemple le plus flagrant intervient sûrement quand le jeune homme perd son portefeuille en rentrant par effraction dans la résidence de l'un des suspects. Il se rend compte de sa perte et part avec Mike le récupérer afin de ne pas se faire repérer ou suspecter par la police. Mais un imprévu va leur faire complètement oublier la raison de leur venue. Le téléspectateur se pose alors la question de savoir si les scénaristes ont complètement oublié ce détail dans une facilité d'écriture ou si le montage a plombé le rebondissement. En réalité, il n'en est rien et le sujet revient sur le devant de la scène à la toute fin dans une amusante réplique à l'image du reste du téléfilm. Le public en conclut alors que bien que léger et inoffensif, le récit reste correctement construit.
Côté casting, Michael O'Hara fait appel à la jeune Jo Ann Harris dans le rôle de Mike. L'actrice qui participe ici à son seul rôle pour les studios Disney offre un personnage amusant qui part tête baissée, persuadée d'avoir toujours raison, sans jamais écouter son père, faisant à chaque fois le contraire de ce qu'elle promet. Il est particulièrement cocasse de la voir, persuadée d'être une grande détective, inventer des raisonnements plus tirés par les cheveux les uns que les autres puis de se tromper en beauté sans que cela ne l'affecte le moins du monde.
Michael O'Hara le Troisième est interprété, quant à lui, par Dan Dailey qui joue lui aussi pour la première fois pour Disney. Le commissaire a bien du mal à tenir sa fille, étant beaucoup trop coulant avec elle et passant à chaque fois derrière elle pour réparer les dégâts qu'elle commet par maladresse ou par fougue. Il tente d'être un tant soit peu autoritaire mais en vain, Mike n'en faisant qu'à sa tête.
Michael McGreevey incarne, pour sa part, Norman, le petit ami docile de Mike. L'acteur a une longue carrière chez Disney. Il débute, en effet, en 1961 dans l'épisode Frank Clell's in Town de Texas John Slaughter puis participe aux téléfilms Sammy, Le Phoque (1962), For the Love of Willadean (1964), The Wacky Zoo of Morgan City (1970) et Michael O'Hara (1972). Au cinéma, il apparaît dans la trilogie Dexter Riley (L'Ordinateur en Folie en 1969, Pas Vu, Pas Pris en 1972 et L'Homme le Plus Fort du Monde en 1975) mais aussi dans deux comédies avec Dean Jones (3 Etoiles, 36 Chandelles en 1972 et Un Candidat au Poil en 1976).
Enfin, la réalisation est confiée à Robert Totten. Ce dernier, plutôt habitué aux westerns, livre ici un travail convenable sans être exceptionnel. La caméra est plutôt statique et les mouvements sont relativement simples. Aucune séquence d'action n'est proposée : la majeure partie étant plutôt des scènes d'espionnages où les jeunes protagonistes essayent de se cacher du bandit ou du tueur. Il s’agit pour le réalisateur de son avant-dernière production pour Disney. Il a signé avant elle un film pour le cinéma, Le Pays Sauvage (1971), et un téléfilm, Ride a Northbound Horse (1969). L'année suivante, il met en scène un autre téléfilm, Le Mystère du Château de Dracula (1973) qui est également une comédie d'aventure mêlant énigmes et kidnapping.
Michael O'Hara lorgne bien plus vers la comédie que le téléfilm d'aventure, grâce à des personnages hauts en couleur et clairement frappadingues.