Disney Channel
Vit-Elle Ses Derniers Mois en France ?

L'article

Publié le 20 juin 2024 à 10H00

La presse s’est faite l’écho de l’arrêt de l’intégration de la plateforme de streaming Disney+ dans les offres de Canal à partir du 1er janvier 2025. Ce retrait se fait d’ailleurs en deux étapes puisque dès juillet 2024, la formule de Disney+ intégrée dans l’offre MyCanal sera celle de Disney+ avec publicité, soit le plus bas niveau de l’abonnement proposée.

Mais ce retrait ne serait-il pas l’arbre qui cache la forêt ? Les négociations en cours entre le Groupe Canal et Disney France sont en effet difficiles : et, pour bien en comprendre l’enjeu, notamment pour le sort de Disney Channel, il convient de savoir d’où l'on part…


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Une exclusivité payée 250 millions sur 5 ans

L’accord de Disney France avec le Groupe Canal remontant à 2020, juste au lancement de Disney+, permettait en effet à la filiale française d’assurer l'équilibre confortable de son compte d’exploitation en éliminant tout risque. Ainsi, s’établissant à 250 millions d’euros versés par le Groupe Canal sur cinq ans pour disposer de l’exclusivité de la distribution de Disney+ mais aussi des chaînes Disney Channel et Disney Junior (qui ont à l’époque quitté les bouquets des autres opérateurs) et du catalogue des films récents de Walt Disney Animation, Pixar, Walt Disney PicturesMarvel, Lucasfilm, et 20th Century Studios, le groupe de Vincent Bolloré s’est payé le luxe de faire ce qu’il voulait des contenus Disney… Et il ne s’en est d'ailleurs pas privé ayant, secret de Polichinelle, par exemple, bloqué la possibilité, en 2020, de proposer en access premium sur Disney+, la sortie de Mulan faisant alors de la France le dernier pays à mettre à disposition le film pour ses abonnés.

Il faut dire que le Groupe Canal a cru un temps (d’où les 50 millions annuels mis sur la table !) qu’être le seul à commercialiser Disney+ et proposer Disney Channel et Disney Junior boosterait les abonnements à ses propres bouquets... Or, il va vite déchanter. Le public ne s’est, il est vrai, manifestement pas rué chez Canal pour avoir Disney+, les deux démarches n’allant pas fatalement de soi tandis que l’attrait des chaînes Disney s’est réduit comme peau de chagrin à la suite du maigre investissement de la firme de Mickey dans leurs programmes ; Disney Channel n’ayant plus la capacité de créer en télévision l’événement et donc l’envie de s'y abonner…
Le modèle de distribution exclusive de Disney+ par Canal a ainsi mis moins d’un an à prendre l’eau. En France, le marché des box internet est, en effet, une particularité très structurante du marché de la télévision payante. Le recours aux purs OTT est moins ancré chez le consommateur tricolore si bien que toutes les plateformes se voient, finalement, distribuées directement dans les bouquets de FAI : Netflix a d’ailleurs très vite compris cet aspect pour développer et ouvrir sa base d’abonnés au large public. Disney+, commercialisée par le seul groupe Canal, a fait au contraire le pari inverse et... l’a perdu ! Dès Noël 2020, des accords de reventes de distribution ont donc été consentis envers les FAI (Orange en tête), ceux-là mêmes que Disney France avait snobés et dont elle avait provoqué l’ire et les représailles (contrainte alors de repousser en France le lancement de Disney+). Canal avait fait, en réalité, déjà son deuil de l’exclusivité de la distribution de Disney+ et entendait donc rentabiliser son investissement en cédant partiellement ses droits, par appartement, aux autres opérateurs, comme elle peut le faire, par exemple, pour le partage d'une compétition sportive…


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5 ans plus tard, les cartes sont rebattues

En 2025, le Groupe Canal n’entend plus payer des sommes folles pour décrocher une totale exclusivité disneyenne. Certes, il n’est pas question pour Canal+ de perdre le droit de proposer en première diffusion sur sa chaine prémium en France, les films de cinéma des différents labels de The Walt Disney Company (Disney, Pixar, Marvel, Lucasfilm, 20th Century Studios) ; en revanche, les à-côtés ne l’intéressent plus ou beaucoup moins !
Le sort de Disney+ chez Canal a déjà été tranché: celui de Disney Channel et Disney Junior est sur le point de l’être.

Désireux de ne plus s’offrir chèrement l’exclusivité des chaines Disney, le tout puissant Groupe Canal est en effet sur le point de leur couper les vivres…
S’offrent alors à Disney France, deux options :

  • tenter de vendre à nouveau la diffusion de Disney Channel et Disney Junior à d’autres FAI (Orange, Free, SFR, Bouygues), mais il n’est pas dit que la somme de tous atteindra le niveau que versait seul le Groupe Canal selon le principe de « ce qui n’est plus rare est moins cher ». Et cette option entraine aussi le besoin de conserver voire étoffer une équipe pour développer l’attrait de Disney Channel et Disney Junior à une époque où Disney France est littéralement dépecée ;
  • fermer Disney Channel et Disney Junior et mettre ainsi fin à 28 ans d’existence de chaînes Disney dans l’Hexagone… Impensable il y a encore quelques années, cette décision radicale de fermeture des antennes n’est plus à l'aube de 2025 un tabou : elle s’est d’ailleurs déjà observée dans différents pays, européens notamment.

La fin d'une aventure télévisuelle

2024 sera-t-elle l’année de la mort en France de Disney Channel et Disney Junior ? Les faire-part de décès semblent déjà prêts…

Mais ne serait-ce pas alors un mal pour un bien ?

En France, actuellement, du fait de l'exclusivité de Disney Channel et Disney Junior dans les offres Canal, il faut attendre un délai d'un an après la fin de diffusion d'une série ou d'un téléfilm inédit sur les chaînes pour qu'ils arrivent enfin sur Disney+. Si les chaînes disparaissent, leurs productions les plus récentes arriveront tout de suite en streaming, ou du moins, au même rythme que le reste du monde...


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