Atlantide, l'Empire Perdu
La Bande Originale du Film
Éditeur : Walt Disney Records Date de sortie USA : Le 21 mai 2001 Genre : Bande originale |
Durée : 54 minutes |
Liste des morceaux
Toutes les musiques ont été composées par James Newton Howard, à l’exception de Where The Dream Takes You composée par Diane Warren et James Newton Howard.
01. Where The Dream Takes You / Aussi Loin Que Tes Rêves - 4:00
(VO : Mýa, VF : Lena Ka)
02. The Submarine - 3:20
03. Milo’s Turned Down - 1:48
04. Atlantis Is Waiting - 2:41
05. The Leviathan - 3:25
06. Bedding Down - 2:32
07. The Journey - 3:22
08. Fireflies - 2:11
09. Milo Meets Kida - 1:46
10. The City of Atlantis - 2:48
11. Milo and Kida’s Questions - 2:59
12. Touring the City - 2:51
13. The Secret Swim - 2:46
14. The Crystal Chamber - 3:45
15. The King Dies / Going After Rourke - 5:12
16. Just Do It - 3:18
17. Kida Returns - 3:10
18. Atlantis - 2:01
La critique
S’il est bien un adjectif pour qualifier Atlantide, l’Empire Perdu (2001), c’est celui de spectaculaire. À ce titre, le long-métrage devait être doté d’une bande originale du même niveau, rendant ainsi hommage à l’idée de grande aventure d’exploration.
La partition signée James Newton Howard est un véritable apport à la richesse visuelle qu’offre Atlantide, l’Empire Perdu, embarquant l’auditeur dans un voyage multi-sensationnel.
Atlantide, l'Empire Perdu (2001)
Atlantide, l’Empire Perdu ne contient aucune chanson durant son intrigue, permettant à l’équipe créative de rester fidèle au genre « film d’action-aventure ». Don Hahn, producteur du film, justifie cela en mentionnant qu’habituellement, les chansons servent à faire progresser les personnages en pleine action, tandis que dans Atlantide, l'Empire Perdu, il aurait été malvenu de briser le rythme du récit avec une chanson.
Malgré l’absence de chanson durant l’histoire, Atlantide l'Empire Perdu est intégralement rythmé par sa musique. Il fallait donc un compositeur capable de mettre en avant le côté aventure du dessin-animé. Don Hahn souhaitait engager James Newton Howard comme compositeur de la musique du film car l’équipe de production ne voulait pas un compositeur de musique occidentale traditionnelle, elle souhaitait quelqu’un sachant mettre en avant l’exotisme musical venu du monde entier, en particulier pour les Atlantes. Lorsqu’il écrit les débuts de la partition d’Atlantide, l'Empire Perdu, James Newton Howard a déjà une solide expérience dans la bande originale hollywoodienne. Il est notamment le compositeur des musiques des films Space Jam (1996), Sixième Sens (1999), et a signé la bande originale de Dinosaure (2000), ayant divisé la critique mais salué pour sa musique. Le compositeur restera pour plusieurs films fidèle au réalisateur M. Night Shyamalan, et travaillera par la suite sur d’autres productions Disney comme La Planète au Trésor (2002), Maléfique (2014), Raya et le Dernier Dragon (2021) et Jungle Cruise (2021).
James Newton Howard
Pour le compositeur, écrire une musique pour de l’animation est un exercice intense et lui permet d’exprimer des idées qu’il n’a pas l'habitude d'exploiter. Il reconnaît lui-même l’empreinte musicale que lui ont laissé les musiques de Peter Pan (1953), Cendrillon (1950), Pinocchio (1940) et Dumbo (1941).
Pour écrire sa partition, James a rejoint l’équipe de production très tôt pour se tenir constamment au courant de l’avancée de l’intrigue, afin de composer un thème spécifique à chaque scène. L’idée finale étant de juxtaposer l’image à la musique pour que l’intégralité de la séquence puisse transporter le spectateur. En terme de sensibilité, James Newton Howard a abordé le film comme s’il s’agissait d’un film en prises de vues réelles, pour donner plus de maturité et d'enjeux à sa musique.
James Newton Howard fit appel à une chorale pour mettre en avant le grandiose des scènes. Une décision importante fut prise entre le compositeur et l’équipe de production. Il fallait pouvoir distinguer à travers la musique le monde de la surface, plus universitaire et rappelant les grands explorateurs, avec une musique symphonique plutôt classique, et le monde inconnu de l’Atlantide avec une musique et des sons plus ésotériques. James devait également animer musicalement des scènes sans dialogue. Ainsi, la musique devait à elle seule traduire les émotions des personnages, comme le moment où les explorateurs aperçoivent enfin la cité de l’Atlantide.
Pour les musiques se déroulant dans la cité perdue, James Newton Howard a choisi de s’inspirer de la musique indonésienne, et a ainsi introduit des sonorités venues du gamelan balinais, un ensemble instrumental de percussions traditionnel indonésien. Les sons entendus durant les scènes dans l’Atlantide mélangent des sonorités acoustiques et synthétiques. James utilise souvent des samples, qu’il fait doubler par de vrais musiciens.
Certaines musiques se veulent plus tendres, mais cela n’a rien à voir avec un quelconque aspect romantique. L’idée était encore une fois de traduire les émotions des personnages, comme lorsque Milo pense à son grand-père qui n’aura jamais eu l’occasion de voir l’Atlantide.
Un gamelan balinais
Si aucune chanson n’apparaît durant le film, un single promotionnel a tout de même vu le jour, pouvant être entendu durant le générique de fin. Adaptant certaines lignes mélodiques composées par James Newton Howard, la chanson Where the Dream Takes You / Aussi Loin que tes Rêves parle de l’importance d’écouter son coeur pour parvenir à son but, grâce à un texte écrit par Diane Warren. Dans sa version originale, elle est chantée par la chanteuse Mýa, tandis que Lena Ka reprend la chanson avec un texte français.
James Newton Howard trouva la chanson promotionnelle très moyenne et aurait préféré qu’elle n’existe pas.
De tout ce travail en résulte une bande originale aussi grandiose que magnifique, à l’échelle du film Atlantide, l’Empire Perdu. L’aspect aventure est mis en avant à la perfection à travers plusieurs thèmes, qu’ils soient optimistes (The Submarine) ou tout en tension comme avec le titre Fireflies ou The Leviathan, qui pouvait être entendu dans l’ancienne zone Backlot des Walt Disney Studios à Disneyland Paris. Le titre Touring the City peut également être entendu assez souvent dans le jeu mobile Disney Magic Kingdoms. Le morceau The Submarine est particulièrement réussi dans sa volonté d’imposer un thème d’ouverture pour une histoire d’aventure, et il est difficile de ne ressentir aucune adrénaline ou soif d’exploration en découvrant le sous-marin Ulysse accompagné de cette musique.
Le titre The Journey met parfaitement en avant l’idée d’exploration, et permet à la scène en question d’être racontée en une ellipse. Ainsi, la musique donne le rythme à ce moment. Plusieurs atmosphères sont représentées dans ce morceau, permettant d’illustrer l’ambition scénaristique du film.
L’exotisme se fait ressentir pour les musiques atlantes, les sonorités mystiques atteignant leur apogée sur le morceau The Secret Swim. Autre temps fort de la bande originale, le morceau The Crystal Chamber présente une musique intense en émotions et en sensations. Le choeur apporte là une grandeur digne de ce que la scène raconte.
Plus qu’un simple moyen de rehausser le niveau pour les moins amateurs du dessin-animé, la musique est là pour amplifier les images et scènes montrées durant toute l’histoire. Aucun personnage ne se retrouve représenté par un thème musical, la musique représente l'action et les émotions uniquement.
La musique sait également se faire plus légère pour les moments comiques du film, comme avec le morceau Milo's Turned Down illustrant la rencontre du héros avec Gaëtan Molière.
Seul caillou dans la chaussure, la chanson Where the Dream Takes You / Aussi Loin que tes Rêves, une ballade pop ne reflétant absolument pas le caractère de l’histoire, totalement oubliée au profit de la musique de James Newton Howard.
Approuvée à l’unanimité, la bande originale est à ce jour l’une des meilleures du compositeur, qui remporta pour cette dernière un Annie Awards en 2002 pour la catégorie « Meilleure musique pour un film d’animation ».
Véritable récit d’aventure à elle-seule, la musique d’Atlantide, l’Empire Perdu est un joli tour de force qu’offre James Newton Howard. Rarement une bande originale Disney aura été aussi intensément réussie dans sa manière de traduire et d’accompagner les images d’un long-métrage d’animation.