Empereur Quill
All-New Les Gardiens de la Galaxie - Tome 1
Éditeur : Panini Comics Date de publication France : Le 13 septembre 2017 Collection : Marvel NOW! |
Auteur(s) : Brian M. Bendis (Scénariste) Valerio Schiti (Dessinateur) Nombre de pages : 136 |
Le sommaire
• Introduction • All-New Les Gardiens de la Galaxie Chapitre 1 (Guardians of the Galaxy #1) (2015) • All-New Les Gardiens de la Galaxie Chapitre 2 (Guardians of the Galaxy #2) (2015) • All-New Les Gardiens de la Galaxie Chapitre 3 (Guardians of the Galaxy #3) (2015) • All-New Les Gardiens de la Galaxie Chapitre 4 (Guardians of the Galaxy #4) (2016) • All-New Les Gardiens de la Galaxie Chapitre 5 (Guardians of the Galaxy #5) (2016) • Galerie de couvertures et de crayonnés • Dans la même collection |
La critique
En juillet 2012, alors que la saga Avengers vs. X-Men touche à sa fin, Marvel Comics fait sa ReEvolution. Sous l’impulsion de son rédacteur en chef Axel Alonso, la Maison des idées annonce en effet son choix d’écrire une nouvelle page de son histoire en relançant chacune de ses séries. D’octobre à février de l’année suivante, les lecteurs retrouvent ainsi leurs héros favoris confiés à de nouvelles équipes de scénaristes et de dessinateurs et publiées au sein d’une nouvelle collection baptisée Marvel NOW!. Les X-Men, les Avengers, Thor, Spider-Man, Iron Man, Deadpool ou bien encore Rocket Raccoon et Nova déboulent alors dans les kiosques dans de toutes nouvelles aventures.
En mars 2013, la révolution se poursuit avec une seconde vague de titres estampillés Marvel NOW!. Inaugurée par la sortie d’Avengers A.I., la troisième vague de la collection est enfin lancée en septembre 2013 après la saga Infinity, cette fois avec la mention All-New. Stoppée en 2015, la série reprend en mai 2016 suite aux événements de Civil War II. Brian Michael Bendis et Valerio Schiti héritent alors de All-New Les Gardiens de la Galaxie dont le premier épisode paraît dans les kiosques américains en 2015 avant une sortie en version album en décembre 2016.
Brian Michael Bendis est né à Cleveland le 18 août 1967. Débutant sa carrière en free-lance, il est repéré par les studios de Todd McFarlane avant d’être engagé par Marvel avec qui il signe un contrat d’exclusivité. Couronné par de nombreux Eisner Awards, les Oscars de la bande dessinée, il devient l’un des piliers de la maison d’édition en associant son nom à des dizaines de séries parmi lesquelles Alias dans laquelle il crée le personnage de Jessica Jones, Ultimate Spider-Man qui compte par moins de deux-cents épisodes (!), Secret War, Avengers Disassembled, House of M, Secret Invasion ou encore Daredevil. En novembre 2017, Bendis annonce quitter Marvel pour rejoindre les rangs de son concurrent historique, DC Comics. Il reprend alors les séries Action Comics et Superman.
Né en Italie le 22 mars 1979, Valerio Schiti commence, quant à lui, sa carrière auprès de l’éditeur italien Editoriale Aurora. Auteur aux côtés de Paul Crilley de la série Donjons et Dragons : Eberron éditée par IDW, ainsi que de Teenage Mutant Ninja Microseries : Donatello avec Brian Lynch et Tom Waltz, il passe chez Marvel en 2012 et travaille sur le titre Journey Into Mystery écrit par Kathryn Immonen. Sa bibliographie compte également les albums Avengers A. I., Mighty Avengers, New Avengers.
Bendis et Schiti reprennent la série consacrée aux Gardiens de la Galaxie au cours de l’année 2016. Popularisée par le long-métrage de James Gunn sorti dans les salles en août 2014, l’équipe apparaît pour la première fois en janvier 1969 dans le comics Marvel Super-Heros #18. Créée par Roy Thomas, Arnold Drake et Gene Colan, elle est alors constituée du major Vance Astro, de l’homme de cristal Martinex T’Naga futur créateur des Gardiens Galactiques, de l’aventurier originaire de Jupiter Charlie-27 et de Yondu qui se battent ensemble contre le peuple Badoon, des reptiliens désireux de mettre la main sur le système solaire. En 2008, les gardiens sont repris par le scénariste Dan Abnett et le dessinateur Andy Lanning dans l’album Annihilation: Conquest #6. L’équipe a alors changé et se voit cette fois-ci composée de Peter Quill alias Star Lord, de Rocket Raccoon et de son comparse Groot, de Drax le Destructeur, de Quasar II et de Gamora auxquels s’ajoutent Mantis, Bug, Phyla-Vell, Jack Staff, le Major Victory et Adam Warlock. Après les événements de Secret Wars, les Gardiens de la Galaxie regroupent désormais Rocket Raccoon, devenu leur chef, de Groot, de Drax, de Kitty Pride issue de la famille des X-Men et qui est devenue Star-Lord, de La Chose, l’un des membres des 4 Fantastiques, et enfin de Flash Thompson, alias Venom.
C’est cette dernière équipe que Brian Michael Bendis et Valerio Schiti mettent en scène dans All-New Les Gardiens de la Galaxie - Tome 1 : Empereur Quill. Fiancé à Kitty Pride, Peter Quill, l’ancien Star-Lord, a été élu empereur par le peuple de la planète Spartax après avoir détrôné son père J’Son. Barbé par toutes les tâches administratives interminables liées à sa nouvelle position, il ignore qu’à l’autre bout de la galaxie, dans la Zone Négative, le dictateur insectoïde Annihilus et la reine des Broods préparent en secret la conquête de l’univers. Sa routine est alors dérangée par l’arrivée de ses anciens compagnons et surtout de Gamora tombée du ciel avec à ses trousses la terrible accusatrice Hala, seule survivante du peuple Kree venue pour se venger des Gardiens responsables de la destruction de sa planète…
Dès la lecture des premières pages de All-New Les Gardiens de la Galaxie - Tome 1 : Empereur Quill, le lecteur est mis dans le bain. Les deux premières pages présentent Annihilus et la reine des Broods en train de préparer leurs sombres desseins. Sans connaître les arcs précédents, chacun comprend alors que les deux méchants sont deux menaces rescapées des guerres précédentes, les autres antagonistes (J’Son, les Chitauris, Gladiators ou l’Intelligence suprême des Krees) n’ayant, de gré ou de force, pas fait le déplacement. Les sept pages suivantes montrent un à un les nouveaux gardiens en train de combattre une garnison de guerriers Chitauris. Et puis le lecteur est porté doucement sur la majestueuse planète Spartax où Peter Quill, devenu souverain, s’ennuie à mourir autour de ses bureaucrates. Un novice n’ayant jamais lu ni entendu quoi que ce soit au sujet des Gardiens de la Galaxie peut dès lors entrer sereinement dans le récit dont les différents protagonistes sont amenés de main de maître par Bendis et superbement dessinés par Schiti. Et soudain, un énorme flash perce le ciel. Gamora s’écrase sur le sol de Spartax. La menace, dans l’immédiat, ce n’est ni Annihilus, ni la reine des Broods, mais bien Hala. Quelques pages permettent de comprendre d’où sort le personnage et d’où provient sa rage contre les Gardiens. L’histoire peut donc commencer.
Si l’intrigue peut paraître basique - les Gardiens ont (encore) mis en colère une créature extra-terrestre surpuissante venue pour se venger - Brian Michael Bendis livre un scénario d’une grande fluidité avec de très beaux passages et de grands moments de castagne. Le combat contre les Chitauris au début de l’histoire est rempli de panache et rappellera de bons souvenirs aux fans du film Marvel's Avengers qui apprécieront de revoir sur le papier les terribles monstres se prendre une belle dérouillée. L’arrivée brutale de Gamora sur la planète Spartax est également l’un des moments de grâce du récit. Surprenant autant qu’impressionnant, l’événement ouvre l’intrigue de manière magistrale et offre un beau suspense qui, lors de la publication du premier épisode en format kiosque, a dû immanquablement faire monter la tension artérielle du lecteur qui devait attendre le mois suivant pour découvrir la suite ! Le combat contre Hala, qui monopolise les deux tiers de l’ouvrage, est épique et passionnant.
Le récit de Bendis ne serait toutefois rien sans le coup de crayon magnifique de Valerio Schiti. C’est incontestablement la force du livre. Schiti livre ici une prestation de toute beauté. Isolées, certaines pages sont incroyables. La double-page présentant chacun des gardiens, mais aussi les planches montrant la première apparition d’Hala, ou bien encore La Chose décrochant un coup fulgurant en criant son fameux « Ça va castagner ! », et même la planète Nulle Part (Knowhere) flottant dans le vide sidéral, sont juste superbes. Certaines compositions sont elles-aussi parfaitement à la hauteur à l’image de la page 14 du chapitre 1. Avec drôlerie et ingéniosité, elle montre les Gardiens en train d’observer un artefact chitauri. Le point de vue est fixe. Le cadrage ne change pas. Les bandes successives se vident cependant au fur et à mesure que les héros, qui se demandent s’il ne s’agirait pas d’une arme surpuissante prête à exploser, s’écartent sur les côtés !
Le tout est enfin sublimé par les couleurs choisies par Richard Isanove. Elles contribuent à coup sûr à rendre la lecture très, très agréable. Les bleus, les roses et les violets utilisés pour les arrières plans de l’univers infini, le turquoise du vaisseau des Gardiens, la palette de couleurs chaudes qui s’imposent au fur et à mesure qu’Hala déchaîne sa colère sont vraiment très, très jolis. Cerise sur le gâteau, le lecteur appréciera la galerie de couvertures alternatives et de crayonnés présentée à la fin du livre.
En somme, All-New Les Gardiens de la Galaxie, Tome 1 : Empereur Quill est une belle surprise. Pour qui connaît les histoires précédentes des Gardiens, c’est une lecture divertissante et visuellement superbe. Pour les novices, c’est une entrée parfaite dans l’univers de Peter Quill et de ses compagnons.