Ma Belle-Famille, Noël et Moi

Titre original :
Happiest Season
Production :
TriStar Pictures
Entertainment One
Temple Hill Entertainment
TriStar Productions
Date de mise en ligne USA :
Le 25 novembre 2020 (Hulu)
Distribution :
Hulu
Genre :
Comédie romantique
Réalisation :
Clea DuVall
Musique :
Amie Doherty
Durée :
102 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Après un an de relation, Abby s’apprête à passer Noël chez la famille de sa petite amie Harper. Mais Harper, issue d’un milieu très conservateur, n’a pas encore dévoilé son homosexualité à ses proches. À contrecœur, Abby accepte alors de se faire passer pour sa colocataire le temps de leur séjour qui ne s’annonce pas de tout repos.

La critique

rédigée par
Publiée le 13 décembre 2021

Produit par TriStar Pictures et distribué aux États-Unis par la plateforme de streaming Hulu, dont Disney après l'actionnaire principal après le rachat de la plupart des entités de 21st Century Fox en 2019, Ma Belle-Famille, Noël et Moi est une charmante comédie romantique de Noël abordant un sujet plutôt inédit. Présentant une version homosexuelle de ce type de métrage avec en toile de fond les rapports tendus au sein d’une famille très attachée aux apparences et aux valeurs traditionnelles, le film réussit sans difficulté à séduire et toucher le spectateur, tout en véhiculant un message de tolérance.

Le métrage est avant tout basé sur une idée de l’actrice et réalisatrice Clea DuVall. Née le 25 septembre 1977 à Los Angeles, Clea DuVall vit une adolescence agitée, et ce, malgré l’omniprésence de sa famille. Après le lycée, elle travaille temporairement comme serveuse avant de se découvrir une passion pour le cinéma. C’est à ce moment précis qu’elle intègre la Los Angeles High School of Arts, dont elle ressort diplômée à la fin de son cursus. Elle commence sa carrière à la télévision en jouant dans des séries comme Urgences et Buffy Contre les Vampires et quelques films indépendants. Mais c’est The Faculty (1998) de Robert Rodriguez qui la fait découvrir au grand public. Elle s’essaie ensuite à la comédie dans Elle Est Trop Bien (1999) et But I’m a Cheerleader (1999) avant de rejoindre la distribution d’Une Vie Volée. Par la suite, elle retourne à un registre plus dramatique en jouant dans des thrillers et quelques films d’horreur parmi lesquels Ghosts of Mars (2001), Identity (2003), The Grudge (2004), Zodiac (2007), Argo (2012), tout en continuant à apparaître à la télévision : Heroes, American Horror Story : Asylum, The Lizzie Borden Chronicles, Veep, The Handmaid’s Tale. En 2016, elle fait ses débuts derrière la caméra en réalisant The Intervention, qu’elle écrit et co-produit également.
Ma Belle-Famille, Noël et Moi est donc le second film de Clea DuVall en qualité de réalisatrice, dont elle signe également le scénario en collaboration avec Mary Holland, actrice et comédienne américaine apparue dans plusieurs séries télévisées et qui tient même un des rôles principaux. Pour écrire le script, Clea DuVall s’inspire de son expérience personnelle, étant elle-même ouvertement homosexuelle et très engagée dans la cause LGBT. Afin d’être le plus réaliste possible, elle injecte ainsi une grande partie de son vécu pour mettre en lumière une problématique majeure : le coming-out ou la révélation de son orientation sexuelle à ses proches et la réaction, pas toujours positive, de ces derniers, mais aussi les difficultés à s’accepter soi-même et s’affirmer auprés de son entourage et surtout dans un milieu réfractaire aux différences. Afin d’apporter de la légèreté à son récit et dérider le spectateur, les deux auteures décident d’orienter l’intrigue autour de Noël, période propice aux réunions de famille et à la générosité, faisant du métrage l'un des rares films mettant au centre une relation amoureuse entre deux femmes se déroulant pendant les fêtes de fin d’année.

Le postulat de Ma Belle-Famille, Noël et Moi est somme toute assez classique et typique de toutes les fictions se déroulant en cette période, mais avec un petit twist autour de la différence. Le film met ainsi en scène deux femmes, Abby Holland et Harper Caldwell, en couple depuis environ un an. À l’approche de Noël, attristée à l’idée de laisser sa dulcinée passer les fêtes de fin d’année seule, Harper invite cette dernière à passer les vacances avec elle chez ses parents dans la maison familiale. Pour Abby, c’est l’occasion parfaite de se présenter à la famille de Harper et lui faire sa demande en mariage le matin du 25 décembre. Mais sur le chemin, Harper lui avoue non sans difficultés qu’elle n’a jamais fait son coming-out de peur que cela ait un effet négatif sur la campagne de son père, candidat au poste de maire. Préférant leur dévoiler son orientation sexuelle seulement après les fêtes, Harper demande à Abby de se faire passer pour sa colocataire le temps de leur séjour, ce qu’Abby accepte à contrecœur. Ayant toujours assumé son homosexualité, la jeune femme se retrouve malgré elle au sein d’une famille où elle devra essayer de trouver sa place tout en cachant qui elle est. Bien évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu et le séjour sera une épreuve pour tous.

Coté casting, les rôles principaux d’Abby et Harper sont respectivement attribués à Kristen Stewart et Mackenzie Davis. Révélée au début des années 2000 dans quelques films d’envergure tels Panic Room (2002), La Gorge du Diable (2003), Zathura : Une Aventure Spatiale (2005), la première accède à la notoriété en incarnant Bella Swan dans la saga cinématographique Twilight entre 2008 et 2012. La décennie suivante, Kristen Stewart se consacre à des rôles dans des films plus adultes (American Ultra, Café Society, Personal Shopper), avant de revenir progressivement aux blockbusters : Charlie’s Angels (2019), Underwater (2020). En 2021, elle est choisie pour interpréter Diana Spencer, alias Lady Di, dans le biopic Spencer (2022). De son côté, Mackenzie Davis débute sa carrière en 2012 dans Smashed, puis enchaîne avec quelques succès d'estime : Breathe In (2013), Et (Beaucoup) Plus Si Affinités (2013), Célibataires… Ou Presque (2014). Elle se fait véritablement connaître du grand public grâce à sa participation à la série Halt And Catch Fire (2014-2017), où elle fait partie des acteurs principaux, et dans plusieurs blockbusters : Seul Sur Mars (2015), Blade Runner 2049 (2017) et Terminator : Dark Fate (2019).

Autour d’elles, figurent plusieurs têtes connues du petit et grand écran.
Alison Brie, découverte à la télévision dans Mad Men (2007-2015) et Community (2009-2015), puis révélée dans plusieurs comédies romantiques (Cinq Ans de Réflexion, Jamais Entre Amis, Célibataire Mode d’Emploi) et la série GLOW (2017-2019), incarne Sloane, la sœur aînée de Harper, avec qui elle est régulièrement en compétition.
Mary Holland, qui a participé à quelques films et séries (Hors Contrôle, Blunt Talk, Homecoming, Physical) et écrit le scénario du film avec Clea DuVall, est Jane, la deuxième sœur de Harper, plus ouverte d’esprit que les autres membres de la famille.
Les parents de Harper, Ted et Tipper sont respectivement joués par Victor Garber et Mary Steenburgen. Le premier est une figure emblématique du cinéma, ayant joué dans de grands films (Nuits Blanches à Seattle, Titanic, La Revanche d’Une Blonde, Encore Toi ! (You Again), Argo, Sicario). Il est également connu des téléspectateurs puisqu’il incarne le père de Sidney Bristow (Jennifer Garner) pendant les cinq saisons d’Alias et des fans de comics pour son rôle de Martin Stein / Firestorm dans le Arrowerse, univers télévisuel regroupant plusieurs séries inspirées des DC Comics dont Arrow, The Flash, Supergirl et Legends of Tomorrow. Récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans Melvin and Howard, la seconde a, quant à elle, joué dans un grand nombre de films (C’Était Demain, Retour Vers le Futur III, Powder, Nixon, La Proposition, Mais Où Sont Passés Les Morgan ?, La Couleur des Sentiments). Mary Steenburgen fait également partie du casting principal de séries telles Le Monde de Joan (2003-2005), où elle incarne l’héroïne, The Last Man On Earth (2015-2018) et plus récemment Zoey et Son Incroyable Playlist depuis 2020.
Parmi les rôles secondaires, Aubrey Plaza (Funny People, Scott Pilgrim, les séries Parks And Recreation et Legion) est Riley Johnson, l’ex-petite amie de Harper. Dan Levy (Admission, la série Schitt’s Creek) est John, le meilleur ami gay d’Abby. Enfin, Ana Gasteyer, animatrice du Saturday Night Live, émission populaire aux États-Unis et actrice à la télévision (The Good Wife, Suburgatory) est Harry Levin, une potentielle donatrice pour la campagne de Ted Caldwell.

Partant sur un sujet assez rare pour ce type de métrage, Ma Belle-Famille, Noël et Moi est une agréable surprise. Au départ, l’ensemble a l’air d’un traditionnel et banal film de Noël au ton léger, avec au centre deux amoureux devant affronter la terrible épreuve de la présentation d’un des membres dudit couple à la famille de l’autre. Sur ce point, le métrage respecte à la lettre les codes et installe parfaitement son cadre et son décor, avec les clichés habituels et inhérents au genre. Les bases de l'opus ne sont donc pas originales, tout est plus ou moins attendu avec bien évidemment l’angoisse de la rencontre, les malaises lors des premiers échanges et en toile de fond une ambiance hivernale et colorée censée être réconfortante, ce qui contraste fortement avec l’ambiance tendue au sein du foyer. Rien de nouveau donc au premier regard, mais comme à chaque fois avec ce type de production, le spectateur adhère finalement à l’histoire. Le scénario est des plus classiques, à la différence qu’il met en scène un couple de femmes au centre de l’intrigue. Par ce biais, Ma Belle-Famille, Noël et Moi dépoussière le genre, habituellement limité à des romances hétérosexuelles, et en profite pour délivrer un message à l’attention du public. À l’arrivée, l'ensemble est une très belle ode à la tolérance et à l'acceptation de soi. 
Ayant perdu ses parents, décédés lorsqu’elle était plus jeune, Abby a en réalité horreur des fêtes de Noël et pris l’habitude de les passer seule. Il s'agit en plus du premier qu’elle passera avec Harper qui pense bien faire en lui proposant de l’accompagner chez sa famille célébrer cette période pour marquer le coup et lui remonter le moral. Mais la joie est de courte durée et une fois arrivée, Abby doit se faire passer pour ce qu’elle n’est pas et mentir sur sa relation avec Harper. Elle devient alors une simple colocataire seule pour les fêtes et attend impatiemment que Harper dévoile la vérité à sa famille, qui porte toute son attention sur elle et met tout en œuvre pour que ce Noël soit réussi, afin d’être vus comme la famille parfaite pour la campagne électorale du père. Avec un tel postulat de départ, le film promet une succession de gags visuels et de situations rocambolesques, propres aux fictions de Noël et aux comédies à l’eau de rose. Toutefois, la présence d’un couple homosexuel en personnages principaux permet d’ajouter de nouveaux enjeux et points de vue à un genre aux ressorts éculés. Car bien que les premières minutes laissent présager une œuvre comique sans prétention, Clea DuVall et Mary Holland penchent pour une approche plus dramatique et touchante, où la tendresse prend le pas sur l’humour.

Pour cela, Ma Belle-Famille, Noël et Moi introduit un couple tout à fait attachant, qui attire d’emblée la sympathie. Abby et Harper sont deux femmes filant le parfait amour et dont les sentiments seront mis à rude épreuve. Leur relation est sans conteste la réussite du film, notamment lorsqu'elle doit rester cachée, donnant lieu à tout un tas de scènes cocasses. La séquence la plus drôle demeure sans doute celle où Abby est enfermée dans le placard quand la mère d'Harper fait irruption dans la chambre de sa fille, une scène qui provoque le rire mais qui illustre également une réalité bien dramatique. Dans un contexte propice à la bonne humeur, à l’ambiance chaleureuse et aux décors colorés, se cachent en effet beaucoup de non-dits, d’hypocrisie et de faux semblants. Car si l’argument principal du film est la difficulté à faire son coming-out, les scénaristes optent plutôt pour les efforts à faire pour trouver sa place dans sa propre famille ; le fait d’avoir un couple de femmes en tête d’affiche créant une dimension comique et émotionnelle inédite. Si Harper ne présente pas Abby comme sa compagne et ment à tout le monde, ce n’est pas par honte ou méchanceté, mais par peur d’être rejetée et de perdre l’amour de ses proches, notamment dans un contexte familial où l'amour porté se mesure aux réussites. Le rire, l’humour sont toujours présents, mais la tristesse et la compassion ne sont pas en reste. 
Le sujet du coming-out est abordé avec justesse en mettant le point sur les difficultés et la peur que suscite cette épreuve, mais aussi le soulagement, le bonheur et le sentiment de liberté qu’il engendre une fois la révélation faite. Le scénario met aussi l’accent sur le côté très personnel du coming-out, chacun le vivant différemment, et le fait qu’il est parfois plus compliqué pour certaines personnes que d’autres de faire cet aveu, et ce, en raison du milieu dans lequel elles ont grandi. Loin des stéréotypes habituels du gay censé apporter une touche humoristique, le meilleur ami d’Abby, John, le lui fait très bien comprendre, ses apparitions provoquant autant le rire que l’émotion à travers un discours très juste sur la question. Le poids des apparences et le besoin de se sentir aimé par sa famille en montrant sa réussite prennent donc le pas sur l’honnêteté et l’acceptation de soi-même. Ma Belle-Famille, Noël et Moi traite ainsi le sujet avec brio et la détresse des personnages est palpable tout au long, ce qui est à souligner pour une fiction de Noël. Ainsi, Harper souffre de ne pas pouvoir être elle-même et de devoir se cacher et c’est précisément ce qu’elle essaie de montrer, certes maladroitement mais sincèrement, à sa petite amie. Si l’accent est en grande partie mis sur Abby et son intégration mouvementée, il devient difficile d’en vouloir à Harper. L’intervention de son ex-petite amie Riley, qui a, elle aussi, la même situation qu’Abby, accentue cet état de fait. L’écriture du personnage est d’ailleurs très réussie, évitant le cliché de l’amoureuse cherchant à reconquérir son ancienne moitié.

Pleinement investies dans leurs rôles, les actrices Kristen Stewart et Mackenzie Davis sont sans aucun doute les révélations du film. Complices, chaque scène qu’elles partagent illumine l’ensemble. Habituée au registre dramatique, l’ex-interprète de Bella Swan montre qu’elle est tout aussi douée pour la comédie et fait preuve d’une belle alchimie avec sa partenaire. En jeune femme contrainte de cacher son attirance sexuelle et sa relation amoureuse aux yeux de tous, Mackenzie Davis touche rapidement le public et sa détresse, sa culpabilité la rendent émouvantes. Chaque échange, regard ou sourire entre ces deux femmes est réel et fait d’elles des personnages profondément humains, il est donc difficile de ne pas être attendri par leur histoire d’amour. Du côté de la famille de Harper, Mary Steenburgen et Victor Garber forment un très sympathique duo de parents et il est agréable de voir ces deux acteurs à la carrière aussi riche jouer ensemble. Alison Brie incarne un excellent personnage de sœur jalouse cachant une grande insécurité et une peur bleue de décevoir ses proches au risque de perdre leur amour. Mary Holland, moins exposée que les autres membres de la famille, campe quant à elle une sœur libre et fantasque, n’ayant que faire de l’opinion et du regard des autres, mais qui, au fond, cherche désespérément à se démarquer et obtenir l’attention de ses parents. 
L’autre aspect intelligent du film est le traitement des relations familiales et en particulier l’intégration des membres. Ainsi, Harper et ses sœurs Jane et Sloane cherchent à tout prix à obtenir l’approbation de leurs parents et à les impressionner, donnant lieu à des scènes très drôles où la fratrie se dispute ou s’échange des joutes verbales à la moindre occasion. Si la caricature n’est jamais loin, Ma Belle-Famille, Noël et Moi évite sans problème les clichés et apporte un peu de profondeur à ses personnages. Au milieu de tout ça, Abby apparaît un peu effacée et c’est à travers ses yeux que le spectateur découvre l’environnement dans lequel a grandi Harper. Il devient alors facile de s’identifier à la jeune femme et il est impossible de ne pas éprouver de la compassion pour elle. D’abord mal à l’aise, elle tient elle aussi à trouver sa place et à se faire accepter, elle qui a perdu sa famille. Bien que personne ne soit tout à fait gentil avec elle hormis son amoureuse, elle veut faire bonne impression. C’est sur cet élément que le film insiste et emporte l’adhésion, surtout lors d’une période prompte à la chaleur humaine et à l’amour de son prochain, même si les bons sentiments sont légion. Le spectateur peut donc facilement pardonner certains gags lourds et situations parfois exagérées, vite balayés par l’authenticité de ses personnages et les dialogues très touchants.

Sans révolutionner du tout le genre de la comédie romantique, Ma Belle-Famille, Noël et Moi remplit donc son contrat de comédie feel good. Au niveau de l’intrigue, des décors, de l’écriture et des personnages, tout est fait pour que le spectateur se sente bien et réconforté, s’évade le temps de quelques minutes au point que les faiblesses du scénario sont complètement oubliées. Suivant un chemin tracé dès l’introduction, il transmet un message positif et empli d’espoir sans jamais être moralisateur. Prônant la tolérance et l’esprit de famille, l'opus se veut léger dans sa manière d’explorer le sujet du coming-out tout en pointant du doigt certaines idées conservatrices. Réactionnaires et inquisiteurs, les parents de Harper sont progressivement mis face à leurs propres idées reçues, apprennent à ouvrir leur esprit et à l’arrivée, finissent par remettre en question leurs opinions, ce que le film cherche justement à provoquer chez le spectateur. Enfin, il y est question d’acceptation de soi. Il est, en effet, facile de cacher la vérité aux autres, mais il est encore pire de se mentir à soi-même et avant d’être honnête avec ses proches, il faut apprendre à s’aimer soi-même et s’accepter, l’un ne pouvant exister sans l’autre. Si le personnage d’Abby a déjà passé cette étape, l’évolution de Harper au cours du film - et accessoirement celle de sa famille - est admirable, prouvant qu’elle est une réussite en termes d’écriture.
Concernant la réalisation, Clea DuVall s’en tire avec les honneurs. Bien qu’elle se soit plus impliquée dans l’écriture du scénario, la mise en scène échappe aux tics des fictions de Noël et autres téléfilms classiques en insistant bien sur les émotions des personnages. Inspirée, elle parvient à accentuer les situations dramatiques et les moments d’humour. Très vite, le spectateur ressent toutes les émotions traversées par les personnages au cours du film et a peu à peu le sentiment de faire lui aussi partie de cette famille. Au fil des minutes, il devient évident que le récit est quasi-autobiographique, DuVall filmant l’ensemble avec beaucoup de sincérité. La bande originale est, elle, essentiellement constituée de chants traditionnels de Noël, mais la musique de la compositrice Amie Doherty, habituée aux musiques de court-métrages et séries télévisées (Extant, Shadowhunters, American Gothic, Umbrella Academy, Star Trek : Discovery), sait se montrer inventive et demeure un plaisir pour les oreilles. D’autres titres agréables viennent accompagner la partition, à savoir Candy Cane Lane, interprétée par Sia, Nothing Rhymes Like Christmas d’Ana Gasteyer, Only Time of Year chantée par Brandy Clarke, Bring Christmas Home de Teresa James ou encore Christmas Moon, une chanson originale créée spécialement pour le film, écrite par Mary Steenburgen et interprétée par Lucie Silvas.

Tourné entre janvier et février 2020 et initialement prévu pour une sortie dans les salles obscures en novembre 2020 aux États-Unis, Ma Belle-Famille, Noël et Moi a malheureusement souffert de la pandémie de Covid-19. La sortie a finalement lieu le 25 novembre 2020, les droits de diffusion du film ayant été rachetés en raison de la pandémie par la plateforme en ligne de vidéo à la demande Hulu, plateforme contrôlée par Disney. Malgré son exploitation au cinéma annulée, l'opus réunit plus de 400 000 foyers américain le week-end de sa sortie sur Hulu, soit le meilleur lancement pour une fiction depuis sa création, et demeure un succès pour la plateforme. Dans quelques pays dont la Nouvelle-Zélande, Hong-Kong ou l’Australie, où il débute à la première place du box-office, le film est distribué au cinéma par Sony Pictures Releasing International sous le label Tristar Pictures. En France, initialement fixée au 13 janvier 2021 en salles, la sortie du film est avancée au 21 décembre 2020 en vidéo à la demande.
En parallèle, Ma Belle-Famille, Noël et Moi reçoit des avis très positifs. En dépit de quelques petits défauts vite oubliés et propres aux comédies de Noël, les critiques qualifient le film de “charmant”, “adorable” et “bouleversant”. De même, ils applaudissent le casting, le talent des acteurs, l’écriture de Clea DuVall et Mary Holland et soulignent la sincérité de l'ensemble et la réalité des situations, que chacun a vécu au moins une fois dans sa vie, sans oublier des personnages, tous attachants et auxquels tout le monde peut s’identifier. Ma Belle-Famille, Noël et Moi obtient également le Prix du Meilleur Film aux GLAAD Media Awards 2020, cérémonie annuelle créée par l’association Gay and Lesbian Alliance Against Defamation afin de reconnaître et récompenser les principaux médias (films, séries, jeux, comics) pour leur rôle dans la représentation de la communauté LGBT, au même titre d’autres œuvres telles Love, Simon, Call Me By Your Name, Moonlight ou encore Imitation Game, précédents lauréats de cette distinction. Le succès critique et public du film est tel qu’une suite est envisagée, rumeur confirmée par Clea DuVall qui déclare, dans une interview accordée le 1er mai 2021, que le scénario de cette séquelle en est aux premiers stades d’écriture.

Comédie touchante et poignante sur la difficulté de faire son coming-out à ses proches sur fond de chants et de décors festifs, Ma Belle-Famille, Noël et Moi réussit l'exploit d'aborder un sujet sérieux de manière positive tout en délivrant un message empli de tolérance, d’amour et d’espoir. La sincérité de son écriture, la sympathie de ses personnages et le charme de son couple vedette en font un film réconfortant, essentiel dans son propos et parfait pour les fêtes de fin d’année.

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