Titre original : Glass Production : Buena Vista International Universal Pictures Date de sortie USA : Le 18 janvier 2019 Genre : Thriller |
Réalisation : M. Night Shyamalan Musique : West Dylan Thordson Durée : 129 minutes |
Le synopsis
Kevin Wendell Crumb - l'homme aux multiples personnalités - est activement recherché suite aux événements meurtriers perpétrés par les plus sombres de ses entités. Quand le mystérieux justicier de la ville David Dunn est sur le point de le stopper, tous deux sont arrêtés et placés sous l'autorité du Docteur Ellie Staple. Éminente psychiatre traitant les troubles mégalomaniaques, son troisième patient n'est autre qu'Elijah Price, alias Mr. Glass...
La critique
Un peu d'histoire s'impose. En 2017 sort sur les écrans le dernier film de M. Night Shyamalan : l'angoissant thriller horrifique nommé Split. James McAvoy dans le(s) peau(x) de Kevin Wendell Crumb - une personne atteinte de troubles dissociatifs de l'identité - enlève alors trois jeunes filles qu’il considère impures afin de les offrir à « La Bête », une créature mystérieuse décrite comme un monstre sanguinaire.
Sur ce simple postulat de départ, le film explore en premier lieu une pathologie médicale tout à fait fondée, en prenant soin de s'attarder bien évidement sur les questions psychologiques qui en découlent. En détournant son attention avec l'exposition des multiples personnalités de Kevin (et leur rapport hiérarchique à travers notamment l’existence de la Horde) et le sombre passé de l'une des séquestrée nommée Casey, le spectateur en oublierait presque l'avènement de La Bête et sa nature même...
Sous des abords réalistes, le public ne s'attend ainsi pas à ce que le surnaturel du film (beaucoup plus nuancé que d'ordinaire chez le réalisateur) fasse son apparition au sein de ce huis-clos horrifique. Il s'avère, en effet, que La Bête existe bel et bien ! Et que loin d'être une créature animale ou fantastique, elle n'est autre que la 24ème personnalité de Kevin, une entité surhumaine.
Mais là où Split crée véritablement la surprise, c'est dans une toute dernière scène où apparaît Bruce Willis. Et pas dans n’importe quel rôle ! Il est à nouveau David Dunn, le héros Incassable qui a survécu à tous les accidents mortels perpétrés par le fragile et obsessionnel Elijah Price, campé par Samuel L. Jackson. Le véritable twist final du film est enfin dévoilé. Split fait donc suite à Incassable près de dix-sept ans plus tard !
Révélation une fois encore bien gardée - la participation de l'acteur a été, il est vrai, tenue secrète, la fameuse scène absente du script et même coupée au montage lors des projections test - il n'est pas étonnant que le « super-héros » et « La Bête » se côtoient finalement dans le même univers. Le personnage de Kevin devait d'ailleurs apparaître dans le premier film ; la rumeur voulant depuis que l'enfant accompagné de sa mère abusive, qui bouscule David dans l'une des scènes se déroulant dans le stade où il travaille, serait Kevin. Les cris de détresse que perçoit David lors du contact semblent le confirmer.
Seules les affiches respectives des deux œuvres, composées de brisures de verre (comme celle de Glass), auraient pu semer le doute et permettre d’établir un lien. Encore faut-il que cette réflexion puisse se faire avant l'entrée en salle obscure… et ce, même si le spectateur s'attend toujours à un dénouement de taille de la part d'un Shyamalan manipulateur au possible.
C'est donc tout naturellement que M. Night Shyamalan reprend son histoire là où il l'avait laissée pour offrir ce troisième volet nommé Glass. Pour l’occasion, le scénariste et réalisateur collabore de nouveau avec les studios Disney après une longue interruption. À la suite du timide Wide Awake (1998) pour Miramax puis du cultissime Sixième Sens (1999) pour Hollywood Pictures, il réalise donc Incassable en 2000 (et crée pour l’occasion sa propre société de production Blinding Edge Pictures), Signes (2002) et Le Village (2004), tous trois chez la filiale Touchstone.
Sa collaboration avec Disney prend fin à cette époque, en raison d'un désaccord artistique rencontré pour son projet suivant : La Jeune Fille de l’Eau (2006). Cette œuvre puis Phénomènes (2008), ainsi que les films de commande Le Dernier Maître de l’Air (2010) et After Earth (2013) seront alors de gros échecs commerciaux au point que le réalisateur n'est plus considéré bankable. Il retrouve alors la grâce avec le film à petit budget The Visit (2015) tandis que Split le fait revenir en 2017 sur le devant de la scène.
Avec plus de 278 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget ridicule de 9 petits millions, son succès confirme l'accord de désengagement scellé avec la Souris après d'âpres négociations. The Walt Disney Company encore détentrice des droits des personnages d’Incassable, accepte ainsi l’apparition furtive de David Dunn dans Split, un opus sorti chez Universal Pictures, à la condition précise que Disney soit impliqué dans une éventuelle suite en cas de succès. Et c'est donc chose faite !
Pourtant et étonnamment, alors qu’Incassable est étiqueté Touchstone, Glass est cette fois-ci distribué en France sous le simple label générique Buena Vista International. Une conséquence probable de la mise en sommeil de Touchstone constatée depuis 2016 et une confirmation de plus qu'à l'aube de l'intégration de 21st Century Fox, cette filiale appartient dorénavant au passé.
En bon scénariste, Shyamalan s’inspire toujours de faits réels ou de sujets concrets pour poser les bases de ses longs-métrages, qui se veulent pourtant si extraordinaires. Il envisage Incassable ainsi que la dualité entre son protagoniste et son antagoniste (alors son confident), en repensant à une convalescence personnelle due à une rupture des ligaments croisés des deux genoux. En grand précurseur, il positionne secrètement son œuvre dans un monde de super-héros (cette vague cinématographique n'étant encore qu'à ses prémices au début des années 2000).
Également friand de psychologie durant ses études (un élément qui se retrouve dans toute sa filmographie quel que soit le sujet choisi), il développe au sein de son univers un autre personnage qui s'inspire du cas de Billy Milligan, citoyen américain arrêté pour viol à la fin des années 70 et acquitté pour trouble de la personnalité (sans la moindre once de hasard, il possède 23 entités qui forment la 24ème : Le Professeur). Coupé au montage du premier opus, il sera le personnage principal de Split.
Profilées comme un thriller fantastique et horrifique, les bases posées dans le premier et le second volet sont logiquement de nouveau exploitées. L’univers de Glass oscille ainsi subtilement entre le film de super-héros, certes réservé et sans grand spectacle, dévoilé dans Incassable (pourtant vendu comme un seul thriller) et l’angoisse psychologique instaurée dans Split.
Pour cela, le trio d'acteurs - dont chacun peut se vanter d'avoir un alter-ego papier - répond fidèlement à l'appel ; James McAvoy reprenant ici ses multiples personnalités. L'acteur, bluffant à souhait, apparaît en faune dans Le Monde de Narnia - Chapitre 1 : Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique (2005) avant de se démarquer dans Wanted : Choisis ton Destin (2008). La véritable consécration vient ensuite quand il est choisi pour rajeunir le Professeur et mutant Charles Xavier dans la nouvelle saga X-Men (2011/2019).
Bruce Willis n'en est, lui, pas à son premier héros. Connu pour son rôle dans la saga Die Hard (1988, 1990, 1995, 2007 et 2013) et habitué à sauver le monde, la star Hollywoodienne tourne dans les plus gros blockbusters tels que Le Cinquième Élément (1997) et Armageddon (1998), puis pour M. Night Shyamalan dans Sixième Sens (1999). Ses références en matière de bande dessinées ne sont pas des moindres puisqu’il incarne le héros de ces dames, le flic John Hartigan, dans les deux volets de l'adaptation de Sin City (2005 et 2014).
Samuel L. Jackson retrouve, pour sa part, Bruce Willis une cinquième fois, après avoir partagé les tournages d'Alarme Fatale (1993), Pulp Fiction (1994), Une Journée en Enfer - Die Hard 3 (1995) et Incassable. Connu du grand public dans le rôle du Maître Jedi Mace Windu dans la prélogie Star Wars (1999/2005), il participe lui aussi à l'adaptation de comics avec The Spirit (2008), mais surtout en incarnant Nick Fury, le Directeur du S.H.I.E.L.D. du Marvel Cinematic Universe (2008/2019).
Le cadre est posé. Après des années de traque pour les personnages (et d'attente pour les spectateurs), la réunion des supers peut enfin avoir lieu. Leurs rôles sont cette fois-ci aussi clairs que l'univers auxquels ils appartiennent : Kevin - sous la forme de La Bête - représente la menace, David - Le Superviseur de son petit nom - est enfin le super-héros assumé qu'il doit être, et son antagoniste Elijah - Mr. Glass - est le super-vilain de génie à la maladie des os de verre.
L'entourage proche du trio est également présent. Anya Taylor-Joy, vue dans Morgane (2016) avant de suivre les traces de ses aînés avec Les Nouveau Mutant (2019), reprend ici le rôle de Casey, l'adolescente victime. Spencer Treat Clark, très discret au cinéma malgré des débuts prometteurs dans Gladiator (2000) et Minority Report (2002), reprend celui de Joseph Dunn, le fils du héros qui a toujours cru en les capacités de son père. Charlayne Woodard quant à elle, redevient de la mère protectrice et dévouée d'Elijah.
S'il est secondaire et peut-être légèrement sous-exploité, ce second trio de personnages permet néanmoins d'apporter la touche d'humanité et de « normalité » aux trois protagonistes principaux. Ainsi, le spectateur est témoin de l'attachement d'une victime pour son bourreau dont elle partage la souffrance, l’idolâtrie sans faille d'un fils pour son père, ou encore l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils.
Tout cela serait si simple et évident si leurs desseins n'étaient pas contrecarrés par la théorie du Docteur Ellie Staple. Psychiatre de renom, c'est en tant que spécialiste du traitement du syndrome du super-héros dont souffriraient Kevin, David et Elijah, qu'elle bénéficie de trois jours pour les guérir de ce qu'elle pense être tout simplement une forme de mégalomanie aiguë.
Sarah Paulson complète donc le casting originel dans la peau de la clairvoyante psychiatre, que Shyamalan voulait suffisamment forte pour tenir tête au fameux trio. Avant cela, elle aussi a participé à l'adaptation de The Spirit (2008). Révélée dans les séries American Horror Story et American Crime Story (2012/2019), elle joue notamment dans 12 Years a Slave (2013) pour Fox Searchlight Pictures et Pentagon Papers (2017) pour 20th Century Fox, avant de faire partie de la distribution presque entièrement féminine d'Ocean's 8 (2018).
Si les codes des comic books sont distinctement clairs et assumés (l'effet de surprise n'est plus d'actualité), la réalité médicale et psychiatrique est donc désormais légitime et fondée, à travers la présence de ce nouveau personnage. Elle sème le trouble dans l'esprit de ses patients (et du public) quand elle évoque la question du réel et de l'imaginaire, ainsi que du possible et de l'impossible. Des réflexions déjà explorées par Shyamalan sur son film Signes.
Pour faire un parallèle significatif - tel que le film le propose pour le plus grand plaisir des connaisseurs - Glass revient à voir Hulk, Magneto et Batman enfermés à l'asile d'Arkham. Car c'est à travers les questionnements du Docteur Staple que l'exploration intérieure prend forme et chamboule toutes les idées reçues.
Et si La Bête n'était pas si puissante ? Elle n'a peut être rien d'extraordinaire... L'occasion est idéale pour le spectateur de revoir certaines personnalités connues de Kevin : les diaboliques Dennis et Patricia, tous deux au sommet de la Horde, ou encore Hedwig l'enfant de neuf ans et ami de Casey. À travers un procédé révolutionnaire permettant l'apparition plus ou moins contrôlée de ses diverses entités, le public découvre furtivement quelques unes encore inconnues jusqu'ici. Un vrai défi pour James McAvoy, qui passe constamment d'un personnage à un autre au sein d'une seule et même scène.
Et si Elijah ne contrôlait-il pas le monde dont il pense être le maître ? Sa suprématie n'est peut être pas aussi légitime que dans un comic book... Et si David, abîmé et traqué par les forces de l'ordre, n'était pas si solide ? Il n'est peut être que le fruit de la chance et de l'admiration de son fils qui le persuade dès son plus jeune âge qu'il est un surhomme... Ces questions sont alors l'opportunité pour Shyamalan d'intégrer à son long-métrage des scènes coupées et authentiques venues d'Incassable.
Pour illustrer ces réflexions, la réalisation est comme à son habitude sobre et particulièrement soignée. Les fidèles champs/contrechamps de Shyamalan dans ces multiples face-à-face psychologiques et revendicatifs sont bien évidemment de la partie et une parfait mise en abîme de leurs diverses confrontations. Les gros plans sur les acteurs - afin de capter l'essence de leur interprétation (plus que jamais décisive ici) - et certains éléments qui les entourent ont également la part belle.
Les puristes peuvent être néanmoins légèrement frustrés de ne pas retrouver l'aspect « nouveauté » qu'offre chaque œuvre du réalisateur même si cette suite officielle est à elle seule un exercice inédit pour Shyamalan ! Mais qu'ils se rassurent, le film réserve tout de même son lot d'étonnements et son fidèle caméo. De leur côté, les néophytes (il est pourtant inconcevable de découvrir Glass sans avoir vu ses deux premiers volets) peuvent se perdre dans une lenteur, habituelles aux œuvres du réalisateur, mais nécessaire pour instaurer ce climat si particulier et cette ambiance si pesante.
Dès lors, le public friand de scènes époustouflantes sera déçu niveau action. Le mot d'ordre étant le réalisme, les rares confrontations physiques sont d'un ordinaire inhabituel. Encore une fois au plus près de ses acteurs, les gros plans (bruts et un peu maladroits) l'emportent sur les combats chorégraphiés et autres subterfuges. Cela n'est pas forcément une mauvaise chose, mais il est vrai que la beauté des images qu'offre toujours Shyamalan ne se retrouve plus dans l'action.
Pour des raisons budgétaires et de cohérence scénaristique, point d'effets spéciaux visibles et outranciers. Les rares utilisés se veulent imperceptibles pour le commun des mortels. Le fidèle public du réalisateur sait ainsi que la surenchère n'est pas de mise. L'accent se fait sur la photographie et la lumière qui apportent une esthétique particulière à l'ensemble
Puisque tous ses films se passent dans les environs de sa chère ville de Philadelphie, l’hôpital de Raven Hill trouve évidemment sa place en Pennsylvanie dans un hôpital fermé qui subjugue tellement Shyamalan qu'il en révise son script. Un décors angoissant qui inspire la claustrophobie et le faux sentiment de sécurité : en témoignent ses longs couloirs, son lugubre sous-sol, sa perturbante salle commune rose bonbon (d'origine) et les chambres aménagées spécialement pour ses « patients ».
La musique adoucit les mœurs, mais Shyamalan se passe une nouvelle fois de son compositeur attitré et renommé James Newton Howard. Il fait ici appel à West Dylan Thordson, rencontré pour Split. Sans surprise, sa partition instaure dès les premières notes et donc les premières minutes du film, un climat inquiétant à souhait avec ses cordes suraiguës, avant de se faire tantôt discrète, tantôt sobrement héroïque. Mais il n'est décidément pas facile pour le compositeur de faire oublier la musique d'inspiration classique d'Inclassable (reprise à l'occasion des courts flash-backs).
Le réalisme se retrouvant également dans les costumes, la panoplie de super-héros reste dans les penderies. Point d'armure ou de gadgets. Bruce Willis, malgré son rôle assumé, reste un justicier discret. Il endosse à nouveau - telle la cape d'un costume - son simple imperméable à capuche. Seul Samuel L. Jackson se pare se son plus bel atour et ose une petite extravagance vestimentaire.
James McAvoy qui devait initialement porter perruques et maquillage selon l'incarnation de ses personnages donne encore une fois dans la sobriété, délibérément choisie par le réalisateur et assumée par l'acteur, raccord avec son crane rasé pour X-Men : Apocalypse. Une interprétation vierge de tout artifice qui lui aurait bien valu une nomination aux Oscars il y a deux ans. La Bête oblige, sa musculature est mise en avant et tout passe par ses gestes si parlants et son regard indécemment expressif.
Mais il ne faut pas penser que le souci du détail si cher à Shyamalan ne se retrouve pas dans les costumes. Chaque personnage porte une couleur bien distincte, laissant libre court à interprétation. Le jaune de La Bête peut représenter le pouvoir et la puissance, le vert de David, la chance et l’espérance, et le violet d'Elijah, la mélancolie et la solitude. Cette palette est également celle de la Nouvelle-Orléans, dont le code couleur parle à tous les Américains. Ici, l'or représente le pouvoir, le vert la foi et le violet la justice (dans le sens « se faire justice soit même »).
Pour financer ce projet fou, Glass bénéficie d'un budget très raisonnable de 20 millions de dollars malgré l’enthousiasme du studio et l'engouement du public, loin des 75 millions de dollars accordés à Incassable mais doublement supérieur à Split. Un budget somme toute modique pour ce genre de productions, mais suffisant à Shyamalan qui se limite au strict nécessaire et a pour habitude de faire dans la simplicité.
Après trente-neuf jours de tournage initialement prévus entre octobre et décembre 2017, puis quelques scènes supplémentaires entre janvier et février qui suivent, la France est alors le premier pays à accueillir Glass le 16 janvier 2019, avant que le dénouement final ne fasse rapidement le tour du monde en passant par les États-Unis deux jours plus tard.
Dix-neuf ans... C'est donc le temps qu'il aura fallu à M. Night Shyamalan pour offrir à son œuvre la conclusion qu'elle mérite. Une belle preuve de patience - le réalisateur se dit chanceux et nostalgique - et d'ironie sachant qu'il envisage le premier film de cet univers comme le premier volet d’une trilogie. Un projet pourtant démenti par le réalisateur en personne à l'époque et avorté par les studios suite aux résultats « décevants » de l’opus au box-office. Mais le super-héros et les super-vilains sont décidément toujours partants pour prendre leur revanche !
Car la première qualité de Glass est de mettre en scène un magnifique trio d'acteurs à travers une histoire passionnante, porté par des personnages symboliques et un casting secondaire qui ne peuvent que les mettre en valeur. James McAvoy, encore une fois éblouissant, parvient à rendre attendrissantes les plus douces de ses personnalités tout en impressionnant dans le rôle physiquement éprouvant de La Bête. Bruce Willis incarne à la perfection ce héros abîmé et maltraité par le temps, quand Samuel L. Jackson campe, lui, un taciturne et glass-ant méchant.
Subtil et parfait mélange des genres dans lequel rien n'est clair ni évident, Glass est une conclusion fidèle aux promesses de M. Night Shyamalan. Les spectateurs avides de frissons, les amateurs de réflexion et les fans de super-héros seront ravis. Seuls ceux qui attendent un duel épique et un dénouement grandiose se tromperont tout simplement de salle et de réalisateur !
Glass est en fait une œuvre qui donne toute sa cohérence et son uniformité à l'univers posé dans Incassable et Split, tout en se démarquant de ses prédécesseurs grâce à son atmosphère si particulière.
Glass offre une conclusion toute en modestie (car telle est la volonté du maître incontesté du twist final) qui referme une boucle ouverte il y a près de deux décennies déjà en répondant à la seule question qui vaille ici bas : "Qui sommes-nous réellement ?". Tout simplement magistral !