Daredevil
Saison 1

Daredevil - Saison 1
L'affiche
Titre original :
Daredevil - Season 1
Production :
Marvel Television
ABC Studios
Date de mise en ligne USA :
Le 10 avril 2015 
Genre :
Fantastique
Création :
Drew Goddard
Steven S. DeKnight 
Durée :
703 minutes
Daredevil - Autre(s) saison(s) :
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Liste et résumés des épisodes

1. Into the Ring
Sur le Ring
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Phil Abraham
Durée : 53 minutes
Matt Murdock et Foggy Nelson, ouvrent leur cabinet d’avocats...
2. Cut Man
L'homme Blessé
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Phil Abraham
Durée : 53 minutes
Une infirmière prend soin d'un justicier masqué gravement blessé...
3. Rabbit in a Snowstorm
Un Lapin dans une Tempête de Neige
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Adam Kane
Durée : 52 minutes
Matt et Foggy défendent un homme accusé de meurtre...
4. In the Blood
Liens de Sang
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 4
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Ken Girotti
Durée : 52 minutes
La mafia russe fait parler d'elle...
5. World on Fire
Un Monde en Feu
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 5
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Farren Blackburn
Durée : 56 minutes
Le quartier de Hell’s Kitchen connait un bouleversement.
6. Condemned
Condamné
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 6
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Guy Ferland
Durée : 48 minutes
L’homme masqué est encerclé par la police dans un immeuble en ruine...
7. Stick
Stick
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 7
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Brad Turner
Durée : 50 minutes
Une vieille connaissance rend visite à Matt...
8. Shadows in the Glass
Jeu d'Ombre
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 8
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Stephen Surjik
Durée : 53 minutes
Wilson Fisk cache un lourd passé...
9. Speak of the Devil
L'habit du Diable
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 9
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Nelson McCormick
Durée : 57 minutes
La pègre tend un piège au Diable de Hell's Kitchen...
10. Nelson vs Murdock
Nelson Contre Murdock
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 10
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Farren Blackburn
Durée : 56 minutes
Foggy et Matt règlent leur compte...
11. The Path of the Righteous
La Marche des Vertueux
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 11
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Nick Gomez
Durée : 58 minutes
Karen déterre d'anciens secrets...
12. The Ones We Leave Behind
Ceux qui Restent
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 12
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Euros Lyn
Durée : 59 minutes
De nouvelles alliances font surface...
13. Daredevil
Daredevil
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 1 Épisode 13
Date de diffusion USA : Le 10 avril 2015
Réalisé par : Steven DeKnight
Durée : 56 minutes
Fisk est acculé de tout côté...

La critique

rédigée par
Publiée le 31 mai 2015

Daredevil est une série produite par ABC Studios et Marvel Television, diffusée sur la plateforme Netflix dès le 10 avril 2015. S'il s'agit d'un reboot du film de 2003 Daredevil, il n'a avec lui aucun lien juridique, les droits d'exploitation cinématographiques du personnage appartenant à l'époque à 20th Century Fox et étant revenus chez Marvel Studios en 2012. 

Daredevil est donc un personnage créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett dans Daredevil #1.
Matt Murdock est élevé seul par son père, Jack Murdock, dans le quartier défavorisé de Hell's Kitchen de New York. Boxeur, le paternel a sombré peu à peu dans l'alcoolisme et pousse son fils à faire des études et à ne surtout pas suivre son exemple. Pourtant, un soir, après un verre de trop, Jack ne supporte pas d'apprendre que Matt s'est battu avec les autres enfants du quartier et lui administre une correction, le frappant notamment au visage. S'il regrette immédiatement son geste, le mal est fait. Matt ne tolèrera plus que son père puisse lever la main sur lui et plus largement, il étudiera le droit pour faire régner la loi. Mais la vie n'est décidément pas tendre avec le jeune garçon : alors qu'il sauve un non-voyant sur le point de se faire écraser, il reçoit en effet sur le visage des projections de produits chimiques. L'accident le rend aveugle mais les substances ont pour effet collatéral d'améliorer tous ses autres sens en plus de le doter d'un "sens radar". Sa jeunesse prend alors un autre tournant : son père est assassiné, il débute un entrainement d'arts martiaux prodigué par Stick un expert lui-même aveugle et continue parallèlement ses études de droit... Son diplôme d'avocat en poche, il ouvre avec son ami Foggy Nelson un cabinet juridique. Le jour Matt est un simple avocat tandis que la nuit, il enfile un costume de diable dans l'idée de pacifier son quartier d'Hell's Kitchen. 

Daredevil est assurément l'un des personnages les plus appréciés des lecteurs de comics. Torturé, sombre, violent, à la limite de la dépression, mis à terre régulièrement, il est le représentant type des héros urbains : ces héros, ou anti-héros, toujours à la limite de franchir la "ligne"...
Le comics Daredevil est d'autant plus célèbre que des auteurs de prestige ont travaillé sur le titre : Frank Miller, Kevin Smith, Joe Quesada, Brian M. Bendis ou encore Ed Brubaker qui ont réussi à imprégner de leurs pattes l'histoire du personnage et de son univers, en en faisant une valeur sure de Marvel Comics.
Paradoxe suprême, star en édition, le personnage rate pourtant toutes ses apparitions au cinéma ou à la télévision, et ce, jusqu'à la sortie de la série Daredevil en 2015.
Matt Murdock débarque pour la première fois sur le petit écran en 1981 dans la série d'animation Spider-Man and His Amazing Friend. Grimé en Daredevil et son célèbre costume noir, il fait ensuite à sa première interprétation live dans le téléfilm Le Procès de l'Incroyable Hulk en 1989 joué par Rex Smith. Le justicier apparait aussi, en 1994, dans les séries animées Fantastic Four ainsi que Spider-Man, L'Homme Araignée avant d'avoir droit à son propre film en 2003, incarné par Ben Affleck. Pour l'anecdote, il devait aussi intégrer le film Elektra, toujours sous les traits de Ben Affleck, mais sa scène est purement et simplement coupée au montage. Daredevil a manifestement raté son incartade au cinéma !

Comme pour les X-Men, ou les Quatre Fantastiques, les droits d'exploitation cinématographiques de Daredevil, appartiennent en 2003 à 20th Century Fox. Marvel n'était pas encore au début des années 2000, un studio tout puissant apte à se lancer seul dans la production de films sur ses personnages et d'en maitriser alors toute l'exigence. Il faut, en effet, attendre 2008 et Iron Man, pour que Kevin Feige, président de Marvel Studios, franchisse le pas ; 20th Century Fox faisant entre temps ce qu'elle voulait du personnage sans véritablement respecter la matière qu'elle avait à disposition, le tout afin de surfer, rapidement, sur la nouvelle ère des films de super-héros initiée par la sortie de X-Men et Spider-Man.
Dans l'optique du Marvel Cinematic Universe, Marvel Studios s'affaire toutefois à récupérer les droits de tous les personnages que la maison à idées avait cédés avant son rachat par Disney. Le deal originel avec 20th Century Fox est simple : pour conserver la mainmise sur les personnages dûment acquis auprès de Marvel, elle doit les faire vivre à l'écran. Or, les mauvaises critiques et l'accueil glacial de Daredevil, et de son spin-off Elektra, ont empêché une suite de voir le jour. Que nenni ! La major tente le tout pour le tout et lance donc un reboot quelques semaines avant la date butoir contractuelle qui veut que si la production d'aucun film n'a commencé avant fin 2012, les droits retournent chez Marvel. 20th Century Fox engage un réalisateur, Joe Carnahan, mais les délais sont décidément trop courts et le projet capote... Le 10 octobre 2012, Daredevil et consœurs rentrent définitivement au bercail chez Marvel Studios !

Marvel est véritablement persuadé d'avoir avec l'Homme Sans Peur un personnage à fort potentiel. Adulé en version papier, il est grand temps pour la maison-mère de lui donner enfin ses lettres de noblesse sur les écrans.
Et il faut dire qu'en 2013, le studio de Kevin Feige enchaine les succès se permettant même de dépasser par deux fois le milliard de dollars au box-office mondial, avec Marvel's Avengers (qui devient le troisième plus gros succès au monde derrière Titanic et Avatar), et Iron Man 3. Le Marvel Cinematic Universe est alors lancé, et s'étend même à la télévision avec Les Agents du S.H.I.E.L.D.. Mais au lieu de lancer la production d'un film tambour battant sur Daredevil, Marvel opte pour une approche bien plus ambitieuse et inédite, la diffusion sur une plateforme en ligne ; les noms d'Amazon et Netflix circulant alors.
En novembre 2013, la filiale de The Walt Disney Company annonce donc un partenariat entre Marvel Television, et ABC Studios afin de produire et diffuser sur Netflix, qui sort gagnant face à Amazon, 60 épisodes pour un budget de 200 millions de dollars ! Cinq séries sont ainsi mises en chantier. Daredevil, A.K.A. Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, toutes prévues pour  avoir chacune treize épisodes au compteur et enfin The Defenders réunissant les 4 héros sous la forme de huit épisodes.
En plus du budget conséquent, Disney précise, dans une conférence de presse entre Bob Iger, le PDG de The Walt Disney Company, Joe Quesada le producteur de la série et directeur créatif de Marvel Entertainment, qui veille au bon respect des adaptations des comics, et enfin le Gouverneur Andrew M. Cuomo, que les séries seront tournées en décors réels à New York. Exit donc les fonds verts et les décors à faible coût, Marvel voit grand !
La volonté du studio est de mettre en avant ses héros urbains, tout en développant une facette plus sombre et plus intime du MCU, loin des invasions d'aliens ou des menaces planétaires que peuvent rencontrer les Vengeurs. 

Pour donner vie au tout premier de ces "Defenders", Marvel Television fait appel à un habitué des séries TV, Drew Goddard.
Né en 1975, il travaille en tant que scénariste sur Six Feet Under, avant de rejoindre la série à succès de Joss Whedon, Buffy Contre les Vampires, puis Angel. Il devient ensuite scénariste des quatre premières saisons de Lost, Les Disparus, avant de passer à la réalisation avec le film La Cabane dans les Bois (co-scénarisé par Joss Whedon). Mais peu de temps après le début de la production de Daredevil, il quitte purement et simplement le projet, pour rejoindre Sony qui lui propose de réaliser Sinister Six, un spin-off de la franchise The Amazing Spider-Man. Mais voilà, le score mitigé de The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d'un Héros plombe le projet qui n'apparait plus sur aucun planning...
Malgré son départ, Drew Goddard reste néanmoins crédité comme créateur de la série et scénariste du premier épisode, tout en restant consultant créatif.
Il n'empêche. Marvel, privé de son showrunner, doit lui trouver un remplaçant : le studio jette alors son dévolu sur un autre ami de Joss Whedon, Steven DeKnight.
Scénariste de Buffy Contre les Vampires, Angel, Smallville, Dollhouse et créateur de Spartacus, il avait déjà été approché lors de la mise en chantier de la série, mais avait refusé l'offre avant de se raviser suite au départ de Drew Goddard. Le nouvel arrivant apporte selon ses propres mots, « de la crasse et du réalisme ». Grand passionné et connaisseur du personnage, il va donc « user et abuser » de la liberté que lui offre Marvel. Car Netflix ne rechigne pas à diffuser des programmes pour public averti et Marvel compte bien en profiter. Le ton de la série est ainsi donné. Daredevil sera sombre, bien plus sombre que les autres productions du studio.

Car la série est effectivement un énorme pari dont les risques se situent à plusieurs niveaux.
Tout d'abord, Marvel cherche à s'imposer dans le monde des séries TV. Si Les Agents du S.H.I.E.L.D. et Agent Carter, après des débuts difficiles, gagnent en qualité sans réaliser des records d'audience, la maison des idées est, sur ce marché, largement distancé par son éternel concurrent DC Comics. Celui-ci ressort grand gagnant sur le petit écran avec pas moins de quatre séries remarquées : Arrow, Flash, Gotham et Constantine.  Toutes - sauf la dernière - assurent, en effet, de jolis scores d'audiences aux différentes chaines sur lesquelles elles sont diffusées.
Les séries sont aussi une façon pour Marvel Studios d'élargir le Marvel Cinematic Universe avec un héros mal jugé par le grand public, le Daredevil de 2003 ayant plombé durablement sa réputation.
Enfin, Marvel a la volonté d'attirer un public différent que celui des films, avec l'optique de proposer quelque chose de plus mature, et surtout, plus violent, quitte à se priver d'une partie des spectateurs, limite d'âge oblige. Car, et c'est une première, la série reçoit une classification PG-17 aux Etats-Unis, alors que Marvel est un éternel habitué des PG-13 pour ses productions au cinéma.

Daredevil ne fait pas que remplir ses promesses, elle les surpasse.
En treize épisodes, la série offre, il est vrai, au MCU son héros le plus développé, si ce n'est son œuvre la plus aboutie. Que ce soit au niveau du casting, de la réalisation, de l'écriture, des dialogues, des chorégraphies, ou du ton général, la série est une immense réussite sur tous les points.
Il faut dire que la diffusion sur une plateforme comme Netflix et non pas un grand network telle qu'ABC offre une grande liberté aux scénaristes. C'était annoncé certes... Mais la première chose qui détonne effectivement avec le reste de l'univers dans lequel se déroulent les films signés Marvel Studios est sans aucun doute sa violence.
Daredevil est à l'évidence la production la plus violente de tout ce que Marvel a pu faire. La plus sanglante aussi, s'autorisant même à quelques moments, des passages frôlant le gore ! Même le générique, du plus bel effet, représente un flux de sang continu...
Clairement, la série n'est pas pour tout le monde, loin du ton familial, fun et décontracté des films Marvel Studios. Les coups pleuvent, le héros tombe, il saigne, se relève et rend le double. Forcément, cela laisse des marques et donne à l'ensemble un ton très réaliste. Tout parait vrai, loin des autres séries de la concurrence où les héros ne sont jamais marqués par leurs affrontements. Daredevil en série, c'est la transposition la plus fidèle de l'esprit des comics sur un écran, qu'il soit grand ou petit. Marvel, contrairement à 20th Century Fox quelques années auparavant, comprend son personnage, son héritage, et adapte le ton de son œuvre pour la respecter. Des planches entières de comics prennent alors vie.
A cela s'ajoutent parmi les meilleures chorégraphies vues dans une série ! Car les combats sont splendides et proposent à chaque fois quelque chose de différent. C'est brutal, viscéral, sale. L'inspiration des films coréens et indonésiens tels qu'Old Boy, ou The Raid se fait alors sentir. 

Mais cette violence, qui peut sembler gratuite, ne l'est pas. Elle est justifiée par l'écriture, par les situations, par la complexité des personnages : rien n'est laissé au hasard.
La série avec ses treize épisodes fait tout simplement penser à un film de 13 heures, admirablement bien découpé et bien construit... Et surtout réalisé de main de maître ! Enfin, Marvel propose, à la télévision, dans une de ses séries, une mise en scène rivalisant avec les grandes séries du câble. Les moyens sont là et cela se ressent autant dans les moments calmes ou les simples scènes de dialogues que dans les séquences d'actions qui sont parfaitement lisibles. La série se permet même un énorme plan séquence de combat qui n'est pas sans rappeler celui d'Old Boy ou dans un autre genre True Detective, et qui restera comme l'une des plus belles scènes vues dans une série...
Et les qualités ne s'arrêtent pas là ! Les dialogues bénéficient d'une attention particulière tant ils sont admirablement bien pensés et bien écrits ! Pas de "punchline" comme c'est trop souvent le cas dans les adaptations de comics, de blagues gênantes ou de répliques ridicules. Non, ici, les personnages parlent simplement, n'en disent pas trop quand cela n'est pas nécessaire, ou au contraire, peuvent se lancer dans des monologues passionnants, qui prennent tout leur sens au fur et à mesure. Daredevil sait poser une ambiance et offrir des moments intenses même quand il ne s'y passe pas grand chose.


Costume vu dans The Man Without Fear par Frank Miller et premier poster de Daredevil dessiné par Joe Quesada

Un autre élément emporte désormais tous les suffrages, même si sa révélation avait été décriée. Le costume noir porté par le héros dans la série s'avère être un choix, en plus d'être judicieux, complètement légitime.
Il offre en effet au personnage une certaine classe d'entrée de jeu. Vêtu de noir, Matt Murdock revêt un côté effrayant qui convient totalement à Daredevil. Sans oublier la cohérence de cette tenue puisque Matt Murdock n'est pas censé être un couturier professionnel et n'a donc pas la capacité de se créer un habit de diable sur-mesure. La simplicité de son uniforme convient donc parfaitement au ton du récit. Il connait en revanche une évolution tout au long de la série et voit son aura perdre de sa superbe en fin de saison. Enfin, les fans les plus aguerris verront dans le costume un beau clin d'œil à Frank Miller, auteur du comics The Man Without Fear, où Daredevil commence sa carrière de justicier dans une panoplie similaire.

La série possède une mosaïque de personnages captivants, interprétés par un casting de très haute volée !
Matt Murdock, Daredevil, est bien évidemment le personnage principal. Se questionnant sans cesse sur ses motivations, il apparait tantôt vulnérable, tantôt sûr de lui. Et quand le masque est mis, le personnage est plus charismatique que jamais. Pour interpréter l'homme sans peur, Marvel a fait appel à Charlie Cox qui succède donc chronologiquement à Ben Affleck. Si dès les premières minutes, le choix n'est plus discutable tant le comédien est juste dans le rôle, que ce soit celui de l'avocat charmeur et brillant que celui du justicier imposant et violent, son annonce avait pourtant fait quelque peu grincer des dents. Un anglais brun dans le rôle d'un américain roux ?! La décision d'engager Charlie Cox remonte, en réalité, bien avant la production de la série. Joe Quesada raconte en effet qu'il a trouvé l'acteur parfait des mois avant que Daredevil retourne dans le giron de Marvel Studios : il était à l'époque peu pensable qu'ils reviennent chez la maison mère, qu'un film (ou une série) soit lancée, et même que l'acteur soit disponible et/ou intéressé. Et pourtant, Charlie Cox fait bel et bien une entrée remarquable dans le MCU et peut se tenir fièrement aux cotés des Robert Downey Jr, et autre Chris Evans. Car il EST Matthew Murdock !
Marvel Studios, depuis Iron Man a du mal à proposer des méchants convaincants. Si Loki et quelques autres ressortent du lot, la plupart d'entre eux sont largement dispensables. Pour la série Daredevil, la Némésis du héros est directement introduite, en la personne de Wilson Fisk, le Caïd. Déjà vu dans le film de 2003, sous les traits de Michael Clarke Duncan, il est cette fois-ci joué par Vincent D'Onofrio, et s'impose très vite comme étant le meilleur méchant développé dans une production Marvel. Le plus complexe aussi, le moins manichéen et l'un des mieux interprétés. Vincent d'Onofrio est un immense acteur : souvent cantonné à des seconds rôles, inoubliable chez Stanley Kubrick dans Full Metal Jacket, il brille ici à chacune de ses apparitions. Imposant, charismatique, mais aussi sensible et touchant, il est parfois autant le personnage principal de la série que Matt Murdock. Les deux ennemis interagissent en miroir et se ressemblent sur de nombreux points. Toutes leurs rencontres sont brillamment écrites pour former au final une relation grandiose.

Aux côtés des deux rôles principaux, le reste des acteurs ne démérite pas.
Karen Page, secrétaire du cabinet d'avocats Nelson & Murdock est interprétée par Deborah Ann Woll. Aperçue dans True Blood, elle est complètement convaincante dans son rôle, notamment dans la relation qu'elle entretient avec Matt ou Foggy, le trio fonctionnant à chaque apparition. Le personnage avait déjà été vu en fond et dans un rôle anecdotique dans Daredevil en 2003, sous l'apparence d'Ellen Pompeo, éternelle Meredith Grey de Grey's Anatomy : À Cœur Ouvert.
Elden Henson est, quant à lui, Franklin "Foggy" Nelson. Collègue et ami de Matt, les répliques fusent entre les deux, les rendant plus complices que jamais.
Rosario Dawson, actrice connue pour ses rôles au cinéma de Men in Black II à Sin City en passant par Sept Vies ou encore la voix de Nyx dans Clochette et la Créature Légendaire, prête, pour sa part, ses traits à Claire Temple. L'origine de ce personnage est intéressante. C'est en effet, dans la série la combinaison de deux personnages de comics. Un premier se nommant Claire Temple et un autre connu sous le nom de l'infirmière de nuit. Une infirmière spécialisée dans le soin des héros costumés car Matt Murdock a souvent besoin de se faire recoudre ! De là à penser que finalement le rôle de Rosario Dawson est inédit et pourrait évoluer dans une toute autre direction, il n'y a qu'un pas !
Scott Glenn incarne Stick. Le personnage avait déjà été vu sous les traits du grand Terrence Stamp dans le film, digne des pires téléfilms, Elektra, mais ne servait malheureusement pas à grand-chose tant il était complètement sous exploité. Il reprend ici la place qui a toujours été la sienne, celle du mentor de Matt Murdock, sans jamais perdre l'occasion de le faire redescendre sur terre.
Ben Urich, le reporter aguerri et expérimenté, est joué par Vondie Curtis-Hall. Jamais un lecteur de comics n'aurait pu rêver d'un meilleur interprète : le comédien est tout simplement parfait dans son rôle !
Enfin, les autres personnages sont tout aussi admirablement bien interprétés. Que ce soit Ayelet Zurer dans celui de Vanessa ; Toby Leonard Moore dans le rôle du dévoué Wesley ; Peter McRobbie incarnant le Père Lanton et offrant des scènes de dialogues mémorables avec Matt Murdock, ou John Patrick Hayden, Jack Murdock, le père boxeur de Matthew, le casting est absolument idéal !
Un dernier personnage reste à mentionner. Il s'agit de la ville de New York. Qu'il est agréable de voir la série se dérouler dans de vrais décors ! Une ville dynamique et bruyante, pour le quartier d'apparence inhospitalier d'Hell's Kitchen, mais qui garde tout le charme de l'urbanisme new-yorkais.

Se passant dans le Marvel Cinematic Universe, Daredevil possède de nombreuses références aux films consacrés aux vengeurs. Ainsi, toute la trame principale est une conséquence directe et logique des évènements vus dans Marvel's Avengers. Si des allusions ou clins d'œil discrets apparaissent de temps en temps, la série arrive à vivre d'elle-même, et il n'est pas nécessaire d'être incollable sur le MCU pour l'apprécier.
Mieux encore, des références tout aussi discrètes mais pleines de sens, sont faites aux comics Daredevil, et aux autres héros urbains adaptés par Marvel sur Netflix, notamment Iron Fist et bien sur la série The Defenders, dans une démarche promettant de belles choses à venir.

Alors que reprocher à Daredevil ?
Rien ou presque, si ce n'est le dernier épisode. Sans être mauvais (loin de là), il rompt par certains aspects avec la subtilité des douze premiers. Quelques fautes de goût y sont ainsi présentes, et il est clair que certains points peuvent légèrement décevoir... Ce constat est d'autant plus paradoxal que l'épisode est réalisé par le showrunner lui-même, Steven DeKnight, qui est, à n'en pas douter, à l'origine même de la qualité globale de la série.
La musique composée par John Paesano peut également être sujet à débat. Elle se fait, il est vrai, très (trop ?) discrète. Peu présente, elle n'est ainsi jamais utilisée à outrance et le silence prend souvent place. Dans ces conditions, elle ne marque pas vraiment les esprits même si elle n'en reste pas moins agréable. En fait, la musique la plus marquante est de loin celle utilisée dans une des bandes annonces, Beautiful Crime par Tamer, indissociablement associée désormais à Daredevil !

Daredevil joue à l'évidence dans la cour des grandes séries, les reproches sont mineurs et dépendent finalement de l'appréciation subjective de chacun. Cerise sur le gâteau : elle offre, enfin, aux fans l'occasion de faire le deuil du film de 2003 !
Le public comme les critiques plébiscitent logiquement cette première saison que Marvel et ABC Studios se pressent de prolonger par une seconde en 2016. 

Daredevil s'impose en seulement treize épisodes comme la meilleure série adaptée de comics jamais produite pour le petit écran : elle est peut-être même la meilleure production Marvel tous supports confondus. Mature, complexe, soignée, intelligente, elle accumule les qualités. Que ce soit ses acteurs ou sa réalisation, en passant par son parti pris de faire entrer Marvel dans une ère plus sombre et plus violente, tout y est brillant !

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