Frère des Ours 2
Le synopsis
Si Kinaï est désormais un ours parfaitement intégré à son espèce, il n'en reste pas moins hanté par le souvenir de sa vie antérieure de jeune homme. Les esprits le rappellent d'ailleurs à son passé quand ils invitent Nita, une jeune fille à laquelle il avait offert son médaillon tant ils étaient inséparables à l'adolescence, à venir le trouver pour rompre l'union de leur destin. Sans un renoncement mutuel à leurs engagements d'enfance, Nita ne pourrait en effet jamais convoler avec un autre homme. La condition d’ours de Kinaï n'arrange pas vraiment la situation… |
La critique
Frère des ours 2 est une suite sortie directement en vidéo qui, si elle n'est pas exempte de défauts, constitue dans l'ensemble un divertissement de bonne facture.
Le second opus de Frères des ours regorge ainsi de bonnes et mauvaises surprises. Au menu de ces dernières, le film ignore, ainsi, fort curieusement, des éléments essentiels des premières aventures de Kinaï et Koda, à commencer par des personnages piliers tels la shaman Nanaka ou le frère Denahi. Pire, quand il s'agit de renouer avec le duo secondaire mais impayable de drôlerie que sont les deux élans, Truc et Muche, les scénaristes manquent totalement d'inspiration. Le spectateur est d'autant plus frustré que le thème choisi pour occuper les deux "zèbres" - la conquête de la gente féminine - est réellement de nature à faire espérer des gags aussi nombreux que savoureux. Ajoutez à cela un sentiment de déjà-vu qui plombe, ici et là, le film aussi bien dans des scènes (l'attaque des raton laveurs rappelle la scène des singes dans Tarzan) que dans les traits des personnages (Nita prend trop souvent des airs de Pocahontas), et l'ensemble invite parfois à la lassitude.
Il serait toutefois parfaitement injuste de confiner Frère des ours 2 à un statut d'œuvre "copier-coller" peu inspirée et mal dégrossie. Il bénéficie en effet d'un scénario étoffé où la complexité des relations "humaines" est décortiquée avec justesse. Les relations entre Nita, Kinaï et Koda sont ainsi très bien travaillées et leurs interactions amènent des moments d'émotions intenses qui ne laisseront personne indifférent. Le récit est d'ailleurs magnifié par une réalisation exemplaire. L'animation 2D, à des années lumières du médiocre Retour de Jafar, jouit, il est vrai, d'une qualité remarquable pour une suite, qui plus est, destinée directement au marché de la vidéo. La bande-son n'est, pour sa part, pas en reste. En l'absence remarquée de Phil Collins qui avait pourtant signé la musique du premier opus et n'avait pas rechigné à s'occuper de celle d'une autre suite (Tarzan 2), infiniment moins réussie, c'est Melissa Etheridge qui prend la responsabilité de la mise en note. Sans égaler l'excellence de son prédécesseur, elle ne démérite assurément pas et livre trois chansons de très bonnes tenues.
Réelle surprise, Frère des ours 2 est à l'évidence un bon cru dans l'univers incertain des suites de Grand Classique Disney directement sorties en vidéo.