Un Nouveau Départ pour la Coccinelle
Titre original : The Love Bug Production : Walt Disney Television Date de diffusion USA : Le 30 novembre 1997 Genre : Comédie |
Réalisation : Peyton Reed Musique : Shirley Walker Durée : 88 minutes |
Le synopsis
Simon Moore, un odieux jeune pilote anglais, tricheur et égocentrique est le nouveau propriétaire de Choupette qu'il a acquise dans le but de profiter de sa réputation passée de meilleur bolide de tous les temps. Mais, obtenant de piètres résultats au volant de la célèbre Cox, il se vexe et décide de se débarrasser de la vielle auto qu'il considère maintenant comme un simple tas de ferraille. Fort heureusement, la petite voiture est sauvée de la démolition grâce à l'intervention de Hank Cooper, un pilote malchanceux, reconverti en simple mécanicien dans un garage miteux.
Choupette se prend alors vite d'affection pour son nouveau propriétaire et entend bien à l'aider à conquérir un rang de pilote de course renommé et, accessoirement, le cœur de son ancienne petite amie, Alex Davis. Mais c'est sans compter sur le malsain, Simon Moore, qui, découvrant le secret de la Volkswagen, entreprend d'en construire une "méchante" réplique, répondant au nom d'Horace...
La critique
Produit tout spécialement pour l'émission de télévision The Wonderful World of Disney (Le monde merveilleux de Disney), Un nouveau départ pour la coccinelle est une comédie qui redonne vie, sur le petit écran, à la plus célèbre des voitures des studios Disney. Les exploits de la "Cox" ont, en effet, d'abord eu les honneurs des salles obscures, au travers de quatre épisodes, tous restés dans l'inconscient collectif : Un Amour de Coccinelle en 1969, Le Nouvel Amour de Coccinelle en 1974, La Coccinelle à Monte-Carlo en 1977 et La Coccinelle à Mexico en 1980. Une mini série télé de cinq épisodes est également mise en chantier sous le titre de Herbie, un Amour de Coccinelle. Peu connue, elle ne rencontre pas, en réalité, le succès escompté. Sa trame s'éloigne, il est vrai, du rôle tenu par la voiture dans les long-métrages et raconte ainsi comment Choupette aide Jim Douglas, son tout premier propriétaire (campé, une fois encore, par Dean Jones), à tenir une auto-école. Les épisodes sont diffusés du 17 mars au 14 avril 1982 sur CBS. En 1997, la relance de l'émission The Wonderful World of Disney, sur ABC, cette fois-ci, propose une sixième adaptation télévisée des aventures de la coccinelle, sous la forme d'un film de télévision unique, Un nouveau départ pour la coccinelle. Enfin, huit ans plus tard, la Volkswagen immortelle renoue avec le cinéma dans La coccinelle revient, un nouvel opus très réussi.
Un nouveau départ pour la coccinelle est, assurément, une œuvre ratée. Son seul intérêt, et c'est dire qu'il est mince, est l'apparition très courte de Dean Jones qui semble saluer une toute dernière fois les spectateurs dans son rôle fétiche de Jim Douglas. Le reste du film est lui pathétique, dans chacun de ses aspects. Le casting n'est jamais convaincant tant les acteurs peinent à se rendre présents. Le gentil héros campé par Bruce Campbell (Evil Dead, L'école fantastique) est lisse et sans consistance tandis que le méchant joué par John Hannah (Quatre mariages et un enterrement) est risible d'outrances et d'exagérations dans ses traits. Tous les personnages plongent, en fait, dans la caricature totale : la dulcinée est faussement libérée, l'adjoint du méchant, idiot sur commande, le professeur, incroyablement naïf, sans oublier le copain artiste, forcément enfantin. Ajouter à cela le fait qu'aucun acteur ne parvient jamais à se rendre attachant et l'ennui guette vite le public lassé par tant de platitude. Le scénario n'arrange d'ailleurs pas les choses. Faible pour ne pas dire vide, il accumule des scènes qui tentent désespérément de se muer en rebondissements. Tout est, ici, téléphoné et rien n'arrive sans que le spectateur ne l'ait deviné préalablement. Le fond du gouffre est attend quand le film se permet de révéler le pourquoi de la particularité de Choupette. Outre le fait que l'explication donnée est invraisemblable et ne convainc personne, la démarche retenue par le scénariste a la conséquence fâcheuse, pour ne pas dire assassine, de casser totalement le charme des précédents épisodes. Le téléfilm réussit ainsi le tour de force d'anéantir ce qui fait justement le succès de Choupette, autrement dit, la magie qui l'entoure. Enfin, que penser de l'idée de fabriquer un alter-ego machiavélique à la plus gentille des Cox ? Rien... Si ce n'est que le pathétique le dispute à la bêtise.
Un nouveau départ pour la coccinelle est un navet monstrueux, à voir pour se convaincre que les légendes cinématographiques sont parfois bien maltraités par leur propre studio.