Bo Boyd
Date de naissance : Le 06 décembre 1942 Lieu de Naissance : Laguna Beach, en Californie, aux États-Unis Date de Décès : Le 03 avril 2011 Lieu de Décès : Mesquite, dans le Nevada, aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Profession : Dirigeant |
La biographie
La sortie de chacune des productions Disney s’accompagne systématiquement de la mise sur le marché de dizaines, voire de centaines de produits dérivés de toutes sortes. Initiée du vivant de Walt Disney qui, dès les années 1930, avait engagé l’un des maîtres en la matière, Kay Kamen, cette tradition fut encore sublimée et surtout rentabilisée durant les décennies 1970 et 1980 grâce à l’expertise remarquable de Bo Boyd.
Barton K. (Bo) Boyd naît le 6 décembre 1942 à Laguna Beach, à une quarantaine de kilomètres au sud-est du centre de Santa Ana, dans le sud de la Californie. Ses parents, Robert et Doris, sont restaurateurs et possèdent quatre établissements dont le Bob Boyd's French Restaurant. Son arrière-grand-père maternel était l’un des cousins de feu le président Warren Harding. Première femme enseignante de la région, sa grand-mère maternelle, Marie Harding Thurston, est une autre figure majeure qui donne son nom à l’école dans laquelle le petit Bo est scolarisé. Avec ses frères et sœurs, Robert, Kelly, Cindy et Randy, il passe toute sa jeunesse au bord de l’océan Pacifique, à quelques dizaines de kilomètres seulement du site où est inauguré Disneyland en juillet 1955. Souhaitant soutenir sa famille, Boyd commence à travailler dès l’âge de douze ans. Durant ses week-ends et les vacances scolaires, il est ainsi employé par Roy Childs, le propriétaire du Pottery Shack, un magasin de porcelaines renommé situé le long de la Pacific Coast Highway. Cela l’amène rapidement à se rendre régulièrement à Los Angeles pour vendre certains articles.
Main Street, U.S.A., Disneyland Park, Anaheim
Après ses études de gestion et d’administration à l’Orange Coast College puis à l’Université de Californie à Irvine (UCI), Bo Boyd postule à Disneyland où il est engagé le 14 février 1968 par Burns Hovey qui, en amont, s’est renseigné sur les qualités du jeune homme auprès de ses enseignants. « Engagez-le ! », ont alors répondu ces derniers sans une once d'hésitation. Âgé de vingt-cinq ans, Bo Boys sert en tant que superviseur adjoint de la division chargée des produits dérivés. À ce poste, il s’occupe en particulier des magasins de souvenirs situés le long de Main Street, U.S.A., notamment The China Closet, The Camera Center, The Magic Shop et Flower Market. Six mois après son arrivée, Bo Boyd prend les rênes de l’Emporium qui, à l’époque, fonctionne de manière totalement indépendante des autres boutiques. Parvenant à grimper un à un les échelons, il passe bientôt au département en charge de créer les produits dérivés vendus dans le Parc d’Anaheim.
Emporium, Walt Disney World
Au début des années 1970, Bo Boyd est recontacté par The Pottery Shack qui lui offre une place de directeur général. Sa réputation est en effet telle que beaucoup d’entreprises du coin souhaitent s’offrir ses talents. Les studios Disney font cependant le nécessaire pour le retenir. Boyd bénéficie d’une augmentation de salaire notable. Surtout, il se voit offrir une mission très spéciale. La construction de Walt Disney World est en effet en passe de s’achever à Orlando, en Floride. Et c’est à lui que revient la tâche de chapeauter sur place la production et la vente des produits dérivés. Troisième cadre à quitter la Californie pour la Floride, il se calque alors sur le modèle déjà éprouvé à Disneyland pour organiser les espaces de vente du Magic Kingdom. Pour ce faire, il engage une nouvelle équipe recrutée tout le long de la côte Est et lance immédiatement la conception et la fabrication des articles qui devront remplir les milliers de mètres carrés de rayonnages avant l’inauguration de ce second Parc prévue en octobre. Le temps est alors compté. Il n’a en effet que quelques mois pour choisir ses collaborateurs, former les trois-cents employés et trouver des sous-traitants capables de produire des jouets, des peluches, des livres, de la vaisselle, des vêtements et tous les autres articles dans un temps records. Parvenant brillamment au bout de sa mission, Bo Boyd reçoit une nouvelle promotion et devient le directeur du département produits dérivés.
En 1976, Bo Boyd est de retour en Californie. Nommé vice-président de la branche marchandisage, il met alors sur pied une nouvelle centrale d’achat pour chacun de des deux Parcs américains. En 1983, c’est à lui que Ron Miller confie la direction de Disney Consumer Products (DCP), une toute nouvelle division chargée de superviser la production et la vente des produits dérivés ainsi que les licences vendues à des entreprises tiers. Bo Boyd supervise alors la mise sur le marché des articles estampillés Disney au sein des Parcs mais également dans tous les Disney Store ouverts aux quatre coins du monde à partir de 1987. Pour simplifier ce travail titanesque, il décide bientôt de scinder le département en deux, la première se spécialisant dans les licences vendues à travers le monde et la seconde, adossée à Disneyland et Walt Disney World, se consacrant exclusivement aux produits dérivés vendus dans les Parcs.
Parmi les rares cadres de l’ère Ron Miller à ne pas avoir été débarqué au moment de l’arrivée aux commandes de Frank Wells et Michael Eisner, Bo Boyd voit rapidement sa division grandir et croître avec la naissance de Walt Disney Computer Software en 1988, des maisons de disques Walt Disney Records et Touchstone Records la même année, de Hollywood Records en 1989 ou bien encore des maisons d’édition Disney Publishing Worldwide et Hyperion Books en 1991. Disney entre alors dans l’univers des logiciels éducatifs puis des jeux vidéo dont le développement est confié à Disney Interactive dès 1994. Dans les kiosques, des dizaines de titres de presse sont édités, à commencer par The Disney Magazine, également en 1994. Dans les librairies, des centaines d’ouvrages sont publiés, certains portant sur la création des plus grands films des studios. Dans les bacs, des dizaines de bandes originales, de compilations et d’albums sont écoulées, certains portant la marque Disney quand d’autres donnent la part belle à des artistes indépendants tels que Queen. En 1996, le premier ESPN – The Store est ouvert suite au rachat par The Walt Disney Company du réseau ABC, propriétaire à 80% de la chaîne sportive ESPN. Dans un autre registre, les classiques animés d’hier et d’aujourd’hui sont mis à l’honneur dans une collection de statuettes prestigieuse, The Walt Disney Classics Collection, lancée dès 1992.
Sous l’égide de Bo Boyd, promu président de Disney Consumer Products en 1997, la division produits dérivés prend un essor sensationnel. Au moment de la sortie du (Le) Roi Lion, ce sont notamment trois milliards de dollars issus de la vente des produits dérivés qui rentrent dans les caisses. C’est ainsi l’un des départements les plus lucratifs de The Walt Disney Company que Bo Boyd laisse à ses successeurs au moment de son départ à la retraite en 2001. Lui-même fait par ailleurs bénéficier différentes associations caritatives locales de sa générosité. Il finance ainsi notamment la reconstruction des locaux du Boys & Girls Club de Laguna Beach. Il soutient en outre la Ligue Junior de baseball de la ville.
Profitant de sa retraite, Bo Boyd fait le choix de quitter le littoral afin de s’installer avec sa seconde épouse Vickie à Mesquite, dans l’est du Nevada. Grand amateur de pêche qu’il pratique en particulier dans les eaux de la Teton River, dans l’Idaho, il disparaît le 13 avril 2011 des suites d’une crise cardiaque. Il avait soixante-huit ans. Le 19 août 2011, les studios Disney lui décernent à titre posthume un Disney Legends Award pour sa contribution exceptionnelle au développement de l’entreprise. « Bo était un prédécesseur incroyablement aimable qui m’a beaucoup aidé à apprendre les méthodes de Disney et de Disney Consumer Products », déclarait Andy Mooney, alors président de DCP, « Kay Kamen et lui restent les deux figures les plus mémorables du secteur des licences. Kay l’a inventé. Bo, pour sa part, l’a fait entrer dans l’ère moderne grâce à une vision planétaire des affaires ».