Un peu d’histoire...

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A honey of a place since ‘72

Un endroit miel-veilleux depuis 72

Ces quelques mots, accompagnés d'un texte complet sur un panneau de bois à l'entrée du Land, ont accueilli les visiteurs de Bear Country depuis son ouverture en 1972.

Sur les rives des flots tranquilles de Rivers of America, près de l’effervescence colorée de New Orleans Square et en s’éloignant d’un manoir Antebellum prétendument occupé par des esprits venus de l’au-delà, un territoire sauvage aux séquoias, hauts pins et formations rocheuses offre un bol d’air frais venu tout droit des forêts des parcs nationaux américains. Le sol gris louisianais laisse place à un terrain plus rudimentaire, couleur terre, soulignant la rusticité des lieux. Malgré son apparente authenticité, semblant loin de toute civilisation, Bear Country n’est finalement pas si sauvage qu’il n’y paraît. Et pour cause, à l’entrée, un panneau signé du Ranger J. Audubon Woodlore et du naturaliste plantigrade Ursus Americanus, expose les règles à respecter : « Entering Bear Country / A honey of a place since ‘72 / Permits must be obtained for tree-climbing, fishing, scratching and hibernating (permanent residents excepted) / No permit necessary for feeding bears » (ou en français « Entrée de Bear Country / Un endroit miel-veilleux depuis 72 / Des permis sont nécessaires pour grimper aux arbres, pêcher, gratter et hiberner (sauf pour les résidents permanents) / Aucun permis exigé pour nourrir les ours »). Cette contrée semble en effet la terre d’une population d’ursidés ayant élu domicile dans ces endroits reculés, acceptant toutefois la visite d’êtres humains à la condition d’en respecter leurs règles. Ainsi, si les ours ont soumis certaines activités à la détention d’une autorisation officielle, ils ne sont pas contre une nourriture gratuite.

En traversant le Wilderness Trail pour rejoindre le cœur de Bear Country, entre pins d’Alep et pins de Monterey, des ronflements se font entendre au loin… Il s’agit de Rufus, l’un des nombreux plantigrades ayant élu domicile dans les environs ! Sur la droite, la première construction rencontrée est l’Indian Trading Post, une échoppe rustique faite de rondins de bois et d'un toit végétalisé qui propose un achalandage d’artéfacts et de souvenirs de Natif Américains. Au bout du chemin, les visiteurs se retrouvent sur une grande place aux quelques conifères et habitations en bois. Sur les berges de Rivers of America, niché dans une forêt dense, le gigantesque restaurant Golden Bear Lodge - renommé ensuite Hungry Bear Restaurant - offre des repas gourmands dans un cadre rustique avec une vue panoramique sur le fleuve. À son rez-de-chaussée se trouve le quai d’embarquement des robustes Mike Fink Keel Boats à Keelboat Landing où de téméraires aventuriers embarquent pour explorer la contrée. S'enfonçant dans la nature sauvage, ils rencontrent sur leur route de plus frêles embarcations, les Davy Crockett's Explorer Canoes, mais aussi de plus grands bâtiments fluviaux comme le Columbia Sailing Ship ou le Mark Twain Riverboat.

Pour rejoindre la partie ouest de Bear Country, les visiteurs passent sous un pont à tréteaux fait de bois sur lequel traverse la voie ferrée du Disneyland Railroad, animant la contrée par son bruit caractéristique. De l’autre côté du chemin de fer, un véritable petit hameau composé d’habitations en bois s’est installé entre les pins parasols, ormes et autres bouleaux. Sur la gauche, des toilettes cachées sous la mention « Hot Baths 25 ¢ » sont accessibles aux visiteurs sans besoin de payer un quart de dollar. Sur une autre façade, l’inscription « George E Russell Co Mine Brokers and Miners Union » rappelle le passé minier de cette authentique petite ville. Tout près, la boutique Ursus Bear H. Wilderness Outpost offre un achalandage de produits divers et variés pour tout plantigrade souhaitant s’aventurer dans la nature sauvage de la région. Accolée, l'entrepreneuse Teddi Barra a ouvert sa propre salle arcade de jeux, la Teddi Barra's Swingin' Arcade, où chacun peut tenter sa chance à des jeux de hasard ou de précision. Les perdants peuvent par la suite étancher leur soif à la porte d'à côté, au Mile Long Bar, établissement ouvert depuis 1902 au sein du John Colter Building, et renommé pour son comptoir de bar prétendument long d'un mille (soit environ 1600 mètres).

Mais la véritable attraction touristique de Bear Country est sa troupe de joyeux plantigrades du Country Bear Jamboree enchaînant les représentations dans une rustique grange de la région transformée en salle de spectacle, The Country Bear Playhouse. Entre classiques de country et musiques originales du (The) Five Bear Rugs et des autres musiciens à poils, les visiteurs de Bear Country sont sûrs de passer un moment mémorable en compagnie de ces troubad-ours accomplis !

Depuis 1955, Disneyland Park ne cesse de se développer, en proposant de plus en plus d’attractions, d’animations et de spectacles, s’accompagnant parfois de l'ouverture de nouveaux Lands et du remodelage de ces zones. Ainsi, le développement s’est d’abord concentré sur la partie ouest de Disneyland Park, au détriment de Frontierland dont l’empreinte s’est réduite peu à peu au fur et à mesure des ouvertures de Lands successives comme Holidayland dès 1957 puis sa fermeture en 1961 et New Orleans Square en 1966, proposant deux attractions majeures, Pirates of the Caribbean et The Haunted Mansion qui ouvrira en 1969. Derrière le manoir aux 999 fantômes, la zone de l’Indian Village, présente depuis les années 50 et nichée sur les berges de Rivers of America accueillant des représentations d'Amérindiens partageant leur culture, a droit à un sursis jusqu’au début des années 70. Bear Country, construit sur ce petit territoire de Frontierland, au nord-ouest de Disneyland Park, accueille en effet ses premiers visiteurs le 4 mars 1972. Mais la genèse de cette zone dédiée aux parcs naturels et leurs habitants plantigrades remonte bien aux années 60, sur une idée originale de Walt Disney.

Artiste accompli et connu du tout Hollywood mais aussi du monde entier, Walt Disney fait une entrée fracassante dans le monde du divertissement familial avec, dans la deuxième moitié des années 50, son projet de Disneyland Park au succès retentissant. Il est alors approché pour une toute nouvelle aventure, lorsque Prentis Hale, le Président du comité organisateur des Jeux olympiques d’Hiver de 1960 se tenant à Squaw Valley (Californie), lui propose le rôle de Président de la Parade du Comité Olympique, chargé de la conception et de la bonne exécution des cérémonies d’ouverture et de fermeture, des remises des prix des vainqueurs de chaque épreuve et du relai de la torche olympique. Il s’entoure alors de grandes figures de sa compagnie pour former son comité, comme son beau-fils Ron Miller ou encore l’Imagineer John Hench, nommé directeur artistique, et donne un look unique à cette huitième édition des Jeux olympiques d’hiver. Pour Walt Disney, c’est l'occasion idéale de sortir des murs de son Disneyland Park et tester un autre public dans un nouveau décor. Ce temps passé dans cet environnement naturel à couper le souffle fait germer en lui une nouvelle idée, celle d’un projet encore une fois ambitieux : créer une station de ski ouverte à l’année où Américains de tout État pourraient passer leurs vacances en famille.

Parti à la recherche d’un site potentiel pour accueillir cette nouvelle destination de divertissement, cette fois hivernale, son équipe tombe sur un appel d’offres lancé en 1965 par les services forestiers de la Sequoia National Forest pour développer la Mineral King Valley, une vallée glaciaire dans le sud de la Sierra Nevada en Californie. Alors en compétition avec cinq autres organisations, The Walt Disney Company remporte la joute commerciale en présentant le plus audacieux des projets et décroche un permis de construire d’une validité de trois ans. La mort soudaine de Walt Disney en décembre 1966 ne met pas pour autant un frein à l’un des tout derniers grands projets du maître, bien au contraire. Après avoir dépensé plus de 750 000 dollars en recherche et développement, la corporation aux grandes oreilles se voit valider en janvier 1969 le plan directeur qui, pour un budget total de 35 millions de dollars, se propose de créer un village autosuffisant, mais aussi des remontées mécaniques ou encore des logements capables d'accueillir du public toute l’année, offrant des activités de ski pour les mois d’hiver et des randonnées pour les mois les plus chauds.

Pour les soirées, Walt Disney avait eu l’idée d’un spectacle présenté par des ours, en adéquation avec la faune locale, dont il charge Marc Davis, l'un des Neuf Vieux Messieurs, de la conception. Connu pour avoir été le « Walt’s Last Laugh » (ou « le dernier rire de Walt »), ce spectacle qui aurait été joué au sein du Mineral King Resort Bear Band Restaurant avait fait, selon la légende, éclater de rire Walt Disney lorsque Marc Davis lui avait présenté l’idée dans son bureau à la fin de l’année 1966. Les années passant, le projet évolue peu à peu et se retrouve finalement abandonné pour de multiples raisons, notamment économiques et environnementales (la région de Mineral King Valley est en effet annexée en 1978 par le Sequoia National Park, réduisant à néant toute possibilité de développement touristique sur la zone naturelle).

Mais comme toujours chez Walt Disney Imagineering, aucune idée n’est vraiment jamais perdue. Il est alors décidé de réutiliser les plans du spectacle pour les intégrer à Frontierland dans le tout nouveau Parc floridien alors en construction, Magic Kingdom de Walt Disney World Resort ouvrant en octobre 1971. Le succès est tellement retentissant qu’il est décidé d'exporter l’idée sur la côte Pacifique, à Disneyland Park. Afin de revitaliser la partie ouest du Parc cher à Walt Disney, un tout nouveau Land d’un hectare et demi environ est construit en lieu et place de l’Indian Village, sur les rives de Rivers of America, pour un budget total de huit millions de dollars. Son nom, Bear Country, n’est pas sans rappeler le nom du documentaire animalier de la série des True-Life Adventures de 1953, Au Pays des Ours, ou en version originale « Bear Country ». La zone partage aussi son nom avec une séquence d’une autre attraction de Disneyland Park, Mine Train Through Nature’s Wonderland, où des ours peuvent être observés en train de pêcher ou de se gratter le dos.

Ainsi, moins de six mois après leur introduction en Floride, Country Bear Jamboree débute ses premières représentations à Bear Country, trois semaines après l'ouverture du Land le 4 mars 1972. Avec ses ours chanteurs, ses habitations de bois rustiques et sa végétation alpine composée de plus de 265 arbres recréant les paysages du Grand Nord-Ouest, Bear Country rend un hommage vibrant au riche patrimoine naturel des forêts de Californie et s’avère être à l'époque ce qui se rapproche le plus de Mineral King Resort, le dernier grand projet de Walt Disney.

Mais si le spectacle des plantigrades amateurs de country fait salle comble à ses débuts, la zone souffre peu à peu, années après années, du manque d’activités et d’offres. Quelques changements s’opèrent alors comme le changement de nom du Golden Bear Lodge en Hungry Bear Restaurant en 1977 et les variations saisonnières du Country Bear Jamboree, à l'instar du Country Bear Christmas Special pour Noël dès 1984 ou The Country Bear Vacation Hoedown, à partir de février 1986, une version montrant les joyeux ours en vacances bien méritées. Bien que souvent l’une des plus calmes zones de la destination, Bear Country reste aussi l’une des moins fréquentées avec sa terminaison en cul-de-sac qui n’invite finalement pas à y rester. Seize années plus tard, il est alors temps pour Bear Country de se transformer pour retrouver son attrait auprès des visiteurs. Le 22 novembre 1988, la zone est en effet à son crépuscule et s’engage dans un nouveau chapitre de son histoire. Le lendemain, le 23 novembre 1988, Bear Country n’est plus… Vive Critter Country !

Voici la liste de toutes les attractions de Bear Country, à Disneyland Park de Disneyland Resort.

Liste des attractions iconiques

001
Canoës
1971
En activité
1971
En activité
002
Arcade de jeux
1972 • 2002
Fin d'activité
1972 • 2002
Fin d'activité

Liste des attractions de The Country Bear Playhouse

001
Spectacle
1972 • 1986
Fin d'activité
1972 • 1986
Fin d'activité
002
Spectacle
1984 • 2000
Fin d'activité
1984 • 2000
Fin d'activité
003
Spectacle
1986 • 2001
Fin d'activité
1986 • 2001
Fin d'activité

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