La Petite Sirène - Le Musical
L'affiche
Titre original :
The Little Mermaid
Production :
Disney Theatrical Productions
Première représentation :
Le 26 juillet 2007
Genre :
Musical
Chorégraphies :
Stephen Mear
Livret :
David Wright
Théâtre :
Ellie Caulkins Opera House (Denver)
Lunt-Fontanne Theatre (Broadway)
Tuacahn Amphitheatre (Utah)
The Muny (Saint-Louis)
Meralco Theatre (Philippines)
Luxor Theater (Pays-Bas)
California Musical Theatre (Sacramento)
Rossiya Theatre (Russie)
Paper Mill Playhouse (New Jersey)
Shiki Theatre Natsu (Japon)
Chanhassen Dinner Theatres (Minnesota)
Fox Theatre (Atlanta)
Rainbow Stage (Winnipeg)
Music Hall at Fair Park (Dallas)
White Plains Performing Arts Center (New-York)
Dunfield Theatre (Ontario)
(…)
Années de production :
2007 : Denver
2007 : Broadway
2011 : Tournée Américaine - 1ère version
2011 : Philippines
2012 : Pays-Bas
2012 : Tournée Américaine - 2e version
2012 : Russie
2013 : Japon
2014 : Canada
Mise en scène :
Francesca Zambella
Musique et paroles :
Alan Menken
Howard Ashman
Glenn Slater
Troupe d'origine :
Sierra Boggess
Norm Lewis
Sherie Rene Scott
Sean Palmer
Tituss Burgess
Jonathan Freeman
(…)

Le synopsis

Dans les fonds marins, Ariel, une jeune sirène, ne rêve que d'une chose : explorer le monde des humains. Sa rencontre fortuite avec le beau Prince Éric finira de la convaincre. Au mépris des risques et des avertissements de son Père, le Roi Triton, elle signe un pacte avec la Sorcière des mers afin de voir son rêve se réaliser…

La critique

Publiée le 02 août 2016

La critique se base sur les représentations publiques du 23 juin 2009 à Broadway et du 13 juillet 2014 à Atlanta.

Dans les années 2000, Disney Theatrical Productions se porte plutôt bien. La Belle et la Bête, Le Roi Lion, Aïda ou encore Mary Poppins ont, en effet, permis à la jeune société de jouir de certains succès. De nouveaux projets continuent donc logiquement de se développer mais il y en a un sur lequel le Président, Thomas Schumacher, lorgne depuis plusieurs années.

Lorsque Schumacher débute les recherches pour l'adaptation de La Petite Sirène, Alan Menken (The Little Shop of Horrors, La Belle et la Bête, Sister Act, Newsies, Aladdin…), compositeur de la bande originale du long métrage dont le musical s'inspire, s'investit tout de suite dans le projet. Cet engagement rapide du musicien n'est pas surprenant. La Petite Sirène marque, il est vrai, un véritable tournant dans la carrière de Menken, qui collabore pour la première fois avec The Walt Disney Company. La Petite Sirène constitue tout autant un marqueur dans l'histoire des studios d'animation : il signe le retour de la comédie musicale chez Disney et l'ouverture de son troisième âge d'or.
Thomas Schumacher fait d'abord appelle à Matthew Bourne pour la mise en scène. C'est un directeur et chorégraphe britannique de renom qui reçoit en 1999 le Tony Award de la meilleure chorégraphie pour sa version masculine de Swan Lake dont l'audace est saluée par la critique. L'innovation dont il fait preuve dans son approche des grandes pièces classiques et l'énergie qu'il insuffle aux revivals des classiques de la comédie musicale font de Bourne une valeur sûre. Mais il semble plus intéressé de suivre la direction de Hans Christian Andersen pour son adaptation plutôt que celle de Disney. D'un commun accord, il se retire donc du projet et prend le rôle de co-directeur et co-chorégraphe sur Mary Poppins avec succès.

Thomas Schumacher
Matthew Bourne
Francesca Zambello

Sur La Petite Sirène, il est remplacé par Francesca Zambello, que Schumacher avait déjà rencontrée en 1997 grâce à une amie commune. Zambello s'est ainsi déjà occupée de la mise en scène de Disney's Aladdin : A Musical Spectacular joué à Disney California Adventure de 2003 à 2016, ce qui lui avait permis de faire la connaissance d'Alan Menken. La Petite Sirène est de la sorte sa première réalisation pour Broadway. Bien qu'habituée à la mise en scène d'opéras, elle se définit avant tout comme une conteuse d'histoire. Elle se lance ainsi dans l'aventure, portée par une approche artistique centrée sur la force évocatrice de la musique. Convaincue qu'elle est l'un des plus puissants vecteurs de communication, elle lui accorde parfois même plus d'importance qu'au livret. Elle encourage son équipe à lui donner une consistance physique dans les décors, les costumes ou la chorégraphie.

Schumacher lui explique d'emblée leur principal problème : « Nous n'avons pas trouvé comment faire l'eau ». Zambello décide alors de jouer la carte de l'abstraction et de suggérer plutôt que de montrer. Elle s'entoure de ses plus proches collaborateurs : George Tsypin (décors), Natasha Katz (lumières) et Tatiana Noginova (costumes). Il est très vite convenu que la production n'utiliserait ni câble, ni harnais (excepté pour deux scènes clés : la noyade d'Éric et la transformation d'Ariel en humaine).

Ils décident d'utiliser des matières translucides et de jouer avec la lumière pour évoquer le milieu aquatique sans pour autant chercher à donner l'illusion d'être sous l'eau. Les décors sont très stylisés, mélangeant les plastiques nacrés du monde marin aux matières plus organiques du monde des humains. La couleur est très présente, le fluorescent des scènes en pleine lumière trouvant son juste opposé dans les phosphorescences éclatant sous les lumières noires des scènes plus sombres. Peu nombreux, les décors sont loin d'être une réussite. D'un aspect dur et froid, ils ne permettent en effet pas d'entrer dans le monde d'Ariel qui ressemble plus à un rayon de jouet bon marché qu'à l'univers plein de vie du film. Cependant, certains éléments plus organiques, comme le navire d'Éric, apportent un peu d'âme et de chaleur à l'ensemble. Occupant à lui seul quasiment la totalité de la scène avec plusieurs comédiens évoluant à bord, il plonge le spectateur dans l'histoire dès la première chanson. Mais à part cette jolie ouverture, le reste fait pâle figure : le palais de Triton, celui d'Éric, la lagune… ne sont représentés que par quelques piliers, l'espace étant vide la plupart du temps. Il n'y a bien que la grotte d'Ariel qui parvient à convaincre, sans éblouir pour autant.

Pour suggérer la fluidité des déplacements des sirènes et autres créatures marines, Tsypin chausse ses danseurs de roller-shoes, surnommées pour l'occasion les « merblades ». L'effet donne vie aux structures métalliques qui servent de queue aux sirènes et tritons et rend leurs mouvements plus légers. Si ces queues sont assez sobres pour être efficaces, ce n'est pas le cas de tous les costumes. Ceux de Polochon, Sébastien ou encore Euréka veulent tellement ressembler à leurs homologues animés qu'ils frôlent le ridicule. Les tentacules d'Ursula sont, quant à elle, particulièrement imposantes. Très critiquées, elles soulignent pourtant la démesure du personnage qui occupe littéralement toute la scène. Ses acolytes, Flotsam et Jetsam, bénéficient pour leur part de jeux de lumière très réussis, intégrés à leurs costumes pour simuler des décharges électriques. 

Pour faire le point sur les différences avec le long-métrage d'origine, les changements les plus significatifs concernent Ursula dont le passé est dévoilé. Fille de Poséidon, elle gouvernait sur la moitié des océans à l'aide d'un coquillage magique à l'égale de son frère Triton et de son trident, avant que celui-ci ne la bannisse pour avoir tenté de prendre le contrôle de la totalité des fonds marins. Le personnage de Vanessa a été supprimé de l'histoire, ainsi que son influence sur Eric. C'est également le cas du fidèle compagnon canin, Max. Grimsby organise un concours de chant pour trouver une prétendante à la voix mélodieuse pour son prince, alors qu'Ursula s'invite au palais pour récupérer Ariel qui n'aura pas réussi à obtenir de baiser avant le délai imparti. La sorcière meurt lorsque la sirène s'empare de son coquillage magique et le brise, la symbolique étant qu'Ariel est assez forte pour se sauver elle-même, comme le souligne son père. S'il est compréhensible que la bataille finale devait être adaptée pour la scène, elle déçoit tant cette version semble déconcertante de facilité. Le mariage au milieu de l'océan n'est plus nécessaire non plus, Triton décidant simplement de « réunir les deux mondes ». Grâce à un Trident, il est ainsi possible de voir des sirènes danser avec des humains pour célébrer cette union…

Cependant, dans la réécriture du livret, s'il y a bien un point qui peut être salué, c'est l'humour présent dans le show. Les petites phrases qui font mouche pour amuser la salle ne manquent pas : Grimsby soulagé de savoir qu'Ariel est une princesse et fait donc partie de la royauté ; Eric qui tente de deviner son prénom sur la barque en proposant Belle, Jasmine ou encore Elsa ; Ursula qui apprend à Triton qu'Ariel a signé un contrat en dessinant un petit cœur sur le « i » ; ses sœurs qui devinent qu'elle est amoureuse parce qu'elle a changé ses coquillages… Sans oublier la séquence Les Poissons où la mise en scène créative et le jeu burlesque du Chef Louis rappellent enfin la loufoquerie du long-métrage.

Si David Wright souhaite recentrer l'histoire autour du personnage d'Ariel, de sa force de caractère et de ses ambitions - quitte à placer l'histoire d'amour avec Eric au second plan - Alan Menken doit préserver le travail de son ancien collaborateur et ami, Howard Ashman, décédé du SIDA en 1991. Aux sept chansons déjà existantes, il en écrit douze de plus, aidé pour cela par Glenn Slater avec qui il a déjà travaillé sur La Ferme se Rebelle et Sister Act. Menken avoue qu'il lui a été difficile de retravailler l'héritage d'Howard, mais que Slater a parfaitement su inscrire ses textes dans une continuité dont il est fier.

Pour ses nouvelles compositions, Menken multiplie les références musicales : rock des années 60, vaudeville ou bien encore le théâtre brechtien qu'il utilise pour faire s'exprimer Ariel lorsqu'elle a perdu sa voix. Les nouveaux numéros musicaux permettent d'introduire des scènes inédites de comédie ou de développer la psychologie des personnages principaux. Eurêka a ainsi droit à deux chansons (Human Stuff et Positoovity), bien inscrites dans le côté décalé du personnage mais qui finissent par lasser plutôt qu'amuser. Polochon et les sœurs d'Ariel se rendent compte qu'elle a l'amour en tête sur She's in Love, un numéro sympathique mais pas nécessaire à l'histoire. Flotsam et Jetsam manipulent Ariel sur le court Sweet Child, juste le temps d'apprécier leurs costumes électrisants. Eric a sa propre chanson en réponse à Part of Your World avec Her Voice, mais la mise en scène étant totalement absente - il se contente de marcher seul d'un bout à l'autre de la scène, censée être la plage vide - le résultat est fade et sans émotion. Au niveau des bonnes surprises, Menken écrit deux nouvelles chansons pour Ariel. The World Above en apprend un peu plus sur son envie de partir à la surface et le très joyeux Beyond My Wildest Dreams fait partager l'excitation et l'émerveillement de la jeune fille lorsqu'elle découvre le monde des humains. Sa romance avec Eric grandit lorsqu'ils dansent et commencent à se comprendre sur One Step Closer. Le couple, accompagné par Sébastien et Triton, expriment ensuite chacun leurs sentiments sur l'inégal If Only. Démarrant très bien lorsqu'ils chantent à tour de rôle, la chanson vire, en effet, à la cacophonie lorsqu'ils se mettent à chanter tous les quatre en même temps des paroles différentes. Enfin, il faut honorer le jazzy I Want the Good Times Back d'Ursula, aussi jouissif que le grand classique Poor Unfortunate Souls, mais qui sera malheureusement supprimé lors de la reprise du show à l'étranger.

Pour le casting original à Broadway, Disney a eu le nez fin en engageant pour ses débuts sur la scène new-yorkaise Sierra Boggess dans le rôle principal. Son interprétation est pleine de fraicheur et d'entrain ; elle donne vie à de très beaux moments, qu'ils soient chargés d'émotion ou de comédie. Il n'en est malheureusement pas de même pour tous les acteurs. Par exemple, pour Sébastien, Titus Burgess se donne à fond mais livre une prestation inégale. Oscillant entre des bonnes notes et des plus faibles, il n'arrive pas à faire décoller Under The Sea qui ne trouve son énergie que dans le dernier refrain. Les seconds rôles d'Eurêka ou Polochon ne parviennent pas non plus à impressionner lorsqu'ils chantent leurs chansons inédites. Heureusement, la présence d'acteurs confirmés comme Norm Lewis (Chicago, Les Miserables, The Phantom of the Opera…) et Sherie Rene Scott (Grease, Rent, Aïda…), qui interprètent respectivement Triton et Ursula, apporte la puissance qui manque à l'ensemble. Ces vétérans de la scène, déjà nommés pour un Tony Award, savent, il est vrai, occuper l'espace et leur charisme correspond parfaitement à leur personnage royal. La présence de Jonathan Freeman en tant que Grimsby mérite également d'être soulignée. Il était la voix de Jafar dans le long métrage d'Aladdin - rôle qu'il a repris depuis dans le musical - mais aussi Big Ben dans La Belle et la Bête sur scène.

Après une période d'essai au Ellie Caulkins Opera House de Denver du 26 juillet au 9 septembre 2007, le musical ajuste de nombreux aspects comme les costumes, les dialogues d'Ursula et la chorégraphie d'Under the Sea notamment. Commence ensuite une période d'avant-premières au Lunt-Fontanne Theatre de Broadway le 3 novembre suivant. Enfin, le 10 janvier 2008, la grande première officielle a lieu.

Le show n'aura qu'une reconnaissance tiède du public et plutôt froide de la critique qui lui reproche son manque d'ambition. Les décors et les costumes sont montrés du doigt en premier : trop agressifs et peu lisibles. Le New York Times va même jusqu'à les rendre responsable des performances décevantes de certains acteurs, pourtant reconnus à Broadway. La musique et le livret laissent également un gout d'inachevé avec une partition répétitive et parfois confuse. Il est reproché aux numéros musicaux de compléter l'histoire sans vraiment l'améliorer. Néanmoins, la critique reconnait le talent de Sierra Boggess dont le jeu et la voix de soprano sont salués.

Pourtant, Thomas Schumacher n'avait pas lésiné sur les moyens pour soutenir ce projet qui lui tenait tant à cœur. Malgré le flop que Tarzan a été pour Disney Theatrical Productions l'année précédente, la campagne publicitaire a battu son plein sans se soucier du retour des premières critiques. Un beau livre de Michael Lassell a même été publié par Disney Editions le 12 mai 2009 sur les coulisses de la production, The Little Mermaid : A Broadway Musical - From the Deep Blue Sea to the Great White Way. Lorsque plusieurs membres du casting d'origine quittent le show début 2009 - dont Ariel, Ursula et Eric - Disney ne se démonte pas. Boggess est remplacée par sa doublure Chelsea Morgan Stock qui jouait l'une des sœurs, Andrina. Sans l'égaler, elle arrive toutefois à insuffler la joie de vivre rafraichissante à son personnage comme Sierra avant elle. Sherie Rene Scott est remplacée par un autre poids lourd de la scène new-yorkaise, Faith Prince, déjà auréolée d'un Tony Award en 1992 pour Guys and Dolls. Enfin, c'est Drew Seeley qui se substitue à Sean Palmer dans le rôle d'Éric. Un novice à Broadway mais pas un inconnu chez Disney puisqu'il a co-écrit les chansons de High School Musical - Premier pas sur Scène et interprété chacune d'elles à la place de Zac Efron. Sa venue est transformée en évènement. Rebaptisé « The Voice » par l'équipe marketing, il est la star des derniers spots TV pour tenter d'attirer les jeunes filles dans la salle. Mais cet effort ne sera pas suffisant et le couperet tombe le 30 juin 2009 : le show joue sa dernière représentation au Lunt-Fontanne Theatre le 30 août suivant. Schumacher avoue alors qu'il serait financièrement irresponsable de le maintenir plus longtemps mais qu'il espère pouvoir se concentrer sur l'avenir de ce musical en-dehors de Broadway.

Et il a raison ! Après une tournée nationale prévue en 2010 puis finalement repoussée, c'est en 2011 que La Petite Sirène refait une timide apparition sur les planches dans l'Utah et au Missouri. Le show est ensuite exporté à l'étranger. La société de production Atlantis Productions décide, avec la validation de Disney, d'adapter la mise en scène et les costumes pour présenter le musical aux Philippines. Présence de pop stars locales dans les rôles principaux, utilisation de marionnettes et d'ombres chinoises très encrées dans la culture asiatique… et la recette fonctionne pour cette première version modifiée.

Stage Entertainment entre ensuite dans la danse pour produire une version néerlandophone du show aux Pays-Bas. La réécriture du livret et de la mise en scène est confiée à Glen Casale. Cette fois, les aménagements sont encore plus marqués que ceux autorisés à Atlantis. Les câbles et harnais remplacent désormais les patins. L'effet est plus lisible certes, mais aussi moins recherché. C'est finalement une facétie capillaire qui apporte la touche d'originalité à l'ensemble devenu plus classique : les sirènes ont les cheveux coiffés en cône lorsqu'elles sont sous l'eau. Ils retombent naturellement sur les épaules d'Ariel quand celle-ci rejoint le monde d'en haut. De là à dire qu'il s'agit d'une fausse bonne idée, il n'y a qu'un pas… Un autre changement majeur est la suppression de la nouvelle chanson d'Ursula I Want The Good Times Back pour la remplacer par Daddy's Little Angel qui assombrit encore davantage le personnage. Elle révèle qu'Ursula et Triton avaient six grandes sœurs que la Sorcière des mers a supprimé, une par une, par jalousie de l'affection que leur portait leur père, Poséidon, qu'elle a également tué par manque d'amour. Lorsqu'elle a pris le contrôle sur les fonds marins, son petit frère n'eut d'autre choix que de lui reprendre le pouvoir grâce à son trident et la bannir. Elle assassine alors la mère d'Ariel par vengeance. Une vraie tueuse en série !

C'est finalement cette version de Stage Entertainment qui a continué d'être exportée en Russie (2012) et au Japon (2013). C'est également cette adaptation qui est officiellement utilisée par Disney sur le sol américain depuis son passage au Paper Mill Playhouse (New Jersey) en 2013. À part les cheveux en cônes qui n'ont pas survécu à la traversée de l'Atlantique, la mise en scène et le livret sont les mêmes avec des décors et des costumes simplifiés pour permettre de voyager d'une ville à l'autre plus facilement. Depuis, le musical continue son humble petit chemin sur les planches des théâtres locaux.

La Petite Sirène est loin d'être l'échec artistique décrit par le New York Times. L'ensemble reste rafraichissant et propose parfois de très bonnes idées. En réalité, c'est un show à l'ambition tronquée. La production est inégale, le contexte musical manque d'emphase et le livret est sacrifié par la technique qui aura raison d'un final abrupt et peu convaincant. L'équipe artistique a fait le choix de ne pas tomber dans une transcription littérale du chef-d'œuvre animé mais ne s'est pas donnée les moyens d'aller au bout de son manifeste. S'il a le mérite de satisfaire les oreilles des fans, conquis par l'interprétation de Sierra Boggess, La Petite Sirène laisse un sentiment d'inachevé.

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