Le Renard et l'Enfant
Titre USA : The Fox and the Child Production : Bonne Pioche Date de sortie France : Le 12 décembre 2007 Distribution : Buena Vista International (France) Genre : Docu-Fiction |
Réalisation : Luc Jacquet Musique : Evgueni Galperine Alice Lewis David Reyes Durée : 92 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Le hasard fait se rencontrer un matin d'automne, au détour d'un chemin, une petite fille et un renard. Alors que leurs univers respectifs devraient les éloigner, une incroyable alchimie apparait entre eux au point de leur ouvrir la voie d'une amitié aussi forte qu'inattendue, avec en point de mire, la révélation de la nature secrète et sauvage... |
La critique
La production
et distribution française de
La Marche
de l'Empereur, réalisé par Luc Jacquet, marque, en 2005, la
venue de Walt Disney Studios Motion Pictures - France sur le marché, déserté
jusqu'à lors, du documentaire à destination des salles obscures. Le succès
rencontré par ce film animalier tourne d'ailleurs vite au coup de maitre pour la
filiale française de distribution de la Walt Disney Company. A travers le monde,
le public se rue, en effet, dans les salles et sur les DVDs tandis que les
professionnels décernent à l'œuvre l'Oscar du Meilleur Documentaire.
Luc Jacquet
tente ainsi, en décembre 2007, de renouveler son exploit en présentant,
toujours sous la coupe de Walt Disney Studios Motion Pictures - France, un
nouveau long-métrage, Le renard et l'enfant.
Il s'inscrit, à n'en pas douter, dans les traces du papa
de Mickey qui s'est, toujours, intéressé aussi bien à la faune et la flore qu'aux
peuples et à l'humanité. Impossible, il est vrai, de ne pas trouver un filiation forte
entre La Marche
de l'Empereur et les True-Life Adventures (Le
désert vivant,
Lions d'Afrique...) ou Le renard et l'enfant
et les docu-fictions disneyens (La
Légende de Lobo,
Nomades du Nord...)...
Luc Jacquet délaisse ici le genre du documentaire pur pour se consacrer à un
docu-fiction, entièrement scénarisé pour délivrer une histoire
plus personnelle basée sur ses émotions d'enfance. Il mélange ainsi des
séquences animalières dignes des plus grands documentaires sur la faune et la
flore à des
passages écrits mettant en scène l'amitié entre
une enfant et un renard.
La nature révélée dans le film est tout simplement somptueuse. Les animaux sont
captés comme rarement et leurs passages marquent les esprits. La
course-poursuite du lynx est, pour l'exemple, bluffante en tous points. Leur
grande variété (renard, lynx, loutre, ours, loup, hérisson, blaireau, aigle...)
est sans aucun doute un véritable atout tant elle offre un panel passionnant des
habitants des montagnes françaises ou italiennes. Le rendu de la flore n'est,
quant à lui, pas en reste et accroche l'œil, de manière exceptionnelle. Au
rythme des saisons, la forêt se révèle, en effet, tour à tour, enchanteresse ou
maléfique, riche ou dépouillée, sereine ou agitée. Les paysages -
magnifiques - contribuent aussi à parfaire le sentiment de dépaysement total qui
envahit le spectateur au détour de chaque plan. Les décors intérieurs
participent d'ailleurs habilement à la démarche, en s'inscrivant dans une
présentation douce de l'habitat rural. Les images sont enfin soutenues par une
musique discrète en parfait accord avec l'ambiance recherchée et les émotions
délivrées. La ballade du générique, particulièrement inspirée, offre à
l'évidence un terminus idéal au voyage proposé.
Si Le renard et l'enfant n'a pas à rougir de ses séquences
animalières, il n'en est pas de même pour ses scènes de fiction. Le scénario
retenu contient, en effet, en lui des longueurs qui plantent l'ensemble du
récit. L'attente et les contemplations de la
petite fille, par trop appuyés, finissent, il est vrai, pas ennuyer le spectateur
qui peut difficilement alors s'empêcher de consulter sa montre. La place
accordée à la fillette est sans aucun doute déséquilibrée par rapport à celle
donnée au renard si bien qu'il est difficile de savoir quelle est la finalité de
l'histoire. Alors que le film aurait dû consacrer la communion entre l'homme et
l'animal, il se contente, sans jamais trancher, de passer du récit d'une simple
aventure humaine vécue à l'âge enfantin à celui d'une séquence dans la vie d'un
renard. Dommage.
Regorgeant d'atouts mais plombé par des longueurs insupportables, Le renard et l'enfant
est un film qui aurait sans doute gagné à rester sur le registre du documentaire
pur.